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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 187

  • Les débuts de Mistinguett à l'Alcazar de Carcassonne

    A la fin du XIXe siècle, Carcassonne possédait encore plusieurs salles de Music-Hall. Dans le quartier du Palais de justice, on allait à la belle saison à l'Alcazar d'été - rue de Belfort - et à partir de l'automne, à l'Alcazar d'hiver. Cet établissement se trouvait sur l'actuel boulevard Jean Jaurès. Il fut transformé en cinéma "Le Boléro" puis dans les années 1990 en centre de contrôle technique pour les véhicules. C'est là que fit ses débuts en province, la jeune artiste Jeanne Florentine Bourgeois, connue plus tard sous le nom de Mistinguett.

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    Mistinguett

    (1875-1956)

    Le pseudonyme de Mistinguett proviendrait de la déformation du nom de l'héroïne de l'opérette "Miss Helyett" d'Edmond Audran. Vous avez sans doute oublié cette œuvre musicale du compositeur de Gilette de Narbonne, Le grand Mogol ou de la Mascotte. Pour cette dernière, nos anciens fredonnaient "J'aime mieux mes dindons, j'aime mieux mes moutons quand ils font leurs doux glou glou flou. Quand chacun fait bê bê bê." Mistinguett fit donc ses premières armes à Carcassonne à une époque où elle ne connaissait pas encore la célébrité. C'est cette anecdote que nous avons retranscrite d'un entretien que donna M. Esparseil en 1960 à la presse locale.

    "Il y avait une autre dans le quartier du Palais de justice, derrière l’Alcazar de la mère Annou, que tous les vieux ont connu. Celui-ci est remplacé par le cinéma en face de la préfecture. Toujours au grand complet, il était fréquenté par la troupe et les sous-officiers de cavalerie.
    C’est là que j’ai connu Mistinguet alors toute jeune. Elle y venait avec l’un de nos camarades, sous-off, comme nous, et elle était déjà très amusante, promesse de la grande carrière qui fut la sienne.
    Notre camarade, qui ne l’avait pas vue depuis une vingtaine d’années, eu l’idée, pendant la guerre de 1914, posant à Paris en permission, d’aller la voir. Elle était en pleine gloire et dans toute sa splendeur. Il fut reçu à bras ouverts."

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    L'Alcazar d'hiver, sur l'ancien boulevard de la préfecture

    La grande salle de l'Alcazar d'hiver se trouvait 17, boulevard de la préfecture. M. Feuillat avait à coeur d'y  engager des artistes, considérés par la presse locale comme ayant fait les beaux jours des cabarets parisiens : comiques troupiers, chanteuses réalistes, danseuses exotiques, etc... Carcassonne étant une ville de garnison, il fallait émoustiller le militaire. Très souvent, les voisins se plaignaient de l'agitation et des nuisances sonores dans le quartier. Sans compter, les amendes infligées à la direction pour salle de jeu clandestine. Cette salle servira également pour les meetings politiques ; on y entendra le Dr Ferroul. Rien d'étonnant à cela puisque Jean Feuillat fait partie du conseil municipal, dirigé par le maire Antoine Durand.

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    La grande Mistinguett viendra ensuite à plusieurs reprises à Carcassonne au Théâtre municipal. Elle dormira même à l'Hôtel de la Cité en 1932. Parmi les grands succès de l'artiste : Ça c'est Paris !

    Paris, c'est une blonde qui plaît à tout le monde...

    https://www.youtube.com/watch?v=p2OxL7i_x_Y

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  • Les vœux de l'administrateur de "Musique et patrimoine de Carcassonne"

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    Chers lecteurs,

    En cette nouvelle année, je formule des vœux pour vous et vos proches de bonne santé et de prospérité. Vous pourez toujours compter sur ma détermination pour faire avancer la recherche historique de notre ville. Ceci, malgré un petit nombre d'esprits chagrins et jaloux qui se complaisent à discréditer ce travail. Je terminerai en citant le poète Joë Bousquet, dans "Le médisant par bonté" :

    "Les médisants ressemblent aux malheureux qui n'ont pas eu leur part d'événements et doivent mener aux dépens de leurs voisins une existence parasitaire."

    En 2017, vous étiez près de 500 à suivre quotidiennement mes articles. Voilà une performance, comme la meilleure des réponses aux misérables fesse-mathieux, familiers des alcôves poussiéreuses de la ville.

    Martial Andrieu

  • Ce Carcassonnais, fondateur de la loterie nationale...

    La loi du 31 mai 1933, promulguée au Journal Officiel de la République française, constitue l'acte fondateur de la loterie nationale. Ce que beaucoup d'entre-vous ignorent, c'est que le créateur de ce jeu de hasard fut un enfant de Carcassonne. Né le 30 novembre 1873, Henri Mouton fait d'abord ses études au lycée de la ville, avant de devenir ensuite un grand avocat attaché au barreau de Toulouse. Outre ses fonctions de juge d'instruction et de procureur dans différentes villes, il entre en 1912 au cabinet du préfet de police de Paris, Louis Lépine. Il fonde la police judiciaire dont il deviendra le directeur. 

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    © Société française d'histoire de la police

    Paul, Henri Mouton

    En 1930, le Carcassonnais devient Conseiller d'état. Le ministère des finances qui recherche des moyens afin de financer la caisse des calamités agricoles, demande à Henri Mouton de se pencher sur le problème. Déjà à cette époque, il existe en Europe des loteries nationales sous diverses formes. C'est cette idée que va prendre à son compte le Conseiller d'état. Dans sa forme et son organisation, la loterie espagnole inspirera la future loterie nationale française. Les gains qu'elle rapporte au trésor, ne sont pas négligeables. Dès lors, Henri Mouton devient le Président du comité chargé de l'organisation technique.

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    © gueules-cassées.asso.fr

    La loterie au capital d'un milliard de francs est répartie de la sorte : 60% versés en lots et 40% au bénéfice de l'opération. Plusieurs séries de billets sont éditées avec pour chacune d'elles, un certain nombre de lots. Ces billets sont exclusivement au porteur et les gains, exempts de l'impôt sur le revenu des valeurs mobilières. Le décret du 23 juillet 1933 fixe les objectifs... Sur les 400 millions qui théoriquement reviendront à l'état, 100 millions seront attribués à la caisse des calamités agricoles. Les 300 millions qui restent seront affectés au budget de l'état.

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    © gueules-cassées.asso.fr

     Le premier gagnant fut M. Bonhoure, coiffeur à Tarascon. Il empocha 7 millions de francs le 7 novembre 1933. Le gouvernement de Vichy révoqua Henri Mouton en raison de ses convictions républicaines. Réfugié dans l'Aude, il participa à un réseau de Résistance. Nous avons notamment évoqué la réunion qui se tint en juin 1944 dans sa propriété de Carcassonne, en présence de tous les chefs de la Résistance régionale. Paul Henri Mouton mourra à Paris le 17 décembre 1962. 

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    La sépulture d'Henri Mouton au cimetière Saint-Michel de Carcassonne.

    Dans la zone de la Ferrandière, une avenue porte le nom de cet illustre Carcassonnais. Ceci, sans toutefois mentionner qu'elle fut sa qualité ; une lacune préjudiciable pour l'histoire locale et plus largement, pour celle de notre pays.

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