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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 150

  • Le Carcassonnais Etienne Laborde, officier de l'Empereur Napoléon 1er

    Etienne Laborde naît à Carcassonne le 3 décembre 1782 et est baptisé le lendemain dans la paroisse Saint-Sernin. Son père, Jean Laborde, occupe les fonctions de greffier à l’Hôtel de ville et sa mère, Jeanne Marie Menot, ne travaille pas. 

    Le 3 octobre 1793, le très jeune Laborde rejoint le 2e régiment de ligne dans lequel il occupe successivement les fonctions de caporal, fourrier, sergent et sergent-major. Le 7 juin 1809, il est en Espagne lorsqu’il reçoit son brevet de sous-lieutenant. Le 14 octobre 1811, le lieutenant Laborde suit son régiment en Allemagne, fait la campagne de Russie et passe Capitaine le 8 avril 1813 au moment d’entrer en Saxe.

    « M. Laborde s’est constamment distingué par son zèle pour le service, sa bonne conduite et sa bravoure, notamment au combat de Soltonanska en Russie le 23 juillet 1812, où cet officier, alors lieutenant de grenadiers au 85e de ligne, a sauvé la vie au grenadier Dranet, qui était de la même compagnie, tué de sa main un soldat russe, et blessé grièvement deux autres au moment où ces trois soldats russes allaient massacrer le grenadier Dranet, qui était tombé en leur pouvoir : c’est en récompense de cette action qu’il a été décoré de la Croix de la Légion d’honneur ! »

    Pendant le combat, il avait été blessé d’un coup de feu à la joue. Le 17 novembre suivant à Viasma, c’est au genou qu’il fut frappé. Parmi les actions courageuses de notre Carcasosnnais, ajoutons la note suivante : « Le 12 janvier 1814, M. Laborde reçut l’ordre de M. le général de Cambronne de partir à onze heures du soir de Langres (Haute-Marne) avec 150 hommes pour se réunir à un détachement de 600 hommes, commandé par le lieutenant-colonel Albert, du deuxième régiment de grenadiers, à l’effet d’aller attaquer 1200 Autrichiens qui s’étaient établis dans un village à une lieue et demie de Langres. M. Laborde, qui était placé avec 150 hommes à la sortie du village par où l’ennemi a cherché à se sauver, lui a fait beaucoup de mal, en a blessé plusieurs de sa main et a fait un grand nombre de prisonniers : c’est en récompense de cette action qu’il a été fait officier de la Légion d’honneur. » Ceci lui valut d’être élevé au grade d’Officier de la Légion d’honneur le 21 février 1814.

    Lorsque l’Empereur est exilé à l’île d’Elbe, ce dernier le choisit pour l’accompagner au sein du Bataillon-Napoléon avec grade de Capitaine adjudant-major, le 13 avril. Cette présentation avait été faite sur proposition du général Cambronne. Etienne Laborde eut l’occasion de rencontrer un autre Carcassonnais célèbre, le Baron Peyrusse, payeur de la couronne. Ce dernier se tenait à Orléans lorsque Laborde, gardien du trésor de l’Empereur garni de quarante-deux millions, s’y rendit afin de déposer le dernier fourgon contenant huit millions. Notons que les hommes qui accompagnaient l’Empereur portaient tous la cocarde tricolore jusqu’à l’embarquement. Cet embarquement d’évasion pour lequel il fut le premier averti le 26 février 1815. Le 1er mars pour Cent Jours, Napoléon remettait le pied en France et reprenait son pouvoir. La fidélité de Laborde sera récompensée par le grade de Chef de bataillon des chasseurs à pied de la Garde impériale.

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    La bataille de Waterloo

    Lors de la bataille de Waterloo, il se tient aux côtés du maréchal Ney. Sous la Seconde Restauration, il est rétrogradé au rang de capitaine et passe dans la Légion de l’Aude. Il reçoit la Croix de Saint-Louis le 25 mai 1825. Après 1830, on lui octroi les fonctions de Commandant de la place de Cambrai. Dix ans plus tard, alors que l’ancien officier profite de sa modeste retraite à Paris, il se rend à Londres et rencontre le prince Louis-Napoléon pour lequel il n’est pas inconnu. Avec dix-sept autres conjurés, il prépare une action à Boulogne-sur-mer contre le pouvoir de Louis-Philippe 1er, Roi des Français.

