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Conférences

  • Deux conférences que nous vous recommandons, samedi 21 décembre

    A partir de 14h30, ce samedi 21 décembre, la Société d'études scientifiques de l'Aude propose deux conférences auxquelles nous vous recommandons d'assister. Elles seront présentées dans l'Auditorium de l'ancienne chapelle des Jésuites, rue des études à Carcassonne.

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    Monsieur Alain Pignon, passionné d'histoire locale et Vice-président de l'Association des Amis de la Ville et de la Cité, nous parlera de la vie d'Etienne Laborde (1782-1865). Ce Carcassonnais méconnu participa aux campagnes militaires de Napoléon 1er et fut nommé Gouverneur du Palais du Luxembourg. Son portrait est conservé au Musée des Beaux-arts de Carcassonne.

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    Monsieur Claude Marquié, Docteur en histoire et ancien président de la Société d'études scientifiques de l'Aude, évoquera la vie des ouvriers dans l'industrie textile Carcassonnaise au XVIIIe siècle. A cette époque, notre ville était l'une des grandes plaques tournantes du commerce des draps vers le Levant.

    Voilà donc de quoi passer une agréable après-midi...

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2019

  • Demandez le programme des Estivales de la Malepère !

    Il est une association modeste par sa puissance budgétaire, mais immense par sa détermination. Chaque année depuis 1989, ses bénévoles proposent une programmation de conférences de haute volée, articulée autour de la culture, des sciences et de l'histoire. Cet évènement culturel unique autour de Carcassonne a besoin de votre présence et du soutien financier des collectivités locales. Notamment, la région Languedoc-Roussillon qui semble préférer subventionner les fêtes gastronomiques, plutôt que la culture en milieu rural.

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    Conférences

    LUNDI 1er JUIN 

     

    « Le Pain a 10 000 ans ! »

    Roland FEUILLAS, Paysan, Meunier et Boulanger de Cucugnan,

    Professeur Henri JOYEUX, Professeur des Universités, Praticien Hospitalier de Cancérologie et de Chirurgie Digestive à l'Université Montpellier 1.

    Le Pain a 10 000 ans ! Quelle est son histoire ? État de l'art, où en sommes nous ? Quelles sont les perspectives ?

    Qu'en est-il exactement de toutes les problématiques de santé liées à ce fameux "gluten" ?

    Le Pain nourriture ? Le Pain plaisir & gastronomique ? Quel doit être notre "Pain quotidien" ?

    Faut-il revenir au temps du "Pain de ménage" et faire son Pain soi même ?

    Le Pain 100% Nature. Une traçabilité totale de la semence à l'assiette, de la fourche à la fourchette.

    Prologue en forme de conte occitan par Joan-Jaume DELPOTZ/DELPOUX.

     

    MARDI 2 JUIN 

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    « Jean-François de La Rocque, Seigneur d'Arzens en Languedoc et colonisateur du Canada »

    Bernard ALLAIRE, Historien Ph. D., chargé de recherche, CMMC, université de Nice.

    Célèbre militaire, Jean-François de La Rocque, sieur d'Arzens, de Poix en Rethélois et de Roberval fut choisi par François Ier pour diriger de 1541 à 1543 la première colonie française au Canada. Malgré cet exploit l'homme fut relégué par les historiens dans l'ombre du navigateur malouin Jacques Cartier qui l'avait précédé en Amérique et n'entra jamais au panthéon des explorateurs du XVIe siècle.  Cet homme qui a traversé l'Atlantique avec navires, colons, artisans et prisonniers pour bâtir une Nouvelle-France nous concerne particulièrement car il est natif de la région de Carcassonne et fut jusqu'à son décès, le seigneur d'Arzens.

     

    MERCREDI 3 JUIN 

     

    « L'intérêt culturel et artistique de l'art gravé du Néolithique Saharien »

    Anne-Michelle et Axel VAN ALBADA, Biologistes, Spécialistes en Art Rupestre.

