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Musique et patrimoine de Carcassonne

  • La persévérance : Une loge maçonnique carcassonnaise sous le 1er Empire.

    Citée dans le livre de Paul Tirand – Loges et Franc-maçons Audois. 1757-1946 – l’histoire de La Persévérance à l’Orient de Carcassonne reste inconnue : « Vers 1806, apparaît une loge, La Persévérance, sur laquelle nous n’avons guère de renseignements. » L’auteur de cet ouvrage, paru en 2002, ignorait sans aucun doute où pouvaient bien se trouver les archives de cette loge. De toute évidence, il ne les avait pas trouvé dans les archives de la Bibliothèque municipale dans laquelle il puisa toute la documentation concernant l’histoire de la franc-maçonnerie carcassonnaise. Où aurait-il fallu qu’il les trouvât ? Vingt-deux ans après, nous venons de les découvrir, d’une manière totalement fortuite, dans un fonds de la Bibliothèque Nationale de France. Là où Paul Tirand estimait que la loge fût créée vers 1806, nous pouvons désormais donner une date précise pour l’allumage de ses feux. Il s’agit-là d’une trouvaille essentielle à la compréhension historique de l’histoire maçonnique pour notre ville. En effet, La Persévérance fut la première loge fondée après la Révolution française. Certes, il existait bien La parfaite amitié et les Commandeurs du temple, mais on connaissait celle-ci déjà avant les évènements de 1789. A contrario, La Persévérance se constitua au moment où le pouvoir napoléonien se trouvait au firmament de sa gloire. Au cours de cet article, nous allons voit d’une manière chronologiques comment a évolué cette loge avec ses dignitaires et les vicissitudes de la vie maçonnique.

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    Conformément à la délibération du 1er mai 1804, La persévérance sollicite par lettre auprès du Grand Orient, l’autorisation de création de la loge. On envoie 140 francs dont 120 francs pour les constitutions. Le fondateur de l’atelier n’est autre que Jean-François Champagne (1764-1847), architecte et ingénieur de la ville. Initié à la loge La constance à l’Orient de Montauban, on lui doit de nombreuses réalisations à Carcassonne. Parmi elles, les plans du jardin du Calvaire, la transformation du couvent des Jacobins en théâtre municipal ou encore le Jardin des plantes. L’accompagnent dans la création de la loge, Joseph Bonnety, artiste dramatique né à Marseille ; Pierre Duchan-Pellet, marchand teinturier ; Amable Tarbouriech, natif de Pennautier et Jean-Antoine Calvet qui fondera la loge Napoléon en 1807. D’ailleurs, parmi les seize membres de La persévérance, beaucoup seront également affiliés à cette loge, installée dans le Bastion Montmorency. 

    Le 12 août 1804, la loge n’ayant pas reçu les constitutions indispensables à son ouverture, plusieurs frères pensent à démissionner : « Nos travaux languissent ; le zèle se refroidit, et nous sommes peut-être à la veille d’une dissolution d’une société, la seule qui, depuis la Révolution, ait entreprise sous cette Orient l’édifice d’un temple. » Ce n’est qu’un mois après que l’atelier accuse la réception des documents eu objets en provenance du Grand Orient. L’installation peut désormais avoir lieu ; elle est fixée au 27 septembre 1804. Malgré tout, elle doit déplorer le retrait de trois frères.

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    Tableau de loge de 1804

    Les travaux de La persévérance vivent à leur rythme. Le 13 mars 1805, on procède à l’exclusion du frère Jean Antoine Besaucelle, jeune militaire. Au cours d’une séance, son corps est symboliquement décharné, son coeur et ses entrailles arrachées. C’est durant cette année-là que l’on remarque la présence de nombreux militaires du 94e régiment de ligne, certainement en garnison à Carcassonne. Le 24 avril 1805, Sargines (1797-1855), le fils de Jean-François Champagne est initié. Il n’est alors âgé que de neuf ans et demi. Élève de son père, il acheva ses études d'architecture à Paris en 1823. Il fut nommé architecte du département de l'Aude en 1826 et, à ce titre, s'occupa des édifices diocésains de Carcassonne. Il était membre de la société des arts et sciences de Carcassonne, membre de la société d'agriculture, de la société centrale des architectes et du conseil des bâtiments civils. Il construisit la prison de la ville de Carcassonne, la caserne de gendarmerie, le palais de justice de Narbonne, la prison et le palais de justice de Limoux, la halle au blé de Castelnaudary, le palais de justice de Carcassonne; il restaura la chapelle Radulphe dans la basilique Saint-Nazaire de la Cité.

