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Peintres et sculpteurs - Page 19

  • L'artiste peintre Jean Dubuffet (1901-1985) à Carcassonne chez Joë Bousquet

    Nous sommes au début de 1944...

    Jean Dubuffet

    n'est pratiquement connu de personne. Dans sa chambre sombre et calfeutrée de la rue de Verdun, Joë Bousquet reçoit une lettre de son ami Jean Paulhan au sujet de ce nouveau peintre : "Te parlerai de lui..." Les mois passent et la curiosité du poète Carcassonnais se trouve mise à mal : "Tu me fais griller d'impatience avec Dubuffet..." lui répond-il. 

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    © Archives Fondation Dubuffet

    Jean Dubuffet en 1945

    Durant l'année 1944, Jean Dubuffet envoie une de ses toiles à Joë Bousquet. Il s'agit de "Haut négoce" dont nous avons emprunté la photo ci-dessous à la Fondation Jean Dubuffet.

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    © ADAGP, Paris 2016

    "Chaque jour, je pense à Dubuffet, et maintenant devant Haut négoce (on est gosse, on naît gosse, on n'est gosse) qu'il m'a envoyé, et qui a chassé la nuit de ma chambre, car pour mieux voir ce tableau, je vis les contrevents ouverts... (Lettre de Jean Paulhan)"

    "Ce dimanche aurait été comme effacé de ma vie si je n'avais eu continuellement sous les yeux le petit Dubuffet. Je te devrai et lui devrai d'avoir passé le jour le plus inoubliable, le plus créateur de mon existence... Mais j'avais le Dubuffet ! J'ai d'abord admiré ces couleurs, j'ai vu les trouvailles avant tout, l'art de creuser une teinte avec des lignes, de donner à des bleus, grâce à des traits noirs, une sorte de profondeur ardente. Mais hier soir, déjà, ayant posé la peinture près de Paul Klee j'ai vraiment préféré le Dubuffet et j'ai compris pourquoi."

    "Une nouvelle lettre de Joë Bousquet, si émouvante ! il aime bien, vous voyez, mon Haut Négoce". Il a ouvert sa fenêtre et moi, j'aime passionnément ses lettres... (Lettre de Jean Dubuffet à Jean Paulhan)

    Le 4 avril 1946, Joë Bousquet écrit au chanoine Sarraute : "Dubuffet m'envoie un admirable recueil de lithos en couleurs". L'année suivante, Jean Dubuffet se déplace à Carcassonne et rend visite à Joë Bousquet. Il réalise coup sur coup trois portrait du poète dans son lit, dont un en grand format se trouve au Museum Of Modern Art de New York (MOMA).

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    © ADAGP, Paris 2016

    En retour d'une admiration réciproque, Bousquet écrit "Partition" dont la veine poétique est essentiellement issue des liens tissés avec Dubuffet. On pourra lire dans le remarquable ouvrage "Max Ernst, l'imagier des poètes" la note suivante :

    "Dans la Romance du seuil, Joë Bousquet intitule une de ses sections "La Rainette du noir" qui renvoie à son texte concomitant sur Dubuffet dans lequel il compare la main de Dubuffet à la rainette du noir."

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    On pourra également se référer au catalogue de l'exposition Jean Dubuffet qui se tint au Musée des beaux-arts de Carcassonne en 1998.

    Paysages du mental

    Sources

    La contrition de Joe Bousquet / Gabriel Sarraute / 1981

    La chambre de Joe Bousquet / Pierre Cabanne

    J. Bousquet : Une vie à corps perdu / E. de la Héronnière 

    Remerciement à Fondation J. Dubuffet

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016

  • Une statue méconnue dans la cour de l'Evêché...

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    Dans la cour de l'évêché de Carcassonne, située derrière le chevet de l'église des Carmes se trouve un enfeu dans lequel nous avons remarqué une statue de la Vierge Marie.

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    Il s'agit d'une sculpture en marbre signée Cabrol en avril 1876. Qui était ce Cabrol ? Nous l'ignorons, il faudrait que sur ce point la responsable des objets sacrés de département de l'Aude puisse nous venir en aide. A moins, que cette statue ne soit pas répertoriée ; auquel cas, elle court le danger de disparaître un jour de la circulation et de se retrouver chez quelque antiquaire recéleur. 

