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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 9

  • 54 juifs étrangers du camp de Bram gazés à Auschwitz, le 31 août 1942

    Après l’armistice et la démobilisation, la loi du 27 septembre 1940 prévoit la création des Groupements de Travailleurs Étrangers. A l’article premier, « les étrangers du sexe masculin âgés de plus de dix-huit ans et de moins de cinquante-cinq ans pourront, aussi longtemps que les circonstances l’exigeront, être rassemblés dans des groupements d’étrangers s’ils sont en surnombre dans l’économie nationale et si, ayant cherché refuge en France, ils se trouvent dans l’impossibilité de regagner leur pays d’origine ». Dans l’Aude, il en existe plusieurs à Lagrasse, Rouffiac-des-Corbières, Axat, Carcassonne, Bram. Ils portent des numéros distinctifs et sont rattachés à l’antenne régionale du Groupement n°3 basée à Montpellier. Le camp de Bram dans lequel on a regroupé à partir du mois d’aout 1942 les travailleurs étrangers de Lagrasse, a pour chef le dénommé Foulquier. Il exerce son autorité sur l’ensemble des réfugiés, assignés à des tâches de manutention pour le compte de l’État français. Outre des espagnols, le camp regroupe des israélites ayant fui l’Allemagne nazie et les pays qu’elle a annexée. Ils ont trouvé refuge en France, se croyant à l’abri de la répression anti-juive. Célibataires ou mariés, ces hommes ont été séparés de leurs familles, de leurs épouses, de leurs enfants. Ce GTE comptait  au départ 263 personnes dont 193 espagnols, 7 polonais, 16 allemands, 10 hongrois, 19 roms, 7 sarrois et 11 autres, employés aux mines.

    Préalablement à la grande rafle du 26 août 1942, il est ordonné par le gouvernement de Vichy de « ramasser » les juifs appartenant aux Groupements de Travailleurs Étrangers. Le préfet de région envoie donc ses instructions, via le chef du groupement n°3, aux différents chefs des GTE. Au camp de Bram, le chef Foulquier se prépare à appliquer les directives. Dans son rapport expédié par courrier le 24 août 1942 à Montpellier, nous pouvons lire : « Ce matin, par le train de 7h30, 57 Travailleurs étrangers de la liste sont partis. Dans chaque wagon avait été disposé les balles de paille, deux seaux hygiéniques et deux brocs d’eau potable. Deux jours de vivres copieux et un litre de vin ont été remis à chaque homme. J’ai pu payer les salaires ou primes qui étaient dus à chaque travailleur étranger. » Les 57 hommes sont donc partis en train depuis Bram vers Agde, lieu du départ vers Drancy, où les attendaient 41 autres, et 91 venant de Rivesaltes. Au total, le convoi fut raccordé à 11 heures avec 189 juifs. Devons-nous évoquer les conditions de ce trajet, en wagons à bestiaux remplis de paille fournie par la préfecture de l’Aude ? Les seaux hygiéniques furent vidés à Tournus en Saône-et-Loire, sans qu’aucun passager ne puisse descendre. Une journée entière après le départ d’Agde.

    Tous ces pauvres hommes furent ensuite livrés aux nazis à Drancy et partirent vers Auschwitz-Birkenau avec le convoi n°26 le 31 août 1942. Ce transport comptait 1000 déportés, dont 244 enfants. A l’arrivée sur la rampe d’Auschwitz, 961 furent gazés immédiatement. 12 hommes et 27 femmes seulement furent sélectionnés pour le travail. 18 survécurent.

     

    Les juifs du camp de Bram envoyés à Auschwitz

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    Walter Abrahamshon

    Abrahamshon Walter, né le 10 avril 1909 à Berlin (All). Au moment où la guerre civile espagnole éclate, il vit à Barcelone. Il franchit la frontière et se retrouve interné au camp d’Argelès, puis à Gurs avec les Brigades internationales. Il est ensuite transféré au camp de Bram, puis à Drancy. Le 31 août 1942, il fait partie du convoi n°26 en direction d’Auschwitz. Il est immédiatement gazé à sa arrivée, le 5 septembre 1942.

