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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 324

  • Janvier 1914 : le département de l'Aude est coupé du monde par le gel et la neige.

    L'hiver de 1913 avait été particulièrement doux avec une moyenne de 10° pour le mois de janvier enregistrée à Carcassonne. La population commençait à commenter ce radoucissement général en des termes que personne ne renierait aujourd'hui :

    "Quel sale temps ! Nous n'avons plus d'hiver, il y a quelque chose de détraqué"

    On se souvenait alors - faisant appel à la mémoire des anciens - des épisodes hivernaux les plus marquants ; ceux des Grands hivers de 1709, 1830 et 1870. L'espoir de retrouver le gel et la neige si nécessaires à l'équilibre du cycle des saisons, allait dépasser de loin tous les scénarios en ce mois de janvier 1914. L'année d'une nouvelle guerre, comme si le début de l'année d'une météo catastrophique en était le mauvais présage... 27 jours de gel consécutifs à Toulouse sous une température minimale de -27°

    Situation météorologique

    Une dépression couvre le sud de l'Europe et de la méditerranée ; son centre se trouve à Livourne (Italie). Une autre passe au nord de la Russie. En France, le vent souffle fort sur les côtes nord-est de la Manche et du golfe du lion. Des chutes de neige se produisent dans toutes les régions. La station de Toulouse indique -2,5° dans la nuit et -6,5 en journée.

    14 Janvier 

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    Dans la nuit du 15 au 16 janvier, la température s'est abaissée à 6° en dessous de zéro. À Narbonne, une tempête de neige a déposé un manteau de plus d'un mètre dans les rues de la ville. La circulation est interrompue ; les trains sont à l'arrêt et le vent continue à souffler. La ligne de chemin de fer de Puichéric  est ensevelie sous la neige et deux locomotives équipées de chasse-neige sont réquisitionnées pour dégager les voies.

    15 janvier

     À Sallèles d'Aude, depuis 18 heures la neige n'arrête pas de tomber et le vent du nord est glacial. Plus de 70 centimètres de poudreuse dans les rues et par endroit, les congères atteignent les quatre mètres de hauteur. Pas de courrier, de communications, de journaux, de tramways...

    16 Janvier

    La station d'essai agricoles de Carcassonne signale qu'il est tombé jusqu'à 2m80 de neige dans le Narbonnais dans la nuit de jeudi à vendredi et que la moyenne générale dans le département est d'un mètre. La circulation des trains est toujours interrompue entre Moux et Sète et entre Quinlan et Rivesaltes. En ville, plusieurs équipes d'ouvriers s'occupent activement de déblayer le milieu des rues pour permettre tout du moins la circulation des piétons.

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    Le Canal du Midi est gelé à Carcassonne

    À Bram, le froid est très vif, le vent du nord-ouest souffle toujours et rien en dégèle. Les courriers entre Villasavary et Villepinte ont repris du service. Dans la Montagne noire, les tramways sont à l'arrêt à cause d'une couche de neige atteignant un mètre par endroits. Le canal du midi est glacé.

    À Narbonne, une couche uniforme d'un mètre couvre le sol. Dans certaines rues, accumulée par le vent, la neige atteint presque le premier étage. Les gens sortent par les lucarnes des toits et les cheminées pour tenter de se ravitailler. Plus de 800 voyageurs sont pris au piège ; ceux ne trouvant pas de place dans les hôtels sont logés chez l'habitant. Depuis vendredi, le rapide de Perpignan est arrêté à trois kilomètres de Narbonne. On ravitaille les voyageurs restés dans le train. La température ne dépasse -4° en journée. La Canal de la Robine est complètement glacé.

    17 janvier

    À Lézignan, la hauteur de neige en ville est d'un mètre et atteint le premier étage avec les cumuls poussés par le vent. Des équipes d'ouvriers déblayent les rues, mais toute communication avec l'extérieur est interrompue. Le train de messagerie 187 et une machine de secours sont bloqués en gare. Pas de trains entre Carcassonne et Sète.

    Dans la tranchée de Montredon des Corbières, la hauteur dépasse quatre mètres sur une distance de 500 mètres. Le train 119 qui porte les journaux est en panne en gare de Moux. 

