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François-Paul Alibert (1873-1953), poète et auteur dramatique

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François Paul Alibert naît le 18 mars 1873 à Carcassonne et après des études au lycée de la ville, il devient à 17 ans employé de bureau à la mairie. Pendant ses loisirs, il se construit une sérieuse culture littéraire. Son don pour l'écriture se manifeste très tôt mais ce n'est qu'en 1907 qu'il publie son premier recueil de poèmes: "L'arbre qui saigne". La même année il fait une connaissance majeure, celle d'André Gide avec lequel il va se lier d'amitié jusqu'à sa mort. Gide organise chaque année un voyage pendant lequel avec Alibert ils partagent leur découvertes littéraires. Leur longue correspondance a été publiée aux "presses universitaires de Lyon" en 1982. L'oeuvre d'Alibert est constituée de 44 ouvrages dont deux à caractère érotique publiés très discrètement: "le fils de Loth" et "le supplice d'une queue". Ce dernier est paru incognito en 1931 sans nom d'auteur et ce n'est qu'en 1945 qu'on a pu l'attribuer à François Paul Alibert. Il s'agit d'un texte raffiné et sans grossièreté sur la liaison amoureuse de deux hommes: "un des trois ou quatre romans du désir" (Annie le Brun). Alibert a été considéré par ses contemporains de la même valeur que Paul Valéry, tant son style est proche de la forme classique. En 1930, il devient directeur du théâtre de la cité où il fait jouer ses pièces: Le cyclope (1932), La mort d'Orphée (1934). François Paul Alibert meurt à Carcassonne le 23 juin 1953. il est inhumé dans le cimetière du hameau de Grèzes-Herminis.

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Un autographe de F-P Alibert à l'actrice Marcelle Romée

(coll. Martial Andrieu)

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Quelle maison d'édition prendrait aujourd'hui le risque d'une telle parution ?

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Les correspondances entre Gide et Alibert

 

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De ce balcon où je laisse,

 

Par un minuit enchanteur,

 

Vieillir la tendre paresse

 

Qui s'alanguit sur mon coeur

 _

Je vois, bientôt allégée

 

De son extrême croissant,

 

Toujours la lune orangée

 

Prendre un chemin plus glissant.
-
Une essence volatile,

 

Parmi l'éther vaporeux,

 

A ses bords partout distille,

 

Comme aux esprits bienheureux,
-
Qui va noyer les montagnes,

 

L'ombre, et cette lune encor,

 

Et leurs muettes campagnes,

 

Sous un feu de perles d'or.
-
Puis, tandis que suspendue

 

A molle inclinaison,

 

Elle succombe, rendue

 

A l'invisible horizon;
-
 
De la profondeur céleste

 

Evanouie aux regards,

 

Pour seul espace il ne reste,

 

Perçantes de toutes parts,
-
 
Que ces étoiles brillantes

 

Qui rendent au tremblement

 

De leurs pointes scintillantes

 

Humide le firmament

 _

Et, telle une cruche pleine

 

D'eau qui déborde et s'enfuit,

 

Qu'une secrète fontaine

 

Où l'intarissable nuit,
-
 
A sa rumeur passagère

 

Sans commencr ni finir,

 

Berce mon âme légère

 

Sur un obscur souvenir.
 
"Fontaines", extrait des Eglogues

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La maison de F-P Alibert dans la rue Andrieu, à Carcassonne.

Quelle tristesse d'ajouter Alibert à la longue liste des chers disparus de la vie artistique et littéraire de Carcassonne: Paul Lacombe, Jacques Ourtal, André Cayatte, Cécile Rives, Jacques Gamelin, Pierre Germain, Armand Raynaud, Ketty Dolbert, Georges Cotte, Michel Mir, Henri Tort-Nouguès, Ferdinand Alquié...etc. Qu'allons-nous léguer aux générations futures ?

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