    Alt Gustave, né le 25 février 1898 à Kobersdorf (Aut). Exerce la profession de confiseur. Alors qu’il se trouve à Bram, son épouse Perrina Rosenberg est interné au camp de Drancy. Assassiné à Auschwitz.

    Altschul Joseph, né le 11 septembre 1892 à Mannheim (All). Il émigre en France en 1933. Assassiné à Auschwitz.

    Aranow Max, ne lé 12 août 1913 à Vienne (Aut). Employé de commerce, 15 Löhrgasse 20/7. Il survira à Auschwitz.

    Aufrichtig Fritz, né le 2 juin 1901 à Misslitz (Aut). Electricien, Blumauergasse 3 à Vienne. Son épouse est à l’étranger pendant son internement.

    Berger Samuel, né le 25 février 1895 à Russ (Bas-Rhin, annexé en 1870). Son épouse est internée au camp de Rivesaltes.

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    Wilhelm Blumenfeld

    Blumenfeld Wilhelm, né le 4 juin 1898 à Guhrau. Fils de Simon et de Rosa Strassburger, il a 8 frères et soeurs. Membre du cirque Blumenfeld avec avec ses frères Alex, Alphonse, Arthur et Erich, il est le clown Kuki. A Lagrasse, il rejoint le GTE 318 à Bram. Il est déporté avec ses frères Alphonse et Alfred. Alex partira avec le convoi n°19 ; Erich, avec le convoi n°51. Seul Arthut échappa à la déportation.

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    Alfred Blumenfeld

    Blumenfeld Alfred, né le 1er mars 1891 à Marienburg (All). Epoux de Gerda Hohmann, il réside 21 Ludolfstrasse à Magdebourg. Il vit à Paris pendant la guerre, avant de fuit vers la zone libre. A Lagrasse, puis au camp de Bram, Drancy et Auschwitz. Il meurt le 3 février 1945 pendant la marche de la mort.

    Bretzfelder Hans, né le 11 juillet 1921 à Munich. Fils de Siegfried et Franziska Fanny Stark. Etudiant. En 1936, il fréquente le collège Cuvier de Montbeliard. Le 14 avril 1938, il émigre à Strasbourg chez Hartamnn, 28 avenue de la paix. Interné à Albi, puis au camp de Bram, il est déporté à Auschwitz. Ses parents se sont suicidé pour échapper à la déportation le 1er avril 1942.

    Bun Ernst, né le 27 août 1916 à Vienne (Aut). Marchand. Il habitait Grosse Sperlgasse 41/28. Assassiné à Auschwitz.

    Cukierman Joel, né le 5 janvier 1908 en Pologne. Assassiné à Auschwitz

    Dublon Paul Ludwig, né le 22 février 1908 à Wittlich (All). Fils de Markus (1875-1951) et de Rosa Goldschmidt (1875-1957). Il émigre au Luxembourg le 16 janvier 1941, puis en France. Assassiné le 2 septembre 1942 à son arrivée à Auschwitz.

    Eisler Emmanuel, né le 9 septembre 1918 à Vienne (Aut). Mécanicien, habite Ybbstrasse 15-21/ 4 /11 à Vienne. Assassiné à Auschwitz

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    Wilhelm Fail

    Fail Wilhelm, né le 18 juin 1915. Apatride. Assassiné à Auschwitz

    Fraenkel ou Fränkel Werner, né le 11 novembre 1906 à Butow (All). Fils de Herman (1874-1934) et de Gertrude Josephson (1873-1968). Assassiné à Auschwitz

    Fraenkel ou Fränkel Siegfried, né le 26 septembre 1887 à Karlstadt (All). Fils de Wolf et de Marianne Adler. Veuf d’Anna Löb. Vit à Mannheim et se réfugie à Monaco pendant la guerre, avant d’être interné à Bram. Sa soeur Saly est morte en déportation.

