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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 186

  • Ces Carcassonnais qui ont tourné dans "Le miracle des loups" en 1961 avec Jean Marais

    Inutile de rappeler que le film "Le miracle des loups" d'André Hunebelle fut tourné en 1960 dans la Cité de Carcassonne, au lac de Saint-Ferréol et sur le vieux pont de Rieux-en-Val. Nous avons déjà consacré un article à ce sujet. Aujourd'hui, il nous parait intéressant de nous attarder sur les Carcassonnais qui participèrent au tournage. Qui se souvient que parmi eux, deux furent choisis pour doubler les deux héros du film : Jean Marais et Rosa Schiaffino ?  

    Hélène Mailhol

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    Hélène Mailhol épouse Bénéteau, née à Puicheric. Elle était coiffeuse rue Aimé Ramond et avait pour l’habitude de sortir le samedi soir avec une amie dans un bar musical Le Club.

    Un soir Jean Alary lui parle du tournage du Miracle des loups et lui présente André Hunebelle dont elle ignorait qu’il était réalisateur. Celui-ci lui dit qu’elle a à peu près la même stature que Rosanna Schiaffino et lui propose d’être sa doublure. Elle refuse d’abord car elle travaille mais le salaire pour 4 jours représentant 2 mois de travail elle finit par accepter. Pensant que sa patronne ne lui donnerait pas ces 4 jours, elle lui dit qu’elle ne se sent pas bien. Elle joue la doublure de l’actrice italienne pour les scènes tournées au lac de Saint-Ferréol. Rosanna Schiaffino tournait en effet deux films en même temps, l’un à Carcassonne, l’autre à Nice et faisait des allers-retours entre les deux lieux de tournage. Hélène l’a donc remplacé pour le réglage des éclairages et mouvement de caméra et pour quelques scènes où l’on ne voyait as l’actrice en gros plan : une scène dans les bois, une scène de dos dans les bras de Jean Marais qui a été charmant avec elle, lui a demandé si elle n’avait pas trop le trac et signé un autographe.

    Elle a ensuite fait partie des figurants en costumes pour la scène de l’entrée de Louis XI à Carcassonne. Péronne. Seules les personnes aux premiers rangs étaient habillées en costume. Elle se souvient avoir mangé avec l’équipe dans une cantine sous une toile de tente et côtoyé ainsi Jean Marais et Guy Delorme et un peu Roger Hanin. Quand elle a repris le travail le lundi, sa patronne lui a demandé si elle allait mieux. Quand Hélène a répondu oui, la patronne lui a sorti le journal où elle était en photo, présentée comme doublure de R. Schiaffino.

    (Témoignage recueilli par Isabelle Debien)

    Francis Bassoua

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    Francis Bassoua et Hélène Mailhol

    Francis Bassoua avait été choisi pour doubler Jean Marais, lors des séquences tournées au lac de Saint-Ferréol. Comme d'ailleurs Hélène Mailhol, pour Rosanna Schiaffino.

    Jeanine Baluc

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    Une jeune carcassonnaise Jeanine Baluc née à Fleury d’Aude, ancienne élève du lycée de la Cité est repérée par A. Hunebelle. Il lui propose de faire des essais qui s'avèrent positifs. Elle est engagée pour le rôle de la camérière de Jeanne de Beauvais et double à l’occasion R. Schiaffino. Au moment du tournage, elle aspirait à devenir actrice, avait un projet de film avec René Clair et de disque chez Barclay. Mais son nom n'est semble-t-il pas passé à la postérité.

    (Texte d'Isabelle Debien)

    Gérard Authier

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    Gérard Authier, à droite

    A ce moment, je suis au lycée Saint Stanislas, en cours ! Un groupe de jeune dont mon copain Bernard Génie décide d'aller toquer au bureau du Directeur, le Chanoine Louis Estagerie, un brave homme qui nous donne l'autorisation d'absence. Le 6 avril, nous nous trouvons devant le château Comtal pour la sélection. il valait mieux être soldat que seigneur ou paysan car le cachet journalier était plus élevé. Le 7 avril, je me retrouve dans le chemin de ronde déguisé en paysan à côté de Jean Marais qui se glissait au pied de la muraille pour une courte scène. Le lendemain j'étais costumé en seigneur placé dans la tribune du tournoi, le 9 était repos dominical et le 10, j'assistais à l'arrivée du Roi à Péronne, Louis XI joué par Jean-Louis Barrault (montée vers la porte d'Aude) Les autres jours mon copain Bernard et moi avions réussi à être sélectionné pour un rôle de soldat et nous avons assisté au tournoi appelé " jugement de Dieu" qui dura plusieurs jours pendant lesquels, nous étions quasiment au garde à vous durant toute la journée alignés le long du terrain. L'équipement était lourd mais c'était une belle expérience qui permit de voir de près, et évoluer de grands acteurs dans des scènes épiques où les nombreux trucages avaient beaucoup d'importance.