    Des milliers de gravures furent réalisées sur les grès durs des falaises du Fezzan Libyen, il y a de 5000 à 10000 ans. Certaines sont peut-être plus anciennes. Cet ensemble constitue un des plus grands centres mondiaux d'art rupestre. Ces œuvres, dont beaucoup ont été découvertes récemment, souvent de grande qualité artistique, nous informent sur une civilisation qui expérimenta la domestication des grands bovidés mais développa aussi une mythologie originale dans les millénaires qui précédèrent la première grande crise aride de la zone saharienne, avant l'éclosion de la civilisation de l'Égypte dynastique. Le pays est actuellement un désert inhabitable faute de points d'eau permanents, mais des hommes s'y déchirent pour s'accaparer les hydrocarbures qui se trouvent 1000 m en dessous des gravures depuis bien plus longtemps.

     

    JEUDI 4 JUIN 

     

    « Pouvoir et Environnement »

    Frédéric OGÉ, Chargé de Recherche, HDR, au Laboratoire de Géographie PRODIG CNRS.

    L'environnement peut être appréhendé comme un champ de recherche ou d'action ou de vie polysémique, à valeur positive (qui est contre la défense de l'environnement ?), défini par chacun en fonction de ses intérêts. Mais il peut être aussi analysé comme un champ de pouvoir, un moyen d'élargir son pouvoir (ou celui du groupe auquel on appartient) sur les autres acteurs du fonctionnement de la société humaine, que ce soit au niveau national ou international. On peut donc tenter d'étudier ce jeu entre de multiples acteurs pour comprendre ce qu'est l'environnement et comment il devient objet ou vecteur de pouvoir.

     

    VENDREDI 5 JUIN 

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    « Le patrimoine des vignerons languedociens à l'épreuve de la globalisation économique »

    Geneviève GAVIGNAUD-FONTAINE, Historienne, Auteur, Professeur des Universités à Montpellier.

    Les vignerons languedociens, et parmi eux ceux de la Malepère, sont d’autant plus concernés par la globalisation économique qu’ils vivent, depuis une quinzaine d’années, les effets déstabilisateurs d’un marché vinicole acquis à la concurrence spéculative. Le débat sur la nouvelle donne commerciale rebondit à chaque publication de parts de marché. Il entretient une ligne de fracture perceptible entre professionnels du vin, mais aussi dans le vignoble; elle s’affiche aux yeux de tous dans le paysage où, entre terroirs et villages, galopent ici la friche, là le béton, toujours dans le sillage des arrachages qui n’en finissent pas d’aligner les hectares, même aux dépens des vins de qualité. Pendant ce temps, les plantations s’intensifient ailleurs dans le monde; tandis que le monde entier convoite le patrimoine vigneron français, qu’en sera-t-il de celui des Méridionaux dits aujourd’hui Sudistes ?

    Prologue en forme de conte occitan par Joan-Jaume DELPOTZ/DELPOUX.

     

    SAMEDI 6 JUIN (17h) 

     

    « Balad'O », par la Compagnie Barolo Solo. Balade artistique entre Caux-et- Sauzens et Villeséquelande, le long du Canal du Midi.

    Animation tous publics originale, artistique et culturelle portée par les associations AVEC et EUREK'ART et soutenue par l'Agglomération de Carcassonne, la DRAC L.R., la Région L.R., le Conseil Départemental de l'Aude.

    Balade au fil de l'eau, dans l'eau, avec l'eau, sur le Canal du Midi, Balad'O est une randonnée spectacle où les spectateurs sont emmenés tels des passagers clandestins, à traverser les frontières... Les musiciens et circassiens suivront ce voyage onirique sur des routes parallèles où ils se transformeront tout au long de cet exil pour devenir mi-hommes mi-animaux aquatiques quand le public aura atteint ce nouveau monde, traversant cette frontière sur un filet de pêche tendu entre deux rives... Spectacle gratuit sur réservation. Informations au 04 68 78 49 69.

     

    DIMANCHE 7 JUIN 

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    Salon du Livre et de la Littérature Régionale

    de 10h à 18h, Foyer Municipal d'Arzens, entrée gratuite.

