Depuis cet été 1944 durant lequel les Allemands avaient décidé de faire raser le
square Gambetta,
on croyait que tout avait été cassé, fondu et mis à la ferraille. Petit à petit à force de recherches et d'enquêtes, on se rend compte que des vestiges de ce merveilleux jardin ont été conservés par des particuliers. Un exemple récent : la statue de Mercure qui avait été remisée aux serres municipales a été placée en 2013 dans la cour du musée des Beaux-arts. On croit savoir que des balustres en pierre qui entouraient autrefois le square, se trouverait actuellement dans le jardin d'un Carcassonnais du côté du Païchérou... Rien d'étonnant puisque ce sont les habitants réquisitionnés par l'occupant, qui ont été obligés de détruire leur square. Ce n'est donc pas un hasard si nous avons retrouvé l'un des kiosques à journaux qui se trouvaient au coin de cette aire de verdure à 70 km de là...
Le kiosque du square Gambetta
Selon Alfred Raucoules, ces kiosques de style mauresque furent construits en 1931 par l'entreprise Mazières. Leur aspect avait subi l'influence de l'Exposition coloniale qui se tint la même année dans la capitale ; des façades carrées avec des ouvertures bordées de briques bleues et un toit en forme de dôme. Les marchands avaient passé un contrat de cession avec la ville ; ils vendaient des bonbons et des journaux. Celui de Madame Vidal près du Pont-vieux ne resta pas longtemps ouvert car son emplacement la défavorisait. En revanche, ce lui de M. Andrieu faisait la joie des enfants de l'école Jean Jaurès... Les Carcassonnais avaient affublé le marchand du sobriquet de "Tchounine".
Il se trouvait à l'identique, un autre kiosque à l'angle du boulevard Marcou et de la place Davilla appartenant à M. Cros. Exactement en face de l'ancien Couvent de la croix. L'agrandissement d'un cliché de 1944 nous permet de mieux le visualiser.
L'ancien kiosque a subi quelques modifications depuis 72 ans, à commencer par son toit. Toutefois, il conserve son aspect mauresque et typiquement colonial. Nous pouvons, je pense, remercier son propriétaire de l'avoir ainsi sauvé de la casse. Si d'aventure d'autres personnes ayant conservées chez elles des vestiges de ce square veulent se signaler, elles seront assurées de notre entière discrétion. Nous souhaitons juste en conserver la mémoire visuelle.
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