Claude Cals naît en 1928 à Couiza. Elève brillant, il obtient son baccalauréat à l’âge 16 ans et part étudier le droit à Toulouse d’où il sort licencié trois ans plus tard. A 21 ans, il prête serment, enfile la robe d’avocat et s’inscrit au barreau de Carcassonne. Le jeune homme qui avait été éveillé à l’histoire régionale par son professeur de français - un certain René Nelli - et encouragé à écrire par le poète Joë Bousquet, nourrit une véritable passion pour les belles lettres. A côté des compte-rendus d’audience, il n’est pas rare que Cals griffonne des vers… A l’âge de 40 ans, il publie ses premiers essais et des pièces de théâtre sur des personnages épiques qui le fascinent, comme « Don Juan d’Albigès ».
Illustration de Jean Camberoque
Dans « Le rêve foudroyé de Pierre II d’Aragon », illustré par son ami le peintre Jean Camberoque, il met en scène l’échec du roi d’Aragon devant Simon de Montfort. En 1198, Pierre II, comte de Toulouse et Bernard IV, comte de Comminges, se réunissent à Perpignan. C’est cette réconciliation diplomatique, cette union des forces qui, d’après Cals, aurait pu fonder un état occitano-catalan et pérenniser la langue occitane.
Sur la révolte des vignerons de 1907, « Gloire et mort de Marcelin Albert » inscrit dans le marbre de l’histoire, la vérité dramatique d’une pièce interprétée au Festival de Carcassonne par Jean Davy de la Comédie française en 1987. Nous pourrions également citer « A la bonne heure, Joseph ! » sur le poète paysan Joseph Delteil ou encore, « L’étrange invité de l’abbé Saunière ».
Cet homme dont la prose, l’intelligence et l’immense culture se sont évanouies dans les culs-de-basse-fosse de Carcassonne où les sectaires enterrent ceux qui ne pensent pas comme eux, présidait après 1970 l’association Action fidélité au général de Gaulle. Contrairement aux autres héritiers de Nelli, Claude Cals avait choisi de s’opposer au socialisme audois. Lors des élections municipales des 14 et 21 mars 1965, il menait la liste U.N.R qui perdit contre Jules Fil au premier tour avec 30% des voix. Quatre ans plus tard, avec quatre de ses colistiers il entra au conseil municipal suite à une élection complémentaire due au décès du maire.
Jean Camberoque et Claude Cals
Ami de Jean Camberoque, de Claude Marti et du jazzman Jean Osmont, Maître Cals fréquentait des artistes audois de sa trempe dont la jeune génération pourrait s’inspirer. Cet inconditionnel de la musique et de l’art en général, présida l’association « Musique et formes » dans les années 1980 aux côtés d’Isabelle Alay, Louis Andrieu et Claude Serrano dit Claude Musique. Le pianiste Alain Mammozer fit même partie du jury de l’un des concours de piano organisé par l’association.
Claude Cals s’est éteint brutalement en mars 2005. Sa lumière éclaire toujours sa fille Odile qu’il a contribué à devenir l’une des danseuses et professeure, parmi les plus doués de sa génération. Quant à son héritage livresque, nous avons tenté ci-dessous d’en dresser un état non circonstancié. Espérons que l’on jouera à nouveau les pièces de Claude Cals…
Don Juan d’Albigès
Le rêve foudroyé de Pierre II d’Aragon (4 actes)
L’étrange invité de l’abbé Saunière (3 actes)
Gloire et mort de Marcelin Albert
L’enfant plume
A la bonne heure, Joseph !
Jean de Belle Aude (1 acte)
Le berger des Corbières (œuvre posthume)
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Commentaires
Claude Cals n'a-t-il pas fait sa première à Saint Stanislas ,avec l'abbé Raynaud comme professeur ? Il est possible qu'il ait eu René Nelli comme examinateur à l'oral de 1ere ,à Montpellier, comme cela a été mon cas en 1947
Vous avez sûrement raison, mais je n'avais pas cette information
Toujours très intéressant, ces figures locales brillantes qui sortent de l'ordinaire!
encor une fois bravo et merci martial
Merci Martial d'avoir fait un si précis et gentil portrait de mon père .
Cela m'a permis de faire resurgir beaucoup d'images de ma vie lointaines mais si présentes