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Portraits de carcassonnais - Page 62

  • Michel Mir (1882-1906), violoniste et compositeur

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    Michel Mir est un violoniste et compositeur carcassonnais né à Lodève (Gard) le 27 mars 1882. Il débute sa carrière comme violon solo de l'orchestre des concerts Lamoureux. C'est là qu'il fait la connaissance de son ami et maître Paul Lacombe dont il transcrira les oeuvres pour orchestre d'harmonie. Il prend ensuite en 1906 à Carcassonne, la direction des concerts symphonique puis celle de l'Harmonie municipale. Il se retrouvera à la tête de tous les concerts au kiosque du Square Gambetta, mais aussi des revues et opérettes jouées par l'orchestre du théâtre municipal entre les deux guerres. Il enseigna également à l'école de musique de la ville et au lycée St-Stanislas et forma bon nombre d'élèves comme Jacques Miquel. Il habitait dans une maison sur le boulevard de Varsovie à côté de l'actuel bar "Le Makilha". Michel Mir est décédé le 18 janvier 1958 à Carcassonne. Aujourd'hui, seule une salle de l'école de musique porte son nom. Un nom de rue devrait rendre hommage à ce grand musicien et pédagogue qui a tant fait pour la musique à Carcassonne.

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  • François-Paul Alibert (1873-1953), poète et auteur dramatique

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    François Paul Alibert naît le 18 mars 1873 à Carcassonne et après des études au lycée de la ville, il devient à 17 ans employé de bureau à la mairie. Pendant ses loisirs, il se construit une sérieuse culture littéraire. Son don pour l'écriture se manifeste très tôt mais ce n'est qu'en 1907 qu'il publie son premier recueil de poèmes: "L'arbre qui saigne". La même année il fait une connaissance majeure, celle d'André Gide avec lequel il va se lier d'amitié jusqu'à sa mort. Gide organise chaque année un voyage pendant lequel avec Alibert ils partagent leur découvertes littéraires. Leur longue correspondance a été publiée aux "presses universitaires de Lyon" en 1982. L'oeuvre d'Alibert est constituée de 44 ouvrages dont deux à caractère érotique publiés très discrètement: "le fils de Loth" et "le supplice d'une queue". Ce dernier est paru incognito en 1931 sans nom d'auteur et ce n'est qu'en 1945 qu'on a pu l'attribuer à François Paul Alibert. Il s'agit d'un texte raffiné et sans grossièreté sur la liaison amoureuse de deux hommes: "un des trois ou quatre romans du désir" (Annie le Brun). Alibert a été considéré par ses contemporains de la même valeur que Paul Valéry, tant son style est proche de la forme classique. En 1930, il devient directeur du théâtre de la cité où il fait jouer ses pièces: Le cyclope (1932), La mort d'Orphée (1934). François Paul Alibert meurt à Carcassonne le 23 juin 1953. il est inhumé dans le cimetière du hameau de Grèzes-Herminis.

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    Un autographe de F-P Alibert à l'actrice Marcelle Romée

    (coll. Martial Andrieu)

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    Quelle maison d'édition prendrait aujourd'hui le risque d'une telle parution ?

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    Les correspondances entre Gide et Alibert

     

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    De ce balcon où je laisse,

     

    Par un minuit enchanteur,

     

    Vieillir la tendre paresse

     

    Qui s'alanguit sur mon coeur

     _

    Je vois, bientôt allégée

     

    De son extrême croissant,

     

    Toujours la lune orangée

     

    Prendre un chemin plus glissant.
    -
    Une essence volatile,

     

    Parmi l'éther vaporeux,

     

    A ses bords partout distille,

     

    Comme aux esprits bienheureux,
    -
    Qui va noyer les montagnes,

     

    L'ombre, et cette lune encor,

     

    Et leurs muettes campagnes,

     

    Sous un feu de perles d'or.
    -
    Puis, tandis que suspendue

     

    A molle inclinaison,

     

    Elle succombe, rendue

     

    A l'invisible horizon;
    -
     
    De la profondeur céleste

     

    Evanouie aux regards,

     

    Pour seul espace il ne reste,

     

    Perçantes de toutes parts,
    -
     
    Que ces étoiles brillantes

     

    Qui rendent au tremblement

     

    De leurs pointes scintillantes

     

    Humide le firmament

     _

    Et, telle une cruche pleine

     

    D'eau qui déborde et s'enfuit,

     

    Qu'une secrète fontaine

     

    Où l'intarissable nuit,
    -
     
    A sa rumeur passagère

     

    Sans commencr ni finir,

     

    Berce mon âme légère

     

    Sur un obscur souvenir.
     