    Remise du prix « Feuilles de Malepère » 2015

    Vernissage de l'exposition Peintures et Collages de Neville PAINE

    Signature de la Charte des Manifestations Littéraires, Languedoc-Roussillon Livre et Lecture

    Restitution du projet « Auteurs au Lycée » par les élèves du Lycée Paul Sabatier

     

    LUNDI 8 JUIN

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    « Paul Lacombe, un compositeur Carcassonnais »

    Martial ANDRIEU, Artiste lyrique, écrivain, historien.

    Paul Lacombe est un compositeur, né en 1837 à Carcassonne. Il fut élève de Georges Bizet avant de devenir l’un des membres fondateurs de la Société Nationale de Musique en 1871.

    Ses œuvres symphoniques figurèrent à l’affiche, à côté de celles de ses amis les plus illustres. Parmi eux,  Massenet, Chabrier ou encore Fauré. Elles furent primées aux concours de la Société des Compositeurs et distinguées par la critique, mais l’entêtement de Lacombe à ne pas vouloir quitter son pays natal, les plongera peu à peu dans l’oubli. Ultime reconnaissance de son grand talent, son élection à l’Académie des Beaux-Arts en 1901 avant qu'il s’éteigne en 1927. Il nous laisse un impressionnant catalogue de 150 œuvres, que nous envisageons de faire connaître à tous les mélomanes.

     

    MARDI 9 JUIN 

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    « Architecture du génome et expression génique : quel lien entre structure et modifications chimiques des chromosomes et les étapes précoces du développement des cancers ? »

    Kerstin BYSTRICKY, Professeur de Biologie Moléculaire, Université Paul Sabatier Toulouse III et Laboratoire de Biologie Moléculaire Eucaryote, LBME-CNRS.

    Comprendre la complexité du monde vivant est essentiel pour mieux appréhender ses dysfonctionnements, notamment ceux observés en pathologie humaine. Ces dernières années ont été marquées par l’apparition de thérapies basées sur la connaissance des mécanismes moléculaires impliqués dans la régulation de l’expression des gènes. Au-delà de la connaissance de la séquence du génome humain, les modifications de l’ADN et de la structure des chromosomes par des phénomènes extérieurs, dits « épigénétiques » jouent un rôle majeur. Ces liens seront illustrés à travers quelques exemples de régulation des gènes par les hormones dans les cellules cancéreuses mammaires.

     

    MERCREDI 10 JUIN  

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    « Le cannibalisme, une affaire de culture »

    Éric LOWEN, Directeur de l'Université Populaire de Philosophie de Toulouse

    Dans notre culture, nous réservons le cannibalisme aux “sauvages” et aux malades, mais au regard de l’histoire culturelle de l’humanité, cette conviction ne résiste pas. Le cannibalisme a longtemps accompagné les cultures humaines à des degrés divers : cérémoniel, funéraire, magique, sacrificiel... Dans nos arbres généalogiques, nous descendons tous de cannibales.

    En prologue de la conférence, « MANTODEA » pièce de danse contemporaine. Création et interprétation de Sophie BLET.

    « Mantodea » est un solo de danse contemporaine sur les différentes phases de vie de la mante religieuse.

    ‐La gestation, l’univers de l’oothèque : enveloppe protectrice qui modifie les sons extérieurs pour l’interne. Référence au liquide amniotique, au flottement mais aussi aux réactions spasmodiques des réflexes ou du sommeil. Un temps de suspensions avant l’éclosion. 

    ‐L’éclosion : la naissance de l’insecte, le bruissement des ailes, les craquements des différents organes qui se développent. La structure corporelle qui se déploie, le métabolisme instinctif se met en place.

    ‐La nourriture, la survie : l’attente de la faim, l’approche et l’attaque des proies. La vélocité de l’instant. La survie de l’animal face à son environnement.

    ‐La mue, les petites morts : le dédoublement de soi, comment l’être s’extrait de lui ‐même. Le corps qu’elle laisse derrière elle, sa texture. L’évolution qui accompagne ce leitmotiv.

