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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 550

  • La vierge au sourire

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    Le musée lapidaire dans la cité de Carcassonne possède "La vierge à l'oiseau" dite "Vierge du sourire". Il s'agit d'une statue en marbre blanc du XIVe siècle provenant du couvent des soeurs de Saint-Vincent de Paul qui se trouvait dans la cité médiévale. Pour être plus précis, c'est l'actuel Hôtel du Donjon. Cet objet d'art issu de notre patrimoine, aurait pu s'envoler sous d'autres cieux si lors d'une vente aux enchères publique d'un collectionneur, Pierre Embry* n'avait alerté le Préfet de l'Aude. Le jour de la vente, la statue fut acquise dans un premier temps par un antiquaire parisien mais Pierre Embry, fut autorisé au nom de l'état d'exercer son droite de préemption. Ainsi, la vierge revint-elle à Carcassonne, dans le musée du château comtal où elle demeure à présent. Cette statue en marbre blanc de 92cm de haut, représente la vierge portant l'enfant Jesus sur le bras gauche. celui-ci tient à la main par l'aile un oiseau. De sa main droite, la vierge relève le pan de son manteau. elle regarde l'enfant d'un sourire attendri où perce toute sa sollicitude maternelle. La vierge est couronnée. Les plis du manteau et de la robe sont larges et élégants, la tête est d'une grande finesse et l'expression de la physionomie est des plus gracieuses. La couronne de la vierge a été restaurée et la tête de l'enfant, n'est pas celle d'origine.

    Historique par Henri Sivade

    Cette belle statue, nous l'avons vue, il y a 50 ans, chez les frères des écoles chrétiennes de la cité, établis dans l'ancien monastère des religieuses de Rieunette, où elle est restée jusque vers 1891, c'est à dire jusqu'au jour où la suppression des frères comme religieux enseignants arriva. En effet, ces derniers appelés par l'évêque de Bezons (1733) furent d'abord installés dans une des dépendances de l'Evêché où il habitait encore lui-même, celui qu'il fit bâtir plus tard à la ville basse (Préfecture), n'étant pas encore construit. Après le départ des religieuses de Rieunette, les locaux qu'elles avaient abandonnées furent acquis par le chanoine Rey, de la cité qui les passa ensuite par vente au sieur Tallavignes, dit le gouverneur de Caunes. Durant la révolution, la municipalité de la cité fut quelque temps installée dans ce local. En 1803, M. Buffet-Delmas, chanoine y fonda le petit séminaire du Diocèse. En 1820, les bâtiments, ou plutôt une de leurs parties furent acquis par la ville, des héritiers de Tallavignes. C'est sur cette partie que la ville Bâtit, à destination de l'école des garçons, les locaux qui regardent le Septentrion. Plus tard, M. Etienne Crouzet, chanoine honoraire, étant devenu curé de Saint-Nazaire en 1821, fit l'acquisition de l'autre partie des locaux de l'anciennes abbaye de Rieunette pour y loger l'école des frères. Ces derniers furent appelés à la cité en 1823 ou 1824. L'acquisition de M. Crouzet portait notamment sur l'emplacement occupé jadis par l'église de l'abbaye et qui est la cour de l'école communale de garçons longeant la rue du Plô. Au fond de cette cour, sans doute à l'endroit où se trouvait le sanctuaire, existait une niche. C'était là qu'était apparemment la vierge, patronne du monastère. Plus tard, probablement lors de l'acquisition faite par les Tallavignes, cette statue fut placée dans une niche-placard pour la soustraire sans doute aux profanations de l'époque révolutionnaire et aux mutilations qu'elle aurait subie dans la cour. Cette niche-placard était située dans ce qui devint plus tard la grande classe et où, aux fêtes principales de la vierge, toutes les classes étaient réunies pour des exercices religieux en commun. Cela se passait encore ainsi en 1880.

    Source

    Le syndicat d'initiative de Carcassonne / A.Raucoules

    *Pierre Embry était conservateur des antiquités et objets d'art de l'Aude, de la Bibliothèque et du musée lapidaire. Il était également secrétaire des Amis de la ville et de la cité.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013

  • La course des garçons de café

    Qui se souvient de cette tradition aujourd'hui disparue dans notre ville? Je veux parler de la course des garçons de café... Chaque année sur les boulevards se massait la foule, pour encourager les serveurs qui s'employaient à faire gagner le café pour lequel ils travaillaient. Au départ chaque garçon avait sur son plateau le même nombre de verres et de carafes remplis de liquide. Habillés à l'ancienne d'un pantalon, gilet et noeud noir avec une chemise blanche, ils devaient sans renverser leur plateau, arriver les premiers à l'arrivée. Les garçons des plus grands établissements concourraient souvent pour la gloire mais avec une telle ardeur que la compétition aurait pu figurer aux jeux olympiques! Les cafés Not, Lapasset, du nord, des colonies, continental, la rotonde... et j'en passe, tous étaient au rendez-vous. Cette fête populaire a disparu et c'est bien dommage. Pourquoi ne pas l'organiser à nouveau? Chiche pour l'année prochaine soutenue par Chérie FM, le Mag évasion, Tv Carcassonne... Vous ferez plaisir à bien des gens tout en défendant une belle et noble profession.

