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  • Ils ont enlevé la "Pierre du siège" de la basilique Saint-Nazaire

    Dans l'indifférence quasi générale, la "Pierre du siège" qui était scellée dans le mur Ouest du bras Sud du transept de la basilique Saint-Nazaire, a disparu. Outre la guide-conférencière Fabienne Calvayrac et moi-même, il ne se trouva personne pour s'émouvoir de son enlèvement. Il fallut donc mener d'actives recherches et se lancer sur la trace de cet objet archéologique, propriété du patrimoine de notre ville.

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    La Pierre du siège a été enlevée de son emplacement

    Qui donc avait bien pu emporter cet encombrant vestige ? On apprit qu'elle se trouvait au Musée Saint-Raymond de Toulouse depuis l'automne 2024, prêtée par la Direction Régionale des Affaires Culturelles d'Occitanie pour l'exposition sur les Cathares jusqu'en janvier 2025. Il est de coutume, lors du dépôt ou d'une oeuvre, qu'un cartouche indique l'endroit où elle se trouvait, son nom, le lieu du prêt et la date du retour. À Carcassonne, où l'on se fiche des oeuvres du patrimoine, la mairie ne s'est jamais préoccupée de l'absence de l'objet. Pire, il semblerait que l'on ne l'ait même pas tenue au courant. Ce n'est pourtant pas comme si la Cité médiévale n'était pas visitée par des milliers de touristes chaque année... Alors, nous primes la peine d'écrire à la DRAC afin qu'elle s'explique.

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    Voici la réponse : "Comme l'oeuvre est centrale pour l'histoire de Toulouse, il est probable que le prêt soit prolongé de trois ans afin de faire connaître cette oeuvre par le public toulousain." Autrement dit, les baisés carcasosnnais comptez vous. La DRAC ajoute : "Aussi je ne peux donner de date précise pour son retour". Comment la ville de Carcassonne ne proteste pas contre cette incertitude? Peut-on raisonnablement nous laisser dépouiller et mépriser de la sorte ?

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    Simon de Montfort aurait été inhumé dans la chapelle de Sainte-Croix.

    Dans les notes d'un voyage dans le Midi de la France (1835), Prosper Mérimée indique la chose suivante : Dans la muraille d'une des chapelles latérales, ajoutées à la nef, on voit un bas-relief fort curieux, quoique d'un travail grossier, représentant l'attaque d'une place forte. L'historien Jean Blanc nous donne des précisions sur l'origine probable de cette pierre : "Après la mort de Simon de Montfort, survenue lors du siège de Toulouse le 23 juin 1218, son fils, Amaury se rend à Carcassonne en emportant le corps. Guillaume de Puylaurens précise bien que le corps de Simon avait été "préparé selon l'usage français". Cela signifie que l'on avait fait bouillir la dépouille afin de pouvoir mieux séparer la chair et les entrailles du squelette". Michel Roquebert, pense que chair et entrailles reçurent sépulture à Toulouse et que Amaury fit inhumer les ossements dans l'abside Sud de la cathédrale St-Nazaire, dédiée à la Ste-Croix. Cette assertion vient en appui d'un événement connu. En 1219, Alix, comtesse de Montfort, Amaury et Guillaume, ses fils, instituèrent un chapelain dans la chapelle Sainte-Croix pour le repos de l'âme de Simon. Ils firent également donation d'argent pour l'entretien du luminaire et des ossements de l'autel de ladite chapelle.

    Nous, Carcassonnais, défenseurs du patrimoine de la ville, nous demandons aux autorités de restituer "La pierre du siège" dans des délais connus. Nous souhaitons dans l'attente qu'un cartouche explicatif soit placé dans la basilique Saint-Nazaire et Saint-Celse de notre cité médiévale. Nous nous réservons le droit de lancer une pétition à cet effet.

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