    Friedman Wilhelm, né le 22 juillet 1900 à Budapest (Hongrie). 

    Fuchs Léopold, né le 21 avril 1901 à Vienne (Aut). Marié à Gertrude Tichauer.

    Goldberg Léon, né en Pologne.

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    Herzel Goldberg

    Goldberg Herzel, né le 16 janvier 1897 à Belchatow (Pol). A survécu

    Grosman Jacob, né le 10 septembre 1893. Assassiné à Auschwitz

    Grünbaum Kurt, né le 8 septembre 1902.

    Grünfeld Louis, né le 13 janvier 1925 à Borherhout (Bel). Assassiné à Auschwitz

    Grünwald Alfred, né le 12 août 1920. Assassiné à Auschwitz

    Hecht Ernst, né le 19 octobre 1922 à Nienburg (All). Assassiné à Auschwitz

    Hecht Max, né le 3 décembre 1888 à Gelnhausen (All). Son épouse Hella Dannenberg est réfugiée à Lyon, 7 rue Bellevue. Assassiné le 5 septembre 1942

    Heilbrunn Hans, né le 15 janvier 1914 à Ratibow (All). Habite à Mannheim. Envoyé au camp de Gurs le 22 octobre 1940, puis à Bram. Assassiné à Auschwitz

    Klein Dagobert, né le 12 octobre 1904 à Wirberz (Pol). Habitait à Berlin. Fils de Samuel (1874-1939) et de Huldah Moses. Assassiné à Auschwitz

    Jeckel ou Jäckel Joseph

    Josephy Walter. Sa famille est à l’hôtel de la paix, rue Trévise à Paris.

    Lazard Erich, né le 15 avril 1899 à Saarlouis. Fils de Samuel et de Johanetta Lazar (1868-1973)

    Lind Moritz, né le 26 juin 1909 à Lemberg (Pol). Sa femme Hella Klipper est internée au camp de Rivesaltes à l’âge de 29 ans. Employé, habitait à Vienne, 10 Wolfgangstrasse.

    Löwe Erich, né le 17 mai 1911 à Duisburg (All). Assassiné à Auschwitz

    Mayer Kurt, né le 10 mars 1923 à Vienne (Aut). A un dossier d’homologation comme résistant au SHD de Vincennes : GR16P 406657

    Marx Erich, né le 10 avril 1907 à Mannheim (All). Fils d’Alfred et de Alisa Stern. Sa femme est au camp de Rivel. Assassiné à Auschwitzst

    Metzger Rudolf, né le 3 octobre 1900 à Mainz (All). Assassiné à Auschwitz

    Moses Samuel, né le 25 juin 1888 à Kirschen (All). Assassiné à Auschwitz

    Neumann Isaac, né le 7 novembre 1912 à Czierzanow (Pol)

    Nimhauser Nathan, né le 25 mai 1893 à Czernowitz (Ukr). Habitait à Vienne, 21 Wallensteinstrasse. Etalagiste. Sa femme est restée en Pologne. Assassiné le 13 mars 1945.

    Ostrowki Pinkus, né le 1er Février 1900 à Sulmiazyn. Sa femme est à Camplong.

    Rosenthal Karl

    Salomon Walter, né le 6 mai 1911 à Bonn (All). Assassiné à Auschitz

    Schlesinger Wilhelm, né le 15 février 1910 à Vienne (Aut)

    Schostal Louis, né le 21 février 1920 à Berlin (All). Assassiné à Auschwitz

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    Kurt Sostamnn

    Sostmann Kurt, né le 27 juin 1904 à Mannheim (All). Fils de Julius. Sa soeur, Irma. Son frère, Herbert. Se marie avec Erna Scheuer et le couple émigre en France en 1934 (Paris, XVIIe). Kurt est arrêté, puis envoyé à Bram. Sa femme est à Serviès-en-val, mais parvient à se cacher pour éviter son arrestation par la gendarmerie. Kurt est assassiné à Auschwitz.