     

    JEUDI 11 JUIN (18h - 19h15) 

     

    « Habiter la Terre : L’environnement et le climat en Languedoc-Roussillon »

    Table ronde avec Gaël DERIVE, expert sur le dérèglement climatique et auteur, Sylvie CROSSMAN des éditions Indigène, Céline MESQUIDA, présidente de la FNE Languedoc-Roussillon, Olivia GROLLEAU, de l’association Lo Barrut (sous réserve)Sylvie VAUCLAIRFrédéric OGÉFrançois BLUCHE, conférenciers des Estivales 2015.

    Événement organisé par Languedoc-Roussillon Livre et Lecture et soutenu par la Région Languedoc-Roussillon dans le cadre de la manifestation régionale Total Festum.

    Gaël Derive, 40 ans, docteur ès sciences, est aujourd'hui l'un des experts les plus actifs et les plus engagés sur les questions de dérèglement climatique. Après avoir travaillé dans les laboratoires de recherche (CNRS, IRD, INRA), il s'implique dans l'un des premiers Plans Climat français des collectivités. Il est l'auteur de deux films remarqués pour leur vision à la fois pragmatique et humaniste du sujet : L'Odyssée du climat (2009) et Une planète & une civilisation (2012). Son nouveau livre est un témoignage, un cri, un appel humain : Nous aurions dû rester des singes (2015, 45 pages, éditions Indigène). Lien web :  www.gaelderive.fr.

    « La planète se moque de posséder une banquise et de grands espaces vierges totalement englacés. La planète se moque d'être recouverte d'un océan plus haut de un ou dix mètres. Mais pour l'espèce humaine, la terre représente tout, une ressource, une protection. » Gaël Derive a osé sortir des rapports scientifiques pour aller éprouver les effets déjà bien réels du dérèglement climatique auprès de Satu, éleveur en Ethiopie ; Nipa, rizicultrice au Bangladesh ; Donildo, chasseur en Amazonie ; Jeannie, l'Inuite de l'Arctique ; Tsering, cultivatrice au Népal et Karakaua, pêcheur aux îles Kiribati. De ces rencontres, le scientifique revient bouleversé, avec cette certitude : si l'on veut éviter à l'humanité de demain la précarité alimentaire, l'absence d'eau potable, l'errance climatique et l'extension des violences, il faut se saisir de cette crise comme d'une chance pour construire des modèles économiques et sociaux qui nous permettront de "prospérer sans croissance". Faute de quoi, peut-être eût-il mieux valu rester des singes...

     

    JEUDI 11 JUIN (20h30) 

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    « Habiter la Terre en astrophysicienne »

    Sylvie VAUCLAIR, Astrophysicienne, Professeur Émérite à l'UPS Toulouse, Chercheur à l'IRAP-OMP.

    Les découvertes astrophysiques contemporaines riment avec la prise de conscience planétaire. Nous vivons une époque étonnante où des sondes spatiales nous renvoient de très loin des images de la Terre, comme un petit point bleu perdu dans l’immensité. Sa finitude, sa fragilité, les limites de ses ressources et en même temps les richesses de la vie qu’elle abrite sautent aux yeux. Son existence et celle de l’humanité peut à présent se situer au sein d’un immense Univers que nous apprenons à connaître petit-à-petit. Ces découvertes contemporaines donnent le vertige et procurent en même temps une certaine exaltation où la science peut se conjuguer avec l’art.

     

    VENDREDI 12 JUIN

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    « Le réchauffement climatique et ses conséquences sur les rivages du Languedoc-Roussillon, en particulier de l'Aude »

    François M. BLUCHE, Médecin biologiste, Ancien Stagiaire du Laboratoire Arago de Banyuls-sur-Mer, Spécialiste Santé-Environnement.

