Jean Camberoque naît le 23 février 1917 à Carcassonne et commence à peintre en 1939 dans la maison de ses parents, dans laquelle il établira son atelier.
Jean Camberoque en 1925
Grâce au poète Joë Bouquet, il fréquente sa chambre pendant la Seconde guerre mondiale où il croise à cette époque les artistes et intellectuels ayant fui Paris : Louis Aragon, Max Ernst, Paul Éluard, Julien Benda, Hans Bellmer... Bousquet fait bien davantage que l'encourager, il le pousse à s'affirmer dans son art et lui confie l'illustration de l'un de ses livres. Tout ceci ne se fera pas sans quelques prises de bec qui feront dire à Bousquet :
"Quand on a un don, on passe toute son existence à le faire pardonner"
Dans son atelier en 1987
Le peintre dans sa quête d'absolu s'essaiera à de nouvelles techniques sur des supports très différents allant de la peinture à la sculpture, de la céramique au béton. On retrouve d'ailleurs dans Carcassonne et dans le département de l'Aude, un nombre important d'oeuvres signées Camberoque. Tant et si bien que très souvent, elles sont pour ainsi dire oubliées voire saccagées.
Le dernier voyage de Zavatta en 1994
Fasciné par James Ensor qui a passé son existence à peintre des masques et des visages torturés, Jean Camberoque dans un style qui lui est propre semble s'inspirer de lui. Son monde caché se trouve à l'intérieur d'un carnaval humaniste, dans lequel les classes de la société s'effacent sous l'effet du niveau et de la perpendiculaire de ses traits libertins. Autour de cet univers s'articule tantôt la puissance d'une bacchanale dansée sous les arcades Limouxine d'un après-midi de février, tantôt les feux de bengale d'un embrasement Carcassonnais.
© Chroniques de Carcassonne
En 1995, le hall de la gare de SNCF de Carcassonne a été entièrement rénové. À cette occasion, une fresque de Camberoque a été inaugurée en présence de Jacques Blanc (Conseil régional), Raymond Courrière (Conseil général) et Raymond Chésa (Ville de Carcassonne). Cette oeuvre trône encore dans le halle de la gare. On peut admirer un arlequin de Camberoque contre la façade du magasin Chonier, rue de Verdun.
Cette céramique se trouvait sur la RD 168 menant à Narbonne-plage sur un transformateur EDF. Elle avait été commandée par M. Madaule, maire de Narbonne, au moment de la construction de la route à travers le massif de la Clape.
Nicole Cathala, adjointe à la culture en 2013 avait constaté la dégradation de cette oeuvre ; les élus avaient alors décidé de réhabiliter l'œuvre via une entreprise locale spécialisée.
Elle a été démontée pièce à pièce par l'entreprise Champion de Capestang, spécialisée dans la restauration du patrimoine. Le compagnon Emmanuel Boutigny, spécialisé dans ce travail précieux et précis mais aussi dans la taille de pierre a posé les carreaux avec beaucoup de minutie. Les élus ont décidé de l'implanter sur une façade de l'Office de tourisme, bien visible de l'avenue des vacances, à l'entrée de Narbonne-plage.
Après avoir exposé dans l'Aude, la notoriété du peintre gagnera Paris et l'Europe à partir de 1953. Ce sont ensuite le Liban, le Maghreb et les États-Unis qui reconnaîtront la valeur des oeuvres de l'artiste Carcassonnais. Jean Camberoque meurt le 2 juin 2001 à Carcassonne, une ville qu'il n'aura jamais voulu quitter. Comme tant d'autres... Depuis 2003, une rue porte son nom dans le lotissement de Bourriac.