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    C'est précisément à cet endroit qu'au début du XXe siècle, l'oeuvre des Carmes jouait la Passion du Christ avec de nombreux fidèles Carcassonnais.

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  • Théophile Barrau (1848-1913), le sculpteur Carcassonnais oublié

    Théophile Barrau a rejoint depuis longtemps déjà, la longue liste des artistes dont le talent - consacré dans la France entière - est remisé à Carcassonne dans les tiroirs poussiéreux de la mémoire. C'est pourtant dans cette ville qu'il voit le jour le 3 octobre de l'an de grâce 1848, au numéro 20 de la rue Saint-Vincent (actuelle rue A. Tomey). Son père, Louis Achille Barrau exerce le métier de fonctionnaire et sa mère, Marie Dominique Rossi est femme au foyer. De cette union naîtront deux autres enfants : Ernest et Charles. Ce dernier qui finira sa vie au Mexique sous le nom de Carlos Baron.

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    Théophile souhaite embrasser une carrière artistique et rejoint l'école des Beaux-arts de Toulouse. Il sera l'élève d'Alexandre Falguière. Son ami, Jacques Ourtal (autre peintre Carcassonnais) l'accompagne dans cette aventure. Tous les deux fréquenteront l'atelier d'Alexandre Cabanel, dans lequel ils rencontreront les plus grands artistes parisiens. Barrau fait ses débuts au Salon de 1874 ; ces oeuvres ne cesseront d'être primées. Le 1er octobre 1892, il est promu au grade de chevalier de la légion d'honneur.

     

     1880 

    Médaille 2e classe

    Salon des artistes français

    Paris

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    La poésie française

    Groupe plâtre n° 6074 présenté au Salon

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    Salon de 1880

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    Salon de 1883

    Jardin du Palais des Champs-Elysées

    "La poésie française" sur son socle à gauche (Hors concours).

    Oeuvres achetées par l'état.

    1880

    Médaille de 1e classe

    Exposition internationale de Barcelone

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    Suzanne au bain

    Jardin Joan Maragall (Barcelone)

    1889

    Exposition Universelle de Paris

    Médaille d'argent 

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    Mâtho et Salammbô

    1900 

    Médaille d'or

    Exposition universelle de Paris

    1892

    Centenaire de la bataille de Valmy 

    20 septembre 1892

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    Ce jour-là, à deux heures de l'après-midi, Théophile Barrau lève le drap qui recouvre le monument commémoratif en l'honneur de Kellermann. Il est visible dans la plaine jusqu'à quinze kilomètres. Barrau imagina représenter le mouvement énergique du général, brandissant d'une main son épée et de l'autre ralliant à lui ses soldats. 

    1895

    Musée d'Orsay

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    Suzanne

    1898

    Capitole de Toulouse

     Salle des illustres

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    Pierre de Fermat

    Carcassonne

    "La poésie française" a été installée au coeur du Square Gambetta au moment de son inauguration, le dimanche 29 avril 1888. Un brillant concert fut donné en son honneur au kiosque à musique du square Gambetta par la Société lyrique Sainte-Cécile. Cette statue faisait face à Mercure, sculpté par Ludovic Durand. Après la destruction du jardin par les Carcassonnais sur ordre de l'occupant allemand en 1944, l'oeuvre de Théophile Barrau fut déposée dans la cour du musée des Beaux-arts. Le 1er avril 1950, le chanoine Sarraute note qu'il y avait là les deux statues : Mercure et La poésie française. Leurs membres étaient cassés et paraissaient irréparables. Cela démontre sans doute avec quelles précautions on les avait descendues de leurs socles respectifs. Si Mercure fut ensuite redécouvert aux serres municipales et placé depuis 2013 dans la cour du musée, l'œuvre de Barrau a disparu. Peut-être pas pour le monde, à moins que les employés communaux ne l'aient jeté à la poubelle. Qui sait un jour, on ne finira pas par le savoir ?

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    La poésie au square Gambetta

    Autre monument dans Carcassonne sculpté par Théophile Barrau.

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    Buste de Théophile Marcou

    Cité de Carcassonne

    La ville de Castelnaudary a donné un nom de rue à l'illustre sculpteur Carcassonnais. Sa ville de naissance n'en a même pas fait autant...

    Sources

    Le courrier  de l'Aude

    Généanet

    Kellermann / R.Reiss/ Tallendier

    Mémoires de Gabriel Sarraute

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