    Le conférencier nous résume d'abord les variations climatiques depuis l'origine de notre planète avec des périodes glaciaires et tropicales, et en énumère les causes. Il nous donne ensuite une vision du climat dans les cinquante prochaines années avec des conséquences dramatiques pour le Monde et notre région en particulier. Pour conclure, en complément des mesures mondiales (limitation des gaz à effet de serre), François Bluche propose une solution actuellement peu utilisée et qui lui semble la meilleure : la géothermie.

     

    Exposition permanente

     

    Après plusieurs expositions de ses œuvres à Carcassonne, dont la plus récente, en mars, à la galerie « la Compagnie des Voyageurs », l'artiste anglais Neville PAINE a accepté d'accrocher ses dernières toiles aux cimaises des Estivales de la Malepère pendant la durée de la manifestation. Les Estivales lui en sont infiniment reconnaissantes et sont honorées de la participation d'un artiste d'un si grand talent et d'une sensibilité remarquable. Son amitié est rare et précieuse. Anglais de naissance, Audois d'adoption depuis 25 ans, il a choisi d'habiter notre région pour y retrouver la lumière du Sud qu'il avait découverte en Espagne. Ses toutes dernières réalisations sont des collages peints, réalisés à partir de superposition de multitude de fragments en découpes aigües, qui apportent un relief saisissant à ses compositions. Régulièrement exposé dans les plus grandes galeries internationales, il mérite, de la part des amateurs d'art, d'être découvert et reconnu comme un des acteurs essentiels de l'expression picturale artistique moderne.

     

    Contes occitans

     

    Dans l'Aude, on ne présente plus en Francès Jean-Jacques DELPOUX. Irréductible occitan, que ce soit dans le cadre des animations de Fasètz la Lenga, des Ivernalas de Cabardès ou de la Marche du Sel, il est toujours présent pour apporter sa verve et sa ferveur aux amis qui le suivent ou le découvrent, au coin d'une cheminée, d'une pierre de bois, à la croisée d'un camin. Pour leur faire partager l'humour et surtout l'émotion d'une histoire, d'une anecdote, ancienne ou juste de la veille, de nostre païs, de nos racines, de nos quartiers, de nos villages, de notre temps d'aujourd'hui qui n'est pas si différent de celui d'avant, selon la façon dont on le regarde... Totjorn dins nostra lenga mairala ! Mais que tous pourront comprendre et apprécier, même ceux dont l'oreille n'est pas occitane...

     

    Danse et concert

     

    SAMEDI 13 JUIN 

     

     Gala de danses sévillanes et flamenco par le groupe « Pasión Flamenca »

    Foyer municipal d'Arzens à 20h30 (Gratuit)


     

    DIMANCHE 14 JUIN

     

    La chorale de la Malepère

    invite le Chœur de l'Emporda, d'Avinyonet de Puigventós, dirigé par Quim Mandado.

    16 h, Concert à l'Église d'Arzens, entrée gratuite. 

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  • Michel Maurette, écrivain audois (1898-1973)

