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Peintres et sculpteurs - Page 21

  • Jean Camberoque (1917-2001), artiste peintre

    Jean Camberoque naît le 23 février 1917 à Carcassonne et commence à peintre en 1939 dans la maison de ses parents, dans laquelle il établira son atelier.

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    Jean Camberoque en 1925

    Grâce au poète Joë Bouquet, il fréquente sa chambre pendant la Seconde guerre mondiale où il croise à cette époque les artistes et intellectuels ayant fui Paris : Louis Aragon, Max Ernst, Paul Éluard, Julien Benda, Hans Bellmer... Bousquet fait bien davantage que l'encourager, il le pousse à s'affirmer dans son art et lui confie l'illustration de l'un de ses livres. Tout ceci ne se fera pas sans quelques prises de bec qui feront dire à Bousquet :

    "Quand on a un don, on passe toute son existence à le faire pardonner"

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    Dans son atelier en 1987

    Le peintre dans sa quête d'absolu s'essaiera à de nouvelles techniques sur des supports très différents allant de la peinture à la sculpture, de la céramique au béton. On retrouve d'ailleurs dans Carcassonne et dans le département de l'Aude, un nombre important d'oeuvres signées Camberoque. Tant et si bien que très souvent, elles sont pour ainsi dire oubliées voire saccagées.

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    Le dernier voyage de Zavatta en 1994

    Fasciné par James Ensor qui a passé son existence à peintre des masques et des visages torturés, Jean Camberoque dans un style qui lui est propre semble s'inspirer de lui. Son monde caché se trouve à l'intérieur d'un carnaval humaniste, dans lequel les classes de la société s'effacent sous l'effet du niveau et de la perpendiculaire de ses traits libertins. Autour de cet univers s'articule tantôt la puissance d'une bacchanale dansée sous les arcades Limouxine d'un après-midi de février, tantôt les feux de bengale d'un embrasement Carcassonnais.

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    © Chroniques de Carcassonne

    En 1995, le hall de la gare de SNCF de Carcassonne a été entièrement rénové. À cette occasion, une fresque de Camberoque a été inaugurée en présence de Jacques Blanc (Conseil régional), Raymond Courrière (Conseil général) et Raymond Chésa (Ville de Carcassonne). Cette oeuvre trône encore dans le halle de la gare. On peut admirer un arlequin de Camberoque contre la façade du magasin Chonier, rue de Verdun. 

    camberoque

    Cette céramique se trouvait sur la RD 168 menant à Narbonne-plage sur un transformateur EDF. Elle avait été commandée par M. Madaule, maire de Narbonne, au moment de la construction de la route à travers le massif de la Clape.

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    Nicole Cathala, adjointe à la culture en 2013 avait constaté la dégradation de cette oeuvre ; les élus avaient alors décidé de réhabiliter l'œuvre via une entreprise locale spécialisée. 

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    Elle a été démontée pièce à pièce par l'entreprise Champion de Capestang, spécialisée dans la restauration du patrimoine. Le compagnon Emmanuel Boutigny, spécialisé dans ce travail précieux et précis mais aussi dans la taille de pierre a posé les carreaux avec beaucoup de minutie. Les élus ont décidé de l'implanter sur une façade de l'Office de tourisme, bien visible de l'avenue des vacances, à l'entrée de Narbonne-plage.

    camberoque

    Après avoir exposé dans l'Aude, la notoriété du peintre gagnera Paris et l'Europe à partir de 1953. Ce sont ensuite le Liban, le Maghreb et les États-Unis qui reconnaîtront la valeur des oeuvres de l'artiste Carcassonnais. Jean Camberoque meurt le 2 juin 2001 à Carcassonne, une ville qu'il n'aura jamais voulu quitter. Comme tant d'autres... Depuis 2003, une rue porte son nom dans le lotissement de Bourriac.

