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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 43

  • Quel avenir pour le patrimoine de la ville de Carcassonne ?

    Si l'on veut gagner en crédibilité dans ce que l'on souhaite défendre, il faut avancer des propositions pour initier un changement de cap. Voici les propositions que j'ai adressées bénévolement à la municipalité en juin dernier. A ce jour, aucune réponse ne m'est encore parvenue quant aux idées développées dans ce rapport.

    Préambule

    Si l’on veut attirer nos touristes vers le centre ville depuis la Cité médiévale, il est nécessaire de leur offrir à partir du Pont vieux un cheminement historique dans la Bastide Saint-Louis à la hauteur de ce qui est proposé dans des villes comme Toulouse, Albi ou Aix-en-Provence. Cela suppose de mettre en œuvre dès à présent un programme de développement patrimonial, historique et touristique autour d’une thématique et d’une identité forte. De notre point de vue, la Bastide Sant-louis dans sa configuration actuelle avec ses carrons, ses anciennes rues, ses hôtels particuliers et ses plafonds peints doit nous permettre d’élaborer un plan programmatique autour de l’industrie drapière du XVIIe et XVIIIe siècles.

    Inventorier et agir

    Dresser un inventaire des hôtels particuliers de la Bastide dont les cours intérieures sont susceptibles d’être ouvertes pour les visites guidées de l’Office du tourisme. Cela suppose d’en connaître le nombre, leur état, leur histoire et d’engager sans retard des négociations avec les propriétaires privés et publics. Cela suppose aussi de convaincre les bailleurs sociaux, qui possèdent un grand nombre de ces hôtels particuliers, de les réhabiliter. Je pense notamment, à la façade de l’ancien Hôtel Bernard au-dessus du café Saillan. Il est impossible dans une ville touristique de laisser depuis 10 ans un tel filet de protection.

    L’ancienne demeure Castanier-Laporterie acquise par la ville pour l’euro symbolique doit figurer au rang des priorités, afin qu’il puisse être établi au plus tôt un inventaire patrimonial et historique des lieux. Si possible retrouver des plans de construction. Nous nous donnons un délai d’un an pour obtenir les autorisations permettant d’ouvrir certaines cours à la visite

    Signalétique en Bastide

    Nous pouvons remarquer que l’ensemble des plaques des rues de la Bastide Saint-Louis est dans un état déplorable. Aucun touriste ne peut arriver à se situer en déambulant en centre-ville. En plusieurs endroits, les plaques ont disparu. En d’autres, elles sont obsolètes ou complètement abimées par les ravages du temps. Quand, elles ne sont pas placées derrière des panneaux de circulation comme dans la rue Pinel, elles sont situées bien trop en hauteur. Les doubles plaques posées sous la municipalité Chésa, faisant référence à une ancienne dénomination, ont été mises sans aucune réflexion esthétique, ni historique.

    Après en avoir dressé l’inventaire, je propose de mener une réflexion avec les services techniques sur l’emplacement de ces plaques et faire changer celles qui sont obsolètes. Toujours en relation avec la thématique des marchands drapiers - notre fil conducteur touristique - je souhaiterais qu’en dessous de chaque plaque figure, à part, le nom des anciennes rues du la Bastide au XVIIIe siècle : Rues de la sabaterie, de la pelisserie, de la curaterie, place aux herbes, de la mercerie, etc. Nous pourrions également le faire avec les anciens carrons. Tout ceci avec l’objectif de s’en servir lorsque nous devrons réaliser un plan des visites de la Bastide Saint-Louis et communiquer sur notre offre touristique. 

    Réhabiliter rapidement

    Il me semble également indispensable de réaliser un inventaire des sites de la Bastide à mettre en valeur et parfois, si la sécurité le permet, à ouvrir au public. Pour exemple, il ne serait pas très coûteux et aurait un effet immédiat de couper le lierre, de remplacer le grillage rouillé ou de le repeindre, de supprimer trois places de stationnement, afin de mettre en évidence l’ancienne tour médiévale dans les fossés de la cathédrale Saint-Michel. Dans un second temps, il pourra être envisagé d’éclairer le site et d’y poser un panneau historique.

    Il ne sera pas très coûteux de faire repeindre les balustres et les lampadaires du Pont Marengo. Nos touristes arrivant par la gare le méritent ! Il ne sera pas très coûteux de faire nettoyer la plaque au procureur Morelli dans le jardin du Palais de justice. Ce sont des choses qui se voient !

