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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 36

  • Dom Robert (1907-1997) et "Les paons de Palaja"

    Au mois de juillet 1940, Guy de Chaunac (1907-1997) alias Dom Robert en religion vient de passer plusieurs mois en Lorraine au sein d’un GRDI (Groupement Reconnaissance Division Infanterie). La guerre est perdue. Elle n’a pas épargné les ecclésiastiques des devoirs imposés par la patrie à tout homme en âge de combattre. Comme un très grand nombre de leurs frères, ils ont dû déposer les armes un peu trop tôt. Se résoudre à abdiquer devant la puissance meurtrière d’une idéologie conquérante. L’âme de Dom Robert n’a pas été conçue pour guerroyer ; elle s’est forgée en poésie contemplative de la nature, à travers l’étude des Arts Décoratifs. Finalement, cet armistice délivre plus à cet instant, qu’il ne déçoit. Dom Robert pose ses bagages dans l’une des caserne de Carcassonne. Tel un chevalier errant dépourvu de chef, il n’a plus qu’un chemin à suivre. Celui de sa foi, éprouvée devant le martyre d’un pays désormais vaincu. Avant de s’en retourner au monastère d’En-Calcat, Dom Robert profite de ces quelques jours d’oisiveté. Plus tout à fait militaire, sans être redevenu complètement moine, il chemine par les sentiers autour de Carcassonne. Nous aimons à penser que le père Antony (1903-1974) l’accompagne. Noël Delevalle revient lui aussi de Lorraine. Carcassonne l’a démobilisé avec son régiment.

    Laissons Dom Robert raconter lui-même ce qu’il advint de sa promenade : « En juin 1940, revenant de Lorraine, nous avons débarqué dans l’Aude, à Carcassonne, et c’est là, vraiment, que j’ai ressenti ce vrai coup de foudre. C’était le lendemain de l’armistice, je crois, je ne sais plus, mais ce qui est clair, c’est que l’on se promenait. Il faisait réellement très, très chaud, nous étions près d’une vaste propriété, bordée d’un très haut mur sur le bord de la route, et là, tout à coup, j’entends le cri d’un paon. C’était formidable. On fait un vaste tour, on trouve une grande entrée, on ouvre la grille, on rentre dans cette propriété et on se trouve dans un jardin. Alors là, une fontaine, un paon… et des paons, des coqs, et des poules et des canards, c’était ravissant ! Là, cela a été quelque chose de foudroyant et je crois que j’ai soudainement acquis un style. J’ignorais complètement ce que cela deviendrait, mais cela est sorti, je me suis mis à dessiner, sans arrêt. »

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    © Musée Dom Robert

    Aquarelle

    À l’intérieur de ce corps de ferme, il peint l’aquarelle. Sous ses pinceaux s’immortalisent « Les paons de Palaja ». C’est le titre ! Grâce à lui, nous savons que cette vaste propriété se trouve dans ce village. Un mur très haut sur le bord d’une route, nous n’en connaissons qu’un. Il s’agit très probablement de celui du château de Palaja. À cette époque, Mademoiselle Estève du Pujol en a la propriété. Héritage par alliance de la famille Bary, vieille famille bourgeoise, qu’elle donne au soins de Jean Jacob. Tiens ! Un autre Jacob prénommé Max, célèbre celui-ci, avait dix ans plus tôt conduit Dom Robert à la tonsure. « Les paons de Palaja », tissés à Aubusson, sont la partie centrale du premier carton intitulé L’été. L’Aide de Jean Lurçat a été précieuse pour sa réalisation. On peut lire en latin la parole d’évangile suivante : « Or je vous dis que Salomon lui-même dans toute sa gloire n’a pas été vêtu comme l’un d’eux (Matthieu 6, 29). »

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    © Musée Dom Robert

    L'été

    L'ancienne école de Sorèze (Tarn) conserve les œuvres de Dom Robert à l'intérieur d'un musée qui lui est dédié. C'est en visitant ce lieu que l'idée m'est venue de rechercher le nom de la propriété que l'artiste ne donne jamais. L'hypothèse la plus sérieuse c'est le château de Palaja.

