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Seconde guerre mondiale - Page 22

  • Les parachutages dorés sur le département de l'Aude

    Mon père aimait à raconter dans les repas de famille ce que mon grand-père, petit artisan menuiser à la Barbacane, s'amusait à répondre aux inspecteurs des impôts venus le contrôler. Martial Andrieu ne manquait pas d'humour... Dans les années 1960, lorsqu'il recevait les charges inhérentes à son activité d'artisan, il lui arrivait de mettre un peu de temps avant de les régler au fisc. Des préposés des impôts se pointaient alors à son atelier pour réclamer la douloureuse. Mon grand-père sortait la phrase magique : "Croyez-vous que l'argent me tombe tous les matins en parachute devant la porte ?" A l'époque où mon père le racontait, j'étais trop jeune pour comprendre. Surtout, je ne m'étais pas comme aujourd'hui, intéressé de très près à l'histoire de l'Occupation dans l'Aude. J'ai découvert que le grand-père qui n'aimait ni les Allemands, ni leurs suppôts français, devait en connaître un rayon sur la soie tombée du ciel. Le pauvre, il est mort dans l'honnêteté avec sa petite pension d'artisan sans n'avoir pu monter une usine de meubles. Là, où certains sont devenus hôteliers ; des rentiers immobiliers, transporteurs routiers... Le parachutage doré n'était pas tombé dans la rue Dujardin-Beaumetz, mais dans quelques lieux bien connus de certains.  Au début du mois de juillet 1944, c'est 1 million et demi de franc à destination des maquisards qui disparaît dans la nature. Jean Bringer, le chef des FFI, est furieux !!! "Je vais trouver les coupables ; il me les faut, dit-il à sa femme." Le 29 juillet 1944, il est arrêté par la Gestapo... Curieuse coïncidence, n'est-ce pas ? Alors, j'ai cherché depuis des mois... Oh ! pas à Carcassonne. Et j'ai trouvé, j'ai trouvé ce qu'il y a de plus mauvais dans l'homme : la vanité, le pouvoir, l'argent !

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    Prenez Bringer (Chef FFI né à Vincennes) et Charpentier (chef parachutages, né à Neuilly-sur-Seine) qui ne sont pas issus de Carcassonne, chargés d'homologuer des terrains de parachutages. Prenez des résistants verreux qui les entourent mais qui eux connaissent fort bien la géographie de l'Aude. Bringer leur demande de trouver des terrains pour qu'il les homologue, afin que les alliés puissent larguer armes et argent pour aider les patriotes à libérer la France. Les verreux font parachuter sur de petits maquis fantomes puis le jour J, leurs complices s'emparent des fonds. Bringer furieux de la perte de cet argent, mène l'enquête et est sur le point de démasquer les coupables. A ce moment, les chefs verreux montent une conjuration et font arrêter Bringer et Ramond par la Gestapo au moyen d'agents français travaillant pour les nazis mais infiltrés dans les maquis. Ces résistants verreux ont un réseau de renseignement dans une clinique dans lequel ils jouent le double-jeu.

    Après quoi, ils font porter le chapeau à certains résistants authentiques de ces maquis pour se dédouaner.
    Bringer et Ramond sont exécutés à Baudrigues le 19 août, sans que la Résistance Carcassonnaise n'ait tenté de les libérer. Le Dr Delteil est le seul relâché et puis les autres s'ocupent de détruire les preuves, grâce aux postes qu'ils prennent au sein du Comité départemental de libération.
    Bringer est un martyr à vie mais eux ont le pouvoir politique et l'argent des parachutages.

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  • Le testament d'Aimé Ramond a-t-il été falsifié ?

