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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 189

  • Cécile Rives (1880-1956), aquarelliste et professeur de dessin Carcassonnaise

    Le 13 septembre 1880 naît à Carcassonne sur l'avenue du Pont neuf, Cécile Marthe Rives. Elle n'a que six ans lorsque ses parents s'installent dans une belle maison bourgeoise du quartier du Palais, au numéro 43 de la rue d'Alsace. C'est là que son père Antony Rives, qui deviendra par la suite son professeur, organise son atelier de peinture au milieu d'un véritable cabinet de curiosités. On y trouve des moulages de plâtre, des statues et un grand nombre de dessins.

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    Cécile Rives à l'âge de 25 ans

    Contrairement à son père et à sa sœur Marie-Antoinette, Cécile Rives devient aquarelliste. A ce titre, elle fréquente les Salons artistiques de la capitale et entre grâce à son père dans la "Société des Artistes Français". Avant la Grande guerre, elle effectuera de nombreux voyages en train à Paris. Le conflit mondial lui prendra son frère Eugène, tué dès les premiers mois dans l'enfer des tranchées. Toute la famille est affligée par cette disparition ; Cécile s'installe en 1915 à Saissac et croque le château médiéval qui deviendra l'une de ses principales sources d'inspiration.

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    Cécile Rives dans son atelier en 1897. Dans celui-ci, observons le moulage du bas-relief du tombeau de l'évêque Guillaume Radulphe. Il devrait se trouver encore dans la maison du 43 rue d'Alsace, appartenant désormais à Maître Bénédetti.

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    Le château de Saissac

    En 1920, Cécile Rives partage son emploi du temps entre les cours privés qu'elle dispense à son domicile, ceux à l'école Jeanne d'Arc et la préparation des expositions à Paris. Outre les représentations des châteaux de Saissac et Lastours, le lac de Saint-Ferréol, le peintre réalise des natures mortes. 

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    A l'occasion des fêtes jubilaires, Cécile Rives se rend à Rome en 1933. Une véritable aubaine pour l'artiste qui ramènera dans ses cartons, les souvenirs des sites antiques. Plus près de chez nous, la Cité médiévale tient un place toute particulière dans son cœur. 

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    La tour carrée de l'évêque en 1931

    A l'âge de 72 ans, l'artiste poursuit son travail sur le chevalet et prodigue encore ses conseils à ses élèves au sein de l'école Jeanne d'Arc. Elle donne aussi des cours privés. Récemment, Jacques Miquel, qui fut le directeur du théâtre municipal et de l'école de musique, nous indiqua qu'il fut des élèves de Cécile Rives. Il se souvient de cette personne fort aimable et d'une grande qualité artistique.

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    Dans son atelier à l'âge de 72 ans

    Cécile Rives mourra le 3 janvier 1956 et repose au cimetière Saint-Vincent. De ses œuvres, il reste bien entendu ses nombreuses toiles dispersées dans des collections privées. Carcassonne se désintéresse de ces artistes, considérés sûrement à tort comme mineurs. Pourquoi ? Un peu de snobisme, sans soute, et surtout un manque de curiosité évident. Pourtant, Cécile Rives est répertoriée dans le dictionnaire des peintres, le "Bénézit". En 2009, grâce à Marthe Plessis-Garric et à Georges Gibert, un ouvrage réalisé à compte d'auteur rend hommage à la famille Rives et à ses œuvres. C'est avec cet ouvrage que nous relayons cet hommage, en espérant vous faire connaître cette artiste oubliée.

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    Cet ouvrage est disponible à la librairie Breithaupt, rue Courtejaire.

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  • Le Festival international du cinéma amateur de Carcassonne

    C'est en 1955 que les pionniers Carcassonnais du 7e art créèrent de toutes pièces le Festival international du cinéma, groupant films amateurs, films d'exploration et d'ethnographie, de voyages et de tourisme. Des cinéastes venus du monde entier (Japon, Amérique, Canada, Espagne, etc.) participèrent à cet événement. De nombreuses personnalités européennes du film 8, 9 et 16 mm présentaient leurs œuvres sur l'écran de l'actuel théâtre municipal. Lors de la clôture de ces journées, un repas était servi dans la salle du très chic Hôtel de la Cité où les festivaliers en robe noire et smoking se donnaient rendez-vous.

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    Georges Savy et Paul Charles, au centre

    L'idée de ce Festival revient aux dirigeants du Ciné-Club dont le professeur Paul Charles, à monsieur André Faye le président du Photo-Caméra-Club, ainsi qu'à d'autres Carcassonnais épris de 7e art. Un comité fut forma sous le haut-patronage de Monsieur le ministre de l'Education Nationale, de la Fédération française des clubs de cinéma, sous la présidence de Monsieur le secrétaire d'état à la présidence du Conseil, du préfet de l'Aude, du maire Jules Fil et du président du Conseil général. A ces notabilités, il convient d'ajouter de nombreuses personnalités locales et régionales des Arts et des Lettres. La cheville ouvrière  de ce qui, au départ représentait une véritable gageure, était composée de MM. André Bastien, Paul Charles, André Faye, Ernest Barthe, André Limousis, Jean Alary, André Bousquet, André Prat, Georges Rousset, Clément Cartier, Robert Mousseigne, René Chésa, Georges Savy, l'abbé Pierre Alcouffe, Charles Castres, etc.