    https://www.domrobert.com

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2022

  • Baudrigue, 19 août 1944. Le récit de l'horreur

    Cinq années d'un laborieux travail de recherche et de synthèse, auront été nécessaires afin de révéler la vérité sur le massacre de Baudrigue. La vérité des archives disséminées un peu partout en France et dans le monde. Tout ceci pour enfin couper court aux rumeurs et aux approximations colportées depuis 78 ans. Briser l'omerta sur les manipulations, les travestissements, le politiquement correct, les responsabilités d'un système local qui a couvert le mensonge. Alors, nous nous sommes décidé à publier. Comme toujours à nos frais. La liberté a un prix et, sur ce point, inutile d'attendre une subvention quelconque. Ils seront bien obligés désormais de regarder les visages des quinze martyrs. Obligés de recenser leurs noms. Et, qui sait, réhabiliter ce domaine de Baudrigue qui n'est plus que l'ombre de ce qu'il fut autrefois. Ils seront obligés de voir les visages des criminels, de mettre des noms sur les traitres.

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    Nous avons énormément travaillé pour que cet ouvrage sorte à l'occasion du 19 août 2022. A cette heure, nous ignorons si l'impression arrivera dans les temps. Nous reviendrons vers vous prochainement pour vous indiquer sa disponibilité.

    Tenez-vous prêts ! La vérité n'est qu'une question de jours.

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  • Affaire Charpentier : Meurtre avec préméditation

    Noël Blanc alias capitaine Charpentier, chef des parachutages de l'Aude.

    Dans cette affaire d’assassinat de Charpentier, il y a un élément qui n’a pas été pris en considération. C’est le caractère prémédité du meurtre. Or, Delteil fait courir le bruit parmi les résistants dès le 31 août 44, jour des obsèques de Bringer que le chef des parachutages de l'Aude est un traitre et qu’il faut le supprimer. Ce jour-là, Charpentier se trouve aux obsèques et personne ne le prévient de ce que Delteil et ses amis racontent. Pas même Louis Nicol, pourtant proche de la future victime, convaincu qu'il s'agit de fadaises. D’après les dépositions, Gilbert de Chambrun alias PAPE, ne croit pas à ces allégations que lui donnent Delteil. Ce même de Chambrun fera un virage à 180° lorsque l’affaire éclatera au grand jour pour soutenir les chefs locaux qui y sont mêlés.
    C’est prémédité non seulement pour cela, mais aussi parce que Delteil demande à Chiavacci de tuer Charpentier.
    J’espère que vous me suivez… Si on avait averti Charpentier de ce projet ou de ces menaces, il aurait été sans doute sur ses gardes. Il se serait rendu à cette réunion à la clinique Delteil avec davantage de prudence, mais il voulait que l'on lui rende des comptes. Un brassard FFI avec le tampon du gouvernement d'Alger serré autour de son bras. Il a été la victime de ses meurtriers, mais aussi de la lâcheté de ceux qui avaient entendu les menaces et qui ne l’ont pas prévenu.

    Quand on reprend la chronologie des derniers jours de Charpentier à la lumière des enquêtes.
    Le 19 août, il accueille Delteil à sa sortie de prison en l’embrassant.
    Le 31 août, Ozouf que Delteil et Charpentier ont visité à la prison se suicide du premier étage. On l’a suicidé ! Souvenez-vous que Delteil a utilisé ensuite le fait que Ozouf (collaborateur) et Charpentier se connaissaient pour dire que ce dernier travaillait pour la Gestapo. Ozouf ne pouvait plus dire le contraire ! Témoin gênant.
    Le 31 août, aux obsèques de Bringer, Delteil fait passer Charpentier pour un traitre.
    Le 4 septembre entre 20h et 24h, Charpentier est tué chez Delteil. 

    Que s'est-il donc passé entre le 19 août et le 31 août 1944 ? C'est précisément à moment-là que des doutes commençaient à poindre sur les conditions de la libération de Delteil de la prison. Après le départ des Allemands, il n'avait pas été exécuté à Baudrigue.

    Voilà pourquoi nous pensons que ce meurtre a été prémédité. Delteil a été amnistié de ces faits et a obtenu un non lieu pour subornation de témoins, au bout de 4 années de bataille judiciaire de Me. Noguères, avocat de la famille de la victime. Vu qu'il y a eu amnistie, la loi nous interdit de dire à quoi le docteur a été condamné dans les verdicts qui ont précédé celle-ci. Triste dénouement pour deux orphelins, Nicole et Ludovic.

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