    Le 19 août 1944 à Baudrigues sur la commune de Roullens, l'officier de paix Aimé Ramond était exécuté avec plusieurs autres résistants. Arrêté chez lui le dimanche 30 juillet 1944, Ramond avait passé vingt jours dans une cellule de la Maison d'arrêt de Carcassonne. Parmi les éminences grises de l'armée des ombres, se trouvaient également Jean Bringer (Myriel), chef des FFI, et le docteur Emile Delteil. Notons, bien entendu, qu'ils furent interrogés par les agents de la Gestapo. Chacun se trouvait seul dans une cellule, mitoyenne l'une des autres. Quelques temps après la Libération de la ville, on trouva sur le mur de la geôle occupée autrefois par Ramond, un testament gravé en occitan. il dit ceci : "Ceci est mon testament. Je laisse ma vie dans cette affaire, je souhaite que mes parents choisissent Albert Ramond de Libourne comme héritier à moins que ma chère Henriette s'y oppose." Nous ne remettons pas en question l'authenticité de ce texte qui paraît avoir été écrit par le résistant. La référence à sa famille est telle qu'il n'y a pas de place pour le doute. Ramond devait se savoir perdu à ce moment-là. L'usage de l'occitan voulait sans doute tromper les gardiens allemands sur la signification de ce message.

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    Sur une autre partie du mur, se trouve une autre inscription. Elle a attiré mes suspicions... Nous voyons que l'inscription en titre ressemble au testament : "Lieutenant Ramond Aimé arrêté le 30-7-44". Elle a été gravée par la main de Ramond ; la saignée est profonde dans le mur. Observons maintenant la partie inférieure ; le calendrier et le texte semblent avoir été écrit en même temps. Si j'étais prisonnier, je ferais d'abord un calendrier avant d'écrire un testament. Or, tout ceci ne peut-être que postérieur à celui-ci puisqu'on parle de la date du 19 août 1944, jour de la mort de Ramond. A quoi voulez-vous en venir, me direz-vous ? Le calendrier et le texte qui l'accompagnent ont été rédigés après la mort de Ramond. Pourquoi ? Pour faire apparaître la date du 19 août et le nom du Dr Delteil. Je vous passe l'étude graphologique qui mettrait en évidence, la différence de formation de certaines lettres avec celles du testament. Par exemple, le T... 

    Maintenant résonnons avec des éléments historiques. Dans ses dépositions, le Dr Delteil indique que Ramond lui a fait passer son testament avant de mourir. Nous ne voyons pas comment puisqu'ils n'étaient pas dans la même cellule. Admettons toutefois qu'ils aient pu se rencontrer sur la passerelle et que Ramond ait glissé ce papier dans la poche de Delteil. On ne sait jamais. Comment alors se fait-il qu'un gars qui écrit qu'il va partir avec ses camarades et le Dr Delteil pour un camp d'internement le 19 août, fasse passer ses dernières volontés à celui qui part avec lui. Un testament se donne à la personne qui va sortir ; ainsi pourra t-elle le transmettre à la famille du condamné. Cette version semble improbable et purement fabriquée... Sans compter que le Dr Delteil ira dire devant les enquêteurs que Ramond avait parlé à un mouchard placé dans sa cellule par la Gestapo. Un officier de paix, rompu aux méthodes d'interrogatoires, aurait-il pu ainsi se faire piéger ? Bien entendu, le Dr Delteil raconte à qui veut l'entendre qu'il n'a dû sa libération qu'à son mutisme. Et s'il avait été libéré plus tôt ?... Le résistant F. Barthez, membre du réseau Cotre à Ferrais-Des-Corbières, note dans ses mémoires que Delteil a été libéré en même temps que sa femme de la prison de Carcassonne. C'était le... 17 août 1944. On peut s'interroger sur la disparition du registre d'écrou, qui existait encore à la police politique mise en place après la Libération. Sans ce registre, il nous est impossible de vérifier les dates d'entrées et de sorties des prisonniers. Par chance, le Dr Delteil, encore lui, avait recensé les noms et les adresses de tous. Avec quoi, l'a t-il fait ? L'histoire a retenu que le Dr Delteil est sorti le 19 août avec l'ensemble des prisonniers non exécutés à Baudrigues parce qu'il n'avait pas parlé. C'est vrai que les Allemands étaient magnanimes avec ceux qui se taisaient, surtout avec la cravache et le nerf de bœuf. Ils sont plusieurs dans l'histoire comme Jean Moulin qui n'ont pas eu cette chance.

