Jean Baptiste Alboize naît à Carcassonne le 1er novembre 1851. Son père Jean Dominique est un riche négociant du quartier de la Barbacane qui possède une belle fortune personnelle et plusieurs propriété dont le domaine Sainte-Eulalie à Badens. Après ses études de droit, le jeune Alboize vient à Paris et n’ayant pas de préoccupations matérielles, il fréquente les cercles de la littérature et des arts. En 1881, le retrait d’Arsène Houssaye de la revue « L’Artiste » après trente années de collaboration, permet à Jean Alboize d’en devenir acquéreur.
© Mario Ferrisi
Achille Rouquet, Achille Laugé, Jean Alboize, Achille Astre
Fondé en 1831 par Achille Ricourt avec Jules Janin pour rédacteur en chef, l’Artiste se jette à crops perdu Das la mêlée romantique. Ses collaborateurs s’appellent alors Chateaubriand, Lamartine, Alfred de Musset, Balzac, Mérimée, Gozlan, Sainte-Beuve, Georges Sand, etc. Les beaux-arts sont représentés par Delacroix, Decamps, Huet, Deveria, Roqueplan, Raffet, etc. Achille Ricourt, se débat au milieu de difficultés sans nombre pour continuer sa Revue dans la caisse, disait Monsclet, était plus pleine de roses que d’écus. Enfin, il succombe en 1838, et dépose les armes avec cent mille francs de dettes. Jules Janin lui succède, comme directeur, jusqu’en 1844, soutenu par Delaunay, un dilettante, qui abandonne également la partie après avoir gardé seulement de quoi vivre pauvrement en province. En 1844, Jules Janin cède à son tour sa place de directeur à Arsène Houssaye qui l’occupe, pour la première fois, jusqu’en 1849, époque à laquelle il administrateur du Théâtre-Français, laissant l’Artiste à Edouard Houssaye et Xavier Aubryet. Les nouveaux possesseurs choisissent, pour rédacteur en chef, Théophile Gautier qui demeure à son poste de combat jusqu’en 1860, et ne se retire que devant Arsène Houssaye qui reprend la revue et la garde jusqu’en 1880. C’est de lui que Jean Alboize la recueillir et la continua jusque’à sa mort. (Gaston Schéfer)
Le 19 janvier 1886, Jean Alboize se marie à Paris avec Jeanne Marguerite Gieules dont il aura deux enfants : Dominique Julien né le 22 novembre 1886 à Paris et Geneviève Louise Claire (1900-1981). En 1892, Il lance un supplément à l’Artiste qui paraît tous les trimestre : « Les peintres-lithographes ) Album de l’Artiste. Toutefois, la revue connaît des difficultés, les ventes s’effondrent et elle ne paraît plus que mensuellement. Alboize continue sa collaboration avec la Revue méridionale dans laquelle, il ne cesse de faire connaître la vie et l’œuvre du peintre Carcassonnais Jacques Gamelin. Aussi, lorsque la Grande encyclopédie et le Grand Larousse prétendent que Gamelin n’était pas coloriste, Alboize s’élève contre cette idée largement reprise dans d’autres journaux. C’est durant l’année 1898 qu’il fonde un Comité pour l’exécution d’un buste de Gamelin ; il sera réalisé par Falguière et inauguré à Carcassonne lors du passage des Cadets de Gascogne.
Le 3 février 1899, il devient sous parrainage du compositeur Paul Véronge de la Nux, Chevalier de la légion d’honneur. Il ne cesse d’enrichir sa collection d’œuvres d’art et poursuit sa quête de notoriété en faveur de Gamelin. A la société « Les enfants de l’Aude » dont le siège se trouve 85 rue Richelieu, Alboize donne une conférence le 9 juin 1901 sur son peintre favori au milieu d’un parterre d’intellectuels dont les frères Sarraut. Au mois de novembre 1901, Jean Alboize est nommé par le gouvernement au poste de Conservateur du château de Fontainebleau, dont il va faire procéder à la restauration et à l’aménagement de plusieurs salles.
© Jacques Blanco
Le critique d’art n’aura cependant pas le temps d’aller au bout de ses projets ; le 4 mars 1904, il est emporté brutalement par une angine de poitrine. Ses obsèques ont lieu au cimetière Saint-Michel à Carcassonne quatre jours plus tard. On ne tarda pas à mettre aux enchères chez Drouot sa grande collection ; il possédait deux Gamelin : « La mort de Socrate (encre de Chine) et Scène champêtre (dessin).
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