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    Le mardi 11 avril avait lieu à l'Odéon une soirée de gala au profit des vieillards avec la présence de Jean Marais, du préfet, du maire, enfin de toutes les autorités civiles militaires et religieuses, comme on disait à l'époque. Le film présenté en grand spectacle était la Princesse de Clèves qui venait de sortir à Paris et donc les deux acteurs principaux étaient Jean Marais et Marina Vlady. La grande salle de l'Odéon était comble. J'y assistais sans acquitter mon ticket d'entrée ! Savais-je déjà à 17 ans que les plus fortunés ne paieraient pas leur place et que l'argent récolté ne changerait guère le quotidien de nos miséreux vieillards ? Belle soirée où tout le gratin carcassonnais s'était donné rendez-vous, mais où personne ne partagea son manteau en deux pour le donner aux pauvres.
    Vanités des vanités ... tout est vanité ! (Gérard Authier)

    Antoine Espanol

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    Le jeune Antoine Espanol, plus connu aujourd'hui sous le pseudonyme d'Anton de Ciutad. Le "gafet" se tenait à côté de Jean Marais, pour immortaliser l'instant par une photographie.

    Maryse Coquille

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    Maryse Coquille et sa sœur Dominique avec Jean Marais.

    Jacques Blanco

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    Au centre, Jacques Blanco. 

    Parmi les 300 autres figurants, nous pourrons citer MM.Fredien, Guy Tissière, Villalba, Canis, Azizi, Sabatié. Combien en oublions-nous ? Si vous aussi vous avez été figurant dans ce film, transmettez vos anecdotes afin d'améliorer cet article. Les photos sont également les bienvenues.

    Sources

    Journaux Locaux

    Isabelle Debien, Gérard Authier

    L'envers du décor / Georges Savi

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  • Petits tripatouillages politiques à Carqueyrolles après la Libération

    Nous savons par le témoignage de Lucien Roubaud, alors chef du Comité Régional de Libération, qu'un petit nombre de résistants intellectuels, fréquentant la chambre de Joë Bousquet s'étaient organisés afin de se distribuer les postes au moment de la Libération. Dans la Résistance audoise (Lucien Maury / 1980), Roubaud ne paraît pas tendre avec le creuset littéraire de la rue de Verdun.

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    Lucien Roubaud

    "Existait aussi à Carcassonne un groupe de résistants qui se préoccupaient de choisir les hommes devant occuper les postes importants à la Libération. Je le sais, car un émissaire est venu me proposer le poste d'Inspecteur d'Académie. J'ai décliné cet honneur, Gilbert de Chambrun, alerté, est venu contacter ce groupe qui a refusé de faire autre chose que la propagande orale et la préparation de l'après-libération."

    Cette réflexion doit être éclairée par un évènement survenu au début de l'été 1944. Le mot propagande prend ici tout son sens dans sa bouche. En effet, lors d'une réunion du Comité Régional de Libération, une vive altercation opposa Gilbert de Chambrun et Lucien Roubaud d'une part, à Henri Noguères et Francis Missa d'autre part. Ces derniers, membres du Parti Socialiste clandestin, souhaitaient faire de la propagande afin de placer les socialistes après-guerre au sein des futurs comités de libération. A contrario, Roubaud qui n'était d'aucun parti à cette époque, même s'il avait des sympathies pour le communisme, ne voulait pas entendre parler des socialistes. Il fallait d'abord libérer militairement la région. La commission des conflits du Conseil National de la Résistance fut saisie ; elle donna raison à Roubaud. La haine et la rancune fut si féroce que dans l'Histoire de la Résistance d'Henri Noguères (5 volumes), il n'y a pas une ligne sur Roubaud. Cherchez un nom de rue dans Carcassonne à celui qui, avec Albert Picolo - un autre oublié - organisa la Résistance dans notre ville. Vous n'en trouverez pas... Plus la Libération de l'Aude approcha et plus la politique d'avant-guerre reprit ses droits. Au sein des comités, on plaça les hommes pour remplacer les Vichystes à la tête des mairies, préfecture, Conseils départementaux, etc.  Charpentier, chef des parachutages de l'Aude, sera retrouvé mort entre Palaja et le Mas des cours le 6 septembre 1944. L'enquête conclura que le Résistant fut tué dans la clinique Delteil par le Dr Cannac. Lors du procès de ce meurtre, une partie des résistants Carcassonnais dira que Charpentier était un traitre ; l'autre partie, extérieure au département défendra la victime comme un authentique patriote. Or, Charpentier était un protégé d'Henri Noguères, dont il défendra la mémoire en se portant partie civile. La pauvre victime n'a t-elle pas fait les frais d'une vengeance sur fond de querelle politique ? Tout ceci mérite réflexion...