    La porte à côté de la fontaine de du Portail des Jacobins est toujours fermée. Elle mène par un escalier sur les remparts du boulevard Roumens ; nous pensons qu’à défaut d’être ouverte au public, les comédiens des visites théâtralisées de la Bastide pourraient l’utiliser.

    Notre inventaire doit aussi intégrer la poursuite de la campagne effectuée par le service du patrimoine concernant les cartels historiques apposés à côté des bâtiments remarquables de la Bastide : hôtels particuliers, fontaines, bâtiments publics. Un effort tout particulier a été amorcé mais s’il s’est brusquement arrêté. A ce titre, il faut proposer de nouveaux lieux, écrire l’historique et fournir la photographie d’archive.

    Oeuvres d'art

    Nous devrions également recenser les œuvres d’art dans l’espace public. Il manque au pied de chacune d’entre-elles un cartel avec le nom de la sculpture, de l’auteur et la date. Par exemple, la statue « La France blessée » dans le carré militaire de Saint-Michel devrait avoir « Y penser toujours / J. Villeneuve / 1906. Don de l’Etat à la Ville de Carcassonne ». Nous pensons aussi à Héléna au Square Gambetta, ou encore aux statues du Jardin de l’auditorium. Ces plaques produites par les services municipaux pourraient être réalisées rapidement et produiraient beaucoup. Trop de propriétaires Carcassonnais se sont crus permis d’enlever et de ne jamais remettre en place des plaques historiques. Par exemple, celle à Fortunat Strowsky dans la rue Armagnac, disparue depuis quatre ans ; elle avait été apposée par décision municipale en 1953.

    Un recensement des lieux dans lesquels ont séjourné des personnalités artistiques de notre ville, donnerait à l’Office du tourisme la possibilité de communiquer sur ce sujet. Il faudrait engager des négociations avec les propriétaires afin qu’il acceptent la pose d’une plaque sur leur façade : Louis Aragon et Elsa Triolet (Route Minervoise), René Magritte (La Gravette), Julien Benda (Rue Montpellier), André Cayatte (Rue Pinel), etc.

    Réaliser un état des lieux historique avant toute modification ou disparition de bâtiment. A ce titre, la prochaine destruction de la Roseraie devrait nous alerter sur les objets artistiques pouvant être sauvés comme les carreaux de céramique de Camberoque. S’il y avait eu pareille concertation, l’oeuvre de Camberoque à la piscine du Viguier n’aurait certainement pas été saccagée comme elle le fut.

    Attirer les mécènes

    Les budgets des communes étant de plus en plus exsangues, il leur est difficile de mener à bien, uniquement avec leurs fonds propres, l’indispensable conservation de leur patrimoine. Certaines ont lancé des souscriptions publiques afin de procéder à la restauration. C’est le cas de Limoges qui, grâce à la participation de ses citoyens et d’entreprises privées, a pu financer la réhabilitation de la fontaine de l’hôtel de ville. D’autres, comme Aix-en-Provence, ont lancé un fonds de dotation via une fondation afin d’injecter de l’argent dans la conservation de son patrimoine. A Carcassonne, nous avons plusieurs bâtiments et œuvres d’art qui ne finissent pas de dépérir. Je pense à la merveilleuse peinture représentant les apôtres, sous l’ancienne chapelle du Dôme. A la Chapelle Saint-Gimer, rue Barbacane. A la statue Notre-Dame de la Consolation, à l’entrée de la rue Trivalle.

    Lancer un projet de souscription pour la restauration de la statue « La Samaritaine » qui figurait sur la fontaine de la rue du Pont vieux. Nous pourrions également nous mettre en relation avec les Écoles des Beaux-arts de Paris, Bordeaux ou Toulouse. L’idée serait de lancer un concours auprès de leurs élèves afin de réaliser une nouvelle sculpture, d’après une thématique que nous choisirions. La livraison de l’œuvre pourrait coïncider avec l’inauguration de la future rue du Pont vieux.

    Mener à bien les projets municipaux 

    Place Davilla

    Dans le cadre du programme de réhabilitation de cette place, dont le nom tient plus à une légende qu’à une vérité historique, il faudra informer et tenir compte de l’ancien bassin du XVIIe siècle se trouvant sous ses pieds. Cet espace creux dont les piliers de soutènement en béton ont été déjà mis à l’épreuve par l’effondrement de la chaussée, doit faire l’objet d’une étude historique et technique. Au XVIIe siècle, l’eau était acheminée vers la Bastide par un aqueduc souterrain passant sous l’avenue Buneau-Varilla vers le haut de la rue de Verdun. L’ensemble de cette place devrait faire l’objet d’un rapport historique à rédiger.