    Spis Jakob, né le 17 septembre 1890 à Belok (Pol)

    Stern Arthur, né le 9 juin 1904 à Francfort (All)

    Stern Justin, né le 21 septembre 1899 à Siegelsbach (All)

    Sterfels Salli

    Stolzemberg Max

    Teutsch Willi, né le 5 novembre 1890 à Wenningen (All)

    Wang Alphonse, né le 12 décembre 1896 à Vienne (Aut)

    Wagschall Paul, né le 10 novembre 1900 à Verbauti (Roumanie). Sa femme est restée à Vienne.

    Weiss François, né le 6 novembre 1910 à Vienne (Aut)

    Weitzner Ludwig, né le 1er avril 1892

    Wolf Eugen

    Cette recension a été possible grâce aux dossiers conservés aux archives de l'Hérault. Nous y avons trouvé la liste des juifs de Bram partis le 24 août 1942 pour Drancy. Seulement y figuraient leurs noms et prénoms, alors nous nous sommes mis en quête de retrouver leurs dates de naissance et tout autre renseignements utiles à leur mémoire. Les sites du mémorial de la Shoah, de Yad Vashem, des victimes de l'holocauste, de Filae et de Généanet, ont été indispensables pour rassembler les informations, souvent dispersées. Ainsi avons-nous su que chaque individu fit partie du Convoi n°26 vers Auschwitz le 31 août 1942. 

    bram

    Le camp de concentration de Bram

    Depuis 82 ans, on a complément sorti ces victimes de notre honteuse mémoire, car ce sont bien des audois qui les ont livrés aux bourreaux.

    Sources

    Archives de l'Hérault : 15W35

    Mémorial de la Shoah, Yad Vashem, Holocaust victims et survivors database, Filae, Généanet.

    Crédits photos

    Mémorial de la Shoah

    "Été 44, un train pour l'enfer", Pongy Chabanel

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  • La rafle des juifs étrangers du 20 février 1943 à Carcassonne et dans l'Aude

    Le samedi 20 février 1943, une importante rafle de juifs étrangers est opérée à Carcassonne et dans tout le département de l’Aude, en vue de leur déportation vers les camps d’extermination nazis. Organisée en grand secret par le gouvernement de Vichy sur ordre de l’occupant allemand, elle vise tous les hommes de 16 à 65 ans, aptes au travail assignés à résidence dans le sud du pays, à l’exception des territoires contrôlés par les Italiens. Au total, près de 2000 juifs étrangers seront dirigés depuis le camps de Gurs vers Drancy, point de départ de leur déportation. Le 19 février, le préfet de l’Aude Émile Marchais, avait adressé un courrier au préfet régional à Montpellier : « Comme suite à votre communication téléphonique de ce jour, j’ai l’honneur de vous transmettre une liste comportant 50 israélites de nationalité Allemande, ou ressortissants des pays occupés par le Reich. » Ces hommes n’avaient pas été concernés par la précédente rafle du 24 août 1942, dans laquelle femmes, enfants, vieillards et autres hommes avaient été arrêtés à Rennes-les-bains puis conduits au camp de Rivesaltes. Inutile de préciser l’issue de leur sort. Dans son extrême bonté, le gouvernement de Laval avait écarté les individus ayant servi la France en 1939, non indésirables selon la terminologie administrative de l’époque. D’autres exemptions, sauvèrent pour un temps ces hommes aptes au travail. Main d’oeuvre esclave, on les plaça chez des propriétaires viticoles, des industriels, des commerçants, etc. Ce 20 février 1943, obéissant à la circulaire des préfets, gendarmes et GMR procédèrent vers 5h du matin aux arrestations, au domicile de ces pauvres individus. C’est-à-dire à l’endroit où leurs patrons les logeaient. Ils furent escortés par la gendarmerie jusqu’à Montpellier, lieu du rassemblement, puis convoyés en train vers le camp de Gurs le 21 février 1943. Quelques jours après, destination Drancy avant leur déportation vers Majdanek (Lublin) par les convois n°50 et 51, respectivement en date des 4 et 6 mars 1943. 

