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Portraits de carcassonnais - Page 61

  • Henri Daraud, facteur de pianos

    La récente fermeture du magasin "Piano Porchez" dans la rue A. Tomey, a sonné le glas du métier de facteur-accordeur de piano dans notre ville. A la fin du XIXe siècle, ils étaient trois à Carcassonne (Gillon, Cauvet et Barbot). Au milieu du XXe, ce fut Henri Daraud (rue Courtejaire) puis Jean-Jacques Trinques (Pianos Porchez) et dans une moindre mesure Claude Serrano (Claude musique, Bd Omer Sarraut), M. Reta (SOS musique, Allée d'Iéna). Il ne s'agit pas de vendre seulement des instruments, faut-il encore avoir été formé pour les réparer et les accorder sans l'aide d'un diapason numérique comme beaucoup aujourd'hui. Un vrai accordeur dispose uniquement d'une clé et de son oreille pour ajuster les cordes du piano à la bonne fréquence. C'est ce qui s'appelle avoir l'oreille absolue; ce qui permet de chanter par exemple un la, sans avoir eu aucune référence harmonique auparavant. Il faut 1h à 1h30 à un accordeur pour équilibrer harmoniquement un piano (75 euros en moyenne) et 3h à un bricoleur qui vous prendra bien plus cher. Ne faites pas accorder vos pianos en cadre bois, cela ne sert à rien! Il y avait autrefois des écoles comme des pianos Pleyel ou Erard qui formaient en 10 ans des facteurs-accordeurs, mais ce temps est révolu... Aujourd'hui la dernière manufacture de pianos se trouve à Alès (Gard), ce sont les pianos Rameau, mais pour combien de temps? Rameau possède l'ancienne marque française Pleyel. Sachez donc que si vous achetez Rameau ou Pleyel, vous faciliterez la production française sérieusement concurrencée par les pianos chinois ou coréens.

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    Henri Daraud s'installe comme facteur-accordeur de piano dans la rue A. Ramond (en face Stanislas) où il a son atelier. Le magasin de vente ouvert en 1955, se trouvait à l'angle des rues Ramond et Courtejaire. On y trouvait des partitions et divers autres instruments de musique. Henri Daraud qui était diplômé de chez Erard et Gaveau, était très demandé par tous les artistes qui se produisaient dans le sud de la France. Il est décédé en 1989 et sa fille a repris à sa suite le magasin, pour assurer la vente de disques jusqu'en 2000.

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    Une séance de dédicaces chez Daraud, où sont passés de nombreux artistes. Jean-François Daraud est ainsi tombé tout petit dans ce milieu artistique qui fait de lui, le carcassonnais détenteur du plus beau carnet d'adresse d'artistes. C'est lui et J-J Trinques qui ont fondé le musée du piano à Limoux, que la ville de Carcassonne n'a pas souhaité accueuillir à l'époque. Une exposition d'anciens instruments, unique en Europe.
     
    A lire:
     
    Le piano Pleyel d'un millénaire à l'autre (J-J Trinques / Editions L'Harmattan / 2003)
     
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  • La maison natale d'André Cayatte, cinéaste

    André Cayatte (1909-1989), réalisateur de nombreux films cinématographiques, est né à Carcassonne le 3 février 1909. Après de sérieuses études, il devient avocat au barreau de Toulouse puis de Paris, avant de se lancer dans le journalisme et finalement, le cinéma. Cayatte est un farouche opposant de la peine de mort depuis que son cousin, aumônier à la prison de Carcassonne, pour n'avoir pas supporté d'être contraint d'assister à une exécution capitale, s'était suicidé.

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    Je ne citerai pas ici les films d'André Cayatte car d'autres sites le font mieux que moi. Simplement, retenons parmi eux Mourir d'aimer (1971) avec Annie Girardot.

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    Ce film est fortement inspiré d'un fait réél. Celui de Gabrielle Russier (1937-1969) qui s'était suicidée pendant son jugement suite à sa liaison avec un jeune élève.

