Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 546

  • Un diapason d'or pour les Etudes Karnatiques de Jacques Charpentier

    Il est depuis plusieurs années en notre bonne ville, un compositeur dont la valeur est reconnue partout dans le monde sauf bien sûr à Carcassonne. Au delà du manque de curiosité artistique ou plutôt d'une certaine forme d'inculture dont souffre la capitale audoise depuis des lustres, c'est peut-être la discrétion de cet homme qui lui fait défaut. Nous savons bien dans la triste époque culturelle que nous vivons, que seuls les faiseurs et autres aboyeurs ont les hommages d'une presse cherchant à vendre du papier. Il faut ici rendre justice à la majorité des journalistes qui tentent d'élever le niveau des articles, malgré les pressions constantes des grands groupes qui les emploient afin qu'ils fassent du chiffre.

    IMG_2193.JPG

    Jacques Charpentier fut élève d'Olivier Messiaen avant d'être nommé par André Malraux comme Inspecteur général de la musique au Ministère de la culture. Il est l'auteur de nombreuses pîèces musicales et d'un opéra en langue occitane: Béatrice de Plannisolas. A ce sujet, il convient de rappeler la promesse qui lui a été faite par l'actuel député-maire de Carcassonne en 2011, de donner son opéra au Festival de la cité. Joué à Aix-en-provence, à Nîmes et à Toulouse, mais jamais à Carcassonne alors même que l'action se situe en pays Cathare. Bref...

    compositeurs

     

    La musique indienne est au centre de l'oeuvre de Charpentier. Ses Etudes karnatiques sont le fruit de 27 années de composition, au coeur d'une recherche approfondie des origines musicales de ce vaste pays. On peut la classer dans l'acheo modernisme que Arnauld Pierre (Professeur d'Art contemporain Paris/ Sorbonne) définit "comme la prise de conscience de la modernité, dès lors que celle-ci se connaît, pourvue d'une histoire longue et nuancée".

    al27416.jpg

    Chose pas si extraordinaire, il faudra attendre un pianiste allemand, un enregistrement d'un label allemand et une excellente critique d'un magazine musical allemand, pour que le magazine français Diapason fasse enfin un article en décernant à ce disque, un Diapason d'or. "Les allemands ont tout compris de mon oeuvre, l'ont parfaitement analysée dans les moindres détails sans que je leur ai donné la plus petite indication", se plait à me dire Jacques Charpentier. Il ajoute: "Les français, eux, ont écrit un article mondain".

    La critique de Diapason

    Des rythmes suggestifs, des conglomérats de sonorités primitifs, une langue de sons se différenciant à l’infini : voilà les prodiges archaïques que nous présente le pianiste Michael Schäfer sur son douzième CD Un!erhört! chez Genuin. La critique a applaudi à ses découvertes et redécouvertes, grâce auxquelles il a ouvert de nouvelles voies à ses compagnons de métier et aux auditeurs. Il renouvelle l’exploit à présent avec l’intégrale des 72 Études carnatiques de Jacques Charpentier, un élève et ami d’Olivier Messiaen, qui partageait son enthousiasme pour la musique d’Extrême-Orient. Un haut fait pianistique de fixer sur un support sonore cet univers pour 88 touches, cette association de tradition védique de râgas et de musique moderne occidentale : à écouter absolument !

    Vous ne m'en voudrez pas si je vous dit qu'il y a, plus d'un siècle après, une analogie entre ce que vit Jacques Charpentier et ce qu'à vécu Paul Lacombe. Les français se désintéressaient de son oeuvre, quand de l'autre côté du Rhin on encencait sa musique, on la jouait, on la publait. Peut-être est-ce pour cela que Jacques Charpentier a accepté de préfacer ma biographie sur Paul Lacombe...

