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Portraits de carcassonnais - Page 60

  • Jean Sébédio - dit "Le sultan" - joueur mythique de l'ASC

    Jean Sébédio était un joueur international de rugby à XV, membre de l'équipe de l'AS Carcassonne au milieu des années 1920. Il participera aux côtés d'Albert Domec, à la finale de championnat de France perdue en 1925 sur le stade de Maraussan à Narbonne contre Perpignan (5 à 0).

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    "Le sultan",surnommé ainsi en raison de sa participation à la guerre en Syrie, est né le 6 décembre 1890 à St-Jean de Luz. International de 1913 à 1923, il se distingue très tôt par sa taille, sa force, sa vitesse et son agilité pour un avant de cette époque. On le retrouve en 1920 sous les couleurs de Béziers, puis de Carcassonne pendant quatre ans de 1921 à 1925.

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    L'ASC en 1921 (Sébédio avec le ballon)

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    L'ASC lors de la finale de 1925

    De gauche à droite

    Assis: A. Domec, A. Miquel, R. Llary, R. Mauran, P. Marty, J. Roux, H. Gleizes

    Debout: F. Andrieu, E. Aguado, A. Cadenat, G. Raynaud, J. Sébédio, J. Raynaud, J. Castérot, H. Séguier

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    On voit ici Jean Sébédio avec sa moustache légendaire, au centre, contre l'Aviron Bayonnais le 17 novembre 1921 à la Pépinière. Le Sultan, était la terreur des arbitres. Lors d'un match contre Le Boucau à Carcassonne, l'ASC échoue à un mètre de la ligne: "Essai" s'exclame alors Sébédio ! L'arbitre montre qu'il manque un mètre et Sébédio de répondre aussi sec: "A Carcassonne, cela fait un essai !" Bédère, le capitaine boucanais proteste, mais Sébédio se tournant vers l'arbitre: "Monsieur l'arbitre, il vous insulte ! Faites votre devoir, mettez-le à la porte!" Et celui-ci, de l'expulser sous la pression du Sultan. Sébédio devint ensuite l'entraîneur du FC Lézignan, qu'il mena jusqu'à la finale perdue contre l'US Quillan (11-8) le 19 mai 1929. On dit qu'il s'installait sur une chaise pour diriger les joueurs et que d'un claquement de fouet donnait ses ordres. Voilà un sacré personnage...

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    D'un premier mariage, Jean Sébédio aura deux filles dont une d'entre elles se mariera avec Antoine Blain, chapelier dans la rue de Verdun. En seconde noce il épousera Valentine, soeur de Jean Roucairos. Ce dernier tenait une station service sur le boulevard Camille Pelletan (actuellement, les antiquités Sourou). Sébédio, avait la sienne à l'angle du boulevard et de la rue de l'hospice (voir photo ci-dessus); il était faché avec son voisin et beau frère. Parmi ses amis, il comptait son ancien co-équipier Jean Roux. Un homme d'une grande élégance qui avait un affenage sur la place Davilla. Pendant la guerre, le Sultan faisait partie de la résistance et on le retrouva à la libération comme responsable de la prison. Ses excès réguliers avec l'alcool le rendirent gravement malade, à tel point qu'il mourra à l'âge de 61 ans le 12 juin 1951 à Carcassonne. Il est inhumé au Pays-basque dans le cimetière de Ciboure. Si vous passez à St-Jean de Luz, vous verrez sa maison située chemin du phare.

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    Au même endroit aujourd'hui

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    Philippe Blain, ancien international de Volley-ball et désormais entraîneur de l'équipe de France a des origines carcassonnaises. Il est l'arrière petit-neveu de Jean Sébédio.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013

  • Une affiche de la distillerie Sabatier vaut-elle de l'or?

    L'ancienne distillerie de Michel Sabatier située sur l'avenue du général Leclerc n'a pas encore livré tous ses secrets architecturaux et artistiques, comme nous l'avons découvert la semaine dernière. Nous allons nous intéresser aujourd'hui à une affiche publicitaire, dessinée pour vanter les bienfaits du produit phare de la distillerie: La liqueur de la Micheline.

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    Cette affiche a été réalisée pour l'Exposition universelle de Paris en 1900. La majestueuse Cité de Carcassonne veille sur le Palais de la Micheline et sur la distillerie de l'Or-Kina. Vous remarquerez dans cette mise-en-scène, qu'on a volontairement agrandi l'ensemble des bâtiments de l'usine afin de leur donner davantage d'importance. La distillerie est presque aussi imposante que l'antique cité médiévale. Et pour cause... Tout le génie publicitaire de La Micheline repose sur une légende probablement inventée par Sabatier lui-même, selon laquelle il aurait retrouvé dans une des tours de la Cité en 1856 (la tour de l'Inquisition) un vieux parchemin. Celui-ci revélait la recette d'un antique breuvage dont lui seul connaisait désormais le secret de fabrication. Pourquoi Micheline? Tout simplement parce que l'inventeur en aurait été Michelin Boato au IVe siècle.