    Dans des dossiers conservés aux archives de l’Hérault, nous avons retrouvé les listes des personnes arrêtés dans l’Aude. Elles comportent leurs noms, leur date et lieu de naissance, ainsi que leur dernier domicile. À partir des différents sites internet (Mémorial de la Shoah, Victimes de l’Holocauste, Généanet et Filae), nous nous sommes mis en quête de retracer leur histoire. Le plus souvent, il a fallu user de beaucoup de patience pour reconstituer des noms mal orthographiés, ou retrouver un individu n’apparaissant pas sur les listes de décédés. C’est ce travail que nous vous présentons. Il y a encore certainement des familles qui ignorent où sont passés leurs parents. Savaient-elles qu’ils vivaient à Carcassonne ou dans l’Aude, après leur exil vers la France ? Ces juifs étrangers, issus des pays annexés par Hitler, ont fui croyant être en sécurité chez nous. Le gouvernement français les a livrés aux bourreaux.

     

    Arrêtés à Carcassonne le 20 février 1943 et déportés

    rafle

    Löb Fritz

    Löb Fritz, né le 13 janvier 1909 à Nüremberg (All). Résidant 6, rue Barbès à Carcassonne. Il avait quitté Paris pour se réfugier en zone non occupée. Convoi n°51 vers Majdanek. Assassiné

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    Löb Rudolf

    Löb Rudolf, né le 25 mars 1913 à Nüremberg (All). Résidant 29, rue Courtejaire à Carcassonne. Il avait quitté l’Allemagne vers 1936 avec son frère. Durant la Nuit de cristal en Allemagne, son père fut assassiné et sa mère, blessée. Engagé volontaire dans la Légion étrangère en 1939. En 1942, il rejoignirent leur mère et de la famille à Carcassonne. Convoi n°51 vers Majdanek. Assassiné le 11 mars 1943

    Aelion Sabetay, né le 26 février 1901 à Salonique (Grèce). Résidant 36, rue des Études à Carcassonne. Engagé volontaire en 1939 dans la Légion étrangère pour servir la France. Il avait quitté Charenton-le-Pont (12 rue de Paris) pour se réfugier en zone non occupée.

    Herezfus Aron, né le 5 février 1922 à Minsk. Résidant 20, rue Voltaire à Carcassonne.

    Wajeman Józef, né le 16 juillet 1904 à Siedlce (Pol). Résidant 9, rue de la mairie à Carcassonne. Il avait quitté Paris pour la zone non occupée. Il vivait à Carcassonne avec une fillette de 14 ans, née le 7 octobre 1929 à Paris (XIXe) qu’il a pu confier à sa belle-soeur. Assassiné 

    Koumetz Wolf, né le 15 mai 1889 à Wilna (Pol). Résidant 3, rue Viollet-le-duc chez M. Mary. Marié avec Bluma, il était horloger à Paris, 4 rue de la Villette. Convoi n°50. Déporté à Auschwitz.

    Grabarsky Maurice, né le 1 janvier 1906 à Kichimeff (Rus). Résidant 12 rue du 4 septembre à Carcassonne. Habitait à Vincennes en 1931. Convoi n° 51. Assassiné en 1943

    Grabarsky Oscar, né le 25 novembre 1903 à Odessa. Résidant 98, rue Jules Sauzède à Carcassonne. 

    Kirjner Grégoire, né le 15 mai 1903 à Odessa. Résidant 20, rue des chasseurs à Carcassonne. Bijoutier, marié à Dora Gerchinovitz (1905-1987) le 31 mars 1930 à Alfortville. Employé à la société d’épépinage. Convoi n°51. 

     

    Arrêtés dans l’Aude

    Grajek David, né le 11 mai 1914 à Offenbach (Pol). Résidant 3, impasse Corneille à Narbonne. Convoi n°50. Engagé volontaire dans la Légion étrangère en 1939.

