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  • An american in Carcassonne

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    Un couple d'américains passe en 1932 sur le Pont vieux à bord d'une belle décapotable. Ils sont admiratifs devant la beauté de cette cité médiévale.

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    Auparavant, ils étaient passés au Syndicat d'initiative, au numéro 1 de la rue de Verdun. Là, des personnes compétentes et amoureuses de leur ville leur avaient donné gratuitement, un guide de 20 pages en anglais sur l'histoire du château.

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    On leur remit également cette brochure en français contenant la liste des hôtels et leurs tarifs. Au total, 460 chambres dont 420 avec l'eau courante. Ils furent heureux de lire qu'ils n'auraient pas à s'acquitter de la taxe de séjour. Autre liste, celle de tous les commerçants affiliés au Syndicat d'initiative avec leurs produits avec un plan de la ville.

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    Une fois arrivés sur la place Saint-Nazaire, le service de bagages de l'Hôtel de la cité prit leurs effets sur lesquels il posa cet autocollant. Puis, le voiturier alla mettre le véhicule dans le garage situé derrière la basilique. "Welcome in the walled city of Carcassonne!" dit l'hôtesse d'accueil avec son accent typiquement chantant. "You're name, please?" Le touriste américain répondit simplement: "Mr and Mrs Stewart James"

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    L'acteur américain James Stewart et Gloria, son épouse, dans le hall de l'hôtel de la cité.

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    Lors du déjeuner, ils prirent place dans la prestigieuse salle à manger de l'hôtel. On leur servit une cuisine de grande qualité dans la tradition française chère à Prosper Montagné. Ils garderont à jamais un souvenir inoubliable de ce décor de cinéma, bien plus magique que ceux d'Hollywood.

    Voilà comment dans ces années là, Carcassonne savait recevoir les grands de ce monde qui aujourd'hui fuient vers le Pays basque ou la Côte d'azur. Carcassonne garde majoritairement ses mangeurs de glaces et de kebab sans éducation ni respect qui débarquent de la plage les jours de pluie. Faut dire que le commerçant de la cité s'est adapté, il est à leur image. Heureusement, certains parmi eux résistent et tirent la Cité vers le haut mais pour combien de temps ?

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013

    Lien permanent Catégories : Cinéma
  • Une affiche de la distillerie Sabatier vaut-elle de l'or?

    L'ancienne distillerie de Michel Sabatier située sur l'avenue du général Leclerc n'a pas encore livré tous ses secrets architecturaux et artistiques, comme nous l'avons découvert la semaine dernière. Nous allons nous intéresser aujourd'hui à une affiche publicitaire, dessinée pour vanter les bienfaits du produit phare de la distillerie: La liqueur de la Micheline.

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    Cette affiche a été réalisée pour l'Exposition universelle de Paris en 1900. La majestueuse Cité de Carcassonne veille sur le Palais de la Micheline et sur la distillerie de l'Or-Kina. Vous remarquerez dans cette mise-en-scène, qu'on a volontairement agrandi l'ensemble des bâtiments de l'usine afin de leur donner davantage d'importance. La distillerie est presque aussi imposante que l'antique cité médiévale. Et pour cause... Tout le génie publicitaire de La Micheline repose sur une légende probablement inventée par Sabatier lui-même, selon laquelle il aurait retrouvé dans une des tours de la Cité en 1856 (la tour de l'Inquisition) un vieux parchemin. Celui-ci revélait la recette d'un antique breuvage dont lui seul connaisait désormais le secret de fabrication. Pourquoi Micheline? Tout simplement parce que l'inventeur en aurait été Michelin Boato au IVe siècle.

    Une égérie de l'antiquité romaine, présente sur un plateau en or s'élevant au dessus de Carcassonne, les deux produits de la distillerie: La Micheline et l'Or-kina. Une femme à ses pieds en vénère le culte. N'oublions pas que Carcassonne dès le IIIe siècle était occupée par les romains. Sabatier triche sur l'origine ancestrale de son breuvage. Pour montrer qu'il a su traverser les âges, il n'hésite pas à se mettre en scène avec ses belles bacchantes, dans un costume théâtralisé de la comédie italienne du XVIe siècle. D'une main, il tient une coupe et de l'autre, un clairon de fanfare. Peut-être a t-il voulu également signifier ses origines limouxines, en référence au carnaval et à la Blanquette?