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    Au cours de cette séance du 24 avril, les frères célèbrent la fête de l’Ordre. Les travaux sont suspendus afin que chacun puisse se rendre à l’église Saint-Vincent. Au bruit d’une charge d’artillerie, on célèbre une messe dans la chapelle Saint-Jean avant que tout le monde ne rejoigne le temple. Il est annoncé que les anciennes loges des Commandeurs du temple et de la parfaite amitié s’étaient à nouveau réunies et avaient repris leurs travaux. Le banquet d’ordre s’ensuit dans le pavillon du jardin dit Bouaric, propriété du frère Bastié, membre de la loge.

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    Guillaume Peyrusse

    Un nom célèbre apparaît désormais dans le tableau de loge à compter du 28 juin 1805. Il s’agit de Guillaume Peyrusse (1776-1860), trésorier payeur de Napoléon 1er et futur maire de Carcassonne. Peyrusse avait été initié à La parfaite union de Toulon. Il s’affilera à l’Aigle française de Paris en 1807. A Carcassonne, il occupe les fonctions de Second surveillant à La persévérance. Si son nom figure au tableau de loge jusqu’en 1814, il est marqué absent à compter de l’année 1806. Ceci correspond parfaitement à ses activités. Retiré de l’armée, il revient à Carcassonne et travaille à la manufacture de Montolieu. En 1805, son frère André le fait entrer comme commis dans les bureaux du Trésor de la couronne au service de la Maison de l’Empereur.

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    Alexandre Roëttier de Montaleau

    Parmi les faits marquants de La persévérance, la cérémonie funèbre en hommage à Alexandre Roëttier de Montaleau (1748-1808). Il est l'une des figures du Grand Orient qui lui doit sa survie durant la Révolution françaiseainsi que la fondation de nombreuses loges. A cette occasion, des frères visiteurs de La parfaite amitié et des Commandeurs du temple se joint à la cérémonie : Reboul, Cathala, David la Fajeole, Alboize et Louis de Caldaven. Ce dernier, un autre illustre carcassonnais. En juillet 1808, Napoléon qui est en guerre avec l’Espagne a prélevé le personnel militaire de la région afin de constituer un corps d’observation. Cadalven est affecté au 3e corps d’observation des Pyrénées-Orientales, commandé par le général Reille. Le 21 juillet, blessé à la main gauche et le 14 août, demande à rentrer à Carcassonne étant d’en l’impossibilité de poursuivre sa mission. Le 19 août, le Baron Trouvé (lui-même franc-maçon), Préfet du département de l’Aude, demande au Ministre que M. de Cadalven dont le poste est resté vacant à Carcassonne y revienne : "Il est passé pour mort, il n'est que blessé, sa santé était déjà très faible quand il partit à l'armée, elle a été complètement délabrée par la fatigue de la journée où il a été blessé, il sera longtemps hors d'état de faire du service actif, dans la montagne surtout. »

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    Le pavillon de la famille Champagne à Carcassonne, Bd Roumens

    Lorsqu’on s’attarde sur les tableaux de la loge, on s’aperçoit que J-F Champagne est resté vénérable jusqu’en 1807. Cette année-là, la loge comptait 62 membres. En 1908, Amable Tarbouriech occupa ces fonctions puis ce fut Pierre Sarrand, le frère de Jean-Louis Sarrand. L’ennemi de Guillaume Peyrusse, lui succéda au poste de maire Carcassonne en 1835. 

    Il faudrait sans aucun doute une étude bien plus approfondie. Elle permettrait d’étudier les relations et les influences qu’eut la Fran-maçonnerie sur la vie politique de Carcassonne sous le Premier Empire. La loge La persévérance éteignit définitivement ses feux en 1814, au moment de l’abdication de Napoléon 1er. Paul Tirand nous apprend que le ralliement des dignitaires du Grand Orient à Louis XVIII eut pour conséquences la démission de nombreux frères carcassonnais. 

    Sources

    Correspondance des loges avec le Grand Orient de France. Loges civiles. Loges de province 

    (BNF - FM2)

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  • Sale temps pour le patrimoine à Carcassonne, ville d'Art et d'Histoire

    Les travaux à l'ancienne Banque de France, ancien hôtel particulier du Comte Frabre de l'Aude, avancent à grande vitesse. La municipalité, qui comptait inaugurer dans un mois son musée d'art contemporain, a dû réviser son ambition. D'après les informations que l'on m'a transmises, ce bâtiment, loué à une société immobilière pour plusieurs années, n'accueillerait qu' une simple résidence d'artistes. La raison ? La ville de Carcassonne n'aurait pas obtenu le label indispensable à la création d'un musée d'art contemporain. En revanche, si le maire actuel n'avait pas refusé la collection Cérès Franco en 2014, celle-ci serait resté à Carcassonne et le label ne serait pas parti à la Coopérative de Montolieu. A l'époque, M. Larrat par la voix de son directeur de cabinet avait répondu aux journalistes du Monde :

    « La ville est sinistrée sur le plan économique et n'a pas les moyens d'accueillir ces 1 500 œuvres. Il nous faudrait construire un bâtiment de stockage, c'est un coût minimum de 700 000 euros ».

