Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Jacques Miquel est mort. Un bienfaiteur de Carcassonne s'en est allé.

    Il s’est éteint hier matin dans son sommeil à l’âge de 89 ans. Fils d’une famille de bouchers installés dans la rue de Verdun, Jacques Miquel suit dans son enfance des cours privés de dessin chez Cécile Rives. L’aquarelliste, fille du peintre Antony Rives, a son atelier dans le quartier du Palais de justice et Jacques s’y rend régulièrement. Le jeune paraît posséder un bon coup de crayon, mais c’est pour un autre art qu’il se destine. À l’école Saint-Stanilas, le maître Michel Mir dispense des cours de musique. C’est l’ancien premier violon des concerts Lamoureux de Paris. A Carcassonne, il a pris la direction de l’Harmonie Sainte-Cécile et des concerts symphoniques. Jacques Miquel se rendra très souvent chez son maître dont la maison jouxte le café Barthe, boulevard de Varsovie. La rigueur du solfège, des dictées de rythme et de l’harmonie n’ont presque plus de secrets pour Jacques Miquel lorsqu’il réussit son concours d’entrée au conservatoire de Toulouse en classe de saxophone. Il en sortira avec un premier prix.

    Capture d’écran 2024-08-30 à 11.28.08.png

    Concert de la Sainte-Cécile à la cathédrale

    À Carcassonne, Jacques Miquel s’implique tout naturellement dans le milieu musical de la ville. D’abord professeur de saxophone à l’école de musique, mais également instrumentiste dans l’harmonie municipale, il remplacera René Cadrès à la tête de ses deux institutions. Au début des années 1980, l’harmonie compte encore plusieurs anciens musiciens comme Rajol, Mattéo ou encore Lécina. C’est une phalange d’une bonne trentaine d’instrumentistes qui répète dans une salle de l’ancienne école Victor Hugo, appelée Michel Mir. Bon nombre d’entre eux sont les professeurs de l’école de musique, située dans l’ancien lycée de la rue Littré.

    Capture d’écran 2024-08-30 à 11.27.03.png

    Après la mort de Jean Alary en 1984, Jacques Miquel prendra la direction du Théâtre municipal puis, par intérim, du Festival de la Cité. Il en assurera la programmation, seul puis conjointement avec Georges-François Hirsch avant l’arrivée de Paul Barrière en 1991. L’éclectisme du festival mis sur pied par Jean Alary se poursuivra sous la houlette d’un Jacques Miquel, féru de musique symphonique et d’oeuvres lyriques. L’amitié qu’il entretient avec Michel Plasson, le prestigieux chef de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse n’est pas étrangère à ses choix. Tout comme les liens qu’il noue depuis longtemps avec Jose Aquino, le chef des choeurs du Lauragais. Une étroite collaboration qui vaut aux Choeurs de Carcassonne et du Festival, dirigés par Jacques Miquel, d’être régulièrement invités pour suppléer le Capitole de Toulouse. Ce sera notamment le cas pour l’opéra Samson et Dalila, donné en juillet 1989 dans le Grand théâtre de la Cité, ou pour le Faust de Gounod avec l’opéra royal de Wallonie.

    Capture d’écran 2024-08-30 à 11.25.17.png

    Jacques Miquel, Paul Barrière, Michel Plasson

    Faire de la musique sérieusement, sans se prendre au sérieux. N’est-ce pas cela Jacques Miquel ? Sans oublier, Mimi, son épouse si dévouée. Ni toute une équipe de bénévoles poussée par l’enthousiasme et s’élevant par dessus les difficultés musicales de partitions pas toujours commodes. C’est encore Jacques Miquel qui programma deux créations d’opérettes dans la saison du théâtre municipal, où artistes amateurs et professionnels ne faisaient qu’une seule et même voix. Toujours les choeurs de Carcassonne ! Que d’opérettes furent montées entre 1988 jusqu’à sa retraite avec le concours de Carlo di Angelo et de Claude Cugulière. Il arriva parfois même que Jacques, sous un pseudonyme, en dessinât l’affiche. Nous pourrions aussi évoquer l’organisation du repas de la Sainte-Cécile chaque 22 novembre.

    Capture d’écran 2024-08-30 à 11.30.58.png

    Jacques Miquel et Henri Tort-Nouguès lors d'une conférence

    Difficile d’être exhaustif tant Jacques Miquel a donné pour la valorisation de la musique à Carcassonne. À titre personnel, je lui dois de m’avoir fait débuter. D’abord comme amateur, puis ensuite de m’avoir engagé comme professionnel. Cet homme élégant, affable, courtois et cultivé va cruellement manquer dans le paysage musical audois. Cher Jacques, je ne vous oublierai pas.

    Capture d’écran 2024-08-30 à 11.35.25.png

    © La dépêche

    Jacques Miquel avait été Président de l'Ordre national du mérite de l'Aude

    Les obsèques de Jacques Michel auront lieu à la cathédrale Saint-Michel le jeudi 5 septembre à 10 h. Toutes mes condoléances à Mimi, Jean-Marc et toute sa famille.

    _____________________________

    Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2024

  • L'histoire de la réalisation d'un livre en auto-édition

    Dès le mois de septembre 2023 alors que j'étais à l'opéra de Marseille pour chanter "l'Africaine" de Meyerbeer, je passais mes heures de libre entre les répétitions musicales et les mises-en-scène, à synthétiser tous les documents d'archives sur Jean Bringer.
     
    Le mois suivant, j'ai commencé à rédiger certains chapitres avant que je ne sois mis sur la voie de 300 lettres conservées aux archives départementales de la Drôme. Echanges épistolaires entre le père et le fils. Il a fallu obtenir les autorisations de consultation et l'envoi de fichiers numérisés pour éviter de faire 600km jusqu'à Pierrelatte.
     
