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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 86

  • Claude Cals (1928-2005), avocat et homme de lettres Carcassonnais

    Claude Cals naît en 1928 à Couiza. Elève brillant, il obtient son baccalauréat à l’âge 16 ans et part étudier le droit à Toulouse d’où il sort licencié trois ans plus tard. A 21 ans, il prête serment, enfile la robe d’avocat et s’inscrit au barreau de Carcassonne. Le jeune homme qui avait été éveillé à l’histoire régionale par son professeur de français - un certain René Nelli - et encouragé à écrire par le poète Joë Bousquet, nourrit une véritable passion pour les belles lettres. A côté des compte-rendus d’audience, il n’est pas rare que Cals griffonne des vers… A l’âge de 40 ans, il publie ses premiers essais et des pièces de théâtre sur des personnages épiques qui le fascinent, comme « Don Juan d’Albigès ».

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    Illustration de Jean Camberoque

    Dans « Le rêve foudroyé de Pierre II d’Aragon », illustré par son ami le peintre Jean Camberoque, il met en scène l’échec du roi d’Aragon devant Simon de Montfort. En 1198, Pierre II, comte de Toulouse et Bernard IV, comte de Comminges, se réunissent à Perpignan. C’est cette réconciliation diplomatique, cette union des forces qui, d’après Cals, aurait pu fonder un état occitano-catalan et pérenniser la langue occitane.

    Sur la révolte des vignerons de 1907, « Gloire et mort de Marcelin Albert » inscrit dans le marbre de l’histoire, la vérité dramatique d’une pièce interprétée au Festival de Carcassonne par Jean Davy de la Comédie française en 1987. Nous pourrions également citer « A la bonne heure, Joseph ! » sur le poète paysan Joseph Delteil ou encore, « L’étrange invité de l’abbé Saunière ».

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    Cet homme dont la prose, l’intelligence et l’immense culture se sont évanouies dans les culs-de-basse-fosse de Carcassonne où les sectaires enterrent ceux qui ne pensent pas comme eux, présidait après 1970 l’association Action fidélité au général de Gaulle. Contrairement aux autres héritiers de Nelli, Claude Cals avait choisi de s’opposer au socialisme audois. Lors des élections municipales des 14 et 21 mars 1965, il menait la liste U.N.R qui perdit contre Jules Fil au premier tour avec 30% des voix. Quatre ans plus tard, avec quatre de ses colistiers il entra au conseil municipal suite à une élection complémentaire due au décès du maire.

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    Jean Camberoque et Claude Cals

    Ami de Jean Camberoque, de Claude Marti et du jazzman Jean Osmont, Maître Cals fréquentait des artistes audois de sa trempe dont la jeune génération pourrait s’inspirer. Cet inconditionnel de la musique et de l’art en général, présida l’association « Musique et formes » dans les années 1980 aux côtés d’Isabelle Alay, Louis Andrieu et Claude Serrano dit Claude Musique. Le pianiste Alain Mammozer fit même partie du jury de l’un des concours de piano organisé par l’association.

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    Claude Cals s’est éteint brutalement en mars 2005. Sa lumière éclaire toujours sa fille Odile qu’il a contribué à devenir l’une des danseuses et professeure, parmi les plus doués de sa génération. Quant à son héritage livresque, nous avons tenté ci-dessous d’en dresser un état non circonstancié. Espérons que l’on jouera à nouveau les pièces de Claude Cals…

    Don Juan d’Albigès

    Le rêve foudroyé de Pierre II d’Aragon (4 actes)

    L’étrange invité de l’abbé Saunière (3 actes)

    Gloire et mort de Marcelin Albert

    L’enfant plume

    A la bonne heure, Joseph !

    Jean de Belle Aude (1 acte)

    Le berger des Corbières (œuvre posthume)

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2020

  • La visite du Premier ministre, Pierre Mauroy, à Carcassonne le 14 décembre 1981

    Septième étape régionale de son « Tour de France » pour l’emploi, le Languedoc-Roussillon figurait sur l’agenda du nouveau Premier ministre nommé par François Mitterrand le 22 juin 1981. Dans le département de l’Aude où le candidat socialiste avait obtenu 63% des voix au second tour contre Valéry Giscard d’Estaing, Pierre Mauroy (1928-2013) devait être reçu comme un coq en pâte. Depuis l’aéroport de Salvaza où son avion s’était posé le 14 décembre 1981, le Premier ministre accompagné par Madame Edith Cresson, ministre de l’agriculture, Monsieur Anicet le Pors, ministre de la fonction publique et des réformes administratives, avait été accueilli par les grandes figures du socialisme audois.