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    Cérès Franco (1926-2021), galleriste et mécène de renommée internationale.

    Si Carcassonne n'avait pas les moyens en 2014, les a-t-elle davantage aujourd'hui ? Les contribuables Carcassonnais ne connaissent d'ailleurs pas le montant de l'opération actuelle. Sauf qu'en 2014, la collection Cérès Franco avait été amenée à Carcassonne par la municipalité socialiste, défaite aux élections de 2014.

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    La pétition contre le spectacle immersif dans l'église Saint-Vincent continue de produire de grosses vagues. C'est même une tempête médiatique qui s'abat sur l'évêché, malgré sa surdité. Un reportage diffusé sur France 3 Occitanie avant-hier suscite l'embarras de Mgr Valentin. Ni lui, ni le maire de Carcassonne n'ont visiblement souhaité répondre aux journalistes. Il a fallu que ceux-ci s'en tiennent à des images d'archives. En revanche, Tamara Rivel pour le groupe d'opposition socialiste, MM. Caraguel et Amigues se sont exprimés. Comme Mgr Valentin semble rester toujours sans voix pour le moment, ses paroissiens, marris par son méprisable silence, écrivent de plus en plus à La nonciature à Paris, ainsi qu'à l'archevêque de Montpellier.

    Une paroissienne a envoyé cette lettre en copie aux supérieurs hiérarchiques de Mgr Valentin, en raison de son silence à ces précédents courriers

    Monseigneur VALENTIN,

    Je vous écris en tant que paroissienne de l’Église Saint-Joseph à Carcassonne, profondément préoccupée par la direction que prend actuellement la gestion de nos lieux de culte, ainsi que par les rumeurs récentes concernant la fermeture de certaines églises et l’organisation d’un spectacle "son et lumière" à l’église Saint-Vincent. Ces rumeurs et/ou décisions, que je perçois comme arbitraires, menacent l’équilibre spirituel et social de notre communauté.

    Il est important de rappeler que le rôle de l’évêque, selon le Canon 491 du droit canonique, est d’assurer un ministère pastoral "avec une grande prudence" et de "veiller à la stabilité de la vie chrétienne" dans le diocèse. En prenant des décisions qui affecteraient profondément la vie spirituelle de notre communauté, telles que l'éventuelle fermeture de l’église de Saint-Joseph ou de l’église du Sacré-Cœur, vous mettriez en péril cette stabilité, essentielle au bien-être spirituel des paroissiens.

    Le Canon 217 nous rappelle que les pasteurs ont une responsabilité particulière dans l'édification de l'Église et la croissance spirituelle des fidèles. La fermeture d’églises compromet cette mission en réduisant les espaces de prière et de recueillement nécessaires à une communauté chrétienne.

    Le Canon 1270 nous indique également que l’évêque doit être attentif à la situation des fidèles et à leur bien-être spirituel. La suppression d’une église ou la délocalisation des services religieux dans un contexte où la majorité des paroissiens sont des personnes âgées, souvent sans moyens de transport pour accéder à d’autres lieux de culte, va à l’encontre de ce principe. Si l’église de Saint-Joseph ou celle du Sacré-Cœur, lieu de prière et de recueillement pour beaucoup, se retrouvent fermées, où iront ces paroissiens ?

    De plus, le Canon 1336 stipule que des actions doivent être prises pour préserver l’unité et l’harmonie de l’Église, en tenant compte de la situation des fidèles, sans négliger l’importance des structures locales. Prendre des décisions sans consulter pleinement la communauté et sans analyser les conséquences sur l’équilibre spirituel de celle-ci ne peut que fragiliser cette unité.

    Je tiens également à attirer votre attention sur la situation de l’église Saint-Vincent. Il est prévu qu’un spectacle "son et lumière" y soit organisé, retraçant l’histoire de l’édifice à l’époque post-médiévale, une expérience immersive créée par l’agence Cultival et le studio multimédia Moment Factory. Bien que ce projet puisse avoir un intérêt culturel indéniable, il soulève plusieurs interrogations quant au respect du caractère sacré du lieu. Pourquoi organiser un tel spectacle à l’intérieur de l’église ? Ne serait-il pas plus approprié d’envisager cette expérience immersive à un autre endroit, comme sur les façades extérieures de l’église ou dans d’autres lieux publics, afin de préserver l'intégrité spirituelle de l'église tout en valorisant le patrimoine historique de la ville ?