    18 janvier

    À Carcassonne la situation s'est radoucie et l'épaisse couche commence à fondre. Les trains vers le Narbonnais sont toujours à l'arrêt ; on forme des convois vers Toulouse. À Narbonne, c'est le statu-quo. Les températures sont de -8° et des boulangers ont fermé leurs fours. On manque de vivre et la situation fait craindre la famine. Le bois de chauffage commence à manquer et la ville est privée d'eau. À Gruissan, on n'a pas vu une telle neige depuis 1876 : soixante centimètres dans les rues.

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    Les voies à hauteur de Narbonne

    Le ministre des Travaux publics, M. Fernand David, s'est entretenu de la situation avec le directeur de la Compagnie des chemins de fer du Midi. Les préfets de l'Aude, de l'Hérault, du Tarn et des Pyrénées-Orientales ont été appelés à requérir la main d'oeuvre militaire pour les travaux de déblaiement. Ce n'était pas le cas jusqu'à présent...

    Dans la nuit du 18 au 19 janvier, il fera -10,4° à Toulouse.

    La polémique

    Les journaux se déchaînent contre l'incurie lamentable de la Compagnie des chemins de fer du Midi, responsable du retard des trains. On se moque de la compagnie incapable de se prémunir contre l'obstruction des voies par la neige. Aussitôt qu'il tombe 50 centimètres, c'est la paralysie totale de la vie économique. Comment fait le nord de la France, là où il en tombe fréquemment plusieurs mètres ?

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    "Depuis mercredi, tous les courriers venant de Toulouse sont entassés en gare de Carcassonne : lettres, valeurs, journaux de Paris, de Bordeaux, de Bayonne et de Toulouse empilés, forment d'immense ballots au dépôt de Carcassonne attendant qu'un mauvais plaisant guise par-dessus une allumette. Les voyageurs bloqués aussi manquent leurs rendez-vous d'affaires, perdent non pas seulement leur temps, mais aussi, quelques-uns, de grosses sommes, et s'ils ont le malheur de réclamer ou simplement de demander la date où leur détention prendra fin, ils sont obligés d'encaisser les sourires gouailleurs du chef de gare de Carcassonne ou de subir la description des beautés roussillonnaises exposées par le chef de gare de Perpignan.

    Nous voulons relater ici, parmi cent autres, un exemple du je m'en foutisme de la compagnie.

    Hier au soir, dimanche, trois de nos amis sont venus dans nos bureaux nous raconter leurs aventures. Elles valent d'être publiées. A Quillan où ils se trouvaient bloqués depuis trois jours, on voulut bien leur faire savoir avant-hier samedi, que le lendemain un train serait formé pour Carcassonne à 7h du matin. A 7 heures, nos camarades étaient en gare. Mais le train n'y était pas. Il n'y était pas non plus à 8 h : pas davantage à 9 heures. Mais à 9 heures et demi, il appareilla et partit à une allure que vous devinez. A chaque station arrêts interminables. Nos amis qui sont du nord, protestaient énergiquement au grand ahurissement des autres voyageurs qui trouvaient cette lenteur normale.

    Arrivés en gare de Pomas, station qui compte parmi les moins importantes, on vit la locomotive se détacher du train et faire la manoeuvre pendant 20 minutes ! Finalement le train atteignit Carcassonne à 3 heures de l'après-midi ! On était parti à 9 h du matin. Six heures pour 55 kilomètres. Et où déjeunèrent les voyageurs ???

     A Carcassonne, une trentaine de victimes allèrent protester et signer le registre des villes. Mais cela ne leur donna pas à manger et le chef de gare ne leur en donna pas davantage. C'est là que nos amis virent un pitoyable spectacle...

    Une foule d'ouvriers espagnols venant de Cerdane, appelés en France pour des travaux de terrassement pour de grandes entreprises ont été arrêtés dans la vieille Cité et se sont trouvés dans l'impossibilité absolue d'avancer ni de reculer. Voilà quatre jours que ces miséreux encombrent les trottoirs de Carcassonne, sans provisions, sans argent, sans crédit. Là, un de nos trois amis - de qui nous tenons ces détails - navré de tant d'insouciance - se rendit à la Préfecture pour savoir les mesures qu"on prenait pour mettre fin à cette situation. Il ne put joindre le préfet, qui sans doute solutionnait la question au coin du feu. Mais il trouva le chef de cabinet.

    - Eh ! quoi, lui dit-il, vous êtes isolé depuis trois jours et vous ne faites rien ?