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    © Médiathèque de Carcassonne

    Joë Bousquet par Bernon

    Revenons au groupe d'intellectuels dont parle Roubaud, désireux selon lui de se partager les postes. Le 28 décembre 1944, on apprend dans le Midi-Libre que le poète Joë Bousquet va devenir le président du Syndicat d'Initiative. Jusqu'à présent, le Dr Jean Girou occupait ces fonctions.

    "Il faudra, dit J. Bousquet, lui assigner dès maintenant un but assez lointain. Ce but pourrait être de jeter les bases d'une société franco-anglaise. Ce ne sera pas une simple succursale de la société franco-anglaise de Paris. Cette société sera autonome et son but sera de faire coopérer les deux pays par le dedans, par l'âme même et non pas seulement par la tête. Carcassonne est le lieu rêvé pour la réalisation de tels projets. Il est difficile de trouver en France un lieu plus apte à faire séjourner des Anglais pendant un temps relativement long. Il pourrait s'établir une entente entre les hôteliers pour que cette publicité soit commune. Une deuxième conséquence d'un ordre différent serait de toujours servir le Syndicat d'Initiative pour favoriser l'échange scolaire des jeunes gens et jeunes filles entre l'Angleterre et la France. On pourrait chaque année envoyer quelques bons sujets aptes à profiter des voyages et de même nous recevrions en France des jeunes Anglais et jeunes Anglaises. Une troisième conséquence serait de ressusciter l'ancien bulletin du Syndicat d'Initiative, mais en élargissement grandement sa portée. On demanderait à d'excellents écrivains d'y apporter leur talent et nous pourrions ainsi donner à ce bulletin un intérêt international. Il serait possible également de s'adresser aux directeurs des revues anglaises, pour qu'ils nous fassent parvenir des livres édités en langue anglaise. Il se constituerait ainsi assez rapidement une précieuse bibliothèque. Enfin, pour assurer l'unité d'action de l'hôtellerie audoise, il serait nécessaire d'obtenir la création d'une fédération des hôteliers audoise."

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    © Musée de Narbonne

    Jean Girou

    Si Bousquet prenait la tête du Syndicat d'Initiative, le Dr Girou devait-il en être alors exclu ? Les tripatouillages sur fond de querelles politiques et de règlements de comptes battaient leur plein. Nous n'avons pas trouvé, pour le moment, d'enquête du comité d'épuration concernant Jean Girou. Toutefois, l'ancien président de l'ordre des médecins de l'Aude s'était rangé plutôt du mauvais côté. Il restera président de l'ESSI (Syndicat d'Initiative de l'Aude) jusqu'en 1963, année où il on lui indiqua la sortie. Dans un courrier à René Nelli, il manifeste son amertume.

    "Merci d'abord pour le témoignage d'amitié dans mon éviction scandaleuse de l'ESSI à Carcassonne menée par Sablayrolles avec la complicité de Drevet, Noubel et Bonnafous."

    A la lumière de ces quelques réflexions, il appartient à chacun désormais de se faire une idée sur la vie politique Carcassonnaise, telle qu'elle fut menée depuis la Libération. 

    Sources

    ADA 11

    Archives Nationales

    Midi-Libre / 18.12.1944

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  • Où est donc passée la collection archéologique de Maurice Nogué ?

    Voilà une nouvelle affaire à placer sans nul doute sur la longue liste de nos chers disparus... Au mois de juin 1952, Maurice Nogué fit don au Musée des beaux-arts de Carcassonne de sa grande collection archéologique. Au milieu des salles consacrées aux tableaux des peintres surréalistes provenant de chez Joë Bousquet, René Nelli avait installé dans sept vitrines les objets antiques de l'ancien avocat. Une carte des Pyrénées-Orientales, de l'Aude et de l'Hérault indiquait avec précision l'emplacement des stations ibériques de l'ère chrétienne. Les monnaies permettaient de constater que les Celtibères s'établissaient au bord de la mer et le long des routes fluviales. Le répertoire signalait les études publiées sur chaque emplacement ; les analyses en avaient été rédigées par les inventeurs des sites archéologiques.

