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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 551

  • Le centre culturel de la mémoire combattante

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    A l'initiative de plusieurs associations d'anciens combattants, il est décidé de créer à Carcassonne en 1998 un lieu destiné à entretenir la mémoire des faits d'armes de la France. Ainsi, naîtra au 106 de la rue Trivalle dans les anciens locaux de la Justice de paix, le Centre culturel de la mémoire combattante. Les deux grands fondateurs de ce projet seront Raymond-Vincent Chésa (Président de Rhin et Danube) et François Girardet (Uninon Française des Anciens Combattants).

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    © La dépêche 

    Raymond Vincent Chésa

    Le cousin de l'ancien maire de Carcassonne fut engagé volontaire dès l'âge de 18 ans, au sein du maquis de Picaussel. Croix de guerre et médaille militaire à la boutonnière, ce défenseur de la liberté de la France issu d'une famille espagnole immigrée, sera pendant plusieurs années à la tête de l'association Rhin et Danube. Il est décédé le 30 novembre 2010.

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    En 2003, la ville de Carcassonne adjoint en permanence au Centre culturel un de ces agents municipaux. Il s'agit de David Scagliola, véritable passionné, collectionneur et érudit de l'histoire de France. Sans exagérer, l'homme se trouve là dans son élément et va participer grandement à la réussite du lieu, transformé peu à peu en musée de la Résistance.

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    Les objets militaires s'amoncellent dans les vitrines grâce à des dons de particuliers, d'anciens combattants où de sa propre collection.

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    Ce centre culturel est aidé dans sa tâche par plusieurs partenaires, aux premiers rangs desquels bien sûr la ville de Carcassonne, dont la volonté est de pérenniser et d'affermir ce travail. Il compte également l'appui du 3e RPIMA et de M. Dabertrand, qui pour la Salle d'honneur de la caserne Laperrine participe aux expositions. Enfin, l'Office National des Anciens Combattants est un acteur majeur des expos thématiques présentées tous les deux mois.

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    Sur ce mur, un tableau inspiré du Guernica de Pablo Picasso réalisé par Roger Maire, ancien déporté au camp de Rawa-Ruska en 1942 dont il s'évadera.

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    Sur le livre d'or du Centre culturel de la mémoire combattante sont apposées des signatures venant de 45 nationalités différentes. 9500, c'est le nombre de visiteurs enregistrés pour l'année 2012. Un succès qui ne se dément pas et qui démontre, si besoin en est, la nécéssité d'informer le public. David Scagliola sait parfaitement user de ce pouvoir de transmission.

    Centre culturel de la mémoire combattante

    106, rue Trivalle

    11000 Carcassonne

    Ouvert du lundi au vendredi

    Entrée gratuite

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013

  • L'histoire du Chapeau rouge, rue Trivalle

    A l'origine le Chapeau rouge était une auberge située dans la rue Trivalle, dont le nom venait de la couleur du couvre-chef des postillons au temps des calèches. Le bâtiment passa par la suite entre les mains de plusieurs propriétaires dont le plus notable fut le Chanoine Verguet, (auto-proclamé Evêque de la Trivalle) avant de devenir un garage en 1938. Jacques Cau s'en porte ensuite acquéreur en 1954 et transforme l'ancienne auberge en salle de cinéma. L'architecte Henri Castella est chargé de la transformation.

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    Le 15 décembre 1954, le rideau se lève sur la première séance du Chapeau-rouge avec "Pain, amour et jalousie" avec Gina Lollobrigida et Vittorio de Sica

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    Sur cette vieille carte postale de 1900 que j'ai volontairement agrandie, on remarquera l'enseigne sur le mur. A la loupe, on y voit clairement inscrit "Chapeau rouge".

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    La salle de cinéma avait une capacité de 517 places assises. Le personnel faisant tourner cette entreprise artisanale était composé d'un opérateur, d'une caissière, d'un contrôleur, d'une femme de ménage, d'un gardien et de trois ouvreuses. Les films les plus plébiscités furent "Il était une fois dans l'ouest", "La strada" et "Johnny guitare". Il n'y avait pas pour ce cinéma de spécialisation et l'on pouvait très bien y voir des films art et essais et des films interdits aux mineurs. La dernière séance, ce fut hélas un triste jour de l'année 1987...