    La place Eggenfelden

    Avec les halles construites en 1783 et achevées en 1860, l’ancienne place neuve possède en son centre les traces de l’ancien pilori, masqué par le stationnement des véhicules. Là encore, il conviendra de retracer l’historique de ce lieu afin que le projet de réhabilitation ne détruise pas les éléments remarquables du site. S’il devait y avoir un creusement de la place, il est fort probable que l’on tomberait sur les fondations de l’ancienne Officialité, résidence des évêques jusqu’au XVIIIe siècle. Un chantier de fouille pourrait retarder l’exécution des travaux, mais révélerait bien des informations sur le passé de ce Carron.

    Place Saint-Gimer

    Je propose que l’on change le sens de circulation des véhicules dans la rue Barbacane. Il me semble contreproductif de faire entrer les voitures par la route de Saint-Hilaire et d’obliger ceux qui viennent du centre-ville à contourner la place par la rue Dujardin-Beaumetz. Changer le sens de circulation permettra aux camping-cars d’entrer au parking en venant de la route de Saint-Hilaire, ce qui me paraît plus logique. En revanche, faire entrer les véhicules légers venant de la ville par la rue Barbacane offrira un développement commercial et touristique à l’instar de la rue Trivalle.

    Développer les archives municipales

    La ville de Carcassonne possède un fonds d’archives qui n’est pas inventorié dans le sous-sol de l’Hôtel de ville. Ce fonds pourrait être et devrait être une source d’informations pour les services de l’urbanisme, du patrimoine et de la communication. Il faut créer un fonds numérique de photographies et de documents anciens à l’usage des services de la communication et du patrimoine. Il me paraît anormal que la ville soit dépendante des collectionneurs et historiens bénévoles, alors que d’autres communes ont développé ce fonds depuis déjà plusieurs années.

    Donner du sens au patrimoine culturel

    Après avoir mené à bien l’ouverture des cours intérieures des hôtels particuliers de la Bastide, nous pourrions développer une offre culturelle en rapport avec cette thématique. Par exemple, des concerts de musique baroque sous la forme de duos ou de quatuors dans ces cours, avec un cheminement historique en lien avec l’Office du Tourisme. Le Musée des Beaux-arts serait mis à contribution afin de présenter ses toiles du XVIIe et XVIIIe siècles en étant associé à cette manifestation. Des projections lumineuses sur les trois bastions de la Bastide durant la période estivale - à l’instar de ce qui s’est fait au château comtal - retraceraient l’histoire de ces marchands drapiers.

    Voici, chers lecteurs, la grande partie des propositions contenues dans ce rapport. S'il vous plaisait de le lire, sachez que je suis prêt à travailler avec quiconque souhaiterait le mettre en œuvre. Que j'étudierai toute offre de travail. Carcassonne n'a pas l'exclusivité de mes connaissances. Elle peuvent s'appliquer à tout le territoire de notre département.

    Crédit photo

    laramoneta.com

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  • Une plaque en l'honneur des maires de Carcassonne

    Je viens de découvrir, au détour d'une page Facebook, que la municipalité a posé récemment une plaque en marbre dans l'ancien Hôtel de Ville de Carcassonne. Cet élégant affichage reprend les noms de l'ensemble des maires depuis la Révolution, contenus dans mon livre "Les maires de Carcassonne depuis la Révolution française à aujourd'hui". On pourra se réjouir de l'heureuse initiative, tout en regrettant de l'avoir découvert inopinément sur Facebook.

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    Chroniques de Carcassonne

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  • Le domaine de Prat-Mary, propriété de la ville de Carcassonne, va t-il sombrer ?

    N'ayant jamais eu plus qu'un levier pour alerter sur l'incurie du patrimoine culturel Carcassonnais, nous avons informé nos lecteurs sur les réseaux sociaux de l'état de la bâtisse du domaine de Prat-Mary. Plus largement, de l'aqueduc du XVIIe siècle du sieur Cailhau qui traverse la propriété le long de la route de Limoux, depuis l'Auberge des chênes jusqu'au rond-point de l'ancien hôpital A. Gayraud. L'une ne serait être dissociée de l'autre, tant ces deux éléments patrimoniaux risquent fort de disparaître. Au moins, ne pourra t-on pas nous reprocher d'être resté silencieux. 