    Elle Jacob, né le 25 avril 1911 à Gomastrow (Pol). Résidant à Alet-les-bains. Terrassier.

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    Kiszka Mordka

    Kiszka Mordka, né le 12 mars 1912 à Ckiermewicz. Résidant 20, rue des chasseurs à Carcassonne. Marié avec Estera, née le 14 mars 1914 à Zalencia. Assassiné le 11 mars 1943.

    Stein Herbert, né le 5 avril 1909 à Vienne (Aut). Résidant à Chalabre aux Établissements Canat. Convoi n°50.

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    Sternlieb David

    Sternlieb David, né le 14 juillet 1899 à Lisowenhek (Pol). Résidant à Rivel. Convoi n°50

    Frankel Walter, né le 12 mars 1879 à Breslau (Aut). Résidant à Montréal d’Aude. Convoi n°50

    Béran Charles, né le 14 décembre 1889 à Luize (Tchécoslovaquie). Résidant à Limoux. Il habitait en 1931 à Paris, 11 rue du faubourg poissonnière. Convoi n°50

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    Reiss Guillaume

    Reiss Guillaume, né le 19 novembre 1882 à Francfort (All). Résidant à Cailhau. Père de quatre enfants de 13,11, 9 et 7 ans. Convoi n°50

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    Dreifuss Bernard

    Dreifuss Bernard, né le 18 février 1921 à Mannheim (All). Son père Eugène, sa mère Rose Acher est sa soeur Henriette (6, rue E. Varlin à Limoges). Résidant à Chalabre comme garçon de café. Marié à Rivel avec Marguerite Barbe le 4 septembre 1942. Convoi n°51. Assassiné le 11 mars 1943.

    Stern Wolfgang, né le 10 décembre 1912 à Leipzig (All). Résidant à Espezel. Engagé volontaire dans la Légion étrangère en 1939. Convoi n°51

    Betman Jacob, né le 14 novembre 1910 à Lublin (Pol). Résidant à Peyriac-de-mer

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    Fleischer Jakob

    Fleischer Jakob, né le 18 août 1887 à Tarnovejek (Pol). Résidant à Labastide d’Anjou. Il quitta la Pologne pour l’Allemagne en 1931 avec sa femme Schmeidel et ses enfants. La famille s’installa à Sedan puis à Lens. Après l’armistice, il se réfugia dans l’Aude avec d’être assigné à résidence. Il cacha ses plus jeunes enfants avant d’être arrêté. Le reste de la famille parvient à passer en Suisse, sauf son fils Max et sa femme qui seront déportés. Convoi n°51.

    Trojanowski Isaac, né le 11 février 1885 à Zgierz (Pol). Résidant à Tuchan.

    Ventura Israel, né le 24 juin 1899 à Bourgas. Commerçant à Levallions-Perret. Résidant 7, rue Marceau à Narbonne. Convoi n°50

    Wertheim Willy, né le 28 janvier 1892 à Hatzbach. Résidant à Taurize. Convoi n°50

    Rubenkes Moses, né le 15 juin 1887 à Brody (Aut). Ouvrier à Paris (XVIIIe). Marié à Elise. Résidant à Montréal d’Aude. Convoi n°50. Assassiné le 9 mars 1943.

    rafle

    Bergholz Alexandre

    Bergholz Alexandre, né le 7 août 1899 à Varsovie (Pol). Marié à Paris le 14 avril 1927 à Léontine Katz (1904-2004). Il habite en France depuis 38 ans. Résidant à Quillan. Assassiné. Malgré des tentatives administratives pour le faire libérer après le 20 février 1943, il est déporté par le convoi n°50. Son frère Jean (1908-2003) a été prisonnier dans un stalag XB Kommando 93. Il s’installa comme bijoutier 35 rue de la République à Carcassonne.

    Rosenberg Tobjasz, né le 2 mars 1900 à Olatow (Pol). Résidant à Bages. Convoi n°50.

