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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 327

  • La construction de la clinique Montréal

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    La clinique Montréal est communément appellée par les anciens carcassonnais "Clinique Héran". En 1953, les frères Héran entreprennent la construction du premier établissement privé à l'extérieur de la ville sur la route de Montréal. En centre-ville, on peut se faire soigner dans divers établissements assez dépassés sur le plan sanitaire : la clinique Delteil (Bastion), Saint-Vincent, Cathala, du Canal (Quai Riquet) et l'ancien hôpital général (Hôtel Dieu). 

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    Depuis ce temps, la zone de l'Arnouzette s'est considérablement développée, mais dans les années 1950 ce n'était encore que des terrains agricoles. La clinique a été construite selon le style architectural de cette époque...

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    Depuis l'arrière du bâtiment, on aperçoit la route de Montréal encore bordée de platanes et la construction de nouvelles voies d'accès.

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    Quelques temps après, les frères Héran ont fait bâtir à proximité de leur clinique, le bâtiment des soeurs. C'est là que de nombreux bébés Carcassonnais ont poussé leur premier cri. Ce pavillon existe aujourd'hui encore ; il abrite l'unité de soins palliatifs.

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    Le bloc opératoire flambant neuf de 1953

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    Vers 1970, les bâtiments de la clinique ont été largement modifiés et agrandis. La route de Montréal perd ses platanes et la zone de l'Arnouzette s'étoffe davantage.

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    À la fin des années 80, un nouveau bâtiment s'est adossé à la construction primitive. Olivier Debay a épousé Nathalie Héran, fille du fondateur ; il prend ensuite la destinée de la clinique. Aujourd'hui, l'établissement compte 140 lits et près de 250 salariés et représente 60% de l'activité chirurgicale de Carcassonne. Elle a été vendue à un groupe américain Médi Partenaires, mais la famille Héran a encore son mot à dire...

    Crédit photos

    Collection Martial Andrieu

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine / 2016

  • Honneur à Jacques Charpentier !

    Vendredi dernier 15 janvier 2016 avait lieu à l'hôtel de la Cité, la remise de la cravate de commandeur de la légion d'honneur à Jacques Charpentier. Ce grand compositeur, élève d'Olivier Messiaen et ancien directeur de la musique sous le ministère d'André Malraux, a choisi depuis les années 1960 d'être citoyen Carcassonnais. Son oeuvre musicale est immense ; des Études  karnatiques inspirées par ses voyages en Inde, à son unique opéra - Béatrice de Planisolas - dont le livret en occitan est d'un certain René Nelli. Jacques Charpentier a également composé de la musique pour le Festival d'art dramatique de Carcassonne, dirigé jusqu'à la fin des années 1960 par son ami Jean Deschamps.

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    © La dépêche

    Aussi, ai-je bondi sur ma chaise lorsque je vis en photographie dans la presse, ce cortège d'élus s'incliner les uns après les autres devant lui, comme une procession ferait la génuflexion devant un reliquaire. Ils ont tous le pouvoir - ou l'ont eu - de faire jouer son opéra en langue occitane au Festival de la Cité. Qu'attendent-ils, son jubilé ? Les promesses rendent les enfants joyeux, mais cet homme de 88 ans n'a plus l'âge de l'enfance. N'est-il pas honteux d'avoir entendu cette oeuvre au Festival d'Aix-en-provence ou au Théâtre du Capitole, quand Carcassonne reste sourd à cette histoire dans l'action se passe en Pays cathare. Oui, je sais, vous allez me dire... celui de l'agneau Cathare, du miel cathare et du pain cathare ! 