    Nous fêterions le 40e anniversaire de la mort de l'écrivain Michel Maurette, né en Catalogne et décédé à Caux-et-Sauzens dans l'Aude, si on n'avait pas trop tendance à oublier dans ce département les grands talents d'hier... Pour mémoire nous citerions volontiers les noms de Pierre et Maria Sire, Jean Lebrau, Jean Camberoque, Jacques Ourtal, Paul Lacombe, Cécile Rives, François-Paul Alibert, Jean Cau et de tant d'autres qui auront porté fièrement les couleurs de l'Aude au firmament de l'excellence artistique. Les temps sont ce qu'ils sont et il faut, dit-on, s'accomoder des moeurs de notre époque. Est-ce à dire qu'il faille tirer un trait sur les bâtisseurs d'autrefois, vénérables intellectuels ou artistes, d'une renommée qui faisait "La belle Aude" de Joseph Delteil. Tiens, j'avais oublié encore ce dernier! N'avons nous pas dans nos associations savantes respectives, l'obligation de perpétuer le souvenir de ce panthéon audois des lumières de l'occitanie? Bien sûr! Nous diront-ils, presque pour s'en excuser; ils nous rétorqueront que cela fait partie de leurs travaux: bulletins cachés à l'ombre des profanes que seuls les initiés d'un cénacle de papys s'attache à conserver chaque mercredis dans la poussière de leurs bibliothèques. Mais bon sang, distribuez moins de diplômes aux notabilités de la cité pour je ne sais quelle gloire! Ouvrez vos portes et vos coeurs à ceux qui ne sont rien et qui ne demandent qu'à savoir. C'est dans ce vivier d'inconnus, de sans grades et de valeureux serviteurs que se trouve l'impérissable transmission de la tradition livresque et artistique. La flamme entretenue depuis si longtemps par les chevaliers de l'Aude poétique, vacille et s'amenuise par un manque d'ouverture évident sur la vulgarisation des savoirs. Ce blog suscite l'admiration de tout ceux qui ne sont pas admis dans nos sociétés savantes, mais ceux-là ne garderont pas le savoir acquis pour eux-mêmes. Il le diffuseront dans la cité et qui sait, dans les cités qui improprement sont désignées comme le réservoir d'une haine que la sélection sociale a favorisée. Michel Maurette, fils de laboureur, vous salue bien depuis le sillons du ciel qu'il trace encore aujourd'hui dans notre mémoire.

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    Michel Maurette

    (photo: Mairie de Caux et Sauzens)

    Le texte ci-dessous est de Jean Esparbié que je remercie

    Les MAURETTE habitaient près de Serralongue, au mas “del Faitg”(1) autour duquel hurlaient les loups tenaillés par la faim. Salvado portait “la blouse bleue-noire et empesée des maquignons”. Rosine, aux “grands yeux couleur de feuille tendre”, - l'ancienne sandalière de la Badie, devenue sa femme - menait le ménage. Dans une chambre minuscule, mal éclairée par une fenêtre étroite, aidée par Marie COLLS - l'accoucheuse à la réputation de sorcière -, le dix-neuvième jour du mois de juillet 1898, elle mit au monde un garçon. On remarqua ses longs doigts de laboureur et, dès lors on s'empressa de tracer le destin de celui que les parents prénommèrent Michel. Rien ne contredirait cette appréciation...

    Tout jeune, l'enfant participa aux corvées de la ferme, souvent pénibles. Où pouvait-on mieux vivre? La question amena la famille à déménager à plusieurs reprises. On casait les meubles dans la charrette et l'on partait ballottés par les cahots de la route pour une autre aventure, là où se dressaient des horizons nouveaux. “Quant tout était perdu, s'il restait encore un cheval, l'honneur était sauf.”

    Michel MAURETTE aborda le monde “par le chemin de la clairière”. Il fit ses “humanités dans les champs”, ne rapporta de sa “prime jeunesse que des contes et des chansons”. Tôt, écrire lui sembla une chose merveilleuse. Cependant, il tenait secrète sa passion de peur de susciter la risée générale. Le père ne le vilipendait-il pas en affirmant qu'il écrivait aux ministres? Michel MAURETTE pensait plutôt s'adresser aux dieux... Il fallait subir les duretés de la modeste existence de la paysannerie, tout en caressant le rêve de témoigner par écrit des labours du temps.

    L'armée réclama le jeune homme en 1917; il porta l'uniforme jusqu'en 1920. Cinq ans plus tard, il épousa Andréa MAZARD. Elle lui donna d'abord Michèle. Les MAURETTE séjournèrent à Lyon, puis vinrent au mas Pams-Cabestany près de Perpignan. En 1928, ils arrivèrent dans le département de l'Aude à Escorges. En 1932, ils s'installèrent enfin à Caux-et-Sauzens dans la bâtisse de l'exploitation qui deviendra Le Clos-Saint-Michel. En 1935, Michel MAURETTE se laissa élire conseiller municipal, puis ceignit l'écharpe de maire en 1945. Il ne la quitta qu'en 1971. Il présida aussi jusqu'à son décès la Société mutualiste du village. Il aimaitcelui-ci, à quelques kilomètres de la préfecture où “l'action dirigeante” ne se montrait pas inquiète du dépeuplement des campagnes reculées. Ainsi en allaient déjà les moeurs technocratiques...

