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  • Où est passée l'urne des déportés carcassonnais ?

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    Prenez-le temps de bien regarder cette carte postale du square Gambetta tel qu'il était avant 2003. Bien, c'est fait? Au pied du monument à la résistance sculpté par René Iché en 1948, il y avait une urne en fonte. Celle-ci contenait de la terre ramenée par les déportés du camp de Buchenwald. Elle avait été déposée à cette endroit lors d'une cérémonie officielle, le 22 août 1948 (Lire: Léon Riba/ Historique sommaire et origines de propriété de la ville de Carcassonne/ 1948). Le symbole est donc très fort, mais l'oubli l'est hélas plus encore...

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    Une fois le square Gambetta rasé en 2006 et le parking souterrain inauguré en 2008, on a déplacé le monument qui se trouve aujourd'hui, place Davilla. Vous ne remarquez rien? Au pied... Oui, l'urne a disparue et n'a pas été remise en place. C'est l'observation que j'ai faite hier soir. La question est donc la suivante: Où est donc passée cette urne? J'ai alerté les élus et j'espère bien qu'une réponse va pouvoir m'être donnée rapidement. Allez, on croise les doigts ?

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013

  • François-Paul Alibert (1873-1953), poète et auteur dramatique

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    François Paul Alibert naît le 18 mars 1873 à Carcassonne et après des études au lycée de la ville, il devient à 17 ans employé de bureau à la mairie. Pendant ses loisirs, il se construit une sérieuse culture littéraire. Son don pour l'écriture se manifeste très tôt mais ce n'est qu'en 1907 qu'il publie son premier recueil de poèmes: "L'arbre qui saigne". La même année il fait une connaissance majeure, celle d'André Gide avec lequel il va se lier d'amitié jusqu'à sa mort. Gide organise chaque année un voyage pendant lequel avec Alibert ils partagent leur découvertes littéraires. Leur longue correspondance a été publiée aux "presses universitaires de Lyon" en 1982. L'oeuvre d'Alibert est constituée de 44 ouvrages dont deux à caractère érotique publiés très discrètement: "le fils de Loth" et "le supplice d'une queue". Ce dernier est paru incognito en 1931 sans nom d'auteur et ce n'est qu'en 1945 qu'on a pu l'attribuer à François Paul Alibert. Il s'agit d'un texte raffiné et sans grossièreté sur la liaison amoureuse de deux hommes: "un des trois ou quatre romans du désir" (Annie le Brun). Alibert a été considéré par ses contemporains de la même valeur que Paul Valéry, tant son style est proche de la forme classique. En 1930, il devient directeur du théâtre de la cité où il fait jouer ses pièces: Le cyclope (1932), La mort d'Orphée (1934). François Paul Alibert meurt à Carcassonne le 23 juin 1953. il est inhumé dans le cimetière du hameau de Grèzes-Herminis.

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    Un autographe de F-P Alibert à l'actrice Marcelle Romée

    (coll. Martial Andrieu)

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    Quelle maison d'édition prendrait aujourd'hui le risque d'une telle parution ?

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    Les correspondances entre Gide et Alibert

     

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    De ce balcon où je laisse,

     

    Par un minuit enchanteur,

     

    Vieillir la tendre paresse

     

    Qui s'alanguit sur mon coeur

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    Je vois, bientôt allégée

     

    De son extrême croissant,

     

    Toujours la lune orangée

     

    Prendre un chemin plus glissant.
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    Une essence volatile,

     

    Parmi l'éther vaporeux,

     

    A ses bords partout distille,

     

    Comme aux esprits bienheureux,
    -
    Qui va noyer les montagnes,

     

    L'ombre, et cette lune encor,

     

    Et leurs muettes campagnes,

     

    Sous un feu de perles d'or.
    -
    Puis, tandis que suspendue

     

    A molle inclinaison,

     

    Elle succombe, rendue

     

    A l'invisible horizon;
    -
     
    De la profondeur céleste

     

    Evanouie aux regards,

     

    Pour seul espace il ne reste,

     

    Perçantes de toutes parts,
    -
     
    Que ces étoiles brillantes

     

    Qui rendent au tremblement

     

    De leurs pointes scintillantes

     

    Humide le firmament

     _

    Et, telle une cruche pleine

     

    D'eau qui déborde et s'enfuit,

     

    Qu'une secrète fontaine

     

    Où l'intarissable nuit,
    -
     
    A sa rumeur passagère

     

    Sans commencr ni finir,

     

    Berce mon âme légère

     

    Sur un obscur souvenir.
     
    "Fontaines", extrait des Eglogues

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    La maison de F-P Alibert dans la rue Andrieu, à Carcassonne.