    "Fontaines", extrait des Eglogues

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    La maison de F-P Alibert dans la rue Andrieu, à Carcassonne.

    Quelle tristesse d'ajouter Alibert à la longue liste des chers disparus de la vie artistique et littéraire de Carcassonne: Paul Lacombe, Jacques Ourtal, André Cayatte, Cécile Rives, Jacques Gamelin, Pierre Germain, Armand Raynaud, Ketty Dolbert, Georges Cotte, Michel Mir, Henri Tort-Nouguès, Ferdinand Alquié...etc. Qu'allons-nous léguer aux générations futures ?

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  • Le couvent des capucins, souvenirs de jeunesse

    Le père Augustin

    Au milieu des années cinquante, l'Ordre des capucins comptait 1136 couvents et 14839 religieux. A notre époque, deux capucins furent célèbres: le Padre Pio en Italie et l'Abbé Pierre en France. A Carcassonne, le père Augustin reste dans le souvenir de nombreux carcassonnais. Son profil ou son parcours ressemble à celui de l'Abbé Pierre.

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    Originaire du Lot, le jeune abbé distribuait du pain et du charbon pour les pauvres dans les rues de Cahors. Ordonné prêtre le 29 juin 1932, il prend la bure franciscaine le 7 septembre 1938. De 1940 à 1947, il aumônier fédéral de la JACF (Jeunes de l'Action Catholique Féminine).

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    Le père Augustin et les jeunes filles de la JACF

    De 1946 à 1952, il est gardien du couvent de Carcassonne. C'est à dire Père supérieur ou, comme on disait à cette époque, Très Révérend Père Supérieur.

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    Le père Augustin avec les enfants de choeur habillés en petits capucins

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    Le père Augustin avec les jeunes

    En 1952, le père Augustin n'est plus le gardien du couvent, cependant il reste à Carcassonne pour terminer son oeuvre et devient commissaire provincial du Tiers-Ordre. En juillet, Le père Augustin réunit le grand congrès national du Tiers-ordre. Il y a des délégations venues de Rome, Genève, d'Alsace, Paris et de tous les coins de France. A cette époque le rayonnement du couvent des capucins est important dans le diocèse et bien au-delà. Le père Augustin redevient le gardien du couvent pour trois nouvelles années (1955 à 1957). Il quitte le couvent en 1957 pour devenir curé de Prudhomat dans le Lot.

    La chapelle du Tiers-Ordre ou chapelle St-Louis

    Le père Augustin aménage une chapelle délabrée dans l'enceinte du couvent longeant le mur de la rue du 24 février. Coût: 200 000 francs, il n'y a que 20 000 francs en caisse! Il lance l'opération avec l'aide de Saint Joseph. L'inauguration a lieu le 3 mai 1949, la messe est célébrée par Mgr Pays, Evêque de Carcassonne. Tous les frais étaient couverts et l'équipe des tertiaires avait donnée 1600 heures de travail s'échelonnant sur plusieurs mois de 20 heures à minuit.