    En novembre-décembre, lecture et passage au peigne fin de toutes les lettres. Toujours entre les répétitions et les représentations à l'Opéra de Limoges, les cours de chant, la vie familiale très conciliante.
    Janvier à mars, début de l'écriture de la biographie et de l'enquête sur la dénonciation de Jean Bringer.
    Avril, création de la couverture grâce mon logiciel Affinity et début de la mise en page du texte et des photos. Je ne suis pas graphiste mais je me débrouille. Pas le choix, un professionnel me coûterait trop cher.
     
    Mai, alors que je suis à l'Opéra de Marseille pour "Le bal masqué" de Verdi. Relectures, corrections, auto-censure.
    Juin. Tout était prêt ppour lancer la promotion. Dissolution, incertitude politique. Impossible de sortir ce livre à ce moment-là.
    Juillet, à Arcangues pour chanter une opérette
     
    Mi-août, lancement de la promotion avant les cérémonies du 80e anniversaire de la Libération de Carcassonne. Envoi de plusieurs dizaines de mail, article sur le blog, relance d'un fichier de lecteurs, interview pour la presse. Puis, dédicace le 17 août. Conférence le 20 août à Limoux, puis retour à Limoges.
     
    Quant au financement de l'impression du livre, c'est sur mes fonds propres sans aucune subvention.
    Ceux que je remercie vraiment et du fond du coeur, c'est vous. Vous qui savez, fidèles à ce travail de mémoire pour l'intérêt général. Je ne suis me jamais enrichi avec mes livres, bien au contraire. Toutefois, j'ai le bonheur d'oeuvrer pour une cause à une époque, où le mal revient en Europe. Et pour la mémoire d'un homme...

    Capture d’écran 2024-08-24 à 16.07.34.png

    Cet homme c'était Jean Bringer alias Myriel
    Ce fils c'était Jean-Marie. Il n'a pas connu son père
    Ce chef de la Résistance a été arrêté sur dénonciation
    Cet officier n'a pas parlé sous la torture.
    Ce héros a sauvé la vie d'autres hommes en se taisant
    Ce martyr de la patrie a été assassiné à Baudrigue.
     
    80 ans de silence, d'oubli et de mensonges
    80 ans où d'autres ont vécu sans honte
    80 ans pour un simple nom de rue
    80 ans que l'on se tait ici, et ça continue
    80 ans et ça revient, mort pour rien ?
    ❗️Qu'on le veille ou pas, un livre brise le silence. Dites-le autour de vous, Jean Bringer a donné sa vie pour un idéal. Celui d'une France libre qu'il ne revit jamais. C'est notre Jean Moulin.

    Couverture.jpg 

    <img class="xz74otr" src="https://static.xx.fbcdn.net/images/emoji.php/v9/tc0/2/16/1f4d9.png" alt="
  • Pas de fêtes pour le 80e anniversaire de la Libération de Carcassonne

    Nous étions en droit d’espérer que la préfecture audoise organisât – comme partout en France – plusieurs jours de festivités à l’occasion du 80e anniversaire de la Libération. Ce fut le cas à Castelnaudary et Limoux où MM. Maugard et Durand, maires respectifs de ces communes, avaient dépensé toute leur énergie à faire de cet évènement, une réussite. Expositions, conférence, concert de jazz, défilé de véhicules d’époque, etc. En somme, ils firent leur devoir en rappelant que la liberté doit être un bien inaliénable de la République, confisquée puis dissoute par un maréchal de France, traitre de la patrie de juillet 1940 à mai 1945. À Carcassonne, on ne fit pas davantage que chaque année et le protocole s’en tint à l’ordinaire. En une matinée, tout était plié. Nos édiles municipaux, dont une dizaine avait fait le déplacement, purent retourner à leurs vacances, tout en se préparant pour la Féria la semaine suivante. Quatre jours de fiesta, de beuveries, de décibels pour amuser les éthylotests et mobiliser des forces de l’ordre. Le Comité des fêtes de Carcassonne. Pardon, je me trompe. Pour les services culturels de la ville c’était visiblement un Dupont trop loin que d’organiser le 80e anniversaire de la Libération de Carcassonne.

    On retiendra tout de même

    IMG_7096.JPG

    L'initiative privée et non subventionnée de mon livre sur Jean Bringer, chef de la Résistance de l'Aude. Une quarantaine de lecteurs s'est déplacée le jour de la dédicace à la librairie Breithaupt. Je les remercie chaleureusement. On peut toujours se procurer cet ouvrage en m'écrivant par mail : andrieu-martial@wanadoo.fr

    Capture d’écran 2024-08-22 à 11.08.26.png

    Le travail de mémoire du Souvenir français à l'égard des "Justes parmi les Nations" audois. Une plaque a été dévoilée sur le parvis de la cathédrale Saint-Michel en présence de Mgr l'évêque de l'Aude. On regrettera l'absence à ses côtés de représentants des associations israélites et d'un rabbin. Je suis très heureux que l'idée que j'avais lancée en 2015 ait été reprise cette fois et menée à bien.

    On oubliera peut-être

    Capture d’écran 2024-08-22 à 11.15.50.png

    Des tags, d'une autre forme de résistance, n'ont pas été effacés avant la cérémonie au Quai Riquet en mémoire des 21 victimes civiles des nazis. C'est précisément à cet endroit qu'elles furent fusillées le 20 août 1944. D'ailleurs, la plaque commémorative se trouvait autrefois à l'endroit de l'inscription en rouge. Ignorance des uns, négligence ou j'en m'en foutisme des autres.

    ______________________________

    Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2024