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Les trésors oubliés de Jean Augé (1924-2002)

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Jean Augé voit le jour dans le village de Lacombe (Aude) le 1er mai 1924. Son destin va basculer en novembre 1944 au Château des Cheminières, situé à la sortie de Castelnaudary en bordure de la route de Pexiora. Après le départ des troupes d'occupation, il est affecté au gardiennage du château; c'est en manipulant un obus ramassé au sol que Jean Augé perdra ses deux mains. Quatre ans plus tard, il suit les cours d'art plastique de M. Bousquet, sculpteur ayant participé à la décoration du Palais de Chaillot et retiré à Carcassonne comme professeur au lycée Saint-Stanislas. Admis à l'école des Beaux-arts de Genève, Jean Augé est directement intégré en 3e année et obtient en 1953, un 1er prix de sculpture.

A son retour à Carcassonne, il s'installe dans la maison de ses parents située à l'angle des rues de Solferino et Charles Lespinasse, sur la rive droite du Canal du midi. En bordure du toit, il y aurait un buste de Pierre-Paul Riquet. Jean Augé habite là jusqu'en 1956. Il fait ensuite construire sa maison sur les hauteurs de Grazaille dans la rue Achille Rouquet où il vivra jusqu'en 1973.

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Dans la façade se trouve encore un parement en pierre taillée de Jean Augé. Il s'agit d'une sculpture d'environ 40x30 cm représentant une femme avec une colombe.

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L'œvre de Jean Augé (ci-dessus à gauche avec son ami de toujours, le peintre Jean Camberoque) est immense. Peintures ou sculptures, elles sont réparties dans des collections privées ou dans la ville de Carcassonne. En effet, la SAHLM (Société Audoise d'Habitat à Loyers Modérés) lui a souvent passé commande de sculptures pour orner ses nouveaux immeubles. Tant et si bien que plusieurs habitats portent la trace visible de l'artiste. Malheureusement, tout cet art est méconnu et laissé le plus souvent en déshérance. Notre but ici est de rendre l'hommage que mérite Jean Augé et son oeuvre, afin que celle-ci faute de protection ne soit envoyée au pilon dans quelques décennies avec la destruction des bâtiments. Il faut également regretter l'absence de toute mise en valeur dans le cadre de visites du patrimoine carcassonnais.

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St-Vincent de Paul

Dans les années 60, des HLM sont construits en bordure de la route de Narbonne. Ils prennent le nom de cité Ozanam, en hommage à Frédéric Ozanam (1813-1853) le fondateur de la Société Saint-Vincent de Paul. Jean Augé réalisera six sculptures qui ornent les façades des immeubles.

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St-Georges terrassant le dragon

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Saint-Dominique

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Ste-Thérèse de Lisieux

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St-Christophe

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St-Antoine de Padoue a été déposé lors d'une réfection de façade par la SAHLM, mais n'a jamais été remis en place après les travaux. se trouve actuellement entreposé avec un peu d'indiférence et beaucoup d'oubli, dans une cour de la bastide Saint-Louis. Nous ne donnerons pas l'endroit exact pour lui permettre de conserver toutes ses chances d'être remis à sa place. Il est regrettable tour de même qu'il faille sortir la loupe de Sherlock Holmes dans cette ville, si l'on veut y conserver les oeuvres d'art.

Saint-Antoine est ici représenté devant sa mule qu'il avait fait s'agenouiller devant le Saint-sacrement (hostie dans un ostensoir) pour convaincre un juif de la présence de Dieu dans l'hostie.

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Toujours à la cité Ozanam, une série de sculptures en pierre de Ménesbès dans le Luberon représentant les étapes de l'évolution, devait être incluse dans un mur fontaine. Cet endroit est totalement ignoré au point que l'ensemble se détériore inexorablement avec le temps.

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Dans la cour d'un immeuble de la rue Barbès, une fille nage avec un dauphin. Sculpture en feuille de plomb martelé et soudé. L'intérieur est en béton léger soutenu par une armature en métal.

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Dans la cour de la Résidence de l'Officialité, place Effengfelden.