    Les sans abris

    Un jour, un homme prénommé Jean se présenta au couvent et fut reçu par le père Augustin. Il lui dit alors: "Voilà, je sors de prison, je n'ai rien. Si vous ne m'aidez pas je vais mettre fin à mes jours." Le père le recueillit au couvent et s'occupa de lui. Au début, il rendait quelques services et comme il était un bon maçon c'est lui qui restaura entièrement le pâté de maisons en ruines qui servira de colonie de vacances à Co de Laurentdans la montagne noire. Au départ du père, il fut installé chez les Clarisses de Mazamet où il termina sa vie soigné par les soeurs. A la suite de Jean et contre l'avis de beaucoup, il créa l'acceuil Saint-François pour recevoir les pauvres, les prisonniers et ceux qui sont sans travail, pour les nourrir et les héberger. En 1949, le soir de l'inauguration de la chapelle St-Louis, il n'avait qu'une seule motivation: "Les pauvres ne peuvent pas attendre!" Il lance l'oeuvre des sans-abris, il fait construire près de la chapelle des bâtiments neufs pour les acceuillir. Il les prenait entièrement en compte puisque nourris au départ, il trouvait pour eux du travail en s'occupant de leur réinsertion dans la vie. J'en ai revu plusieurs travaillant en ville qui encore aujourd'hui pourraient témoigner. Certes tout n'était pas idyllique, il y avait des bagarres, le père arrivait alors, retroussait ses manches et séparait les récalcitrants. Il y avait les beuveries le soir et des vols aussi. Rien n'empêcha le père de continuer sa mission malgré les difficultés. Cette entreprise n'était pas une sinécure, lorsqu'il commanda les travaux de construction des bâtiments, il n'avait pas le moindre sou pour payer. Il trouva l'argent en priant Saint-Joseph! L'inauguration eut lieu le 25 juillet 1949, par la suite il fallut un financement pour assurer l'hébergement de ces pauvres et un financement pérenne car l'accueil était ouvert tous les jours de l'année. Avec l'aide des tertiaires (on comptait 150 hommes regroupés sous le vocable de Fraternité St-Louis et de nombreuse femmes réunies à la Fraternité Sainte-Elisabeth), l'appel aux dons. Deux cents personnes donnent tous les mois pour nos pauvres et le bénéfice des représentations de la Passion et autres manifestations. Il assura le fonctionnement constant de l'accueil des sans-abris jusqu'à son départ de Carcassonne. Le maire de l'époque, M. Jules Fil, l'aida également et les deux hommes s'estimaient beaucoup.

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    Jules Fil

    Maire de Carcassonne de 1953 à 1968

    Un premier bilan pour la période de mai 1949 à 1954 a aidé à nourrir, habiller, donner un bon lit et souvent du travail à plus de deux mille sans-abris. Soit plus de 10 900 nuits, plus de 20 000 repas, et distribué dix tonnes environ de vâtements. Cette oeuvre est liée aux représentations de la Passion qui sont une base de soutien importante.

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    Le père Augustin avec les Sans-abris

    Le Co de Laurent

    Le père Augustin cherche un ermitage. Le 28 décembre 1953, il fait l'acquisition d'un propriété en ruine qui deviendra la colonie de vacances Co de Larent ou Mont Saint-Joseph. elle était située à 5Kms des Martys et 2,5Kms de la route de Mazamet à hauteur du hameau du Cun sur le territoire limitrophe avec le Tarn. Il n'y avait qu'un seul habitant, propriétaire d'une ferme: Monsieur Cros. Le reste était constitué de quelques maisons de pierre à l'état d'abandon, sans doute un ancien village appelé "Les Laurents". le père Augustin avait reçoit cette propriété en don de la famille Gabaude. Il l'a fait restaurer en 1954 pour en faire un lieu de recollection pour les tertiaires, un lieu de repos pour les capucins et les missionnaires, car la province de Toulouse avait une mission importante à Moundou (Sous-préfecture du Tchad). Il y avait l'été une trentaine d'enfants venant d'horizons divers: Les frères Séguela, Laforgue ou Porte (Quartier des capucins), Aussilloux, Griffe, Masseron, Martheleur, Sampietro, Authier (autres quartiers de la ville). On retrouvait des copains enfants de choeur des capucins ou figurants de la Passion.

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    La statue St-Joseph à Co de Laurent

    On percevait là aussi l'esprit du père Augustin car nul ne devait être empêché d'envoyer son enfant pour une question d'argent. Il y avait parmi les colons deux handicapés dont l'infirmité demandait l'aide des moniteurs et des copains. Enfin, quelques enfants venaient du Nid Joyeux, l'orphelinat de la cité tenu par les soeurs? Il ya vait des moniteurs comme Pierre Rougé qui deviendra Officier, dont le père vendait des draps dans la rue Victor Hugo à Carcassonne. Des novices capucins, je me souviens de François et de Guy Montaud. Il y avait d'autres capucins comme les père Louis Joseph, le père Samuel du Tchad qui deveindra évêque, et le père Marie Abdon de Bayonne (décédé en mars dernier à Bron près de Lyon). C'était la vie au grand air avec de longues marches à travers la forêt et de nombreuse activités.