    Dans la nuit du 5 au 6 août 1840, Louis-Napoléon Bonaparte débarque avec une cinquantaine de conjurés près de Boulogne-sur-Mer. Prendre la ville, la sous-préfecture et la mairie nécessiterait trop d’effectifs. Les conjurés décident de se rendre à la caserne du 40ème régiment d’infanterie pour que celui-ci apporte les renforts nécessaires. La tentative est un échec. Contraint de fuir, Louis-Napoléon et quelques complices montent dans un canot pour rejoindre leur bateau. Des coups de feu éclatent, le prince est blessé, le canot chavire et les fugitifs sont recueillis. Arrêtés, ils sont traduits devant la justice royale.

    Le procureur général du Roi près de la Cour des Pairs, Franck Carré, les rend coupables « le 6 août 1840 d’un attentat dont le but était de détruire, soit de changer le gouvernement, soit d’exciter les citoyens ou habitants à s’armer contre l’autorité royale, soit d’exciter la guerre civile, en armant ou en portant les citoyens ou habitants à s’armer les uns contre les autres. » Etienne Laborde fera deux ans de prison à Chaillot dans la maison du docteur Pinel.

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    Signature d'Etienne Laborde

    Après la Révolution de 1848, Louis-Napoléon se présente à l’élection présidentielle - la première au suffrage universel. Il est élu et laisse son siège de député de la Charente-Inférieure à Etienne Laborde qui siègera à l’Assemblée du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851. Ce bonapartiste se retrouve à droite dans l’hémicycle. Après le Coup d’état du Prince Président devenu Napoléon III, Il est nommé comme Gouverneur du Palais du Luxembourg où siège actuellement le Sénat.

    Etienne Laborde meurt à Paris (VIe arrondissement) le 31 juillet 1865 à 82 ans ; un très bel âge pour l’époque. Son unique fille Gabrielle mourra 18 ans avant lui à l’âge de 29 ans à Carcassonne chez le sieur Borrel, 6 rue Pinel alors qu’elle visitait cet apprêteur de draps.

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    Ouvrage d'Etienne Laborde / 1840

    Sources

    Recherches / Synthèse et rédaction / Martial Andrieu

    Le plutarque de 1847 / Biographie des hommes du jour

    ADA 11 / Etat-Civil

    Cour des Pairs / Procès-Verbal / 1841

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  • Des origines du square Sainte-Cécile à celui de Gambetta

    Ils ne sont plus guère nombreux les Carcassonnais qui ont vu encore debout l'ancien square avec son kiosque à musique, sa cascade, ses micocouliers, ces cygnes, sa grotte, etc. Bientôt, il ne nous restera plus que les photos et quelques livres de notre histoire locale pour apprendre ce qu'il fut avant le mois de mars 1944.

    En 1240, le Couvent des Cordeliers à l'Est de la Cité est détruit lors de l'insurrection de Trencavel. Saint-Louis ordonne sa reconstruction sur l'emplacement de l'actuel Square Gambetta. En 1355, le Prince Noir ne laissera que des ruines après avoir incendié la Ville basse. Le Couvent des Cordeliers est rebâti en face de la Porte de la rue Mage (rue de Verdun). Lors des guerres de religion, sur ordre de l'autorité militaire, le couvent sera rasé afin de défendre la ville contre les Huguenots. Les matériaux resteront sur place jusqu'en 1589 ! Une grande partie d'entre eux permettra de construite le Bastion de la Figuère (aujourd'hui disparu) et l'enceinte ceinturant la ville. Il faudra 4050 charrettes de pierres pour réaliser ce travail. A la Révolution, ce terrain est attribué à Hyacinthe Robert et devient en partie un jardin potager : "L'Horte des Cordeliers". La partie Ouest est dévolue aux Marchands de charbon et de bois. La construction du Pont neuf entre 1841 et 1846 aura pour effet de niveler le sol. Le 18 janvier 1880, le nouveau square adopte sa forme rectangulaire. Le travaux ne débuteront finalement que sous le Second-Empire, après 1859. Maisons et dépendances sont expropriées ; en attendant, la place sert pour la vente de bijoux, cirques, représentations théâtrales, etc. Quand le square est enfin achevé, il prend le nom de Sainte-Cécile, la patronne des musiciens.