    Kofman Abraham, né le 8 octobre 1904 à Zakroczym (Pol). Résidant à Castelnaudary, 68 rue du bassin. S’évade du camp de Gurs le 21 février 1943. Décédé à Coulommiers le 10 août 1999

    Lorig Charles, né le 20 mai 1923 à Obermoschel (All). Résidant à Rivel. Convoi n°51. Assassiné le 11 mars 1943.

     

    Ceux qui ont échappé à leur arrestation

    Berliner Abraham, né le 13 juin 1910 à Tomszon (Pol). Tailleur, résidant 93 rue de la mairie à Carcassonne, chez M. Ramond.

    Pasternak Herz, né le 15 janvier 1908 en Pologne. Résidant à Montréal d’Aude. Tailleur 

    Wolfowicz Rynem, né le 24 janvier 1908 à Widancka (Pol). Résidant à Rennes-les-bains. Tailleur

    Stanb Alfred, né le 8 mars 1891 en Allemagne. Résidant 20, rue de la République à Carcassonne

    Seidenberger Paul, né le 26 septembre 1899 à Nüremberg. Résidant à Caudebronde

    Steiner Ernst, né le 22 juillet 1900 à Vienne (Aut). Engagé dans la Légion étrangère. Résidant, 9 route de Limoux à Carcassonne. Naturalisé français le 6 janvier 1947

    Gräntz Ernst, né le 28 février 1895 à Charlottenburg. Habitait rue Hamelin à Paris avant la guerre. Résidant à Homps.

    Schwarz Harry, né le 15 juin 1911 à Charlottenburg (All). Résidant 90, rue de Verdun à Carcassonne

    Szapiro Meyer, né le 5 octobre 1892 à Stolin (Pol). Résidant 41, rue du marché à Carcassonne.

    Kempuiski Michel, né le 15 mai 1910 à Kolo (Pol). Résidant 33, rue Trivalle à Carcassonne

    Tryleski Zalman, né le 15 janvier 1895 à Vasoikow. Résidant 38, rue Voltaire à Carcassonne

    Goldreich Ignace, né le 14 février 1900 à Minsk. Résidant 77, rue Barbès à Carcassonne

    Schönbach Schmerel, né le 24 avril 1914 en Pologne. Résidant à Labastide d’Anjou

    Rothscheld Max, né le 14 mars 1878 à Karlsruhe (All). Résidant route de Grazaille (Villa les Amandiers)

    Edelstein Isidore, né le 30 mai 1899 à Galatz. Résidant le 17 de la Reille à Carcassonne.

    Fraenkel Paul, né le 9 avril 1906 à Francfort. Résidant à Ventenac-Cabardès. Engagé volontaire dans la Légion étrangère en 1939-1940.

    Grajek Henri, né le 25 novembre 1907 à Varsovie. Résidant à Espéraza

    Lion Adolphe, né le 9 avril 1878 à Sotern (All). Résidant à Belvis

    Movsoricius Dovidas, né le 25 décembre 1899 à Ukmerge (Lithuanie). Résidant 12, rue du pont vieux à Carcassonne

    Goldberg Rubin, né le 3 janvier 1908 à Mieler. Résidant à Quillan.

    Ces quatre derniers ont bénéficié d’une mesure administrative car leurs enfants étaient nés en France. C’est la raison de leur non arrestation. Tous les autres ont miraculeusement échappé à la rafle.

    Sources

    Archives de l'Hérault : 18W283, 84W346, 18W227

    Mémorial de la Shoah

    Filae, Généanet

    Holocaust survivors

    Crédit photos

    Historyscope

    Mémorial de la Shoah

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  • À la recherche de la métairie de Contant à Carcassonne

    Après le domaine de Rancoulet, aujourd’hui disparu, dont nous avons récemment retrouvé l’emplacement, nous nous sommes mis sur la trace de la métairie de Contant. Bien avant que l’on ne bâtisse le lotissement Contant dans les années 1930 autour de la rue Pierre Curie, il existait le chemin de Contant. La rue Pierre de Coubertin a repris son tracé. Depuis la route de Toulopuse, il traversait la gare de l’Estagnol pour rejoindre la fameuse métairie, en bordure du canal.

