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Portraits de carcassonnais - Page 61

  • Gualdo, l'amuseur de la Trivalle

    J'étais bien trop petit pour avoir connu Gualdo mais j'en ai toujours entendu parlé autour de moi comme si: "longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu leurs chansons courent encore dans les rues..." Et quelle chanson, puisqu'il s'agit de l'hymne de tout un quartier fier autrefois de sa diversité sociale et ethnique! Oui, "Aquela Trivala" a été écrite et chantée par Gualdo sur l'air de "Beaux soirs d'Espagne". Ne pouvait-il pas en être autrement quand on sait que notre héros était né aux pays des castagnettes et du Xérès ?

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    Ubaldo Moyano dit Gualdo, était né en 1914 à La Séco dans la province de Valladolid. A l'âge de dix ans, il débarque de son Espagne natale avec ses parents au pied de la cité à la Trivalle. Le quartier est constitué essentiellement de pauvres hères qui travaillent la vigne. Certes des français, mais aussi des espagnols qui sont venus chercher meilleure fortune dans notre pays et des Gitans qui vivent du chiffon. Toute cette misère cosmopolite génère une fraternité, bien éloignée de l'opulence égoiste dans laquelle nous vivons aujourd'hui. Là, point de racisme ! Les "Baraquets" (espagnols) que l'on surnomme ainsi en raison de leur goût prononcé pour le haricot plat, baragouinent un langage mêlé d'espagnol, de catalan et d'occitan. Les Gitans, quant à eux, habitent à l'entrée de la rue de la Gaffe et possèdent leur langue et une façon bien particulière de vivre en société. Le soir, les communautés animent le café Roldan pendant que les plus anciens restent devant leurs portes à bavarder. Parmi tous ces gens, un homme sort de l'ordinaire, c'est Gualdo ! Il a un sens inné de la farce, de la fête et de la mise en scène.
    Il travaille d'abord comme maçon mais une grave maladie lui interdit à l'avenir tout travail pénible. Il se tourne alors vers la cordonnerie qu'il apprend chez Martin au 8 de la rue Trivalle. Grâce à ça, il va suivre tous les match de l'ASC car il sera sollicité pour réparer les crampons des rugbymen qui en feront leur mascotte.
    Gualdo va devenir au fil des ans l'amuseur public, une espèce de clown dont le but sera de donner de la joie autour de lui. Il a quitté notre monde à l'âge de 63 ans et est inhumé au cimetière La Conte de Carcassonne. Seuls ceux qui l'ont cotoyé, pourront mieux que moi vous le décrire.
     
    Source
     
    Gualdo, le troubadour de la Trivalle / R. Gougaud
     
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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013
  • Gaston Combeléran (1873-1928), fondateur du Syndicat d'initiatives

    Gaston Combeléran (1873-1928), est le fondateur du premier Syndicat d'initiatives de Carcassonne. ce dernier se trouvait dans la rue de la gare, en face l'actuelle Maison de la presse. Il developpa également l'utilisation des transports pour acheminer les touristes. Son influence s'étendit dans tout le midi avec la création d'une fédération des syndicats. On lui doit les fêtes du bimillénaire de la cité en 1928 à laquelle il ne pourra assiter. Il mourra quelques mois plus tôt, le 23 mars 1928.

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    Gaston Combeléran

    (1873-1928)

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    L'artère entre les rues Trivalle et Gustave Nadaud porte le nom de montée Combeléran. Cette plaque que l'on voit à l'entrée du parking de la cité, était probablement à l'angle du jardin du restaurant "La rapière". Elle a été déplacée lorsqu'on a refait la route et posée 20 mètres plus loin.

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    Souvenez-vous que Carcassonne doit beaucoup à l'action de cet homme

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013

  • Charles Saulnier (1828-1900), architecte

    Charles Saulnier (1828-1900) décide après ses études à l'école spéciale de dessin et des Beaux-arts de quitter la capitale pour le département de l'Aude. Il est nommé vers 1850, architecte d'un département situé à 200 lieues de Paris et dont il ignore presque tout. Pour rejoindre Carcassonne, il lui fallut d'abord prendre le chemin de fer jusqu'à Orléans puis la diligence. Au total, une semaine de voyage avec de nombreux arrêts dans les relais de poste. C'est ce qui fera dire à sa mère: "Tu t'en vas, mais je ne te reverrai plus" et c'est précisément ce qu'il advint. En 1863 il se marie avec une carcassonnaise, Françoise Sarda dont il aura deux enfants Louise et Gabrielle. Nous reparlerons de cette dernière un peu plus tard. On doit à Carcassonne à l'architecte Saulnier, la Caisse d'épargne, la façade du musée des Beaux-arts et la poursuite de la construction du Palais de justice. Dans l'Aude, il a construit les écoles de Alzonne, Lézignan, Roquefère et Cupservies.

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    En 1880, il est nommé comme architecte diocésain à la place de Cals et à ce titre procéde à la réhabilitation et à la construction, de nombreux édifices religieux dans le département. Les églises de Preixan, Peyrens, Luc sur Orbieu, Chalabre sont parmi ses réalisations. Il est décédé le 2 décembre 1900 à Carcassonne et inhumé à St-Vincent.

    Gabrielle Saulnier

    Seconde fille de Charles Saulnier, Gabrielle (1872-1964) est une pianiste et professeur de piano carcassonnaise. Elle a étudié avec Gabriel Fauré et dans les années 1890, elle interprète les pièces pour piano de Paul Lacombe lors des concerts du square Gambetta. Ce dernier lui dédiera même sa 2e valse en sib. Gabrielle Saulnier s'installe alors comme professeur de piano dans la rue du marché (à côté des tissus Henry) et partage l'immeuble avec une confrère, Madame Combes. Toute la bourgeoisie carcassonnaise, prend des cours chez mademoiselle Saulnier. Ne vous méprennez pas, elle donne aussi des cours à des élèves peu fortunés dont elle ne réclame rien. On tient salon chez Mlle Saulnier et au cours d'après-midi musicales, les élèves interprètent des pièces à deux ou quatre mains. Pendant la guerre de 1940, l'école sera le refuge d'intellectuels de passage qui avaient fui la zone occupée. Ce sera le cas de son neveu J-C Briville avec son ami Albert Camus. On y dansait également avec les élèves de l'école Topart dirigée par madame Chausson. Mlle Saulnier invitait aussi de grands pianiste comme Henriette Fauré, élève de Maurice Ravel et Simone Saulnier, élève d'Henrique Granados. Ce sérail artistique a marqué les esprits de beaucoup d'élèves aujourd'hui disparus, fort heureusement ma tante Isabelle Alay qui a fréquenté cette école a pu me rapporter ce témoignage. Elle a eu la chance d'y apprendre le piano malgré les petits moyens d'une mère espagnole, veuve à 24 ans avec quatre enfants à nourrir. A son tour, professeur de piano, elle a emprunté les méthodes et l'esprit de Mlle Gabrielle Saulnier, décédée à 92 ans et inhumée avec son père.

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    Le caveau de la famille Charles Saulnier au cimetière St-Vincent de Carcassonne

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