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    C'est le 7 juillet 1883, par décision du Président de la République, que le Square change de nom. Il faut honorer Léon Gambetta, avocat et homme politique. Les Carcassonnais se divisent entre les partisans de la musique à qui on enlève l'identité, les ceux de la République fiers que l'on distingue Gambetta. Comme pour la place aux Herbes, les vieux Carcassonnais disaient encore "Square Sainte-Cécile". La place Carnot c'est moins poétique, d'autant plus que le Président de la République Sadi Carnot avait été victime d'un assassinat perpétré par un anarchiste italien. 

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    On avait cru que la guerre et ses bombardements avaient épargnés Carcassonne. Hélas, c'était sans doute sans compter sur les lois de la stratégie militaire, capable de toutes les destructions. Au mois de mars 1944, les Allemands qui occupent toujours la ville, décident de raser le Square Gambetta. Depuis le débarquement en Provence, ils craignent que les alliés ne rentrent dans Carcassonne par la route de Narbonne. Afin d'avoir une vue dégagée depuis la rue de Verdun, ils décident d'abattre tout ce qui se trouve dans cette ligne droite vers le Pont neuf. Ils ne vont pas se salir les mains... Comble de l'ignominie de cette armée barbare, ils vont exiger que les Carcassonnais le fassent eux-mêmes. Des hommes sont requis par la municipalité, beaucoup traînent les pieds. D'autres, sont menacés de représailles.

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    C'est avec lenteur que le square disparaît. Dès le 27 mars 1944, la cascade est démolie. Dans l'après-midi, le romantique kiosque à musique est attaqué. A 18 heures, il est à terre.

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    © ADA 11 / Chanoine Sarraute

    Le square le 25 août 1944

    Le 28 mars, les poissons des bassins et les cygnes majestueux sont recueillis et mis en d'autres lieux privés. Seuls, les platanes des allées sont préservés grâce un employé communal. Le centre du square se retrouve complètement rasé et transformé en glacis. Des vestiges de ce square se trouvent chez des particuliers. Certaines statues ont été mises à l'abri, d'autres n'ont jamais été retrouvées.

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  • L'héroïsme du Lieutenant américain P. Swank à Alet le 17 août 1944

    On a beaucoup raconté sur l’épopée tragique du lieutenant Swank dans les gorges d’Alet. Au cours de commémorations, des discours parfois raconté par ceux qui n’étaient pas au combat, ont rapporté ce qui s’était passé. Par exemple, le chef départemental F.F.I qui remplaça Bringer, Georges Morguleff, d’obédience communiste, lors du discours du 17 août 1948 à Alet-les-Bains. Nous avons souhaité dans un soucis de juste vérité reprendre à zéro, l’enquête sur cette tragique histoire. Notre quête a permis de retrouver le rapport rédigé par les parachutistes américains à l’issue de la guerre, dans les archives déclassifiées de US Army. En comparant les récits parvenus jusqu’à nous depuis les responsables de la résistance audoise, on s’aperçoit qu’aucun ne parle avec précision des circonstances de la mort du lieutenant Paul Swank, le 17 août 1944. Grâce aux archives de Justice militaire, nous avons pu identifier le nom de l’officier allemand ayant achevé le parachutiste américain. Avant de s’étendre sur les circonstances qui ont entraîné la mort de Swank, il paraît important de s’attarder sur le contexte. C’est-à-dire rentrer au cœur du problème, jamais évoqué ou tellement édulcoré… Comment les F.T.P ont-il pu réceptionner un largage qui ne leur était pas destiné ?

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    Lt Paul Swank

    (1921-1944)