    _______________________________  

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013

     

  • La chapelle de Sainte-Croix, à jamais disparue (suite)

    A la suite de l'article d'avant-hier sur la chapelle de Sainte-Croix, la Société d'Etudes Scientifiques de l'Aude m'a fait parvenir des éléments complémentaires issus des travaux d'Antoine Labarre, réalisés en 1969. Au nom des lecteurs de ce blog, je remercie son trésorier M. Michel Prun et l'ensemble du bureau de cette illustre association.

    chapelle.jpg

    Plan en coupe de la chapelle Sainte-Croix détruite en 1966

    jpg_Carcassonne_Ste_Croix_-_1_b.jpg

    Aquarelle de Mme P. Andrieu peinte en 1925

    ruine1.jpg

    La chapelle en 1966

    1608780098.jpg

    La même situation en 2013

    ruine2.jpg

    Le chevet de la chapelle en 1966

    __________________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013

  • Alfred Raucoules: la mémoire vivante de l'histoire locale

    Je voudrais saluer le travail d'un grand serviteur du patrimoine de la ville de Carcassonne dont le nom associé à bien des ouvrages historiques, reste trop souvent dans un injuste anonymat. A 90 ans, cet ancien commerçant de la rue de Verdun est la mémoire vivante du Carcassonne qui n'est plus, de ses anecdotes et de ses évènements passés. Chacun se presse chez lui dans la rue Bringer ou au téléphone pour lui soutirer une information ou un détail dans le cadre d'une étude sociologique sur la vie de la cité (au sens philosophique) et nous lui devons beaucoup. Mais Alfred est un modeste qui fuit les lumières de la gloire par pudeur. Cela donne de sacrées leçons aux faiseurs de roi qui du haut de leurs trônes pailletés s'efforcent à voix haute de revendiquer la paternité de leurs travaux. Or, nous sommes tous les héritiers d'une idée, d'un travail ou d'une pensée et ceux qui sèment les petits cailloux méritent autant les éloges qui ceux qui s'en servent pour structurer ou bâtir. Que serait l'architecte sans le maçon ? Et le maçon, sans le manoeuvre ?

    862071947.JPG

    Alfred Raucoules est l'auteur d'un immense travail sur l'histoire de l'aviation à Carcassonne. L'ouvrage s'étend en trois volumes depuis la construction du terrain d'aviation de Salvaza jusqu'à aujourd'hui. Malheureusement, cette trilogie imprimée en son temps par la Chambre de commerce et d'industrie de l'Aude est restée confidentielle. Le tirage n'a profité qu'à une poignée de privilègiés, alors même qu'il dut être à la disposition du plus grand nombre. Il nous paraît comme indispensable que cette mémoire aéronautique soit reprise et enfin éditée.

    Il en est de même pour l'histoire de la rue de Verdun et de ses commerces qu'Alfred mit 7 ans à rédiger (achevé en 1995). Là aussi, ce fut confidentiel avec le soutien du GARAE et de l'Imprimerie municipale. En deux volumes, il s'agit d'une véritable bible sur cette artère commerçante et ses habitants. Nous nous sommes tous inspirés de son travail pour rédiger nos ouvrages publiés. Ne serait-il pas juste que ce travail puisse être mis en lumière ?

    3892119288.jpg

    Devons-nous également évoquer ses ouvrages en 3 volumes sur l'histoire du Syndicat d'initiative de Carcassonne ?

    2572531767.jpg

    Sachez que l'imprimerie municipale depuis la mandat de Raymond Chésa imprimait des travaux historiques d'auteurs carcassonnais. Si la démarche est à saluer puisqu'elle permettait de les synthétiser dans une brochure, en revanche il était anormal que seule une poignée de carcassonnais avertis disposent d'un exemplaire. Oui, ils ont été distribués en partie sous le manteau ! Certes, l'ouvrage imprimé était consultable à la bibliothèque de la ville mais comment se fait-il que l'on puisse le trouver à la vente sur les sites d'enchères sur le net ou chez les bouquinistes ? Tout simplement, les ouvrages distribués gracieusement à des privilégiés ont été ensuite revendus par eux-mêmes. Il suffirait que la ville les vende pour l'euro symbolique à tous les carcassonnais désireux d'enrichir leur culture personnelle pour mettre fin à ses pratiques. Car, après tout, c'est de l'argent public dépensé pour un petit nombre et payé par les impôts de la communauté.

     Ces ouvrages sont aujourd'hui épuisés. Si les travaux de ce dernier devait être réimprimés, il faudrait alors qu'ils puissent être acquis par tous les carcassonnais. Elle conforterait ainsi son action pour le patrimoine et ses auteurs.

    __________________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013