    Quelle tristesse d'ajouter Alibert à la longue liste des chers disparus de la vie artistique et littéraire de Carcassonne: Paul Lacombe, Jacques Ourtal, André Cayatte, Cécile Rives, Jacques Gamelin, Pierre Germain, Armand Raynaud, Ketty Dolbert, Georges Cotte, Michel Mir, Henri Tort-Nouguès, Ferdinand Alquié...etc. Qu'allons-nous léguer aux générations futures ?

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  • La vierge au sourire

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    Le musée lapidaire dans la cité de Carcassonne possède "La vierge à l'oiseau" dite "Vierge du sourire". Il s'agit d'une statue en marbre blanc du XIVe siècle provenant du couvent des soeurs de Saint-Vincent de Paul qui se trouvait dans la cité médiévale. Pour être plus précis, c'est l'actuel Hôtel du Donjon. Cet objet d'art issu de notre patrimoine, aurait pu s'envoler sous d'autres cieux si lors d'une vente aux enchères publique d'un collectionneur, Pierre Embry* n'avait alerté le Préfet de l'Aude. Le jour de la vente, la statue fut acquise dans un premier temps par un antiquaire parisien mais Pierre Embry, fut autorisé au nom de l'état d'exercer son droite de préemption. Ainsi, la vierge revint-elle à Carcassonne, dans le musée du château comtal où elle demeure à présent. Cette statue en marbre blanc de 92cm de haut, représente la vierge portant l'enfant Jesus sur le bras gauche. celui-ci tient à la main par l'aile un oiseau. De sa main droite, la vierge relève le pan de son manteau. elle regarde l'enfant d'un sourire attendri où perce toute sa sollicitude maternelle. La vierge est couronnée. Les plis du manteau et de la robe sont larges et élégants, la tête est d'une grande finesse et l'expression de la physionomie est des plus gracieuses. La couronne de la vierge a été restaurée et la tête de l'enfant, n'est pas celle d'origine.

    Historique par Henri Sivade

    Cette belle statue, nous l'avons vue, il y a 50 ans, chez les frères des écoles chrétiennes de la cité, établis dans l'ancien monastère des religieuses de Rieunette, où elle est restée jusque vers 1891, c'est à dire jusqu'au jour où la suppression des frères comme religieux enseignants arriva. En effet, ces derniers appelés par l'évêque de Bezons (1733) furent d'abord installés dans une des dépendances de l'Evêché où il habitait encore lui-même, celui qu'il fit bâtir plus tard à la ville basse (Préfecture), n'étant pas encore construit. Après le départ des religieuses de Rieunette, les locaux qu'elles avaient abandonnées furent acquis par le chanoine Rey, de la cité qui les passa ensuite par vente au sieur Tallavignes, dit le gouverneur de Caunes. Durant la révolution, la municipalité de la cité fut quelque temps installée dans ce local. En 1803, M. Buffet-Delmas, chanoine y fonda le petit séminaire du Diocèse. En 1820, les bâtiments, ou plutôt une de leurs parties furent acquis par la ville, des héritiers de Tallavignes. C'est sur cette partie que la ville Bâtit, à destination de l'école des garçons, les locaux qui regardent le Septentrion. Plus tard, M. Etienne Crouzet, chanoine honoraire, étant devenu curé de Saint-Nazaire en 1821, fit l'acquisition de l'autre partie des locaux de l'anciennes abbaye de Rieunette pour y loger l'école des frères. Ces derniers furent appelés à la cité en 1823 ou 1824. L'acquisition de M. Crouzet portait notamment sur l'emplacement occupé jadis par l'église de l'abbaye et qui est la cour de l'école communale de garçons longeant la rue du Plô. Au fond de cette cour, sans doute à l'endroit où se trouvait le sanctuaire, existait une niche. C'était là qu'était apparemment la vierge, patronne du monastère. Plus tard, probablement lors de l'acquisition faite par les Tallavignes, cette statue fut placée dans une niche-placard pour la soustraire sans doute aux profanations de l'époque révolutionnaire et aux mutilations qu'elle aurait subie dans la cour. Cette niche-placard était située dans ce qui devint plus tard la grande classe et où, aux fêtes principales de la vierge, toutes les classes étaient réunies pour des exercices religieux en commun. Cela se passait encore ainsi en 1880.

    Source

    Le syndicat d'initiative de Carcassonne / A.Raucoules

    *Pierre Embry était conservateur des antiquités et objets d'art de l'Aude, de la Bibliothèque et du musée lapidaire. Il était également secrétaire des Amis de la ville et de la cité.

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