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    Le 6 juillet 1946, François Sanchez terminait en tête et remportait l'épreuve carcassonnaise.

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    Le ravitaillement au café Lapasset (aujourd'hui, le St-Germain) sur la place d'armes (place de Gaulle). Devant le serveur, on reconnaît René Lapasset, le patron de ce café.

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  • Dans l'Indépendant de ce dimanche...

    Article paru hier dans l'édition dominicale du journal l'Indépendant

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    Voici ci-dessous le texte dans son intégralité, signé Fabien Arnaud.

    Le poil à gratter du patrimoine carcassonnais, expatrié à Limoges où il est chanteur à l'opéra, délaisse les polémiques et publie un ouvrage ludique et érudit, "L'Aude en 200 questions". Et si on jouait avec Martial Andrieu ? Pour une fois, on oublie les polémiques autour des chefs-d'œuvre en péril, les guéguerres politico-culturelles, les ego blessés, et on se plonge dans son quizz sur les richesses du département. Le 15 juin, cet amoureux du patrimoine local publie "L'Aude en 200 questions", un ouvrage ludique et érudit, idéal pour ne pas bronzer idiot pendant l'été. Cette plage de détente tombe à pic pour le ténor de l'opéra de Limoges, après une période assez crispée. Il faut dire que le chanteur, né à Carcassonne il y a 42 ans et expatrié depuis 1996, donne souvent de la voix pour défendre les trésors de sa ville, ce qui ne lui fait pas que des copains. Le 13 mai dernier, il expliquait sur Internet, qu'il mettait fin à son blog "Histoire de Carcassonne" car on lui avait "rendu la vie impossible" à "pourrir" ses pages avec des "commentaires disgracieux".

    Un peu plus tôt, en janvier, Martial Andrieu annonçait, via Facebook, qu'il se faisait radier des listes électorales de Carcassonne pour rejoindre celles de Limoges, lassé qu'il était des "piques" décochées contre lui par les "politiques" de la ville qui "l'ignorent". Cela, quelques semaines après avoir lancé une pétition dénonçant l'état de délabrement de la Cité. Initiative moyennement appréciée par le préfet Eric Freysselinard, qui avait illico répliqué dans un communiqué de presse. Costume et nœud de cravate impeccables, courtoisie à l'avenant, Martial Andrieu n'a pourtant rien, dans l'apparence, du dissident enragé. Au rendez-vous, Chez Félix, il fait plutôt gentleman-contestataire, à toujours développer ses idées d'un ton posé. "Je suis un poil à gratter, pas un opposant", avance-t-il, énumérant, pour se définir, un champ lexical emprunté à la chevalerie : "Honnêteté, droiture, franchise, fidélité, volonté de servir". Ses combats en prennent un air de croisade. "J'ai longtemps milité contre l'assassinat du square Gambetta", rappelle-t-il comme premier fait d'armes. Plus récemment, la protection de la maison de Paul Lacombe, sur ledit square, et la réhabilitation de ce compositeur oublié, c'est lui aussi. On le retrouve encore, sonnant l'olifant lorsqu'une croix médiévale ou une plaque commémorative disparaissent, ici ou là. "Avec la pétition sur l'état de la Cité, d'une certaine manière, j'ai rendu service au pouvoir, estime-t-il. Cela a obligé les services compétents à s'entendre". Dans son action, Martial Andrieu se revendique "insaisissable". "On ne sait pas où m'attendre. Je suis libre, attaché à aucun parti. A Carcassonne, personne ne me nourrit". Ce côté franc-tireur lui vaut, de son propre aveu, de compter peu d'amis proches sur la ville, même s'il se dit "soutenu par le petit peuple".

    Ainsi, hors du circuit politique, à sa manière un peu rugueuse, Martial Andrieu exprime-t-il son sens du service public. D'une façon moins conventionnelle que son père, Louis Andrieu, conseiller municipal sous Raymond Chésa. Disparu en 2007, une rue de Villalbe porte aujourd'hui son nom. Menuisier de profession, c'était aussi un pianiste de jazz. "Je suis issu d'une famille de musiciens. Mes oncles, tantes, cousins, font tous de la musique, en professionnels ou amateurs". Des gênes mélomanes que le ténor lyrique léger, interprète de Mozart, Bach, Puccini, et de nombreux rôles d'opéra-comique sur les scènes de France, a transmis à sa fille Mathilde, 7 ans. D'un côté, les vocalises quotidiennes et la passion de la musique ; de l'autre, l'amour sincère et passionnel pour sa ville natale. C'est sans doute l'an dernier, pour le 14-Juillet, que Martial Andrieu s'était révélé dans sa plus belle synthèse, en chantant au cœur de la Bastide, sur la scène de la place Carnot. Martial Andrieu se bat, entre autres combats, pour la réhabilitation du compositeur local, Paul Lacombe.

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