    Dans la nuit du 7 au 8 août 1944, le 624 squadron de la Royal Air Force survole le maquis de Picaussel. A son bord, 14 hommes sont prêts à être parachutés sur la DZ « Ordonnance » : Lt Grahl, H.Weeks, Lt Paul Swank, Sgt H.A Sampson, T/3 J.P Guion, Andrew Roy Armentor, C.A Galley, N.J Frickey, R. Amone, P. Weyer, A.E Bachand, W.J Strauss, J.P White, Jean Kohn et R.G Veilleux. Ils ont pour mission de couper les lignes de communications… Le message radio : « La peau vaut mieux que la bête » avait été envoyé d’après le rapport US. Selon Lucien Maury, chef du maquis de Picaussel, cela devait être sur Girafe avec le message suivant : « 15 amis vous diront ce soir que la vertu relent dans tous les yeux ». Qui a raison ? Peu importe, le fait est que Picaussel ayant fait mouvement sur Quérigut suite à une attaque allemande, ne put réceptionner le largage. La mission fut remise pour la nuit du 10 août sur « Tunnel », plateau de Rodome homologué pour suppléer Picaussel. Message : « Le dattier est une plante exotique ». Ce terrain était celui du maquis d’Aunat, commandé par Félix Martimort. Ce dernier devint fou de rage lorsqu’il apprit finalement que le parachutage qu’il attendait se fit à 15 km de Picaussel, sur un terrain non homologué au Clat près d’Axat. Les F.T.P (communistes) avaient pris soin de baliser un terrain et d’improviser afin de permettre le parachutage, eux qui manquaient cruellement d’armes. Pas question pour Alger d’en faire parvenir aux communistes, suspectés de vouloir instaurer leur pouvoir par la force à la Libération. Quant aux américains, n’en parlons même pas. Etrange de lire dans les récits que les américains avaient été largués pour aider les F.T.P… En fait, le maquis communiste de Salvezines s’est arrangé pour détourner l’avion vers leur terrain. La preuve, c’est qu’il ne s’attendaient pas à réceptionner des hommes, mais des containers seulement. Les parachutistes ne devaient pas être largués sur un terrain si escarpé où plusieurs se blessèrent. Louis Bahi explique que le lieutenant Swank demandait à voir « Hibou » ; il avait un ordre de mission bien précis et personne bien entendu, ne fut en mesure de trouver ce pseudonyme. Alors pour quelle raison le commando US a t-il été parachuté sur un terrain F.T.P ? Lucien Maury, après le largage manqué du 8 août sur Picaussel avait donné les éléments au Commandant F.T.P Jean-Louis (Victor Meyer), mais celui-ci fit larguer sur le Clat près d’Axat. 

    Mission Platinium

    Le sol était mal choisi et était réservé à l'équipement. Les montagnes étaient si hautes de chaque côté de la zone de chute que l'avion ne pouvait pas descendre très bas et par conséquent les hommes ont atterri sur le sommet gauche de la montagne, qui était partiellement couvert de trois endroits où les formations rocheuses le permettaient. Le vol était bon sauf pour le fait que nous étions trop haut pour une bonne chute. 

    La réception était la mauvaise, et il était douze miles de l'endroit que la section était censée laisser tomber. Bilan : quatre blessés dont WJ Strauss (côte cassée), JP White (Blessé au dos), R. Amone (Traumatisme crânien), A.R Armentor (Vertèbres touchées, évacué)

    Le maquis était censé recevoir de l'équipement à l'endroit où nous avions atterri et l'avion qui apportait son équipement n'était pas à plus de cinq minutes derrière notre avion. Il y avait deux camions et aussi des voitures prêtes à transporter les conteneurs dans les montagnes près de Salvezines. Le maquis était très excité par l'arrivée inattendue des Américains et il a fallu un certain temps avant que nous puissions commencer à travailler.

    12 août 

    La section a travaillé ce matin jusqu'à midi en chargeant les conteneurs, avec l'aide du maquis, et en se déplaçant vers l'endroit caché dans les montagnes. Les blessés ont été placés dans des lits dans le village de Salvezines, bien protégé par le maquis, et soigné par un médecin civil qui travaillait avec le maquis. Deux des hommes se sont vite rétablis et ont rejoint la section. Il a ensuite été découvert qu'un autre homme avait des côtes cassées forment le saut. T / 5 Strauss a continué à travailler malgré son état pendant toute l'opération.

    13 août 

    Cette journée a été consacrée à ouvrir les conteneurs et à nettoyer les armes; tandis que les officiers et les sous-officiers faisaient la reconnaissance de la région. Cette nuit-là, un pont de chemin de fer a été détruit sur la ligne entre Carcassonne et Rivesaltes de manière à laisser le pont en marche, mais de telle sorte qu'il soit impossible de le réparer à moins qu'il ne soit démoli pour la première fois. pont construit. Le pont a été continuellement utilisé par les trains de ravitaillement allemands.

    14 août 

    Cette journée a été consacrée à enseigner au maquis comment tirer le fusil modèle 1903 de l'armée américaine, des mitrailleuses légères et d'autres armes. Cette nuit-là, la section a détruit trois ponts en pierre qui dépassaient complètement la route nationale 117 et une voie de contournement.

    Afin d'assurer la sécurité des transports disponibles sur cette route, des communications téléphoniques ont été établies le long de la route par des maquis qui vivaient dans les villes et les villages. Ils se rendaient au poste de commandement du village toutes les demi-heures par téléphone et nous tenaient au courant des activités ennemies.