    Michel MAURETTE travaillait donc la terre et cultivait la poésie qui, “en ce monde rude et si sombre” lui apparut tôt “comme une lumière surnaturelle et une bénédiction”. Le soir, après le labeur, lorsque la maisonnée dormait, il rédigeait des textes traduisant “des pulsions intimes”, ainsi que l'expérience humaine. Combien de cahiers d'écolier remplit-il avant de se satisfaire de quelques nouvelles rédigées au cours des années 30 avec la sueur de l'esprit et le sang de l'âme? Malgré la fatigue de la journée dans les champs ou les vignes, il s'agissait pour Michel MAURETTE de préparer des récoltes différentes... Les plus grands - tels ROSNY aîné, Paul VALÉRY, COLETTE goûtèrent la qualité exceptionnelle de Colla de gitans qu'ils récompensèrent par le prix MARIANNE en 1939, une année après le bonheur de la naissance de Lucile. La rencontre avec Joë BOUSQUET - le visionnaire de la rue de Verdun, au bas des remparts carcassonnais, qu'il verra glisser dans le cercueil “par petites saccades comme à la parade”- ouvrit une étape capitale dans l'exercice littéraire de Michel MAURETTE.

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    La Crue parut en 1949. Elle conquit les lecteurs, les enthousiasma. On couvrit aussitôt son auteur de lauriers. Il venait de décrire magistralement l'aïgat terriblement meurtrier de 1940 dans les Pyrénées-Orientales. A juste raison, elle passera pour l'oeuvre maîtresse de Michel MAURETTE. Joë BOUSQUET affirma voir Michel MAURETTE “adhérer au mouvement”. Pour Ludovic MASSÉ - l'auteur perpignanais - ce livre mettait Michel MAURETTE “au-dessus de beaucoup d'écrivains”. La“magistrale évocation”, ainsi désignée par Jean LEBRAU - le poète de la Corbière -, saisit notamment Pablo Casals - le musicien de Prades -, François-Paul Alibert - menant une vie de Job dans une petite maison de la ville basse à deux pas du fleuve Aude... Michel MAURETTE n'en resterait pas à cette “virile entreprise”, soulignée par le pétillant Joseph DELTEIL - le pilier de la Tuilerie de Massane à Montpellier, le prêtre de la rêverie sur les bords de la Rigole à La Galaube dans la Montagne Noire. Maintes fois rééditée, traduite en catalan, on ouvre toujours La Crue sur un événement dramatique se déchaînant contre la nature, les êtres, les biens. Jean CAMBEROQUE aimait à dire qu'aucun journaliste n'aurait pu ressentir totalement cette catastrophe au fond de lui-même et en rendre compte comme Michel MAURETTE.

    Le ton changea avec Le Temps des merveilles (1950). L'écrivain-paysan laissa Lucile guider son coeur. Elle sautilla autour de sa plume telle un oiselet et emplit les textes de la fraîcheur de l'insouciance, des joies de l'enfant attérie à l'étoile. Jean-Louis VAUDOYER de l'Académie française écrivit à Michel MAURETTE: “ Cet album d'esquisses touche, émeut et charme par sa tendresse, par sa malice, par le parfum d'amour qui s'en exalte.” Tout fut dit en cette phrase.

    Dans Le Clos-Saint-Michel (1955), Michel MAURETTE prend les traits de Fougerand, attaché à la terre, fort d'une volonté inépuisable, gonflé d'espérance. Fougerand laboure, taille, sème, récolte, vendange... En retrait des successions de joies, de déceptions... Michel MAURETTE le suit, le comprend, le dessine intimement dans un bouquet de nouvelles aux couleurs de sa campagne, “le centre du monde”. Lors de cette publication, Joseph DELTEIL remerciaMichel MAURETTE en lui disant qu'elle sentait “la vérité, la terre, le coeur de l'homme”. Il ajouta: “C'est plein, c'est large, c'est le pain complet, ça vous rentre irrésistiblement dans les moelles.” Marcel ARLAND, de l'Académie française écrivit à Michel MAURETTE:“l'on s'ouvre à ce livre comme à un chant l'un des plus graves et les plus émouvants...”

