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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 5

  • Les services techniques de la mairie atteints par un mal incurable

    Après l'affaire Pierre Curry – célèbre marchand d'épices de l'instituteur Pasteur – nous pensions que la pathologie dont souffre le malade avait été diagnostiquée. Surtout, nous imaginions sa mise en quarantaine. Force est de constater qu'il n'en est rien. Peu avant l'été, le souffreteux, atteint d'écholalie, a dû reprendre ses activités au sein des services techniques de la ville. C'est, du moins, notre hypothèse. Un nouveau panneau, tout neuf, a été posé dans la rue Paul Cazaux, juste à côté du monument à Bigeard. Il a pour fonction d'indiquer la caserne Laperrine et son régiment. Or, deux fautes figurent sur l'oeuvre de notre érudit municipal, docteur ès-lettres. La Perrine, sans doute une quelconque maîtresse de ce général. Quant au régiment de parachutistes, il s'agit du 3e R.P.I.Ma.

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    Ce n'était pourtant pas bien compliqué. Il aurait suffi de recopier avec exactitude, les informations imprimées sur le panneau qui a été remplacé. Nous en avons pris une capture d'écran sur Google maps. Vous remarquerez également avec quelle habileté on a placé désormais la plaque de la rue. A dos de girafe, je pense que l'on pourra la lire. Tout ne s'arrête pas là...

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    Nous avons appris par ricochet qu'une autre erreur a touché le 3e R.P.I.Ma. Au milieu de l'été, le bureau du chef de corps a contacté le service urbanisme afin qu'il corrige le panneau posé peu avant les vacances. Il ne s'agit pas du "Centre mixte de garnison", mais du "Cercle mixte de garnison". Là, encore, il suffisait de recopier l'ancien panneau. Après la vente aux enchères de Pierre Curry pour l'institut Pasteur, nous attendons la prochaine vente au profit des orphelins de guerre, Pupilles de la Nation.

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2024

  • Qui était Hugues Bernard dont une rue porte le nom ?

    Il est des noms de rues dans Carcassonne dont le souvenir de ceux qui les portent a disparu au fil du temps et surtout des régimes politiques. Jusqu’ici personne ne s’était visiblement penché sur le cas de Hugues Bernard. Située dans le quartier de La Prade, sa proximité avec avec celle de Ledru-Rollin n’est pas due au hasard. Dans les registres communaux de la commune de Carcassonne, le conseil municipal accorde bien un nom de rue à Hugues Bernard, sans davantage de précisions. Tout juste Mahul nous apprend qu’il fut actif pendant la Révolution de 1848. Qui donc pouvait bien être cet homme ? Nous avons lancé la recherche.

    Né à Carcassonne le 17 juin 1815 au n°54 de la rue des Etudes, Hugues reçoit une éducation républicaine. Son père, professeur de langues, épouse les thèses du parti libéral, proche du parti démocratique avancé. Il a également un frère cadet, Simon-François qui s’illustrera dans une affaire qui secouera le pouvoir en 1858. Nous y reviendrons.

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    Jeune militant et professeur de mathématiques, farouchement opposé à la Monarchie de Juillet, Hugues Bernard se fait enrôler par Théophile Marcou dans le Club Républicain de Carcassonne et conteste le pouvoir autoritaire de Louis-Philippe 1er. Quelques heures avant l’insurrection parisienne de 1848, Bernard et Marcou s’emparent de l’hôtel de ville de Carcassonne en pleine séance et de la préfecture. En un tour de main et sans violence, le corps municipal et préfectoral est destitué. Issu du gouvernement provisoire de la nouvelle république, Ledru-Rollin occupe le poste de ministre de l’intérieur.

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    Ledru-Rollin

    En récompense, Hugues Bernard devient commissaire général du gouvernement. C’est-à-dire, préfet dans les départements des hautes-Pyrénées et se retrouve à Pau. Le suffrage universel est institué. Curieusement, il va mettre fin à la Deuxième République avec l’arrivée du Prince-Président Louis-Napoléon Bonaparte. Voilà nos amis Bernard et Marcou à nouveau dans la tourmente. Le 5 avril 1852, on leur délivre un passeport avec d’autres Audois. Ils sont exilés à Gibraltar, colonie britannique au fond de l’Espagne. La maison familiale de Carcassonne se trouve saisie par un huissier et finalement vendue. Hugues Bernard ne reviendra certainement pas dans l’Aude après l’abdication de Napoléon III, ni d’ailleurs après la démission de Mac-Mahon. Il meurt à Gênes en Italie, le 21 janvier 1892.

    Nous étudierons dans un prochain article le cas de son frère, Simon-François, impliqué dans l’attentat d’Orsini contre Napoléon III le 14 janvier 1858 devant l’Opéra. Une autre affaire…

  • Quoi de neuf du côté de l'humanisme ?

    Cette semaine, Monsieur le maire de Roullens, a eu la surprise de découvrir un message et une rose, au pied de la stèle de Jean Bringer à Baudrigue. Sur ce petit bristol, délicatement mis sur une gerbe déposée lors des commémorations du 19 août dernier, on peut lire en allemand : "Euer Vermächtnis? Gemeinsam für den Frieden". En-dessous, une traduction en français : "Votre héritage. Ensemble pour la paix." L'auteur de ce symbole n'a évidement pas laissé son nom, ni son adresse. Toutefois, il s'agit de l'une de mes connaissances avec laquelle je corresponds depuis près de dix ans. J'ai rencontré Sven par la magie des réseaux sociaux. Son grand-père avait été envoyé dans l'Aude durant l'Occupation comme sous-officier dans le 71e régiment de l'air, basé à Carcassonne. En totale opposition avec l'idéologie nazie, Sven recherche à quoi son grand-père a bien pu participer. A-t-il combattu les maquisards ? Est-il le complice ou l'auteur de crimes de guerre ? Toutes ces questions le hantent. 

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    Venu spécialement dans l'Aude depuis l'Allemagne le 6 septembre dernier, il s'est recueilli sur les différents sites. A la grotte de Trassanel, comme à Baudrigue ou à la Galaube, il a déposé le même message. Tout ceci sans tambours, ni trompettes. Rappelons-nous simplement que nul n'est responsable de l'héritage de ses parents. Il nous appartient simplement de le refuser et de condamner, s'il se détourne des valeurs auxquelles nous croyons.

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    La Révolution française en travers de la gorge ?
    Hier après-midi à la cathédrale, l’évêché rendit hommage à Mgr Ferdinand de la Porte. Cet évêque refusa de prêter serment à la Constitution civile du clergé de 1790, pendant la Révolution française, d’abandonner les privilèges liés à sa charge et sa fidélité au roi déchu. Il ne revint qu’au moment du Premier Empire. On se demande bien pourquoi tel hommage n’a pas été rendu à Guillaume Besaucele, évêque constitutionnel de Carcassonne de 1791 à 1801.

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    Peu de paroissiens ont assisté à cette messe, malgré la prestation chorale des Petits chanteurs de Béziers. La messe qui, désormais, est célébrée chaque année à la basilique pour le repos de l'âme de Louis XVI trouvera t-elle davantage d'auditeurs ?

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    La tombe abandonnée de l'évêque Guillaume Besaucèle (1712-1801) – ancien curé de Limousis et vicaire général – dans le cimetière de la Cité. Il avait prêté serment à la Constitution civile du clergé de 1790. L'episcopat n'honore pas tous ses serviteurs de Dieu de la même manière, mais le dénuement de cette tombe n'a-t-il pas valeur de symbole ?

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