    Cette initiative, si elle est mise en œuvre, pourrait avoir pour conséquence la privation de trois églises au total de leur vocation spirituelle dans une ville déjà confrontée à des défis socio-économiques : l’église du Sacré-Cœur à Grazailles, l’église de Saint-Joseph à Carcassonne, et l’église de Saint-Vincent. Cette concentration d’églises fermées ou détournées de leur vocation religieuse semble disproportionnée et profondément injuste pour une communauté comme la nôtre, qui compte sur ces lieux pour maintenir le lien avec la foi et la pratique religieuse.

    À cela s’ajoute une pétition récemment lancée sur internet, qui a recueilli plus de 6 000 signatures (l’Indépendant), avoisinant les 9 000 à l’heure où je vous écris, exprimant le refus catégorique de l’organisation d’un spectacle "son et lumière" à l’église Saint-Vincent, et plus largement la crainte que ces initiatives affectent l’identité spirituelle de nos lieux de culte. Cette mobilisation témoigne de la profonde inquiétude et du désaveu général quant à la direction que prend la gestion de nos églises.

    Comme le Canon 1389 le stipule, l’abus de pouvoir est un grave manquement, et prendre des décisions sans consulter adéquatement la communauté pourrait être perçu comme tel. En outre, selon le Canon 212, les paroissiens ont le droit de manifester librement leurs besoins et souhaits concernant la gestion des affaires de l’Église. Il semble que ce droit n’ait pas été pleinement respecté, puisque, jusqu’à présent, aucune consultation transparente n’a été réalisée avant les rumeurs ou les pseudo-décisions concernant ces questions.

    Nous sommes également préoccupés par le fait qu’en l’espace d’un an, plusieurs décisions lourdes ont été prises sans véritable concertation réelle avec la communauté. Une large majorité des paroissiens, et non seulement la communauté gitane comme cela a été rapporté dans un article médiatique, s’est opposée à la mutation de prêtres profondément enracinés dans la vie de notre paroisse. Ces prêtres étaient aimés et respectés par tous, et leur départ a créé une atmosphère de malaise, d’incompréhension et de méfiance au sein des paroissiens. Il apparaît que des tentatives de manipulation médiatique ont eu lieu, visant à faire porter la responsabilité de l’opposition uniquement à la communauté gitane, alors qu’elle provenait d’une large part de l’ensemble de la paroisse. Ces changements imposés, sans la transparence requise, ont profondément ébranlé notre confiance et l’unité de notre communauté.

    En tant que paroissiens, nous avons le droit, et même le devoir, de défendre ces espaces sacrés qui ont une importance historique et spirituelle. La loi de 1905, tout en encadrant la séparation de l’Église et de l’État, rappelle que les lieux de culte doivent être respectés dans leur vocation première. Il semble difficile d’accepter qu’une politique de fermeture et de délocalisation des églises soit menée sans prendre en compte les besoins spirituels des paroissiens et l’impact sur notre foi locale.

    Je vous demande donc instamment de reconsidérer les éventuelles fermetures de l’église de Saint-Joseph, de l’église du Sacré-Cœur, si les rumeurs étaient fondées, ainsi que l’autorisation d’un spectacle "son et lumière" à l’église de Saint-Vincent, et de vous assurer que toute décision à ce sujet soit prise avec la pleine consultation des paroissiens et dans le respect des principes du droit canonique.

    Dans l'éventualité où aucune révision sérieuse et transparente ne serait effectuée concernant ces décisions, je vous prie respectueusement de prendre en considération que nous serions amenés à porter cette situation à l’attention des autorités compétentes, y compris les instances supérieures de l’Église, comme le Saint-Siège, afin de garantir que les droits des paroissiens et l’intégrité spirituelle de notre communauté ici à Carcassonne soient préservés.

    Je vous remercie infiniment pour l’attention que vous porterez à ce mail, et vous prie d’agréer, Monseigneur, l’expression de mes salutations respectueuses et dévouées.