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    La colonie du Mont St-Joseph à Co de Laurent

    500 mètres avant d'arriver à Co de Laurent, au Séba on parcevait une belle propriété appartenant aux protestants de Mazamet qui servait l'été de colonie de vacances. la père Augustin organisait tous les ans deux journées, une chez eux, une chez nous où pasteurs et pères capucins devisaient ensemble pendant que les jeunes colons catholiques et protestants jouaient joyeusement et partageaient le goûter dans une ambiance sympathique. Sorte d'oeucuménisme avant l'heure. La colonie finie, nous n'avions qu'un souhait: s'inscrire l'année suivante.

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    Le Séba

    La passion

    Sous l'impulsion du père Augustin, la Passion est représentée pour la première fois depuis la fin de la guerren au Couvent des capucins en 1947. Ernest Philoctète en est le directeur et jour le rôle du Christ. En octobre 1950, la salle de la Passion est démolie, elle n'est pas aux normes et bien trop petite. La première pierre d'un théâtre moderne est posée. Toujours en 1950, la Passion est représentée au Grand théâtre de la cité. Succès énorme: 6000 personnes! En raison des travaux du nouveau théâtre les représentations de la Passion ont lieu au théâtre municipal de 1950 à 1953. La Passion est à nouveau représentée au Grand Théâtre de la cité. Après la représentation, une messe est célébrée sur la scène par le nouvel évêque de Cracassonne, Mgr Pierre-Marie Puech. La nouvelle salle de la Passion sera inaugurée le dimanche 28 mars 1954.

    L'église Saint-Joseph

    Lors de ses pérégrinations à bicyclette, le père Augustin s'était rendu compte que le plateau Paul Lacombe n'avait pas d'église et que ce quartier allait s'agrandir. Savait-il que la maire Jules Fil prévoyait d'éténdre la ville dans ce secteur en y créant notamment un lycée qui portera son nom? Le fait est qu'il se soucia de chercher un emplacement qui pourrait convenir. la place Wilson était l'endroit idéal mais il n'y avait pas de place pour une construction nouvelle. Il pensa alors qu'une ferme qui se trouvait en bordure ferait l'affaire. il alla troyver les propriétaires pour leur expliquer son projet. L'étonnement fut grand car les fermiers n'avaient aucune intention de vendre. L'acquisition de la ferme se réalise tout de même en 1955 et le projet de construction d'une église est lancé. En 1957, Mgr Puech érige ce lieu de culte en paroisse. elle portera le nom du Saint patron du père Augustin qui remet la somme de 1 300 000 francs pour terminer les travaux. L'église sera inaugurée le 24 mars 1960

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    L'église Saint-Joseph à Carcassonne

    Une fin annoncée

    Si la mort effective du couvent peut être datée du 12 octobre 2002, jour où les pelleteuses entreprennent la démolition, il faut dire que c'était une mort programmée de longue date. Je dis cela pour la comptréhension des évènements. L'idée ou l'idéologie était qu'il fallait chnager les structures et les orientations de l'église, faire du neuf. Ces nouvelles situations dataient d'avant guerre et avaient même commencées d'exister au milieu des années vingt. L'action catholique était considérée comme le fer de lance de la modernité chrétienne et les anciennes structures apparaissaient comme un obstacle au développement de cette action. Les jeunes prêtres des années trente étaient en âge d'espérer occuper les postes à responsabilité du diocèse. La père Augustin était un homme de convictions, de carcatère et d'autorité; il ne serait pas facile de le rouler dans la farine. Egalement, le puissant Tiers-Ordre sous la houlette du docteur Jean Aussilloux et d'une équipe d'hommes qui tenaient la route: Souchon (directeur de la Banque de France), le colonel Pierre-Marie de Thélin de Blomac, Toulzet (patron du Rex), Lucien Pascal, Georges Meunier, Jean Griffe, Ernest Philoctète, Jean Bonnafous, Oscar Teisseire et bien d'autres... ne s'en laisseraient pas compter. A la tête de l'Evêché de Carcassonne, un jeune et brillant évêque, Pierre-marie Puech, ne laisserait pas davantage s'engager une entreprise de démolition sans réagir. L'entreprise était donc difficile mais avec le temps, la patience et la ruse, on saurait faire ce qu'il faut en saisissant toutes les occasions opportunes qui se présenteraient.