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Femme les pieds dans l'eau, place du centre commercial du Viguier

(Commande de la ville de Carcassonne en 1990)

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Derrière l'ancienne Roseraie sur le plateau Paul Lacombe, à l'intérieur d'un oratoire se trouve un christ en bronze. Il a été sculpté et fondu par Jean Augé en 1993. Il a remplacé son prédécesseur en plâtre qui avait fait son temps.

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Une sculpture restée à l'état d'ébauche orne la place du village de Couffoulens.

Je lance un appel à la municipalité de Carcassonne, pour qu'elle préserve et mette en valeur ce patrimoine artistique unique dans Carcassonne. Il me semblerait indispensable que ces oeuvres contemporaines fissent l'objet d'une protection, après avoir été répertoriées et inventoriées. Cela évitera qu'elles soient dérobées ou détruites par pure ignorance. Le travail de ce blog en serait une nouvelle fois récompensé.

Commentaires

  • Ces oeuvres seront fatalement perdues' Habitat Audois ne vont rien preserver, j'en suis quasiment sur, Martial, il faudrait faire une petition aupres de la Mairie, prefecture ou les batiments de france, ou la direction departementale des territoires et de la mer.

  • Ces oeuvres seront fatalement perdues' Habitat Audois ne vont rien preserver, j'en suis quasiment sur, Martial, il faudrait faire une petition aupres de la Mairie, prefecture ou les batiments de france, ou la direction departementale des territoires et de la mer.

  • J'ai prévenu les ayant-droits de Jean Augé qui vont suivre de près cette affaire. Je vais écrire au préfet et tenir la mairie au courant.
    L'idée d'une pétition sera suivie par qui ? Elle va se transformer comme d'habitude à Carcassonne en récupération à des fins politiques. Comme toujours, je serai seul au centre de cette bataille à prendre les coups.

  • Monsieur Andrieu
    L essentiel est que quelque chose se fasse pour empêcher la disparition des œuvres de Jean,et je suis contente que vous vous en occupiez.
    J ai travaillé plusieurs années en sculpture,avec Jean,si je peux faire quelque chose pour vous aider n hésitez pas à me le demander;
    Cordialement
    Claudine

  • Ohhh. Je n avais revu le visage de Jean depuis ...27 ans.
    J ai eu la chance d être son modèle, au "camping " où il a vécu avec son épouse.
    Ses sanguines, ses danseuses en plomb martelé..
    Quel personnage, avec ses fusains dans son gants de cuir qui habillait son bras déchiqueté.
    Il m' a offert deux sanguines, tamponnées et signées, décrivant ma pause .
    J aimerai tant revoir ses œuvres, dont certaines où j étais son modèle!!
    Merci infiniment pour cet article, et je souhaite de tout mon cœur que ses œuvres soient préservées ..

  • Bonjour
    En tant que fils de l'artiste, je vous remercie tous de votre vigilance. Cependant, il ne semble pas que vous ayez lieu de vous alarmer autant. J'entretiens des contacts plutôt cordiaux avec les organismes responsables de la bonne conservation de ces oeuvres, et ils n'ont jamais cessé de manifester leur vif attachement au patrimoine culturel que cela représente. A ce titre, ils sont très heureux des échanges que nous entretenons, et se montrent attentifs à mes commentaires.
    J'ose espérer qu'il en sera ainsi encore longtemps.
    JP Augé

  • J'ai oublié une chose concernant la statue qui était à Couffoulens et qui n'y est désormais plus.
    N'allez pas imaginer encore une nouvelle malversation, car la réalité est plus prosaïque:
    Cette statue faisait partie de la succession Jean AUGE, dont la liquidation s'est enfin terminée en juin dernier. Alors que le poids important de cette statue (marbre massif) avait conduit les 3 héritiers à envisager de la céder à la municipalité, cette pièce est finalement entrée dans la composition d'un des trois lots. Elle a donc aussitôt quitté les lieux pour une destination éloignée.

  • Pardonnez-moi de vouloir faire vivre le souvenir de votre père. Vous en étiez heureux il y a un an et vous plaignez de cet oubli. Il est un peu cavalier de me le reprocher maintenant. Promis je ne recommencerai plus. Je vais supprimer mes articles sur votre père et ainsi préserver vos bonnes relations soudaines avec alogea. Je vous rappelle qu'une oeuvre de Jean auge se trouvait remisée dans la cour du bailleur d'Ozanam dans un coin délaisse et à l'humidité. A cette époque mon article ne vous gênait point.