    Si vous souhaitez écrire à La Nonciature ou à l'archevêque de Montpellier, voici les adresses mails nuntius.france@gmail.com ou secretariatarcheveque@diocese34.fr

    Si vous souhaitez signer la pétition, cliquez ci-dessous

    Pétition à signer

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    Les travaux de rénovation de la place Eggenfelden près des Halles, vont débuter demain. Or, sur le visuel fourni par la ville de Carcassonne la matérialisation de l'emplacement du pilori a disparu. Au centre de la place, un cercle de galets définit depuis toujours l'ancien pilori où l'on mettait les condamnés. D'ailleurs, une plaque historique contre la façade des halles en relate l'histoire. Voilà encore un pan de notre histoire locale qui n'est plus pris en considération.

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    La place Eggenfelden telle qu'elle est prévue.

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    L'actuelle matérialisation du Pilori

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    Que devient-elle ? La Samaritaine, l'emblématique statue qui ornait la fontaine de la rue du Pont vieux a été déposée depuis dix ans pour être restaurée. Elle n'est toujours pas revenue à sa place et aucun projet ne semble sortir du chapeau municipal pour son retour. J'avais suggéré que l'on organisât un concours avec l'Ecole des Beaux-arts de Toulouse pour la remplacer. A l'évidence, c'est resté lettre morte.

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    La Samaritaine, rue du Pont vieux en 2015

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    On apprend en coulisse que M. Dupont, le directeur du patrimoine de la ville et par ailleurs, celui du Pôle culturel, aurait obtenu pour mission de faire restaurer la fontaine de la Place Carnot d'ici décembre. Que l'on confie le dossier de restauration à celui qui a fait passer Neptune au sablage en 2007 et qui fait poser la patinoire sur la fontaine chaque hiver, c'est plus alarmant.

    Article de La dépêche en cliquant ci-dessous

    Article de 2007 - La dépêche

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    La fontaine de Neptune est régulièrement décorée comme objet de chez GIFI chaque hiver.

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  • La blanchisserie Roumens, rue du Manège

    Au début du XXe siècle, Henri Daraud et Victorine Fouscais sont propriétaires de bâtiments situés au lieu-dit "Chemin de l'Aude" à proximité de la rue de Grignan prolongée. Le 26 mars 1918, l'ensemble des biens se retrouve entre les mains de la Société des Grandes Hôtelleries de France moyennant la somme de 17000 francs. Il s'agit d'un corps d'immeuble à usage de lavoir et d'habitation, ainsi qu'un terrain inculte servant d'étendoir situés 3 rue du Manège. Jacques Roumens (1871-1955), ébéniste de son état, ainsi que son épouse Jeanne Reiss, sage-femme, en font l'acquisition le 19 février 1920. C'est ainsi qu'est fondée "La blanchisserie du progrès".

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    Le 2 juillet 1943, Jacques Roumens vend à Georges Reiss, son neveu adoptif, l'ensemble du fonds de commerce. A cette époque, la surface industrielle s'étend sur 430 m2 entre la rue Andrieu et le Quai Bellevue.

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    Georges Reiss

    (1898-1973)

    L'historien Claude Marquié nous fait la description suivante du fonctionnement de la blanchisserie durant cette période. Le linge sale, à l'arrivée à l'usine, était réparti selon sa catégorie (draps, serviettes, torchons, mouchoirs), puis marqué à l'encre sur l'ourlet à l'envers du tissu, avec un code client.

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    Le linge était envoyé dans de grandes lessiveuses rotatives, puis séché sur des cintres dans une chaufferie alimentée par d'immenses chaudières. Ce travail qui exigeait une certaine force physique était exercé par deux ou trois hommes.

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    Le linge propre et sec était ensuite amené dans l'atelier où les femmes assuraient le repassage en le glissant dans les calandres. De l'autre côté de la machine, le linge ressortait entre les mains de deux autres ouvrières qui, dans un geste constamment reproduit, procédaient au pliage.

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    Le coin supportant le marquage à l'encre était replié pour que l'ouvrière de l'atelier suivant puisse repérer facilement la quantité de ligne d'un même client et en effectuer l'emballage précis. Cela conditionnait l'établissement de la facture correspondante par la secrétaire-comptable.

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    Monsieur Bousquet

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    Un chauffeur-livreur effectuait ensuite au domicile de chaque client, la livraison de son linge. Avant son décès, Georges Reiss passa l'affaire à son neveu Michel Fuséro. La blanchisserie Roumens ferma ses portes en 1975. Dans un premier temps l' ICV a acheté l'usine. La famille Audabram ayant racheté l’ ICV, tout fut transformé en appartements.

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    L'ancienne blanchisserie Roumens, aujourd'hui.

    Sources

    Claude Marquié, L'écho de Carcassonne (1943), Généanet, Michel Fuséro.

    Crédit photo

    Isabelle et Michel Fuséro que je remercie.

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