    Expositions

     1948 Librairie Louis GALLY, Carcassonne (FRANCE)

     1949 Galerie BONNET : peintures, Montpellier (FRANCE)

     1950 Galerie ART et DECORATION : peintures, Montpellier (FRANCE)

     1951 Galerie Maurice OEUILLET : peintures, Montpellier (FRANCE)

     1953 Céramique des Maîtres de la Peinture Contemporaine, Lausanne (SUISSE)

     1954 Peintures, Göteborg (SUEDE)

     Céramiques, Oran (ALGERIE)

     1955 Salle ARAGO : peintures, Perpignan (FRANCE)

     Galerie MIRADOR : Céramiques, Paris (FRANCE)

     1956 Céramiques des Maîtres de la Peinture Contemporaine, Cannes (FRANCE)

     1959 Peintures, Barcelone (ESPAGNE)

     1960 Musée International : Maîtres de la Céramique française, Faenza (ITALIE)

     1963 Musée International : Maîtres de la Céramique française, Faenza (ITALIE)

     1964 PALAIS DE LA MEDITERRANEE : « Le Midi des Peintres », Nice (FRANCE)

     Galerie BOLER : peintures, Paris (FRANCE)

     1965 PALAIS DE LA MEDITERRANEE : « Douze Jeunes Peintres autour de Bonnard », Nice (FRANCE)

     Galerie BOISSIERE : peintures, Paris (FRANCE)

     1966 Galerie BOISSIERE : dessins et aquarelles, Paris (FRANCE)

     1970 Galerie BOISSIERE : peintures, Paris (FRANCE)

     1971 TALISMAN Gallery : lithograhies, Laguna-Beach (ETATS-UNIS)

     EMERGING ARTISTS Gallery : peintures, Washington (ETATS-UNIS)

     1972 Galerie ANDRIEU : peintures, Toulouse (FRANCE)

     1973 Palais ZACHETA : Salon d’Automne, Varsovie (POLOGNE)

     1974 Galerie AZIZA : peintures, Londres (ANGLETERRE)

     Salon d’Automne, Téhéran (IRAN)

     TRIAD CONDAS INTERNATIONAL : peintures, Beyrouth (LIBAN)

     1975 Galerie ALPHA : peintures, Vevey (SUISSE)

     1976 Galerie de LA MAIN DE FER : peintures, Perpignan (FRANCE)

     Galerie de LA TOUR : peintures, Bazens (FRANCE)

     1977 MARSHALL FIELD Gallery : peintures, Chicago (ETATS-UNIS)

     1978 MARSHALL FIELD Gallery : peintures, Chicago (ETATS-UNIS)

     ORANGERIE DU CHATEAU : peintures, Versailles (FRANCE)

     1979 Peintures, Castelnaudary (FRANCE)

     1980 Musée GOYA : peintures, Castres (FRANCE)

     1981 Galerie de LA MAIN DE FER : peintures, Perpignan (FRANCE)

     1984 Musée des BEAUX-ARTS : peintures –paysages, Carcassonne (FRANCE)

     1985 ORANGERIE DU CHATEAU : peintures, Versailles (FRANCE)

     1986 Musée des BEAUX-ARTS : peintures, Carcassonne (FRANCE)

     Palais des Congrès : peintures, Revel (FRANCE)

     Institut Français : peintures – Barcelone (ESPAGNE)

     Peintres du Roussillon – Hanovre (ALLEMAGNE)

     Florence et Georges MAURY : peintures – Revel (FRANCE)

     Salon d’Octobre – Brive (FRANCE)

     1987 Espace MOLIERE : peintures – Agde (FRANCE)

     Fondation Firmin BAUBY : peintures – Perpignan (FRANCE)

     Galerie LA GIROUETTE, exposition permanente -Cité de Carcassonne (FRANCE)

     Hommage aux Cahiers du Sud : peintures – Carcassonne (FRANCE)

     Salon des Méridionaux – Toulouse (FRANCE)

     Galerie L’OCCITADELLE : peintures – Montségur (FRANCE)

     Hommage à Gaston MASSAT – Foix (FRANCE)

     199.. Exposition - Rodez (FRANCE)

     1991 Exposition - Montpellier (FRANCE) 

    1995 Accrochage toile monumentale pour installation définitive en Gare de Carcassonne

    2000 Musée des BEAUX-ARTS, « Rétrospective Jean Camberoque » - Carcassonne (FRANCE)

    Maison des Mémoires – Centre JOE BOUSQUET : « Jean Camberoque et le dessin » - Carcassonne (FRANCE)