    - Ne pourriez-vous pas télégraphier ou téléphoner au ministère pour lui demanderl'autorisation de réquisitionner la troupe afin de déblayer ? La troupe reste dans les casernements. Elle ne peut pas manœuvrer. En l'utilisant vous n'interrompez pas son instruction.

    - Qu'attendez-vous donc ?

    - Bah ! répondit enfin le chef de cabinet du préfet, la population ne dit rien. Déjà, il ne neige plus. Bientôt le soleil brillera ou la pluie tombera et la neige finira bien par fondre toute seule. Et vous même de quoi vous plaignez-vous ? Carcassonne est une agréable cité ; on y vit bien. Que vous importe d'y passer trois jours de plus que vous ne l'aviez prévu ?

    Ces propos candides et les sombres tableaux qui le précèdent ne sont pas inventés. Ils sont authentiques. Et on n'aura pas de peine à croire qu'ils ne sont pas exagérés lorsque nous aurons dit que nous les tenons des citoyens Durre, député du Nord et Laudier, délégué permanent du Parti. Ils sont venus hier au soir dimanche dans nos bureaux en débarquant du train nous conter leur mésaventure. Ils s'étonnèrent de me voir sourire. Je leur expliquai que la compagnie est coutumière du fait. Je leur racontai comment il y a quelques jours, le froid ayant empêché les disques de tourner, des trains s'arrêtaient en pleine campagne. Je leur dit que lorsque les trains n'avaient pas plus de 50 minutes de retard, on s'estimait ici très heureux.

    - Ah ! m'affirma Durre, ce n'est pas dans le Nord qu'on supporterait pareille inconscience. D'abord, ajouta Laudier, si on s'avisait chez nous de détacher une locomotive du train comme on l'a fait aujourd'hui à Pomas, tout le monde serait descendu pour l'empêcher de manoeuvrer. Et si des voyageurs bloqués avaient constaté qu'on ne faisait rien pour les débloquer ; que ni la troupe, ni les cantonniers n'étaient appelés, on saccagerait la gare.

    (L'express du Midi)

    20 janvier

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    À Carcassonne, Après une journée de répit, le froid a redoublé d'intensité ; le thermomètre est descendu hier matin, à -12°8. Il y avait du givre sur tous les arbres ; le soleil en s'est pas montré de la journée. En ville, de rares véhicules se hasardent dans les rues et sur les boulevards, où une épaisse couche de glace recouvre le sol. On transporte les vivres et le charbon sur des charretons à bras. Le bois de chauffage est complètement épuisé chez les marchands de combustible depuis plusieurs jours. La circulation des trains est rétablie depuis hier entre Carcassonne et Moux.

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    À Narbonne, -10° la nuit dernière. Cet après-midi sous le soleil, le dégel s'est produit légèrement. Le maire a fait appel aux marchands pour ne point augmenter le prix des denrées de première nécessité. Il a convoqué le comité permanent des fêtes pour lui demander de renoncer aux fêtes de carnaval et de provoquer des souscriptions destinées à parer à la misère présente.

    22 janvier

    À la Livinière, qui compte 1200 habitants, les boulangers n'ont plus de farine. Le village est coupé du monde depuis huit jours. Laure, Rieux-Minervois et Peyriac-Minervois sont isolées depuis vendredi. Le chasse-neige a dégagé une voie dans le sens Carcassonne-Narbonne. Dans le Lauragais, le charbon, le coke et le bois de chauffage commencent à manquer. Les boulangers sont obligés de demander du bois aux usines de poterie pour pouvoir chauffer leurs fours. Les villages de montagne sont isolés ; Verdun-en-Lauragais est le plus touché par le manque de bois.

    23 janvier

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    La situation du ravitaillement à Narbonne est à son point critique. La neige tombe encore, mais les trains circulent à la vitesse de 40km à l'heure. Il fait -10° et le rapide de Perpignan vient de dérailler, sans faire de victimes.

    25 Janvier

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    Place Carnot, les soldats déblayent la neige

    La neige fond grâce au radoucissement des températures. Des équipes d'ouvriers sont à l'oeuvre à Carcassonne et l'autorité militaire a réquisitionné certaines quantités de charbon dans les divers entrepôts de la ville pour approvisionner la manutention. À Narbonne, la situation s'améliore mais il faudra plusieurs jours pour faire disparaître les traces de cet épisode hivernal. Les températures maximales enregistrées à Toulouse sont de +3,5°

    Sources

    L'express du Midi

    Le Midi Socialiste

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016

  • Le 3 février 1814, le pape Pie VII traverse Carcassonne avec son escorte.

