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Profanée ! Le mot n'est pas trop fort tant il s'agit d'un mémorial sacré de notre histoire, inauguré le 19 août dernier à l'initiative du Souvenir français. A une date que l'on ne peut pour l'instant pas donner, des inscriptions ont été portées sur la tôle en acier. C'est la découverte que j'ai faite lors de mon passage à Carcassonne ce vendredi après-midi. Aussitôt, j'ai alerté l'adjoint en charge de la sécurité de la ville et le cabinet du préfet de l'Aude. Les constatations d'usage une fois entreprises par la police municipale, la plaque a bénéficié de toute la compétence de M. Idriss Terki, employé communal, afin d'effacer l'imbécilité d'un idiot. Chacun sait que c'est de l'ignorance que se nourrit la bêtise pour agir. Et dans ce monde, ignorance et bêtise ont, hélas, un grand avenir. Le Souvenir français a l'intention de porter plainte conjointement avec la mairie de Carcassonne. De mon côté, j'ai fait mon devoir de citoyen.
Après l'affaire Pierre Curry – célèbre marchand d'épices de l'instituteur Pasteur – nous pensions que la pathologie dont souffre le malade avait été diagnostiquée. Surtout, nous imaginions sa mise en quarantaine. Force est de constater qu'il n'en est rien. Peu avant l'été, le souffreteux, atteint d'écholalie, a dû reprendre ses activités au sein des services techniques de la ville. C'est, du moins, notre hypothèse. Un nouveau panneau, tout neuf, a été posé dans la rue Paul Cazaux, juste à côté du monument à Bigeard. Il a pour fonction d'indiquer la caserne Laperrine et son régiment. Or, deux fautes figurent sur l'oeuvre de notre érudit municipal, docteur ès-lettres. La Perrine, sans doute une quelconque maîtresse de ce général. Quant au régiment de parachutistes, il s'agit du 3e R.P.I.Ma.
Ce n'était pourtant pas bien compliqué. Il aurait suffi de recopier avec exactitude, les informations imprimées sur le panneau qui a été remplacé. Nous en avons pris une capture d'écran sur Google maps. Vous remarquerez également avec quelle habileté on a placé désormais la plaque de la rue. A dos de girafe, je pense que l'on pourra la lire. Tout ne s'arrête pas là...
Nous avons appris par ricochet qu'une autre erreur a touché le 3e R.P.I.Ma. Au milieu de l'été, le bureau du chef de corps a contacté le service urbanisme afin qu'il corrige le panneau posé peu avant les vacances. Il ne s'agit pas du "Centre mixte de garnison", mais du "Cercle mixte de garnison". Là, encore, il suffisait de recopier l'ancien panneau. Après la vente aux enchères de Pierre Curry pour l'institut Pasteur, nous attendons la prochaine vente au profit des orphelins de guerre, Pupilles de la Nation.
Nous étions en droit d’espérer que la préfecture audoise organisât – comme partout en France – plusieurs jours de festivités à l’occasion du 80e anniversaire de la Libération. Ce fut le cas à Castelnaudary et Limoux où MM. Maugard et Durand, maires respectifs de ces communes, avaient dépensé toute leur énergie à faire de cet évènement, une réussite. Expositions, conférence, concert de jazz, défilé de véhicules d’époque, etc. En somme, ils firent leur devoir en rappelant que la liberté doit être un bien inaliénable de la République, confisquée puis dissoute par un maréchal de France, traitre de la patrie de juillet 1940 à mai 1945. À Carcassonne, on ne fit pas davantage que chaque année et le protocole s’en tint à l’ordinaire. En une matinée, tout était plié. Nos édiles municipaux, dont une dizaine avait fait le déplacement, purent retourner à leurs vacances, tout en se préparant pour la Féria la semaine suivante. Quatre jours de fiesta, de beuveries, de décibels pour amuser les éthylotests et mobiliser des forces de l’ordre. Le Comité des fêtes de Carcassonne. Pardon, je me trompe. Pour les services culturels de la ville c’était visiblement un Dupont trop loin que d’organiser le 80e anniversaire de la Libération de Carcassonne.
On retiendra tout de même
L'initiative privée et non subventionnée de mon livre sur Jean Bringer, chef de la Résistance de l'Aude. Une quarantaine de lecteurs s'est déplacée le jour de la dédicace à la librairie Breithaupt. Je les remercie chaleureusement. On peut toujours se procurer cet ouvrage en m'écrivant par mail : andrieu-martial@wanadoo.fr
Le travail de mémoire du Souvenir français à l'égard des "Justes parmi les Nations" audois. Une plaque a été dévoilée sur le parvis de la cathédrale Saint-Michel en présence de Mgr l'évêque de l'Aude. On regrettera l'absence à ses côtés de représentants des associations israélites et d'un rabbin. Je suis très heureux que l'idée que j'avais lancée en 2015 ait été reprise cette fois et menée à bien.
On oubliera peut-être
Des tags, d'une autre forme de résistance, n'ont pas été effacés avant la cérémonie au Quai Riquet en mémoire des 21 victimes civiles des nazis. C'est précisément à cet endroit qu'elles furent fusillées le 20 août 1944. D'ailleurs, la plaque commémorative se trouvait autrefois à l'endroit de l'inscription en rouge. Ignorance des uns, négligence ou j'en m'en foutisme des autres.
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