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    Si l'état du parc, amputé de ses magnifiques buis, demeure un lieu conservé et entretenu par un gardien. Il n'en est pas de même pour la bâtisse dont la toiture prend l'eau depuis trop longtemps. C'est l'arbre qui cache la forêt ! À l'arrière de la maison, l'humidité a envahi les murs en même temps que la mousse. Les anciennes gouttières en céramique émaillée sont cassées. Ne parlons pas des huisseries, ni des fenêtres. 

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    En 2005, la ville de Carcassonne sous l'impulsion de M. Larrat fit l'acquisition du domaine et de ses dépendances. La commune a dès lors vendu presque la totalité des terrains agricoles, hérités du Marquis de Gonet. Seul le jardin finit par bénéficier d'un traitement à la hauteur du site. Entretenu et gardé, il offre encore aujourd'hui la quiétude à ceux qui s'y rendent. Que dire de la bâtisse ? Depuis 2005, elle se trouve dans son jus. Chacun peut aisément comprendre ce que cela signifie pour un immeuble du milieu du XIXe siècle.

    Malgré l'exception d'un tel site, aucun projet n'a vu le jour afin de lui trouver une destination. Ah ! si... La municipalité Pérez de 2009 a installé une structure réceptive pour la location de mariages. Pour la somme de 400€, les nouveaux époux pouvaient s'offrir un cadre champêtre chez l'ancien marquis de Gonet. Il n'en demeure pas moins que la bâtisse ne leur était pas ouverte. Sinon, pourquoi aurait-on importé dans le parc un algéco blanc en aluminium du plus bel effet ? En prenant soin de restaurer l'édifice, on aurait évité d'acquérir cet immonde structure. Ne valait-il pas mieux mettre cet argent dans la réhabilitation ? D'autant qu'aujourd'hui, il n'y a guère plus de mariages à cet endroit. M. Oudanne, propriétaire de l'ancienne Auberge des Chênes, vient à 200 mètres de créer une même structure réceptive pour les mariages. C'est son métier. Quoi de plus normal ?

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    Ce qui nous paraît choquant, c'est que depuis 2005 personne n'ait songé au potentiel culturel du domaine de Prat-Mary ? D'abord, on a construit un EPHAD à 300 mètres de là : Les Rives d'Odes. La ville aurait pu chercher à intégrer la maison de retraite au parc du domaine. Ainsi, les résidents (valides) n'auraient pas à faire tant de chemin pour profiter de l'ombrage du parc. Des manifestations culturelles (expositions) auraient créé du lien social et intergénérationnel dans ce quartier. Les élèves de l'Ecole es Arts auraient pu y donner des concerts. Le Festival Off aurait pu s'exporter hors les murs de la Bastide. Après tout, les quartiers ont aussi droit à la culture. Pas seulement la leur qui les enferme dans des guettos communautaires. Ils ont aussi droit au jazz, à l'opéra, au théâtre classique.

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    Les buis du parc, photographiés en 2017, ont disparu

    Au lieu de cela, il n'est pas une idée qui ne soit arrivée à germer dans l'esprit de nos décideurs. Nous les invitons à aller visiter d'autres villes, comme Aix-en-Provence. Ils ont Cézanne ? Nous avons Achille Laugé. Ils ont le compositeur Darius Milhaud, dont la maison a été transformé en Office du tourisme. Nous avons Paul Lacombe ! Enfin, nous avons deux patrimoines mondiaux : La Cité et le Canal du Midi. Comment font-ils pour avoir une fondation de mécènes (Suez, LVMH, Orange) qui finance la restauration du patrimoine ? S'est-on une seule fois posé la question ici, quand nous n'avons pas un centime à dépenser pour cela ? Qu'il faut des siècles pour voir un projet enfin aboutir !

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    Le journal l'Indépendant dans son édition d'aujourd'hui, consacre un article au domaine de Prat-Mary. Il relaie nos craintes et nos remarques. L'élu en charge de la culture y répond en ces termes :

     — Nous avons évidemment des envies, quant à la destination du site, mais encore une fois, la politique, la gestion d'une ville demande d'opérer des choix. La destination viendra, pour l'heure nous sommes dans la conservation.

     — Les gouttières seront réparées.

     — Le domaine de Prat-Mary n'est pas la priorité du moment en matière de gestion publique.

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    Il appartient à chacun de se faire une opinion à la lumière de ce que nous venons de publier.

    Ci-dessous l'histoire de Prat-Mary

    http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com/archive/2021/04/17/la-veritable-histoire-du-domaine-du-marquis-de-gonet-a-prat-3251058.html

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