    Le 15 août 1801, la ratification du Concordat par le pape Pie VII visait à normaliser - si l'on peut dire - les relations entre le Saint-siège et le gouvernement français. Or, les soixante-dix-sept articles organiques promulgués le 18 avril 1802 entendent faire de l'église de France une église nationale, indépendante de Rome. Dans un souci de diplomatie et pour faire abroger ces articles, le pape Pie VII accepte le 2 décembre 1804 de venir sacrer Napoléon Bonaparte, Empereur des Français. Non seulement il n'obtiendra pas ce qu'il était venu chercher, mais l'Empereur exigera que Rome se range à ses côtés contre l'Angleterre. Pie VII ne peut s'y résoudre arguant qu'il est un pasteur universel empreint de neutralité politique. L'Empereur engage alors des mesures coercitives contre Rome, dont le point culminant sera l'occupation militaire du Vatican et l'enlèvement du pape Pie VII par le général Radet dans la nuit du 5 au 6 juillet 1809.

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    © BNF

    Le pape est arrêté au Quirinal et conduit à Savone. Pendant cinq années, il va refuser les demandes de Napoléon 1er, malgré l'envoi de nombreux émissaires pour lui arracher une signature. Avant de partir pour la campagne de Russie, le petit caporal fait transférer secrètement Pie VII vers Fontainebleau.

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    L'hospice du Mont-Cenis (Savoie) avant la construction du Barrage

    À l'hospice du Mont-Cenis - aujourd'hui, englouti sous le barrage du même nom - le pape, malade et épuisé par le voyage reçoit l'extrême onction, le 12 juin 1812. Il est sauvé par les bons soins du Dr Balthazar Claraz ; il arrive huit jours plus tard à Fontainebleau. Pendant dix-neuf mois de captivité, il appellera Napoléon "Mon fils" : "Un fils un peu têtu mais un fils quand même."

    Sous la pression, le pape finit par signer le 25 janvier 1813 le Concordat de Fontainebleau, par lequel il abdique sa souveraineté temporelle et consent à venir s'installer en France. Il se rétracte trois mois après et redevient prisonnier d'état. Forcé par la situation politique en Europe, Napoléon 1er restitue ses Etats au pape. Ce dernier repart libre de Fontainebleau à bord d'une voiture tirée par six chevaux, le 23 janvier 1814 et traverse la France pour rejoindre Rome. Deux autres voitures de quatre chevaux, composent l'escorte. Le voyage est secret mais dès Orléans le pape est reconnu. Avertis par les maîtres de poste, le clergé, les autorités et les fidèles se massent sur son passage. L'escorte interdit alors le passage dans les grandes villes.

    Après Limoges, Uzerche (29 janvier), Pie VII couche à Cahors (31 janvier) et Grisolles (1er février). À Villefranche-de-Lauragais, il effectue une halte à 16h devant la maison de Bernard Marty. Le 2 février, il passe la nuit à Castelnaudary.

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    Dans la maison de M. Denille à Alzonne, il se repose avant de repartir pour Carcassonne. Il pleut à verse quand le pape passe en direction de Narbonne.

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    Pie VII par Jacques Louis David

    "L'évêque avait envoyé au devant de Sa Sainteté son séminaire, qui avait à sa tête un de ses directeurs. Le colonel fit arrêter les voitures et le Saint Père se rendit aux désirs ardents de ces jeunes Lévites qui reçurent sa bénédiction. La moitié des habitants de Carcassonne était sur la route. Le Saint Père accueillit de la manière la plus distinguée le digne évêque de cette ville. Il s'était présenté devant sa voiture et lui avait demandé la permission de l'accompagner jusqu'à Moux. Arrivé à Moux, le pape l'ayant reçu dans sa chambre, il le fit assoir près de lui et lui ouvrit son coeur. Pendant la demi-heure d'audience qu'il lui donna, il lui témoigna le grand étonnement où il était de voir qu'il y avait encore en France un si grand nombre de jeunes candidats à l'état ecclésiastique. L'évêque bénissant le seigneur de la faveur qu'il avait eue, n'arriva à Carcassonne qu'après minuit.