    Pour Jean CAMBEROQUE, l'illustrateur des ouvrages de Michel MAURETTE, celui-ci se livra entièrement dans l'Enfant des Loups (1968). Effectivement, Michel MAURETTE se raconta sans détours, d'une écriture sûre, fine, roulant comme les galets de la Têt, parfumée des senteurs de la lande au milieu de laquelle se trouvait le “gros mas décrépit et nu”, puis éclairée par le soleil du Roussillon qui captivait Salvado. Jean ROUSSELOT, alors président de la Société des gens de lettres de France reconnut en Michel MAURETTE la “frémissante et comme inquiète soif de réelle connaissance”. Il poursuivit que: “Si un nouvel humanisme doit jaillir des ruines de l'ancien, il sera l'oeuvre d'autodidactes du type MAURETTE, pour qui l'accumulation de ce qu'on appelle le "bagage" est une cause d'angoisse plutôt que d'auto-satisfaction et qui, au fur et à mesure qu'ils se cultivent, comprennent que toute nouvelle conquête n'est qu'un pas de plus vers une indicible exigence.” Je trouve la définition juste et l'Enfant des Loups en reste une preuve évidente.

    Au roman paysan succéda Le Rêve d'écrire (1970), venu, disait volontiers Michel MAURETTE “de loin, de très loin, peut-être de plus loin que l'enfance” parce que “cela devait être écrit”. De la bordure de la frontière espagnole à la campagne carcassonnaise, celui qui écrivit, cet “autre” - déléguant dans la vie le laboureur - se montra “exigeant, tyrannique et fantasque”. Les sillons se prolongèrent par des lignes dont la teneur et la beauté pure amenèrent Michel MAURETTE dans l'univers culturel. Michel MAURETTE dressa quelques portraits d'amis dans Le Rêve d'écrire. Il soutint François-Paul ALIBERT dans les bras en ses derniers instants. Il compara André BLONDEL à “un génie des fontaines et des bois”. Il affirma que Jean LEBRAU tenait “la place d'un saint”. Pour l'écrivain-paysan, Pierre REVERDY rédigeait “dans l'avenir, des poèmes qui étaient le reflet de son passé”,. Il glorifia Jean CAMBEROQUE “né peintre”. Il désigna Pierre LOUBIÈRE tel un “poète royal”. Il supposa avec raison que le temps éclairerait l'oeuvre “d'une rare intensité” de Joë BOUSQUET.

    En guise d'au revoir, en résistant courageusement à la maladie, Michel MAURETTE diffusa Les Nains (1972), de courtes nouvelles par lesquelles on retrouva dans ce bouquet de fleurs des champs toute la fraîcheur, tous les parfums du livre Le Temps des merveilles.

    Indirectement, un enseignant d'espagnol, à qui je dois une éternelle reconnaissance, suscita ma rencontre avec Michel MAURETTE au cours de l'après-midi du 11 novembre 1964. Elle débuta une amitié que la disparition de Michel MAURETTE le 6 mars 1973 suspendit sans jamais détruire. Lorsque j'écris, j'imagine parfois l'homme exemplaire à mes côtés. Il m'incite à refuser la facilité, me désigne la sagesse à découvrir. Je ne manque pas l'occasion de remémorer Michel MAURETTE partout où l'on m'invite à le faire.

    Dans le cimetière de Caux-et-Sauzens, Jean LEBRAU certifia que Michel MAURETTE habiterait dans les étoiles, “éclairé par la lumière qui traverse la nuit”.

    Il nous reste l'oeuvre à relire ou à découvrir et les souvenirs pour beaucoup d'entre nous. Quarante années après, le poète survit au laboureur..

     

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