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Le Carcassonnais Joseph Dufis emmuré vivant par les nazis le 13 juillet 1944

Parmi les nombreux les résistants exécutés par les nazis, il y eut surtout des héros sans grades tombés aujourd'hui dans l'indifférence et l'anonymat. Fort heureusement, il demeure encore sur les bords des routes et des chemins de France une stèle pour rappeler le sacrifice de ces hommes de l'armée des ombres. À Saint-Pierre de Quiberon dans le Morbihan - bien loin du département de l'Aude - une plaque rappelle la mémoire de Joseph Dufis.

À la mémoire des cinquante patriotes des Forces Françaises de l'Intérieur martyrisées et lâchement assassinées par les Allemands le 13 juillet 1944 et découverts dans cette fosse le 16 mai 1945.

Bien que son nom ait été incorrectement orthographié, il s'agit de Joseph Dufis, né à Carcassonne le 3 octobre 1925. Avant la guerre, il vivait 18 rue Masséna à Carcassonne. Son père, Pierre Dufis, était employé aux postes et télégraphes ; sa mère, Alfréda Jamme, ne travaillait pas. Joseph avait deux soeurs : Jeanne Josephine (1920-1921) et Marie Georgette (1917-2000). Cette dernière épousera Jean Bonnet en 1945.

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La maison Dufis, 18 rue Masséna

Le 11 juillet 1944, devant l’avance des troupes américaines, le chef de la Gestapo de Vannes (Morbihan) donna l’ordre au colonel Reese, officier de la Wehrmacht, d’exécuter 52 détenus de la prison surpeuplée de Vannes (56), située place Nazareth. Le major Esser, chef de bataillon de la défense côtière, chargé d’exécuter cet ordre, fit transférer cinquante détenus — pour la plupart résistants appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et aux Francs-tireurs et partisans français (FTPF) —, de la prison de Vannes jusqu’au Fort Penthièvre, où ils ont été exécutés le 12 ou le 13 juillet 1944 selon les sources. Les détenus de la prison de Vannes, parmi lesquels se trouvaient vingt-cinq résistants de Locminé, ont été emmenés deux par deux devant les pelotons d’exécution composés de SS géorgiens placés sous le commandement du lieutenant Wassilenko.
Les corps des résistants exécutés sans jugement, dont certains agonisaient encore, furent jetés dans une galerie souterraine d’une trentaine de mètres creusée à cet effet à partir d’un tunnel préexistant de quelques mètres. Cette galerie fut ensuite refermée par trois murs distants de trois mètres les uns des autres et séparés par de la terre.

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Le lieu du supplice où fut retrouvé le corps de Joseph Dufis

Le 16 mai 1945, neuf jours après la reddition de la Poche de Lorient, cinquante cadavres en état de décomposition avancée furent exhumés par des prisonniers de guerre allemands en présence du docteur Dorso, médecin légiste, et du médecin capitaine Wolfrom. Les corps étaient entassés les mains liées par des fils de fer dans le dos ou sur la tête. Au moment de la découverte des corps, on relèvera sur les murs des inscriptions « Vive de Gaulle » et des croix de Lorraine entoure?es de « V », ce qui peut laisser craindre que tous n’étaient pas morts lors de la fermeture du tunnel… Le 5 juin 1946, les vingt-cinq corps des résistants de Locminé fusillés au Fort Penthièvre ont été ramenés dans leur commune, où se sont déroulées des obsèques solennelles au cours d’une messe en plein air qui a rassemblé près de 8 000 personnes.

(Souvenir français - Comité de baie de Quiberon)

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Au monument aux morts de Carcassonne, son nom est mal orthographié. Les actes d'Etat-civil conservés à la mairie de Carcassonne, mentionnent le nom de Dufis pour cette famille. 

Joseph Dufis a reçu la Médaille de la Résistance à titre posthume le 17 décembre 1968. Son corps repose dans le caveau familial au cimetière Saint-Michel.

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