Expositions
1948 Librairie Louis GALLY, Carcassonne (FRANCE)
1949 Galerie BONNET : peintures, Montpellier (FRANCE)
1950 Galerie ART et DECORATION : peintures, Montpellier (FRANCE)
1951 Galerie Maurice OEUILLET : peintures, Montpellier (FRANCE)
1953 Céramique des Maîtres de la Peinture Contemporaine, Lausanne (SUISSE)
1954 Peintures, Göteborg (SUEDE)
Céramiques, Oran (ALGERIE)
1955 Salle ARAGO : peintures, Perpignan (FRANCE)
Galerie MIRADOR : Céramiques, Paris (FRANCE)
1956 Céramiques des Maîtres de la Peinture Contemporaine, Cannes (FRANCE)
1959 Peintures, Barcelone (ESPAGNE)
1960 Musée International : Maîtres de la Céramique française, Faenza (ITALIE)
1963 Musée International : Maîtres de la Céramique française, Faenza (ITALIE)
1964 PALAIS DE LA MEDITERRANEE : « Le Midi des Peintres », Nice (FRANCE)
Galerie BOLER : peintures, Paris (FRANCE)
1965 PALAIS DE LA MEDITERRANEE : « Douze Jeunes Peintres autour de Bonnard », Nice (FRANCE)
Galerie BOISSIERE : peintures, Paris (FRANCE)
1966 Galerie BOISSIERE : dessins et aquarelles, Paris (FRANCE)
1970 Galerie BOISSIERE : peintures, Paris (FRANCE)
1971 TALISMAN Gallery : lithograhies, Laguna-Beach (ETATS-UNIS)
EMERGING ARTISTS Gallery : peintures, Washington (ETATS-UNIS)
1972 Galerie ANDRIEU : peintures, Toulouse (FRANCE)
1973 Palais ZACHETA : Salon d’Automne, Varsovie (POLOGNE)
1974 Galerie AZIZA : peintures, Londres (ANGLETERRE)
Salon d’Automne, Téhéran (IRAN)
TRIAD CONDAS INTERNATIONAL : peintures, Beyrouth (LIBAN)
1975 Galerie ALPHA : peintures, Vevey (SUISSE)
1976 Galerie de LA MAIN DE FER : peintures, Perpignan (FRANCE)
Galerie de LA TOUR : peintures, Bazens (FRANCE)
1977 MARSHALL FIELD Gallery : peintures, Chicago (ETATS-UNIS)
1978 MARSHALL FIELD Gallery : peintures, Chicago (ETATS-UNIS)
ORANGERIE DU CHATEAU : peintures, Versailles (FRANCE)
1979 Peintures, Castelnaudary (FRANCE)
1980 Musée GOYA : peintures, Castres (FRANCE)
1981 Galerie de LA MAIN DE FER : peintures, Perpignan (FRANCE)
1984 Musée des BEAUX-ARTS : peintures –paysages, Carcassonne (FRANCE)
1985 ORANGERIE DU CHATEAU : peintures, Versailles (FRANCE)
1986 Musée des BEAUX-ARTS : peintures, Carcassonne (FRANCE)
Palais des Congrès : peintures, Revel (FRANCE)
Institut Français : peintures – Barcelone (ESPAGNE)
Peintres du Roussillon – Hanovre (ALLEMAGNE)
Florence et Georges MAURY : peintures – Revel (FRANCE)
Salon d’Octobre – Brive (FRANCE)
1987 Espace MOLIERE : peintures – Agde (FRANCE)
Fondation Firmin BAUBY : peintures – Perpignan (FRANCE)
Galerie LA GIROUETTE, exposition permanente -Cité de Carcassonne (FRANCE)
Hommage aux Cahiers du Sud : peintures – Carcassonne (FRANCE)
Salon des Méridionaux – Toulouse (FRANCE)
Galerie L’OCCITADELLE : peintures – Montségur (FRANCE)
Hommage à Gaston MASSAT – Foix (FRANCE)
199.. Exposition - Rodez (FRANCE)
1991 Exposition - Montpellier (FRANCE)
1995 Accrochage toile monumentale pour installation définitive en Gare de Carcassonne
2000 Musée des BEAUX-ARTS, « Rétrospective Jean Camberoque » - Carcassonne (FRANCE)
Maison des Mémoires – Centre JOE BOUSQUET : « Jean Camberoque et le dessin » - Carcassonne (FRANCE)
2001 Jean et Charles Camberoque : Peinture et photographie Château de Siran (FRANCE)
Bibliographie
« Le Midi des Peintres » par Pierre CABANNE, éditions Hachette
« Joë Bousquet » par S.ANDRE et G.MASSAT, collection Poètes d’Aujourd’hui, éditions Seghers
« En Languedoc » par Jean LEBRAU, La Nouvelle Revue des Deux Mondes
« Camberoque chez Goya » par Charles COURRIERE, éditions Aude Magazine
Illustrations
Joë BOUSQUET « Le Meneur de Lune », éditions J.-P. Janin
Michel MAURETTE « La Crue », éditions l’Amitié par le Livre
Michel MAURETTE « L’enfant des loups », éditions l’Amitié par le Livre
Jean LEBRAU « Poèmes », éditions Subervie
Graham GREENE « Deux cœurs sensibles » Nouvelle, Le Figaro littéraire
Pierre GASCAR « Ce drôle d’oiseau » Nouvelle, Le Figaro littéraire
Yves GANDON « Don Giovanni » Nouvelle, Le Figaro littéraire
Georges GUILLE « Des vies de chiens » Contes, éditions de la Table Rondes
Pierre LOUBIERE Poèmes, éditions Subervie
Pierre GOUGAUD « Grand-mère m’a raconté », éditions Verdier
Gaston MASSAT « Bestiaire d’amour », éditions Verdier
Prosper MONTAGNE « Le Festin occitan », éditions de l’Atelier du Gué et Jacques Brémond
Revue LOESS Dessins n°9 et n°16/17
Joë BOUSQUET « Papillon de neige » éditions Verdier
« Un amour couleur de thé », éditions Verdier
Portrait, éditions Albin Michel
Portrait, éditions Gallimard
Dessins, éditions Pierre Seghers
Salons
Sociétaire des Salons d’Automne et de la Société Nationale des Beaux-Arts
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