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    © Claude Sicre

    Parmi elles, citons MM. Fernand Ancely (Maire) Robert Capdeville (Président du général de l’Aude), Joseph Vidal (Député) et bien sûr Raymond Courrière (Secrétaire d’état aux rapatriés). Signalons au passage que depuis cette époque, plus aucun responsable politique audois n’a figuré dans un gouvernement. C’est dire si nous sommes bien représentés à Paris…

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    Le premier geste du nouveau premier ministre fut de visiter l’Agence pour l’emploi de Carcassonne et de rencontrer les chômeurs. Accueil chaleureux et amical des camarades socialistes, non sans - comme à leur à habitude - le chahut d’une cinquantaine de membres de la C.G.T réclamant, banderoles à l’appui, la réduction à 35 heures de la durée hebdomadaire du temps de travail. La mise en œuvre de cette réforme attendra le gouvernement Jospin en 1997, soit seize ans après. A leurs côtés où pas bien éloignés d’eux, la F.D.S.E.A manifestait également son droit à la part d’un gâteau élaboré à partir du Programme commun. Pierre Mauroy engagea brièvement un dialogue avec les paysans qui s’est poursuivi avec Madame Edith Cresson, au milieu de la rue.

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    Fendant la foule depuis la place Carnot jusqu’à la salle du conseil municipal dans l’ancienne mairie, le premier ministre salua les nombreux supporters venus de tout le département ; le plus socialiste de France ! A l’hôtel de ville, en présence des dirigeants viticoles de la région, le chef du gouvernement évoqua les récentes manifestations paysannes et regretta l’attitude de la F.D.S.E.A 

    « Jamais aucun gouvernement, au terme d'une conférence annuelle, n'a consacré autant de crédits à l'agriculture. Et pourtant, en dépit de ce fait, certains cherchent à dresser les agriculteurs contre le gouvernement. Pas ici, à Carcassonne, mais quelques centaines par-ci, quelques centaines par-là, sont regroupés devant les préfectures et les sous-préfectures. J'ai parfois l'impression que la véritable origine de ces quelques mouvements, c'est que certains ne se résolvent pas à accepter la pluralité syndicale et pourtant, dans notre pays, il ne peut pas y avoir de monopole. Le gouvernement n'acceptera jamais qu'une organisation puisse se dire la seule représentative d'une catégorie de Français s'il y a plusieurs organisations."

    Après quoi, Pierre Mauroy réaffirma la volonté du gouvernement de « faire œuvre de justice et tenir compte des revenus réels des agriculteurs ". Il a confirmé que les crédits publics seront réservés aux paysans les plus défavorisés. »

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    Pendant la réunion, Pierre Mauroy quitta ses hôtes pour connaître les dernières informations sur la situation de Pologne. Il fut ensuite invité par le maire Fernand Ancely a signer le livre d’or de la ville. Il rejoignit ensuite l’aérodrome de Salvaza avec l’ensemble de membres de sa délégation.

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    Fernand Ancely, Joseph Vidal, Pierre Mauroy

    Le deuxième gouvernement Mauroy  devait mettre en œuvre la semaine de 39 heures, la 5e semaine de congés payés, la décentralisation, les nationalisations, l’Impôt sur la Grande Fortune, l’abolition de la peine de mort et le remboursement de l’IVG. Après toutes ses mesures sociales inscrites dans le Programme commun de la gauche, la France dut se plier aux réalités économiques imposées par ceux qui dans le monde détiennent le trésor. Le reniement de Saint-Pierre se mit en marche à partir du 23 mars 1983. Contraint d’abandonner ses convictions et surtout les promesses, par le savant alliage de Delors de Deferre le chef du gouvernement dût redresser les comptes avec rigueur. Saint-François d’Assise dans le fauteuil présidentiel lui permit toutefois de se retirer le 17 juillet 1984 ; le fils de l’un des plus riches antiquaires de la place de Paris pouvait désormais rassurer les marchés financiers. Le rêve de millions de français venait de s’évanouir…

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    © Coll. Martial Andrieu

    Le livre d'or signé par Pierre Mauroy et sa délégation

    Sources 

    Le Monde / 14 décembre 1981

    Vivre à Carcassonne / Bulletin municipal / Décembre 1981

    Livre d'or de la ville de Carcassonne

    Crédit photos

    Guy Anduze

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  • Futur livre en préparation

    Depuis plusieurs mois, j'ai orienté mes recherches vers les maires de Carcassonne depuis 1790 jusqu'à nos jours. Pour chacun des cinquante six premiers magistrats de la ville qui se sont succédé durant ces deux cents ans, une biographie a été réalisée ; leur lieu de sépulture a été également déterminé avec précision ce qui a permis de corriger bien des erreurs. Aussi, suis-je en mesure de vous annoncer que j'ai commencé le travail de mise en page de ce futur livre. J'ai l'honneur de vous présenter la couverture que j'ai réalisée. J'espère pouvoir vous le présenter d'ici à la fin de cette année. Il me paraissait important que Carcassonne puisse détenir un ouvrage sur les personnages qui ont contribué à son essor. Tout ceci est réalisé à compte d'auteur, mais si d'aventure une maison d'édition se montrait intéressée nous pourrions alors étudier sa proposition.

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