  • Bonjour Mr Andrieu, Merci pour vos article sur mon père le sculpteur Jean Augé. Mon frère étant décédé en novembre dernier, vous pouvez reprendre vos articles, il ne vous fera plus de commentaires désagréables.... A bientôt le plaisir de vous lire. Françoise

  • Rien n'est plus doux et délicat qu'une œuvre de Jean Augé. J'ai eu la chance de le rencontrer dans sa "Bastide-Atelier" en 1975, grâce à des amis de Carcassonne, c'était une personnalité épatante, il me disait : "Tu ne crée pas avec tes mains mais avec ton esprit". Jean Augé était d'une rare positivité, il fourmillait d'ingéniosité.
    Ses œuvres doivent impérativement être protégées; je tenais absolument à rendre un grand hommage à cet exceptionnel et authentique artiste d'une incomparable et immense sensibilité créative.

  • je me rappelle de Jean Augé. Il me souvient de l'avoir rencontré dans un atelier, du côté de la gare de Madame, route de Limoux..J'ai tellement rencontré de monde , en 52 ans de journalisme, que je m'y perds un peu. Heureusement que Martial est là, pour me remettre sur la "voie" des souvenirs

  • je me rappelle de Jean Augé. Il me souvient de l'avoir rencontré dans un atelier, du côté de la gare de Madame, route de Limoux..J'ai tellement rencontré de monde , en 52 ans de journalisme, que je m'y perds un peu. Heureusement que Martial est là, pour me remttre sur la "voie" des souvenirs

  • son courage et son oeuvre sont admirables ! merci martial de la mettre en lumière car je suis sure que beaucoup de carcassonnais ignore le nom de ce sculpteur et son énorme talent

  • Jean Augé, je l'ai connu au Portugal en 1963. Il etait un homme merveilleux ainsi que sa famille et nous avons fait une trés belle amitié, a Lagoa Sto André.
    Pendant plusiers annés ont s'écrivait souvent et en 1971 je suis parti chez eux à Grazaille où j'ai vecu plusiers mois, en famille.
    Ma famille et moi nous avions déjà une idée son oeuvre, mais a Carcassonne j'ai constaté comme il était respecté pour sa personalité, pour son talent !
    Après nous nous sommes rencontré encore deux fois - au mariage de sa fille Françoise et bien plus tard en 2000. Bons moments passé avec Denise et Jean et des belles photos, merveilleux souvenir de ce rencontre.
    Beaucoup d'evenements avait déjà passé pour nous touts. L'oeuvre de Jean était immense. Avec son talent il avait semé des belles sculptures a Carcassonne.

    Malereusement je suis parti en Inglaterre et ont a perdu le contact. J'ai su qu'il avait parti une douzaine d'années plus tard, déjà au Portugal. Et c'était un visitant Carcassonnais qui me l'a informé.
    J'aimerai de tout mon coeur que cet homme et son immense talent puisse être respecté et vénéré pour toujours.

  • Lagoa Sto André, c'était pendant les vacances d'été, entre 1965 et 1970. Je suis très heureux de voir que tu n'as pas oublié. Et moi non plus...

  • J'ai bien connu Jean Augé dans les années 60 ,quand il s'occupait de la troupe 1ere Carcassonne des scouts de France , ayant été son second pendant quelque temps avant un gros accident de voiture . Souvenirs impérissables ! Jean , un etre très humain , compréhensif et sachant expliquer ses méthodes de travail , malgré son handicap . J'allais souvent le voir , avec mon épouse ( qui se lançait dans la peinture ). Il n'était jamais avare de conseils . Merci , Martial , d'éssayer de faire revivre ses oeuvres qui le méritent largement..

  • J’ai aussi connu Jean chef de troupe scoute. J’ai été dans les années 65 assistant chef de troupe pour les Rangers. Je passais souvent du temps dans l’atelier de Grazzaille. Je me souviens l’avoir vu travailler les mains de la sirène. Que de bons souvenirs et quel grand bonhomme.

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