    2001 Jean et Charles Camberoque : Peinture et photographie Château de Siran (FRANCE)

    Bibliographie

     « Le Midi des Peintres » par Pierre CABANNE, éditions Hachette

    « Joë Bousquet » par S.ANDRE et G.MASSAT, collection Poètes d’Aujourd’hui, éditions Seghers

    « En Languedoc » par Jean LEBRAU, La Nouvelle Revue des Deux Mondes

    « Camberoque chez Goya » par Charles COURRIERE, éditions Aude Magazine

     

    Illustrations

    Joë BOUSQUET « Le Meneur de Lune », éditions J.-P. Janin

    Michel MAURETTE « La Crue », éditions l’Amitié par le Livre

    Michel MAURETTE « L’enfant des loups », éditions l’Amitié par le Livre

    Jean LEBRAU « Poèmes », éditions Subervie

    Graham GREENE « Deux cœurs sensibles » Nouvelle, Le Figaro littéraire

    Pierre GASCAR « Ce drôle d’oiseau » Nouvelle, Le Figaro littéraire

    Yves GANDON « Don Giovanni » Nouvelle, Le Figaro littéraire

    Georges GUILLE « Des vies de chiens » Contes, éditions de la Table Rondes

    Pierre LOUBIERE Poèmes, éditions Subervie

    Pierre GOUGAUD « Grand-mère m’a raconté », éditions Verdier

    Gaston MASSAT « Bestiaire d’amour », éditions Verdier

    Prosper MONTAGNE « Le Festin occitan », éditions de l’Atelier du Gué et Jacques Brémond

    Revue LOESS Dessins n°9 et n°16/17

    Joë BOUSQUET « Papillon de neige » éditions Verdier

    « Un amour couleur de thé », éditions Verdier

    Portrait, éditions Albin Michel

    Portrait, éditions Gallimard

    Dessins, éditions Pierre Seghers

     Salons

    Sociétaire des Salons d’Automne et de la Société Nationale des Beaux-Arts

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • Jacques Ourtal (1868-1962), un artiste peintre oublié

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    Jacques Ourtal était né à Carcassonne le 8 octobre 1868, dans la rue Ernest Renan où son père avait un atelier de décorateur. A 18 ans il se fera déjà remarquer au concours de l'école des beaux-arts. Après son service militaire, il ne quittera plus Carcassonne et s'installera au 44 rue des Arts dans un immeuble ayant appartenu à un peintre verrier du nom de Dauriac. Un peintre, rue des Arts ? C'est un choix judicieux tout comme son atelier fixé au second étage baigné par la lumière réfléchie par une immense verrière.

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    L'oeuvre de Jacques Ourtal se reconnaît parmi des milliers en raison d'une personnalité bien affirmée et du choix de ses paysages surtout languedociens. On retrouve sa marque dans la cathédrale St-Michel, l'église St-Vincent, la chapelle de l'école Jeanne d'Arc, la chapelle des Capucins (aujourd'hui démolie). On lui doit les fresques de couvent des Capucins ; entièrement rasé en 2002, les oeuvres d'Oural ont été sauvées miraculeusement par Corinne Calvet et Marie-Chanral Ferriol. Elles partaient à la benne à ordures. D'importants tableaux ornent également depuis 1926 l'hôtel de la cité, mais la collection est aujourd'hui dispersée entre particuliers et hommes célèbres comme J-F Kennedy ou W. Churchill. 

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    Joséphine Terral, seconde épouse du peintre. Portrait de 1921.

    Jacques Ourtal restera une figure emblématique du quartier des capucins ou il laissa le souvenir d'une personne discrète, peu bavarde mais très gentille. Il est décédé le 23 septembre 1962 à 94 ans. La rue des Arts porte désormais son nom.
     
    Les tableaux d'Ourtal sont côtés chez Akoun. Les toiles de l'ancien couvent des Capucins désormais conservées à Notre-Dame de l'abbaye, sont classées. Suite à une vente aux enchères en 1981 à l'hôtel des ventes de Carcassonne de 106 toiles du maître dont "La muse du poète" et "l'intérieur de la Basilique Saint-Nazaire", le catalogue figura dans la Gazette de chez Drouot. Les tableaux furent dispersés en France et à l'étranger, confirmant la qualité artistique des oeuvres d'Ourtal.
     