    Sabatier, le mécène et le bienfaiteur de la ville, souhaite ainsi symboliser l'emprise de son pouvoir économique sur Carcassonne. A la fin du XIXe siècle, début XXe siècle, les industriels mettaient leur argent dans l'essor culturel de leur ville. Sabatier a financé le premier embrasement de la Cité en 1898, la venue des Cadets de Gascogne, les orchestres et orphéons de Carcassonne, le théâtre de la Cité...etc. Une rue porte son nom, entre la rue Trivalle et l'avenue Leclerc.

    Léon-Louis Oury

    Cette affiche a été dessinée par Louis Oury (1846-1929) qui n'est autre, s'il vous plaît, que le décorateur des plafonds du Grand-Escalier de l'Opéra Garnier.

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    Nous pouvons aisément comparer le style utilisé par cet élève d'Isidore Pils avec celui de l'affiche de Sabatier. Le choix d'Oury n'est sans conteste, pas l'oeuvre du hasard. En effet, le patron de la distillerie était un féru d'opéra et s'y rendait régulièrement lors de ses séjours parisiens. Il avait même fondé avec son frère Jacques, une harmonie dans son usine.

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    Nous avons retrouvé la bannière de l'Harmonie de la Micheline.

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    Les employés de l'établissement formaient la phalange de musiciens de cet orchestre. Dès 1851, François Teysseyre avait créé la première école municipale de musique gratuite de Carcassonne.

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    Le Palais de la Micheline à ses heures de gloire

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  • Maison de la Gestapo: Le silence des associations de combattants

    Lorsque je m'interrogeais sur le profond silence des associations d'anciens combattants ou de déportés de l'Aude, au sujet de la destruction programmée de la Maison occupée par la Gestapo route de Toulouse, je reçus un article de presse de 2004. Il a été publié dans la dépêche à Villeneuve sur Lot (47). A sa lecture, on se doute que l'unification des mouvements de résistance s'est arrêtée après la libération. Chacun le sien, chacun son idée politique. Là, où les associations carcassonnaises se fourvoient c'est que dans la maison de la route de Toulouse, il n'y a pas eu que des républicains espagnols torturés. Nous parlerons bientôt d'Aimé Ramond qui y fut interné et interrogé par Bach et ses sbires.

    Interdits de mourir «pour la France»

    Domence Serveto-Bertran et Jaume Serot-Bernat. Deux noms, sans rien autour. Au milieu des dix «Morts pour la France», ces deux noms sont restés nus. Les républicains espagnols, dont près de 80 000 auraient traversé le département durant la guerre, n'ont pas droit aux honneurs. Et lorsqu'ils accomplissent aux côtés des résistants français des actes héroïques, les uns sont décorés, les autres, ignorés.

    En février 1944, lors de la révolte d'Eysses, les nombreux Espagnols prisonniers prennent part, comme les autres, au soulèvement. Comme les autres, ils subissent les représailles allemandes. Et finalement, deux Catalans figurent parmi les douze fusillés. Domence Serveto et Jaume Serot sont morts pour la France. Mais la France leur refuse ses honneurs. Question de principe.

    «En principe, les étrangers n'ont pas le droit à la mention de «Mort pour la France», explique-t-on au bureau des mentions du ministère de la Défense, sauf s'ils sont engagés à titre étrangers dans l'armée française... Dans l'état actuel des choses, ces personnes ne peuvent pas obtenir la mention».

    Domence Serveto et Jaume Serot ont résisté. Ils ont été fusillés. Pourquoi cette différence ? Sur le point d'éditer un ouvrage sur les douze fusillés, l'amicale des anciens d'Eysses a découvert il y a peu cette injustice. «Pour moi, qu'ils soient espagnols, français ou chinois, il n'y a pas de différence. Ce sont tous des anciens d'Eysses» explique avec émotion le secrétaire général de l'amicale, Jules Bloch. Aujourd'hui, il cherche à contacter les familles, qui doivent déposer une demande auprès du ministère de la Défense.

    La mairie de Villeneuve souhaite également engager une procédure visant à réparer cet oubli. Tout comme l'association pour la mémoire des réfugiés républicains espagnols. «Nous nous battons depuis des années pour que soit reconnu le rôle des guerrilleros dans la Résistance » explique Jean Morente, président d'AMORE 47. Le 17 juillet, l'association de résistants ANACR47, avec AMORE 47, organise à Damazan, une journée en hommage aux guerrilleros et Républicains espagnols afin d'honorer, autant que faire se peut, ceux qui se sont battus pour un pays qui n'était pas le leur et ont donné une leçon de solidarité bien plus porteuse de sens que tous les beaux discours sur la construction européenne. (Sandrine Morel)

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