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    Poteries et anciens poids du Midi

     A côté de cette représentation schématique, figurait, en coupe, une station ibère type, telle que les travaux d'exploitation en révélèrent la structure. Les objets de fouilles, tessons de céramique ou poteries intactes, appartenaient à l'époque de Hallstatt et à l'époque de la Terre, premier et second âge du fer, avec des fibules en bronze, couches inférieures de la station. A un niveau intermédiaire reposaient les échantillons de céramique grecque à figures rouges. Les objets spécialement ibériques, de la fin du Ve siècle jusqu'aux approches de l'ère chrétienne, étaient des poteries et des figurines. On signalera, parmi elles, une espèce de guerrier en bronze inspiré de l'art étrusque. Enfin, au niveau supérieur, les poteries sigillées de la période gallo-romaine, signalaient la fin de la civilisation ibérique.

    D'après les écrivains antiques, les premiers habitants dans nos régions furent les Ligures. On les situe dans la protohistoire et aux premiers âges du métal. Dès la fin du VIe siècle avant JC, début de l'époque de Tène, des peuplades ibériques venues de la péninsule hispanique, envahirent progressivement le sud de la Gaule en longeant les côtes pour s'arrêter au Rhône. Les premiers abris de ces peuplades furent retrouvés peu après la Libération. Ensérune et le Cayla de Mailhac en sont de précieux exemples. La civilisation ibérique a subsisté sous la domination des Galois qui vinrent s'établir chez nous 300 ans environ avant notre ère. Les nouveaux arrivants se divisèrent en tribus : Volques Arécomlques avec Nîmes pour capitale, Volques Tectosages autour de Toulouse. Les peuplades ibériques perdent leur autonomie. Lors de la fondation de la Province, en 118 avant J-C, elles vont disparaître.

    Nos lointains ancêtres ont frappé des monnaies en bronze imitant les pièces grecques. Ces monnaies sont très rares. Dans deux des vitrines, Maurice Nogué exposait une cinquantaine de spécimens bien conservés émis par les Longostalètes, des environs de Narbonne, et les chefs de tribus Kaiantolos, Bitouios, restés des personnages mystérieux. L'histoire les identifia grâce à ces jetons de métal. Une rarissime petite pièce en argent peut être considérée comme la plus ancienne monnaie frappée en pays audois. On n'en connaît que seize exemplaires, dont quatorze proviennent de Montlaurès, colline située à 4 km de Narbonne. La date d'émission paraît être 400 ans avant J-C.

    A côté de ces vestiges pré-romains, Maurice Nogué disposa dans trois vitrines, de beaux jetons du Languedoc ; une centaine à peu près, tous "fleur de coin". La notice rappelait que ces jetons apparurent sous le règne de Saint-Louis. Alignés dans une tablette, le "Comptoir" (l'albacus des anciens), ils étaient utilisés pour faire des calculs. Vers le milieu du XVe siècle, avec l'introduction des chiffres arabes, cet usage fut abandonné. On n'utilisa plus les jetons que pour récompenser les membres d'une administration, d'un Etat provincial. Les Stats du Languedoc, qui se réunissaient annuellement sous la présidence de l'archevêque de Narbonne pour fixer le chiffre et le mode de répartition des impôts, les firent frapper eux aussi des jetons en argent ou en cuivre. On voit un qui jeton rappelle la création du canal des Deux-Mers ; ceux qui ont été frappés à l'occasion de la publication de l'Histoire du Languedoc, monument d'érudition dû à Dom Devic et à Dom Vaissette ; les jetons qui commémorent l'achèvement de la statue équestre de Louis XIV, sise place du Pérou à Montpellier ; la construction du pont du Gard...

    Dans une autre vitrine se trouvaient les poids du Midi. Les plus anciens remontant à l'an 1239 ; ils appartenaient à la cité de Toulouse. La plupart des villes d'origine romaine : Albi, Rodez, Carcassonne, Narbonne, la Cité et le Bourg avaient des poids distincts, portant des armoiries et des attributs différents. Dans la vitrine, le premier poids de Carcassonne, émis sous Saint-Louis, poids inédit, non mentionné dans les répertoires ; de même, le poids de fantaisie de Colbert. Des cartons les entouraient portant les blasons des villes.

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    Où est passé l'ensemble de cette collection exceptionnelle ? Dans un coin poussiéreux des réserves du musée ? Ce serait un moindre mal, quand on sait que le bâtiment fut fermé une dizaine d'année après le départ de René Nelli et livré au quatre courant d'air. Il serait intéressant que du côté de l'administration et à la lecture de cet article, on veuille bien mener une petite enquête. 

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