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    Carte de Cassini

    Dans un mémoire de l’Académie des Arts et des Sciences de Carcassonne, publié en 1894, le chanoine Sabarthès évoque brièvement l’origine de la métairie sans plus amples détails : « En 1729, les plans du territoire de Gougens désignaient ce domaine, situé près du nouveau canal, sous le nom de métairie de Fornier, mais dès 1759 jusqu’en 1792, le curé de Gougens l’appelle métairie du sieur Comptant, Content ou Contant. Ce nom lui est demeuré. Manzot et Contant appartiennent aux héritiers Mestre. » 

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    Carte d'Etat-major (XIXe siècle)

    À partir d’une étude généalogique très poussée, nous sommes parvenus avec ces maigres indices à retrouver l’ensemble des propriétaires de cette métairie depuis le début du XVIIIe siècle. La chose ne fut pas aisée, car les riches détenteurs de ces fermes n’y résidaient pas. La plupart du temps, ils vivaient dans leurs hôtels particuliers de la Ville basse et laissaient leurs terres à des métayers. C’est le cas de Bertrand Jacques de Fornier (1660-1710), avocat au parlement et marchand drapier. À deux reprises, il occupa même la charge de 1er consul de la ville jusqu’en 1705. La métairie avec son beau pigeonnier – signe de la noblesse de son propriétaire – portait donc le nom du sieur Fornier. D’après Mahul, le nom Fornier devint, par déformation occitane, Fournier. Le nom de la métairie changea après sa mort et, le mariage de sa fille Françoise († 1763)  avec Jean-Baptiste Contant (1705-1775). Directeur des postes, originaire de Reims, le sieur Contant n’était à Carcassonne que depuis neuf mois au moment des épousailles. Veuf et sans enfant, il se trouva assez vigoureux pour se remarier avec Anne Carton, le 3 mars 1767. Elle lui donna une fille,Joséphine Contant (1770-1832), qui convola en juste noces avec Bernard Vidal (1756-1827). Le fils de Vital Vidal, receveur des droits casuels du roi, se fit appeler Vidal-Contant. Membre du corps législatif sous le Premier Empire de 1813 au 20 mars 1815, il adhéra à la déchéance de l’empereur. Cet homme politique d’importance occupa un siège au conseil municipal de Carcassonne sous le manda de Pech-Palajanel en 1812, fut conseiller d’arrondissement de 1819 à 1830 et membre de la société d’agriculture. Après avoir été bonapartiste, il s’en détourna pour le nouveau régime. Louis XVIII le décora même de l’ordre royal de la légion d’honneur.

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    Louis Edouard Bosc

    Sans héritiers, il vendit la métairie de Contant et celle d’Alibert vers 1820 à Paul Jean Antoine Bosc (1770-1852), maire de Saissac et député de 1828 à 1831. Louis Edouard (1803-1885), le fils de ce marchand fabricant de draps, occupa le fauteuil de maire de Carcassonne. Sa fille Anne-Marie (1837-1922) épousa Jean Joseph « Paul » Maistre (1834-1909) ; un riche industriel de Villeneuvette dans l’Hérault.

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    Anne Marie Bosc, épouse Maistre

    La faute orthographique du patronyme Mestre, tel que rédigé par l’abbé Sabarthès, nous mit dans l’erreur. Il s’agit de la famille Maistre. Casimir (1867-1957), leur fils, eut pour enfant Pauline (1898-1979). Elle épousa Robert Satgé (1890-1942), natif de Carcassonne, et donna naissance à Serge. C’est l’actuel propriétaire des domaines d’Alibert (ancien Manzot) et de Contant. Voici donc retracée l’histoire et la filiation de la métairie de Contant, que la Poste déforme sous le nom de Coutant.

    Merci à Jacques Blanco pour son aide et sa photo

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