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    Menu de l"édition 1957 à Hôtel de la Cité

    Le jury émanant des arts et des lettres était représenté par Gaston Bonheur, Michel Maurette, Max Savy, Ramon Marty, Joseph Monestier (Conseiller à la Cour d'appel de Toulouse), Font Marcet (Barcelone), Leonida Giafforio (Milan), Jean Camberoque et Raymond Bordes (Critique cinématographique).

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    Ramon Marti et Paul Charles, à droite

    Jean Grémillon, le réalisateur de "Remorques" et de "Gueule d'amour" donnera une conférence sur Robert O'Flaherty, le maître du documentaire. C'est tout cet environnement qui fit de Carcassonne pendant de nombreuses années, un véritable bouillon de culture. En regardant dans le rétroviseur, ne doit-on pas dire aujourd'hui que Carcassonne vit une régression en ce domaine ? 

    Merci à M. Julian Charles pour ses photos

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  • La naissance du premier réseau de transports urbains de Carcassonne

    Au mois de décembre 1979, la municipalité de Carcassonne envisage la création d'un réseau de transports urbains afin de faciliter les déplacements des habitants de la commune. Un groupe de travail se réunit le 14 décembre pour une première approche. Quel nombre de lignes et de bus ? Quel mode de gestion ? Au mois de janvier 1980, les organismes et associations de commerçants, de personnes âgées sont consultés pour affiner les besoins des Carcassonnais et les moyens à mettre en œuvre. C'est au mois de septembre 1980 que la ville de Carcassonne inaugure son premier réseau d'autobus. L'objectif est d'atteindre les 800 000 voyageurs la première année et le million la seconde. En effet, en 1981 se sont 1 097 000 usagers qui prendront ce moyen de transport.

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    Les bus PU 70 livrés par Renault Véhicules Industries

    Du personnel compétent est alors recruté aussi bien pour assurer la conduite des bus, que pour vendre les tickets à la halte centrale. Cette dernière se trouve au square Gambetta, devant le musée. Un système de feu prioritaire automatique permet aux autobus de sortir du boulevard.

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    La halte centrale

    Petit à petit, le réseau se met en place avec en octobre 1980, la création d'une ligne spéciale les dimanches et jours fériés, effectuant le tour de ville et desservant notamment l'hôpital. Avant la fin de l'année, les lignes 1 à 6 sont modifiées pour une meilleure desserte des établissements scolaires. Une carte spéciale pour les anciens combattants de 14-18 et veuves de guerre est créée. Pendant ce temps, les services municipaux terminent les aires d'arrêts aux abri-bus. 

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    En janvier 1981, on inaugure les nouveaux bus PU 70 ; les premiers en service en France. Les billets collectifs sont mis à disposition des scolaires, jeunes, groupes, associations et personnes du 3e âge. Au mois de mars, les lignes s'agrandissent avec de nouveaux arrêts : Leclerc, Ecole normale, RN 113, Viguier et Maquens. Le service du C.A.R.T régit lui-même la publicité sur ses véhicules, réservés en priorité aux commerçants de la ville. Au mois de mai, le futur garage des autobus sera construit derrière la caserne des pompiers ; les premières fondations débuteront au mois de juillet. C'est d'ailleurs en ce début d'année que sont mises en place des lignes pour se rendre au Festival de la Cité. Des négociations avec des transporteurs privés sont engagées pour satisfaire les hameaux de Villalbe et de Grèzes-Herminus, jusque-là délaissés.

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    A la rentrée de septembre 1981, les scolaires et les jeunes de moins de 18 ans bénéficieront d'une semaine gratuite du 24 au 30 septembre. La première tranche du système "Onde verte" permet grâce à un système électronique par ondes de déclencher le passe au vert pour les autobus. 

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    Avec les correspondances gratuites et la carte d'abonnement à 80 francs (12 €), on peut circuler malin dans Carcassonne en 1981.

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    Le réseau en 1982

    En 1985, 1 423 000 passagers auront emprunté les bus de la ville. Toutefois, l'embellie marque un peu le pas. Cinq autobus tournent à plein régime mais deux sont sous-exploités. La municipalité envisage de desservir les quartiers de Grazailles et de La Prade. 

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    La carte des transports en 1985

    Depuis, l'ancien C.A.R.T est passé dans le giron de la Communauté d'Agglomération du Carcassonnais. Carcassonne Agglo a ensuite confié en 2015 l’exploitation des transports urbains et interurbains à la Régie des Transports Carcassonne Agglo (RTCA), Etablissement Public Industriel et Commercial. Les grands perdants sont les Carcassonnais excentrés dans les hameaux tels que Villalbe. Pensez-donc ! Pour faire seulement 4 kilomètres, le bus met 1/4 d'heure pour rejoindre le centre-ville. Les personnes âgées qui bénéficiaient de la gratuité ont perdu cet avantage, excepté pour les personnes non imposables. 

    Sources

    Bulletins municipaux

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