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    Les parents d'André Cayatte étaient épiciers dans la rue de Denisse

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    C'est dans cette maison qui fait angle avec les rues Denisse et Pinel qu'est né André Cayatte. Vous y passez souvent devant sans savoir; demain, ne sera plus comme hier. Où se trouve la plaque sur la façade qui devrait indiquer le nom de ce célèbre carcassonnais? Où se trouve l'école qui porte son nom? Il fallait pourtant être militant pour oser s'opposer dans les années 50 et 60 à loi sur la peine de mort. Rien, la ville n'a rien retenu de lui. Un festival André Cayatte, contre l'injustice et pour le droit à la présomption d'innocence, cela aurait de la gueule dans cette ville plus prompte à juger qu'à défendre !!!

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  • Jean Sébédio - dit "Le sultan" - joueur mythique de l'ASC

    Jean Sébédio était un joueur international de rugby à XV, membre de l'équipe de l'AS Carcassonne au milieu des années 1920. Il participera aux côtés d'Albert Domec, à la finale de championnat de France perdue en 1925 sur le stade de Maraussan à Narbonne contre Perpignan (5 à 0).

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    "Le sultan",surnommé ainsi en raison de sa participation à la guerre en Syrie, est né le 6 décembre 1890 à St-Jean de Luz. International de 1913 à 1923, il se distingue très tôt par sa taille, sa force, sa vitesse et son agilité pour un avant de cette époque. On le retrouve en 1920 sous les couleurs de Béziers, puis de Carcassonne pendant quatre ans de 1921 à 1925.

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    L'ASC en 1921 (Sébédio avec le ballon)

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    L'ASC lors de la finale de 1925

    De gauche à droite

    Assis: A. Domec, A. Miquel, R. Llary, R. Mauran, P. Marty, J. Roux, H. Gleizes

    Debout: F. Andrieu, E. Aguado, A. Cadenat, G. Raynaud, J. Sébédio, J. Raynaud, J. Castérot, H. Séguier

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    On voit ici Jean Sébédio avec sa moustache légendaire, au centre, contre l'Aviron Bayonnais le 17 novembre 1921 à la Pépinière. Le Sultan, était la terreur des arbitres. Lors d'un match contre Le Boucau à Carcassonne, l'ASC échoue à un mètre de la ligne: "Essai" s'exclame alors Sébédio ! L'arbitre montre qu'il manque un mètre et Sébédio de répondre aussi sec: "A Carcassonne, cela fait un essai !" Bédère, le capitaine boucanais proteste, mais Sébédio se tournant vers l'arbitre: "Monsieur l'arbitre, il vous insulte ! Faites votre devoir, mettez-le à la porte!" Et celui-ci, de l'expulser sous la pression du Sultan. Sébédio devint ensuite l'entraîneur du FC Lézignan, qu'il mena jusqu'à la finale perdue contre l'US Quillan (11-8) le 19 mai 1929. On dit qu'il s'installait sur une chaise pour diriger les joueurs et que d'un claquement de fouet donnait ses ordres. Voilà un sacré personnage...

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    D'un premier mariage, Jean Sébédio aura deux filles dont une d'entre elles se mariera avec Antoine Blain, chapelier dans la rue de Verdun. En seconde noce il épousera Valentine, soeur de Jean Roucairos. Ce dernier tenait une station service sur le boulevard Camille Pelletan (actuellement, les antiquités Sourou). Sébédio, avait la sienne à l'angle du boulevard et de la rue de l'hospice (voir photo ci-dessus); il était faché avec son voisin et beau frère. Parmi ses amis, il comptait son ancien co-équipier Jean Roux. Un homme d'une grande élégance qui avait un affenage sur la place Davilla. Pendant la guerre, le Sultan faisait partie de la résistance et on le retrouva à la libération comme responsable de la prison. Ses excès réguliers avec l'alcool le rendirent gravement malade, à tel point qu'il mourra à l'âge de 61 ans le 12 juin 1951 à Carcassonne. Il est inhumé au Pays-basque dans le cimetière de Ciboure. Si vous passez à St-Jean de Luz, vous verrez sa maison située chemin du phare.

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    Au même endroit aujourd'hui

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    Philippe Blain, ancien international de Volley-ball et désormais entraîneur de l'équipe de France a des origines carcassonnaises. Il est l'arrière petit-neveu de Jean Sébédio.

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