« Éphéméride » : Lundi un couplet en prose. Mardi le refrain en vers. Mercredi juste une pause. Et jeudi à bras ouverts. Vendredi à pluie battante. Samedi à cœur battant. Samedi longue est l’attente. Dimanche on a tout le temps… Composé sur un texte de Gaston Bonheur, cette chanson aurait dû propulser son auteur en haut du Hit parade. Le destin ne l’a pas voulu ainsi. La nouvelle mode a peut-être balayé un arrangement musical pas assez tourné vers le Disco. A l’évidence, Éphéméride mérite un autre sort que d’avoir désormais une place de choix dans le site « Bide et musique ». Bernard Ischer s’était pourtant entouré de l’un des meilleurs paroliers. Gaston Bonheur avait fait le succès de Mireille Mathieu avec « L’accent », que l’on attrape en naissant du côté de Marseille. Il disposait également de l’un des plus grands manager du moment. Roger Choukroun, le mari de Régine, n’avait d’égal que les frères Marouani pour disputer la première place de la compétition. Si le nom de Bernard Ischer n’est pas passé à la postérité, ce serait plutôt la faute à Claude François, Johnny Hallyday, Joe Dassin et Michel Sardou. Tout avait pourtant bien commencé pour Bernard Ischer.
Né en 1945 en Afrique-du-Nord, le jeune homme débarque à Carcassonne avec ses parents. Après son baccalauréat, il travaille au Ministère des finances à Paris tout en cultivant son violon d’Ingres. Sa passion, c’est écrire des chansons. À la fin des années 1960, Bernard Ischer s’inscrit au « Jeu de la chance » présenté par Roger Lanzac. Il s’agit d’une espèce de télé-crochet à l’intérieur de l’émission « Télé dimanche ». Thierry le Luron y fera ses débuts le 4 janvier 1970. Poussé par les votes des Carcassonnais, Bernard Ischer y passe à trois reprises. Sa chanson « Quatre murs » assure son succès télévisuel. Les journalistes du Languedoc commencent à s’intéresser à lui. A Montpellier, on fait la promotion de ses bandes et finalement, son premier 45 tours sort en 1968. « Une terre », c’est son titre, est produit par le label « Festival », 3 rue Gramont à Paris. Lors de l’émission « Magnétophone », enregistrée le 16 mars 1970 pour Radio Midi-Pyrénées, il répond aux questions de Guy Serin. Un autre Carcassonnais. Bernard Ischer avoue préférer l’écriture à l’interprétation. Il travaille actuellement avec Gaston Bonheur, le patron de Paris-Match, originaire de Belviane dans l’Aude.
Bernard Ischer et Jacques Olive à Radio Andorre
L’année 1969 constitue le point de départ de sa carrière avec « Le soleil et la lune ». Cette chanson, présentée au MIDEM (Marché International du Disque et de l’Edition Musicale), lui fait espérer une reprise internationale de ce titre. En 1970, son troisième 45 tours s’appelle « L’arc-en-ciel ». La maquette a même été enregistrée à Carcassonne dans le studio de son ami Georges Savi. Sur l’autre face, « Que tu m’aimes un peu » a été composé dans la capitale audoise pendant les vacances. Pour l’anecdote, une version a été jouée à l’orgue par l’abbé Monet dans l’église de Palaja.
Le soldat de bois, texte de Gaston Bonheur
Bernard Ischer arrête sa carrière de chanteur en 1976. Parmi ses autres chansons, citons « Le soldat de bois », « Pèlerinage pour un amour », « Suis-là, elle te fuit ». Nous ne savons pas hélas ce qu’est devenu l’artiste. Peut-être quelqu’un lira cet article et nous donnera des informations à ce sujet.
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