    Pour qui sonne le glas?

    La première sonnerie fut la réélection du gardien du couvent. Le père Augustin occupait ce poste et le renouvellement de sa charge arrivait à échéance. Il souhaitait continuer l'oeuvre entreprise, les frères étaient majoritairement d'accord. Les membres du Tiers-Ordre souhaitaient aussi cette continuité dans leur très large majorité. Un noyau rebelle conduit par le père Raphaël soutenus par quelques prêtres de l'évêché empêchèrent le père Augustin de demeurer le supérieur du couvent. Sachant le complot ourdis contre lui et son eouvre, il quitta le couvent et redevint prêtre dans son diocèse d'origine, le Lot. Jalousé parce qu'il fausit beaucoup de belles et grandes choses par des détracteurs qui ne faisaient rien, il les gênait. Avec le départ du père Augustin le glas commençait à tinter. Toutes ses oeuvres allaient s'effondrer les une après les autres...

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    Le père Augustin (Abbé Langlès) avec sa mère

    La colonie de vacances de Co de Laurent fut arrêtée et vendue dans les années 1960. Le père Raphaël essaya de débaucher les jeunes colons pour les inscrire à sa colonie en Dordogne mais sans succès. Un jour, il réunit au couvent les jeunes pour une après-midi récréative avec goûter et projection de diapositives. Il dit tellement de mal de la colonie de Co de Laurent, que personne n'a voulu aller à la sienne, car nous savions par expérience combien ses arguments étaient faux et malveillants. Nous avions le sentiment très fort d'avoir eu à faire à un homme malhônnète. En 1961, un nouveau coup de théâtre! Lors d'une réunion houleuse qui devait démarrer la saison de la représentation de la Passion, un noyau rebelle s'interposa pour enpêcher la continuation de cette oeuvre magnifique. On se fâcha fort, le ton monta mais au final M. Philoctète jeta l'éponge et la Passion à Carcassonne cessa d'un coup d'exister. Les mêmes avaient convaincus un groupuscule d'acteurs, versés dans l'action catholique de faire échouer l'entreprise et de cesser les représentations. La chapelle Saint-Louis sera transformée en dépôt de matériels puis en salle de gymnastique pour les lycéens de Saint-Stanislas, ensuite elle tombera à l'abandon. Les successeurs du Père Augustin, de braves gens, comme le père Jean ou Etienne n'avaient pas l'envergure pour résister contre vents et marées devant la nouvelle vague qui devait tout emporter après le Concile. Le coup fatal tomba avec la nomination du Père Raphaël comme gardien du couvent. Il ferma l'accueil de St-François déclarant que les sans-abris relevaient du commissariat de police! Les responsables du Tiers-Ordre écrivirent au Préfet pour l'informer du changement de titre et de siège de l'acceuil St-François. Il s'appellera désormais Foyer St-Joseph et sera situé au 52 de la rue de la République. ce projet n'aura pas de suite et l'accueil sera dissous quelques années après. Le père Raphaël installa le chauffage central au couvent, acheta une traction avant de 15 chevaux et une moto. Il se tua d'ailleurs avec cette dernière qu'il menait à grande vitesse sur la route de Perpignan. Entre temps, le Tiers-Ordre avait été miraculeusement décapité et toute l'équipe de dirigeants écratée, remerciée et remplacée. Beaucoup avaient été débauchés pour servir les nouvelles orientations diocésaines; il fallait faire du passé table rase! Les tertiaires se réduisirent comme peau de chagrin et le petit nombre restant accompagna jusqu'au bout le déclin du couvent, qui, avant de disparaître totalement était devenu une simple maison de retraite pour capucins agés.

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    Père Augustin, Gabriel Langlès (1906-1983)

    En attendant que les deux évêchés de Carcassonne et de Cahors ouvrent un procès en béatification, il serait judicieux qu'une rue de la ville porte le nom du père Augustin. Qu'un buste en bronze le représenant soit placé dans l'église Saint-Joseph, car il esr bien le fondateur de cette église même si personne n'en parle! ce ne serait qu'une juste reconnaissance pour cette âme de feu.

    Une énorme MERCI à Gérard Authier pour cet émouvant témoignage!!!

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