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    © ADA 11

    Les américains à Salvezines 

    14-15 août 

    Cette journée a été consacrée au renforcement de la défense autour du petit village de Salvezines. Les routes ont été minées et les mitrailleuses ont été placées dans les positions les plus stratégiques. Cet après-midi-là, notre maquis apporta neuf soldats ennemis qu'ils capturèrent dans une savonnerie de Saint-Paul. Nous avons obtenu comme autant que possible des informations des prisonniers et essayé de renvoyer cette information au quartier général, mais notre radio n'était pas en état de fonctionner et nous n'avons pas eu de communication pendant toute l’opération.

    À ce moment-là, nos forces de maquis avaient augmenté de 40 à 250 hommes avec des armes. Il y avait beaucoup d'autres hommes qui ont supplié de se joindre aux Américains et ont dû être refusés du manque d’armes.

    17 août 

    Nos forces se sont déplacées à Quillan et des plans ont été faits pour attaquer un entrepôt alimentaire ennemi à Couiza. Une force de maquis a été placée dans les collines couvrant toutes les routes pour empêcher l'ennemi de renforcer ou de retirer la garnison de 250 hommes. Lieutenant Swank avec quatre Américains et dix-huit maquis ont été envoyés pour aider la force de maquis au nord de la ville près d'Alet en détruisant un pont. Le lieutenant Swank, qui était un officier mécanicien, a décidé qu'après avoir examiné la situation, la meilleure façon de bloquer la route était de projeter de la roche depuis une falaise près de la route. 

    Il a été averti par le maquis local que l'ennemi venait de Couiza, mais il a précipitamment placé la démolition, l'a fusionnée, et a reculé pour couvrir. Plus tard, lui et le sergent Galley sont retournés le long de la route pour déterminer l'étendue des dégâts et ont trouvé que ce n'était pas assez pour arrêter la force ennemie qui s'approchait rapidement d'eux. Le lieutenant Swank savait que sa petite troupe de douze hommes (plusieurs maquis avaient disparu entre-temps) ne pouvait retenir une force de 250 soldats ennemis armés de mitrailleuses et de mortiers. Il ordonna à l'homme de se retirer dans les collines afin de s'échapper tandis que lui et le sergent Galley retardaient l'avance de l'ennemi en couvrant leur retraite avec des tirs d'armes automatiques.Pendant cette action, le lieutenant Swank a été touché quatre fois par des tirs de mitrailleuses ennemis avant de tomber au sol. Même après avoir été touché, il a fait un effort pour tirer son pistolet et continuer le combat tant qu'il restait une étincelle de vie dans son corps. Son action a été si courageuse qu'elle a gagné les éloges des officiers ennemis qui ont fait cette déclaration: "Nous n'avons jamais vu un homme se battre aussi dur que cet officier contre vents et marées". Cette remarque a été faite aux civils de Couiza. Le lieutenant Swank s'est battu même après qu'il ne pouvait plus se tenir debout jusqu'à ce qu'un officier allemand vida son pistolet dans sa gorge, la balle sortant derrière son oreille droite. C’est Frantz Dierkes qui a tué le lieutenant Swank ; il avait auparavant pris en otage le curé, le maire et le secrétaire de mairie de Couiza (Source : Archives de Justice militaire)

    Le sergent Galley a vu le lieutenant Swank tomber et l'a cru mort, mais il a continué à se battre seul jusqu'à ce que sa main droite soit si brisée par une balle explosive qu'il ne pouvait plus utiliser ses armes. Il a reçu une blessure par balle dans le pied gauche avant de remonter la colline sous le feu protecteur des autres hommes qui avaient été organisés par T / 5 Frickey. Ils ont choisi de bonnes positions derrière les rochers et ont pris le combat.

    L'ennemi se retourna avec la perte de dix-neuf tués et vingt-quatre blessés, contre la perte d'un Américain et de deux maquis tués et des Américains et de deux maquis blessés.

    18 août 

    Après la tombée de la nuit, les hommes retournèrent à Quillan pour rejoindre les autres hommes de la section. T/5 Veilleux se sépara des autres hommes et erra en les cherchant jusqu'au lendemain matin. Il a été viré sur les trois ennemis et vu qu'il était désespéré de se battre dans ces circonstances il est tombé sur le sol et roula dans un fossé comme s'il était mort. Quand les trois hommes se sont approchés de sa position et sont sortis à découvert, il a calmement pris la bonne direction et ne pas avoir allumé le feu de l'ennemi, il a pu les tuer tous les trois sans se blesser.