    Une égérie de l'antiquité romaine, présente sur un plateau en or s'élevant au dessus de Carcassonne, les deux produits de la distillerie: La Micheline et l'Or-kina. Une femme à ses pieds en vénère le culte. N'oublions pas que Carcassonne dès le IIIe siècle était occupée par les romains. Sabatier triche sur l'origine ancestrale de son breuvage. Pour montrer qu'il a su traverser les âges, il n'hésite pas à se mettre en scène avec ses belles bacchantes, dans un costume théâtralisé de la comédie italienne du XVIe siècle. D'une main, il tient une coupe et de l'autre, un clairon de fanfare. Peut-être a t-il voulu également signifier ses origines limouxines, en référence au carnaval et à la Blanquette?

    Sabatier, le mécène et le bienfaiteur de la ville, souhaite ainsi symboliser l'emprise de son pouvoir économique sur Carcassonne. A la fin du XIXe siècle, début XXe siècle, les industriels mettaient leur argent dans l'essor culturel de leur ville. Sabatier a financé le premier embrasement de la Cité en 1898, la venue des Cadets de Gascogne, les orchestres et orphéons de Carcassonne, le théâtre de la Cité...etc. Une rue porte son nom, entre la rue Trivalle et l'avenue Leclerc.

    Léon-Louis Oury

    Cette affiche a été dessinée par Louis Oury (1846-1929) qui n'est autre, s'il vous plaît, que le décorateur des plafonds du Grand-Escalier de l'Opéra Garnier.

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    Nous pouvons aisément comparer le style utilisé par cet élève d'Isidore Pils avec celui de l'affiche de Sabatier. Le choix d'Oury n'est sans conteste, pas l'oeuvre du hasard. En effet, le patron de la distillerie était un féru d'opéra et s'y rendait régulièrement lors de ses séjours parisiens. Il avait même fondé avec son frère Jacques, une harmonie dans son usine.

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    Nous avons retrouvé la bannière de l'Harmonie de la Micheline.

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    Les employés de l'établissement formaient la phalange de musiciens de cet orchestre. Dès 1851, François Teysseyre avait créé la première école municipale de musique gratuite de Carcassonne.

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    Le Palais de la Micheline à ses heures de gloire

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  • Le 24e régiment d'infanterie coloniale de Carcassonne.

    Au sortir de la seconde guerre mondiale (1er mai 1948), le 24e régiment de tirailleurs sénégalais est reconstitué en deux bataillons à Carcassonne, afin de préparer sa participation à la guerre d'Indochine (Tonkin). Le régiment embarque à Marseille le 1er septembre et débarque à Haïphong, pour être ensuite engagé le 30 au Tonkin. Les deux bataillons participent aux opérations de pacification des secteurs de Sontay, Hoa Binh, Haïduong, Hadong et Kie-Nan. En 1951, ils fournissent les garnisons des postes de béton dont le Général de Lattre de Tassigny a ordonné la construction, véritable petite ligne Maginot pour la protection du "Delta utile". Ces taches sans gloire mais nécessaires seront meurtrières, et la compagnie sera citée à l'ordre de l'armée. Les deux bataillons seront dissous en 1954, après l'évacuation du Tonkin avant leur retour en métropole. Le 3e bataillon resté en France constituera lui, le nouveau noyau du 24e régiment d'infanterie coloniale.

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    La pucelle de la compagnie d'instruction du 24e RIC de Carcassonne. Le régiment fera la campagne d'AFN; le 1er bataillon dans le Constantinois en novembre 1954 et le second en Tunisie. En juin 1955, ils sont regroupés dans la région de Biskra. Le 1er décembre 1958, l'interdit qui frappe le nom "Colonial" fait changer la dénomination du régiment qui devient le 24e régiment d'infanterie de Marine. Il sera dissous à la fin de la guerre d'Algérie, puis reconstitué en 1964 à Perpignan. C'est en 1962 que le 3e RPIMA remplace le 24e RIC à Carcassonne jusqu'à aujourd'hui.

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    A l'intérieur de ce régiment, il y avait un orchestre militaire constitué d'appelés du contingent. Le chef de musique était le capitaine Camille Marcel Delzenne (1907-1967), qui forma bon nombre de jeunes musiciens carcassonnais.

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    Il est inhumé au cimetière Saint-Vincent de Carcassonne

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