    Il est regrettable qu'à Carcassonne pour des raisons qui m'échappent on s'obstine chez les élus à ne pas vouloir d'Ourtal dans la collection permanente du Musée des Beaux-arts. Madame la conservatrice a compétence en la matière, mais les Carcassonnais aimeraient que l'on ne regardât pas toujours vers Paris. Ils veulent bien prendre le risque de ne point passer pour des snobs, mais pour des incultes voire des paysans. L'oeuvre d'Ourtal c'est le Languedoc, cette culture tant picturale que musicale que Paris considère comme de la roupie de sansonnet avec l'approbation des édiles du pays. 
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  • Hommage à Alain Clinard, artiste-peintre et sculpteur Carcassonnais

    François Valéry chantait il y a quelques années

    "Aimons-nous vivants, n'attendons pas que la mort nous trouve du talent".

    La mort n'a pas attendu de trouver du talent à Alain Clinard. Dans ce Carcassonne où les artistes locaux d'envergure sont souvent ignorés, voire mal considérés beaucoup d'entre-eux ont choisi la voie de l'exil. Clinard, lui, contre vents et marées s'était attaché à demeurer dans cette ville qui sûrement, ne le méritait pas. Bien sûr, il va rejoindre au panthéon des artistes plasticiens de Carcassonne le caravansérail des illustres : Gamelin, Jean Augé, Jean Camberoque, Jacques Ourtal, Cécile et Anthony Rives, Manau, Yvonne Gisclard-Cau, Beaubois...etc. J'avais consacré en 2011 un article à Alain Clinard sur mon ancien blog "Histoires de Carcassonne" après m'être longuement entretenu avec lui par téléphone.

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    Alain Clinard est un artiste carcassonnais aux talents multiples: peintre, sculpteur et même créateur de vitraux. Né en 1958 dans la région parisienne, il arrive à Carcassonne au début des années 1980 et participe activement à la vie associative de la ville. Il s'agit là d'un véritable autodidacte dont les oeuvres sont aujourd'hui côtées chez Akoun et vendues à travers le monde. Elles sont toutes réalisées dans son atelier de la rue Trivalle et étaient exposées dernièrement dans sa galerie de la rue Aimé Ramond. Le peu d'attractivité du centre ville l'a amené à devoir renoncer à utiliser désormais ce local.

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    Le premier à apprécier son talent est le maire Raymond Chésa. La mairie qui souhaite parrainer les artistes locaux lui achète sa première lithographie. Celle-ci sera reproduite et offerte aux invités de marque de la ville. La toile ci-dessus a été réalisée en direct lors d'une soirée caritative, le 18 décembre 1991, au cours de laquelle elle fut mise aux enchères et acquise par la ville. Elle se trouve au premier étage de l'hôtel de Rolland (Mairie), dans le couloir du cabinet des adjoints. Alain Clinard, a également réalisé trois aquarelles pour le Conseil général, trois toiles pour la médecine du travail et la CAF.

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    Outre de nombreuses sculptures comme celle-ci, Alain Clinard est moins connu pour ses conceptions de vitraux. Suite à une commande de l'état pour la cathédrale St-Etienne de Toulouse, il crée les 3 vitraux de la sacristie de paroisse. Cette dernière se trouve dans la partie la plus ancienne de la cathédrale. Si vous passez par Toulouse, demandez le sacristain M. Mazas, qui est présent du mercredi au dimanche. Ces vitraux de quatre mètres de haut, fabriqués et posés en 2006, 2007 et 2008 représentent la nativité, les rois mages, la vie et le temps. Alain Clinard a été secondé dans sa tache par Elisabeth Brenas-Pech, maître verrier à Trèbes.

    Alain Clinard a décidé de mettre fin à ses jours hier, à l'âge de 57 ans. A sa famille, je présente toutes mes condoléances et je m'incline devant la mémoire de l'artiste.

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