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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 145

  • La musique de Paul Lacombe au Japon !

    Je voudrais vous faire partager un message venant du Japon que je viens de recevoir :

    Cher Monsieur Martial Andrieu

    Bonjour.
    Je suis chef d’orchestre de mandoline au Japon.

    Avez-vous des partitions
    qu'est-ce que P. Lacombe a composé pour orchestre ?

    Au Japon, il n'est pas bien connu, mais il est hautement apprécié par certains joueurs de mandoline.
    Comme vous le savez peut-être déjà, ses œuvres (par exemple, Aubade printanière, Suite pastorale, Ouverture symphonique) sont arrangées pour orchestre de mandoline par T. Ishimura (mon grand professeur).
    Nous voulons populariser ses œuvres de plus en plus au Japon.

    J'ai acheté la biographie de P. Lacombe sur ce que tu as écrit.
    C'est tellement génial.

    Je suis vraiment désolée pour mon pauvre français.

    Cordialement,
    Atsuto Tsujimoto

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    Au cours de mes échanges avec le chef d'orchestre japonais Tsujimoto au sujet de Paul Lacombe, j'ai du mal à lui faire comprendre qu'à Carcassonne et dans l'Aude, aucun musicien du conservatoire, ni festival de musique classique local ne s'intéresse à son œuvre. Que ses manuscrits sont conservés dans de vieux cartons à dessin, dans une bibliothèque municipale qui n'existe plus. Que sa maison a été vendue et sert de local à la presse locale. Que certaines partitions avaient été sauvés dans une vieille brocante (Les déménagements Gérard) dans les années 80 par Georges Bruyère - un amateur Carcassonnais éclairé.

    Alors, ce monsieur à l'impression que je viens de la planète Mars tant ce que je lui dis lui paraît surréaliste. Lui, le Japonais qui vient d'un pays respectant les coutumes, les anciens et la culture.
    Je lui ai envoyé des partitions. Il va les faire jouer dans son pays. "La rapsodie sur des airs du pays d'Oc..." à Tokyo. Nous exporterons la culture languedocienne, alors qu'ici on la tue en la snobant.

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    L'ensemble Biancafiori de Tokyo est l'un des orchestre de mandolines parmi les plus réputés au Japon. Ci-dessus, l'une de ses prestations de la Suite pastorale de Paul Lacombe en 2016. Bien entendu, il s'agit d'un arrangement pour mandolines - elles remplacent les violons, violoncelles et contrebasses. Vous pouvez l'entendre en suivant le lien ci-dessous.

    https://www.youtube.com/watch?v=01MmnnMmeYg&feature=youtu.be&fbclid=IwAR3mtzzxI-9mJTE1BF8lYe_ZccafgEnRr8z9EkFzvfrKXoJyTMQv8R7PJxA

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  • "The bride" avec Sting a été tourné dans la Cité de Carcassonne

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    "The bride" ou "La promise" dans son titre en français, est un film réalisé en 1985 par Franc Roddam, avec dans les rôles principaux Sting et Jennifer Beals. Ce film fantastique dont l'action se situe en Hongrie met en scène le docteur Frankenstein donnant naissance à une créature féminine pour tenir compagnie à son monstre...

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    © Patrice Cartier

    Les scènes du cirque dans lequel se réfugie la créature, ont été tournées dans un champ à proximité de la Cité. Celui-là même où avaient été tournées en 1960, les scènes de combat du Miracle des loups avec Jean Marais.

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    Ce plan a été réalisé dans la rue du Four Saint-Nazaire, alternant avec plusieurs autres scènes, pour lesquelles la ville de Sarlat (Dordogne) servit de décor. 

    la promise

    © Patrice Cartier

    La figuration attend de tourner la scène du camp du cirque

    la promise

    Le théâtre de marionnettes que l'on voit dans le film fut récupéré par le photographe Patrice Cartier. Pendant de nombreuses années il orna son studio de photographie Audimage, situé à l'époque dans le Palais de la Micheline.

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    Le comédien et chanteur Sting, que l'on voit ici à l'hôtel de la Cité posant pour une agence de presse américaine, apprécia les vins des Corbières. Une excellente publicité... Dommage que la Cité n'attire plus guère les caméras du 7e art, car mis à part quelques téléfilms, on n'a plus tourné de longs métrages depuis 1993. C'était "Les visiteurs" de Jean-Marie Poiré avec Jean Reno et Christian Clavier.

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  • Lucien Geynes, bienfaiteur de la ville

    Carcassonne a une fâcheuse tendance a oublier tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont donné de leur temps et même de leur argent pour elle. Nous en dressons ici l'amer constat depuis longtemps. Qui se souvient de Lucien Geynes ? Oh! certes pas moi qui n'ai pas eu le chance de vivre les années 50-60. Je ne connais de lui que ce que m'en a rapporté mon père, puisque le sien accompagnait au trombone les musiques du carnaval de cette époque.

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    Lucien Geynes était un mécène ; un de ces chefs d'entreprises à la mode paternaliste des années 60 qui, à la tête d'une société de matériaux donna de son temps et de son argent pour amuser les Carcassonnais.

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    Au sortir de la seconde guerre mondiale, tout est à reconstruire tant d'un point de vue économique qu'humain. Les Carcassonnais se sont déchirés et ceux qui n'ont pas choisi le bon camp pendant le conflit, ont été mis au banc de la société. Dans une petite ville de province, on les connait tous. L'heure est à la réconciliation et pour favoriser cette concorde, quoi de plus innovant que d'organiser des fêtes? Soulignons que les bals étaient interdits sous le régime de Vichy. Des fêtes c'est bien beau, mais où trouver de l'argent car le pays est en ruine? C'est là qu'entre en scène le patron d'une entreprise de matériaux. Son nom ? Lucien Geynes. Dès les début des années 50, il va reprendre avec un succès inégalé les fêtes d'un carnaval moribond depuis longtemps. Il y met de son propre argent et les Carcassonnais adhèrent à son action. Avec trois fois rien, ils fraternisent autour de la construction de chars et de lampions.

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    La construction d'un char dans les ateliers municipaux

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    Les masques au Café Lapasset, place de Gaulle.

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    Comme ici sous les halles en 1958, Carcassonne fait la pige à sa rivale limouxine. Les musiciens de l'harmonie municipale (Andrieu, Rajol, Barrabès, Mattéo...) accompagnent les airs du carnaval. En 1962, tout s'arrête... Pourquoi? Certains disent que la jalousie si coutumière dans notre ville aura eu raison de la philantropie de Lucien Geynes. Quand des hommes de bonne volonté sont trop en vue, on les accuse à chaque fois ici d'avoir une ambition politique. C'est d'ailleurs ce qui crève Carcassonne ! Enfin, c'est ainsi.

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    Les musiciens du carnaval sur la place Carnot

    Le carnaval est gratuit, il créé du lien social et soude les gens à travers un projet commun. N'attendons pas la fin de la prochaine guerre pour nous rendre compte que nous avons besoin finalement de nous aimer, de partager et de rire ensemble. La culture populaire dans une ville est indispensable à la cohésion des citoyens. 

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