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    Jacques Cau (à gauche), fondateur et directeur du Chapeau-rouge de 1954 à 1975. Cette salle de cinéma a projeté dans les années 80 des films à caractère pornographiques. Elle a connu une période d'abandon avant que la municipalité Chésa ne la transforme en salle de spectacle. Capture053_555.jpg

    Mise à jour en 2017

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013

  • Novembre 1964, on tourne "Le corniaud" dans la Cité

    Si je vous dis: Qui est Annie Claparède ? C'est sûr je vous pose une colle ! Pourtant chacun de vous l'a vue au moins une dizaine de fois... Oui, au cinéma et dans l'un des plus célèbres films du cinéma français. Je veux parler du Corniaud avec Louis de Funès et Bourvil. Vous vous souvenez de la serveuse du café de France qui dit sur la place de la basilique St-Nazaire: "On demande M. Saroyan au téléphone". Voilà, vous y êtes ! Eh bien, c'était une carcassonnaise qui avait à l'époque seulement 16 ans et que je viens de retrouver après plusieurs années au fond du Morbihan. Elle a bien voulu répondre à mes questions

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    Comment avez-vous été choisie, vous aviez déjà fait du théâtre ? "J'ai simplement répondu à une annonce sur le journal dans laquelle on cherchait des figurants pour le film. Ensuite, je me suis présentée sur la place St-Nazaire où il y avait déjà au moins 200 postulants. Au bout d'un instant quelqu'un m'a tapé sur l'épaule et m'a demandé si je voulais faire un essai pour un rôle. C'était Gérard Oury... Vous avez donc fait cet essai ? "Oui et je me souviens même qu'on m'a demandé d'accentuer mon accent ! Après tout s'est enchaîné avec le tournage où nous avons recommencé la scène de nombreuses fois". Cela a duré longtemps ? "Je suis resté bien quinze jours avec eux. Nous déjeunions avec tous les acteurs et techniciens du films sur place où la production avait monté une cantine". Quels étaient vos rapports avec Louis de Funès ? "Il ne parlait pas; c'était un monsieur très discret et je pense que c'était son tempérament". Et Bourvil ? "Très gentil. Il me faisait beaucoup rire". Le café de France sur la place existait ou bien avait-il été monté pour les besoins de la scène ? "Non, c'était un magasin de souvenirs qu'ils ont transformé. Bien des années après en me promenant à Sorède (P-O) je suis tombé sur l'ancien patron du magasin, il était devenu ermite. Quelle coïncidence" ! Vous souvenez-vous du montant de votre cachet ? J'ai gagné 80 francs et à l'époque c'était beaucoup. Vous n'avez pas continué après ce début d'actrice ?" Figurez-vous que Gérard Oury voulait que j'aille avec eux à Paris. Il disait que j'étais une petite Jeanne Moreau. J'avais 16 ans et mes parents n'ont pas voulu me laisser partir. C'est dommage... Pour terminer y a t-il quelque chose qui vous a marqué ? "On me ramenait chez moi au centre ville tous les soirs avec la Cadillac du film, ça je m'en souviens !

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    Annie m'a gentiment envoyé le conducteur de la journée de tournage du mercredi 4 novembre 1964. Sur ce document figurent les scènes à tourner, la convocation des acteurs pour le maquillage. On voit également que l'équipe s'était installée à l'Hôtel Terminus.

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    Bourvil au milieu des gardiens de la paix carcassonnais pendant le tournage

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    Annie Claparède a toujours eu une âme d'artiste. Avant de figurer dans le Corniaud, elle faisait de la danse chez Annie Brumas et avait été même élue Miss "Laines Woodmark" lors d'une soirée au Club, rue de l'Aigle d'or. "J'avais gagné un agneau et quand ma mère m'a vue arriver avec cet animal..." Tel Antoine Maréchal (Le corniaud, dans le film), elle a traversé les mêmes lieux mais à l'envers: Carcassonne (lieu de sa naissance), Naples (où elle a connu son mari) et Paris (où elle a habité pendant longtemps). En Italie, elle a été mannequin pendant un an puis elle a animé une émission de télévision. Le destin n'aura pas voulu qu'elle suive Gérard Oury mais elle n'a pas refusé à ses enfants de poursuivre une carrière artistique. Sa fille travaille au Crazy Horse et son fils s'est lancé dans la réalisation. Merci Suzanne... Oh! pardon, Annie Cangiano. Ça c'est vraiment un nom d'actrice, vous ne trouvez pas ?

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013