    Le préfet de Carcassonne était absent lorsque le pape y passa. Étant arrivé à dix heures du soir, et apprenant qu'il couchait à Moux, il prit des chevaux de poste, et partit aussitôt dans une voiture avec sa famille. Après avoir passé la nuit dans l'auberge, auprès du feu, ils purent entrer le matin dans la chambre du Saint Père. M. le Préfet s'étant jeté à ses genoux, lui fit un compliment auquel le Saint Père fut très sensible ; tous furent admis au baisement des pieds et de l'anneau. Quand Sa Sainteté eut béni les chapelets et les croix que la femme du préfet avait présentés à bénir, le préfet présenta son épée au Souverrain Pontife, le priant de vouloir la bénir. C'est, lui dit le Saint Père en riant, un instrument de guerre, et non de paix. Saint Père, lui répondit le préfet, j'assure Votre Sainteté que je n'en ferai pas mauvais usage. Sa Sainteté mit ses deux mains sur l'épée, et la bénit."

    (Précis historique du voyage et de la captivité de Pie VII / 1814)

    Il s'agit du Baron Trouvé, préfet de l'Aude qui, sentant le vent tourner se rangera bientôt de côté de la Restauration. Au moment où il apprit le passage du pape, il se trouvait à Castelnaudary pour des manoeuvres militaires. Il arriva à Moux à trois heures du matin. Dans ce village, le pape Pie VII passera la nuit dans le logis d'Antoine Robert Théron, maître de poste, situé sur le Grand chemin. Né à Mirepeisset, il était le fils de François Théron.

    De cet évènement, la tradition populaire aura gardé ce dicton :

    A Mos, an Papas et papillons

    A Sant Coat, avèm d'aïga.

    (À Moux, ils ont le pape et les papillons. À Saint-Couat, nous avons l'eau)

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  • "Le Point d'interrogation" atterrit à l'aérodrome de Salvaza, le 20 février 1930.

    C'est en vainqueurs du record du monde de distance en circuit fermé le 17 décembre 1929 avec plus de 8000 kilomètres en 52 heures et 40 minutes, que les aviateurs Dieudonné Costes et Paul Codos se posent à bord de leur appareil sur la piste de l'aérodrome de Salvaza, le 20 février 1930.

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    Le Point d'interrogation - avion Bréguet de la firme Hispano-Suiza d'une puissance de 600 chevaux - fait un virage sur l'aile, il rase le sol puis s'élève à nouveau dans un sillage de fumée. Il redescend par un passage à la verticale puis se pose admirablement sur ses roues et sa béquille.

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    À leur descente de l'appareil, ils sont immédiatement félicités par le préfet de l'Aude, le maire de Carcassonne, le colonel commandant le 54e régiment Indochinois et les journalistes. Questionnés sur leur voyage, ils indiquent avoir énormément souffert du froid.

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    Costes, Bellonte et Codos

    Ils se rendent à la Cité où une réception officielle les attend en présence des autorités locales. À cette occasion, ils signeront le livre d'or de la ville de Carcassonne.

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    "En témoignage de gratitude à la municipalité de Carcassonne qui fait beaucoup pour les questions aéronautiques et pour les aviateurs."

    Le départ de la capitale audoise le lendemain sera retardé à cause d'une réparation sur le radiateur. Ce n'est qu'à 16H18 que le Point d'interrogation s'envole en direction de l'aérodrome toulousain de Francazal . Il s'y pose moins de trente minutes plus tard et ne repart pour Paris que le lendemain. Durant le banquet, Costes indique qu'il n'a pas renoncé à réaliser le raid Paris-New-York, qu'il envisage de tenter à nouveau dès l'été prochain.

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    Costes à l'arrivée du Paris-New-York

    Le 1er septembre 1930, chargé de 5 200 litres de carburant qui lui confèrent une autonomie de 9 000 km, le Breguet 19 Super Bidon Point d'interrogation, piloté par Costes et Bellonte, décolle du Bourget pour rallier New York, via l'Atlantique Nord. Il y parviendra effectivement le 2 septembre au terme d'un voyage de 37 heures et 18 minutes. C'est la première fois que l'Atlantique Nord est « vaincu » sans escale, dans le sens est-ouest, face aux vents dominants... (Wikipédia)

    Sources

    L'express du midi

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