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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 157

  • La légende de l'âne de Notre-Dame-de-la-Santé près du Pont vieux.

    Il était une fois, un pauvre âne, abandonné par ses maîtres au pied de la Cité. Exactement en une pauvre maison de la ruelle de la Petite côte, faisant face aux remparts. Pas de foin pour la bête. Pas le moindre picotin d’avoine. pas la moindre poignée de paille pour servir de litière à cette pauvre créature aux longues oreilles. Martin était le nom de cet âne délaissé par ses maîtres, à lui tour, démunis, pauvres à ne pouvoir le dire, envisageaient de quitter Carcasso, soit pour aller vers les rivages de la mer, tendre des filets, ou accomplir de maigres besognes aux alentours de Saint-Nazaire et aussi mendier leur pain dans une ruelle du Plô, où de riches marchands de draps, avaient leurs opulentes résidences.

    L’âne Martin, n’avait plus sa place en son écurie de la Petite côte de la Cité. Il le comprit très vite. Un jour, en cette veille de Noël, Martin, dont la minceur des flancs était éloquente, ne voulut plus être à la charge de ses maîtres. Il rompit sa légère attache de corde usée, traversa le quartier de la Barbacane et franchit le Pont vieux aux arches si jolies. Il arriva ainsi aux alentours de Notre-Dame-de-la Santé. Où allait-il ? Il ne savait. Mais, dans on petit cerveau d’âne, tout lui était préférable à la misérable existence qu’il avait chez ses maîtres, qui l’aimaient bien, cependant, mais qui ne pouvaient plus assurer sa subsistance. 

    Donc, ses vieux sabots usés portèrent ses pas à hauteur du Pont vieux, face à la chapelle.

    Légende

    Notre-Dame de la Santé

    Il faisait presque nuit. Cependant une lumière étrange guida l’âne Martin. La Fée Esclarmonde, qui, comme chacun le sait, est la protectrice de Carcasso, le prit par la bride, cela avec des gestes très doux. Elle pria Martin de pénétrer dans le sanctuaire. Il le fit avec réticence. Un âne pénétrer dans le lieu saint, pensez-vous !

    L’âne après maintes hésitations, entra dans l’oratoire à peine éclairé par des maigres lumignons cireux. Et, ô miracle divin ! L’âne se mit à parler ! Il exprima sa tristesse, sa honte d’être à la charge de ses maîtres, son incapacité; à cause de sa vieillesse, de ne pouvoir travailler la maigre terre dont jadis il s’occupait en trainant le soc. Un âne, à vingt-cinq ans, n’est plus bon à rien. Il valait mieux mourir. Et Martin avait songé à cela, préférant s’étendre au pâle soleil de décembre, au bord de la rivière Atax, en attendant la mort, que de donner d’autres soucis à ses anciens maîtres. Et c’est pour cela qu’il les avait quittés.

    Mais Esclarmonde veillait. 

    Elle enleva  le manteau d’or, de pourpre et d’azur, qui couvrait ses épaules et en couvrit l’âne Martin. Elle déposa un baiser sur ses narines humides et passa ses longues mains douces tout au long de ses flancs.

    La pauvre bête retrouva des forces et ses yeux se remplirent de larmes. Des larmes d’âne, combien cela peut être émouvant !

    Esclarmonde parla avec tout son cœur et Martin l’écoutait avec grande émotion. 

    « Martin, dit-elle, désormais c’et toi qui fera le bonheur des jeunes mariés de Carcasso, en notre Cité. Tu vas avoir l’honneur, pendant les siècles à venir, de porter sur ta croupe, la jeune épousée de l’année, lors de la fête de Saint-Gimer. Le jeune époux, grâce à toi, sera très fier de tes services et les habitants du Carcassés te feront cortège, une fois l’an et seront heureux de te recevoir chez eux avec force picotins d’avoine et nombreux épis de maïs. »

    Ainsi, grâce à Esclarmonde, la fée de Carcasso, fut institué le « Tour de l’âne », vieille tradition, qui, après plus de mille ans, se perpétuait en notre Cité de Carcassonne jusqu’en 2010. Cela à la grande surprise des touristes « gens du nord » qui ignorent nos traditions.

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    © La dépêche

    Le dernier Tour de l'âne à la Cité en 2010

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2018

  • Ce maire de Carcassonne qui fut violoniste dans l'orchestre de Jo Bouillon

    © Chroniques de Carcassonne

    Dans les années 1930, un jeune étudiant en pharmacie à la faculté de Montpellier avait pour habitude avec ses camarades  de passer du temps dans une brasserie de la Place de l'Œuf. On y rencontrait des peintres, des poètes... Ce jour-là, la formation du célèbre Jo Bouillon (1908-1984) passait avec ses 35 musiciens dans la capitale languedocienne, pour une série de galas. Assis à côté du chef d'orchestre, Antoine Gayraud qui deviendra en 1971 le maire de Carcassonne, entra en conversation avec Jo Bouillon. Celui-ci lui fit part de son embêtement car son premier violon venait de le quitter subitement pour effectuer sa période militaire des 28 jours. Gayraud ne se démonta pas et lui glissa : "Je suis violoniste, si vous voulez." Bouillon l'invita à passer une audition au théâtre lendemain, au cours de laquelle Antoine Gayraud fut engagé  le temps que le violoniste attitré ne réintègre la formation. A cette époque, l'orchestre Jo Bouillon se situait comme l'égal de celui-ci de Ray Ventura, quelques temps avant la gloire de Jacques Hélian.

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    © Pinterest

    Jo Bouillon et son épouse, Joséphine Baker

    En 1948, le directeur du théâtre municipal de Carcassonne M. André Valette, reçut l'orchestre de Jo Bouillon. A la fin du concert, Antoine Gayraud se rendit dans la loge du chef au premier étage du théâtre. Accueilli les bras ouverts, notre futur maire se remémora les souvenirs passés. Jo Bouillon lui réserva même une surprise... Celle de l'arrivée de sa femme, la célèbre Joséphine Baker qui passa la porte pour les rejoindre. S'adressant à Antoine Gayraud avec de sa voix des îles, l'ancienne meneuse de revue, lui lança : "Tony, tu n'as pas changé mon petit." La soirée se termina au Grand Hôtel Terminus avec le couple Bouillon et Marcel-Yves Toulzet qui rapporte cette anecdote.

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    Un disque de Jo Bouillon

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  • Note d'information

    Bonjour à toutes et à tous,

    Cela fait maintenant un mois que le blog a dû changer d'hébergeur et que j'ai pris un abonnement annuel payant pour continuer à vous faire profiter de mes articles. Le journal l'Indépendant qui depuis 2009 nous offrait gratuitement un serveur pour nous exprimer, a décidé d'arrêter pour des questions budgétaires. Aujourd'hui, il est inutile de chercher l'ancien "Musique et patrimoine de Carcassonne", le lien n'existe plus depuis une semaine. Nous avons même perdu notre référencement d'archives sur internet. Afin que vous ne perdiez pas ma trace, j'avais enregistré tous vos mails contenus dans la newsletter vers la nouvelle adresse. Aussi, devriez-vous la recevoir régulièrement comme autrefois. Cependant, je constate avec regret de moins en moins de commentaires sur les articles. On n'a pas toujours quelque chose à exprimer, mais pensez que cela donne de la vitalité aux chroniques. Surtout cela permet à l'artisan historien de se rendre compte qu'il intéresse encore ses lecteurs. Je vous remercie donc de bien vouloir prendre ceci en considération et de me tenir informé des difficultés que vous rencontrez pour suivre le blog.

    Bien amicalement 

    Martial Andrieu