    Que pense t-il Jacques Charpentier du massacre chaque été du mur antique du Grand théâtre de la Cité, avec une structure en aluminium supportant des ventilateurs pour refroidir les gélatines des éclairages ? On ne peut plus jouer phèdre ni Britannicus, ni même un concert symphonique... Que pense t-il du soi-disant anniversaire des 10 ans d'un festival, qui a été créé par son ami Jean Deschamps voilà 60 ans, tirant ainsi un trait sur toute l'histoire dramatique du lieu ? Que pense t-il de l'abandon pur et simple de la tradition de la musique française, au profit de l'abêtissement général des masses ? Lui, qui avec Malraux ont inventé les Centres culturels, promu les conservatoires régionaux et démocratisé la musique classique au sein de formations comme les Jeunesses musicales de France ?

    Qu'à fait Carcassonne pour Jacques Charpentier ? Rien du tout, elle tire partie d'une situation valorisante pour elle, au travers de cet illustre musicien qu'elle ne mérite pas. Depuis 80 ans, elle fait la même chose avec Paul Lacombe ; à une différence près, c'est que lui est déjà mort.

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    J'ai l'honneur à titre privé de connaître ce maître de la musique depuis cinq ans ; il a même accepté d'écrire la préface de mon livre sur le compositeur Paul Lacombe. C'est dire si cet homme d'un grand savoir devant lequel on se tait lorsqu'il parle de culture, aime à échanger avec des petits musiciens comme moi. Je le remercie de m'avoir personnellement invité à cette réception ; mes obligations à l'opéra ne m'auront pas permis d'y assister. Je le regrette vivement car j'ai beaucoup appris à son côté.

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  • Le logis de Trencavel, route de Narbonne

    Parmi les très bonnes tables de Carcassonne des années 50-60, nous avons cité "La rôtisserie périgourdine" et "La croque sel", nous allons ajouter aujourd'hui un hôtel-restaurant dont il ne reste hélas plus rien, sinon le souvenir de son cassoulet.

    Le logis de Trencavel

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    Le logis de Trencavel est construit dans la seconde moitié des années 1950 à la sortie de la ville, en direction de Narbonne. C'est à cette époque une véritable gageure que d'aller s'installer si loin du centre-ville, à l'autre bout de l'avenue du général Leclerc. Comme nous pouvons l'observer sur la photo ci-dessus, la route est bordée de platanes ; il n'en reste plus aucun de nos jours. À gauche, la cité Ozanam n'est pas encore sortie de terre ; à droite, le champ dans lequel on bâtira Cité 2 en 1972.

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    L'établissement vers 1955

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    Sur la RN 113, le logis de Trencavel avec son hôtel affilié au Logis de France, se retrouvait recommandé dans les nombreux guides routiers. C'est l'époque où les sorties dominicales en voiture s'accompagnaient d'une halte dans les bonnes adresses de la région. La réputation du propriétaire M. Aymeric, traiteur de son état, dépassait largement les frontières du département.

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    La rusticité du salon avec ses meubles de style Renaissance, sa cheminée et ses poutres à la Française.

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    La grande salle à manger avec ses nombreux couverts. C'est dans cet établissement que deux de nos fameux cuisiniers actuels ont épluché les pommes de terres en tant qu'apprentis : André Pachon et Jean-Claude Rodriguez. Ce dernier reprendra même le logis de Trancavel en gérance. Ces deux ambassadeurs du cassoulet commencèrent donc à le cuisiner chez M. Aymeric. 

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    Le logis de Trencavel a été rasé ; sur son emplacement on a bâti l'Hôtel 111. Hélas, la vie de cet établissement cinq étoiles n'aura pas duré plus de deux ans. Cet hôtel flambant neuf ouvert en mai 2011, est fermé depuis 2013. C'est bien dommage pour Carcassonne, incapable désormais d'offrir des prestations de luxe à des clients très fortunés. Pour rêver d'un palace avec la Cité, il faudrait déjà vouloir attirer une clientèle à qui l'on n'offrirait pas que des épées en plastique en souvenir... Or, la tendance est plutôt à la quantité des visiteurs qu'à la qualité de leur portefeuille. 

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