    Cette journée fut consacrée à enterrer le lieutenant Swank et à prendre soin des blessés. Les habitants de la ville exprimèrent leur plus profonde sympathie en préparant un service funèbre qui ne pouvait être excellé dans aucune petite ville américaine. Il n'y avait pas assez d'espace sur le plus gros camion de la ville pour toutes les fleurs. Les rites funéraires ont également eu lieu pour les deux maquis qui ont été tués dans la même action, et le corps du lieutenant Swank a reçu la place d'honneur. Le service a eu lieu dans l'église et une sépulture militaire donnée par le maquis par la suite.

    Nous allions attaquer l'entrepôt ce jour-là, mais l'ennemi avait entendu dire qu'il y avait 500 Américains parachutistes à Quillan et quand nous sommes arrivés, les hommes qui avaient été laissés à la garde de l'entrepôt s'étaient rendus sans endommager l'entrepôt. La plus grande partie de la garnison, tous sauf 20 hommes, avaient été placés en otages dans leurs camions et brisés à travers notre garde de maquis. Il y avait assez de nourriture dans l'entrepôt pour nourrir un million d'hommes pendant une période de dix jours. Cette nourriture était utilisée par le maquis et distribuée à la population des villes et villages voisins. La scetion s'est déplacée à Limoux et est restée pendant trois jours pendant lesquels la reconnaissance a été faite pendant que les hommes étaient capables de laver des vêtements et de se reposer un peu. Au cours des trois jours, une équipe de Jedburgh sous le commandement d'un capitaine britannique Vendra un askef si nous les aidions à détruire un train de troupes qui quitterait Carcassonne en direction de Narbonne. La section avec 30 maquis est allé à un point à l'est de Carcassonne et a trouvé le tunnel. Nous étions et l'ennemi était incapable de le réparer à temps pour l'utiliser pour leur retraite.

    23 août 

    Notre garde de maquis à la périphérie de Limoux a été attaqué par un groupe de 32 Allemands qui tentaient de s'échapper vers l'Espagne et pensaient pouvoir facilement traverser la garde du maquis. Les Américains ont été les premiers à renforcer la garde, et par une excellente action de flanc et ont fait un travail exceptionnellement bon. Il faisait le travail d'un officier après la mort du lieutenant Swank et sa capacité à diriger les hommes a été clairement démontrée dans cette action. Après cette date, nous continuâmes à nous étendre vers le nord, à tendre des embuscades et à encourager les forces de la résistance à combattre toutes les bandes éparpillées de l'ennemi qui pourrait errer dans le pays en essayant de traverser la frontière espagnole. Nous nous sommes rendu compte qu'il n'y avait plus de travail à faire après une semaine de ce type d'opération. Finalement, nous sommes partis à l'est vers les forces alliées qui nous avaient repoussés au nord. Nous avons rencontré l'armée de Frech à Montpellier et les forces américaines à Avignon où Sergent Galley et Sergent Armentor ont été placés dans un hôpital américain. La section a continué à Grenoble, à faire rapport au quartier général.

     

    L’inhumation de Paul Swank

    Le brave officier américain est d’abord inhumé dans le caveau d’une famille à Quillan. A la fin du conflit mondial, son corps est rapatrié vers le cimetière US d’Aix-en-Provence. C’est là qu’on s’apercevra que Swank portait son testament dans la ceinture. Tous les américains avaient une ceinture dans laquelle ils dissimulaient leurs papiers et de l’argent. Dans la sienne, Swank avait mis son testament. Il stipulait entre autres, qu’il voulait être enterré sur les lieux mêmes de sa mort. Quelques années après, sa dépouille fut déposée dans le tombeau que l’on aperçoit en bordure de la route après Alet en direction de Quillan.

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    Tombe de P. Swank sur la route d'Alet-les-Bains

    On ne peut en vouloir au F.T.P d’avoir cherché à se procurer les armes dont ils étaient privés. Dans ce cas, pourquoi ne pas raconter qu’ils détournèrent des parachutages ? Certains, destinés aux terrains homologués de l’Aude se retrouvèrent dans les Pyrénées-Orientales.

    Sources

    Service Historique de la Défense

    Archives de Justice militaire

    Lettres de Lucien Maury / ADA 11

    A consulter

    Site internet du maquis FTP Jean Robert

    La Résistance audoise / T.2 / p.314

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