    Ma conviction est que le Dr Delteil est sorti avant le 19 août, qu'il a parlé comme l'affirme l'épouse de M. Barthez dans sa déposition. Qu'on a fait disparaître le registre d'écrou. Qu'il a bénéficié de complices résistants emprisonnés comme lui et libérés, pour raconter la même chose que lui. Après quoi, on a inscrit dans le mur de la cellule de Ramond, le texte affirmant que Delteil y était encore le 19 août. Sachez encore que le Dr Delteil a été un des premiers à se rendre à Baudrigues et qu'il a tenu chez lui pendant plusieurs mois les débris de la lettre d'adieu de Bringer et ceux de Ramond. Craignait-il que ces derniers y fassent des révélations le mettant en cause ?

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  • L'héroïsme du Lieutenant américain P. Swank à Alet le 17 août 1944

    On a beaucoup raconté sur l’épopée tragique du lieutenant Swank dans les gorges d’Alet. Au cours de commémorations, des discours parfois raconté par ceux qui n’étaient pas au combat, ont rapporté ce qui s’était passé. Par exemple, le chef départemental F.F.I qui remplaça Bringer, Georges Morguleff, d’obédience communiste, lors du discours du 17 août 1948 à Alet-les-Bains. Nous avons souhaité dans un soucis de juste vérité reprendre à zéro, l’enquête sur cette tragique histoire. Notre quête a permis de retrouver le rapport rédigé par les parachutistes américains à l’issue de la guerre, dans les archives déclassifiées de US Army. En comparant les récits parvenus jusqu’à nous depuis les responsables de la résistance audoise, on s’aperçoit qu’aucun ne parle avec précision des circonstances de la mort du lieutenant Paul Swank, le 17 août 1944. Grâce aux archives de Justice militaire, nous avons pu identifier le nom de l’officier allemand ayant achevé le parachutiste américain. Avant de s’étendre sur les circonstances qui ont entraîné la mort de Swank, il paraît important de s’attarder sur le contexte. C’est-à-dire rentrer au cœur du problème, jamais évoqué ou tellement édulcoré… Comment les F.T.P ont-il pu réceptionner un largage qui ne leur était pas destiné ?

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    Lt Paul Swank

    (1921-1944)

    Dans la nuit du 7 au 8 août 1944, le 624 squadron de la Royal Air Force survole le maquis de Picaussel. A son bord, 14 hommes sont prêts à être parachutés sur la DZ « Ordonnance » : Lt Grahl, H.Weeks, Lt Paul Swank, Sgt H.A Sampson, T/3 J.P Guion, Andrew Roy Armentor, C.A Galley, N.J Frickey, R. Amone, P. Weyer, A.E Bachand, W.J Strauss, J.P White, Jean Kohn et R.G Veilleux. Ils ont pour mission de couper les lignes de communications… Le message radio : « La peau vaut mieux que la bête » avait été envoyé d’après le rapport US. Selon Lucien Maury, chef du maquis de Picaussel, cela devait être sur Girafe avec le message suivant : « 15 amis vous diront ce soir que la vertu relent dans tous les yeux ». Qui a raison ? Peu importe, le fait est que Picaussel ayant fait mouvement sur Quérigut suite à une attaque allemande, ne put réceptionner le largage. La mission fut remise pour la nuit du 10 août sur « Tunnel », plateau de Rodome homologué pour suppléer Picaussel. Message : « Le dattier est une plante exotique ». Ce terrain était celui du maquis d’Aunat, commandé par Félix Martimort. Ce dernier devint fou de rage lorsqu’il apprit finalement que le parachutage qu’il attendait se fit à 15 km de Picaussel, sur un terrain non homologué au Clat près d’Axat. Les F.T.P (communistes) avaient pris soin de baliser un terrain et d’improviser afin de permettre le parachutage, eux qui manquaient cruellement d’armes. Pas question pour Alger d’en faire parvenir aux communistes, suspectés de vouloir instaurer leur pouvoir par la force à la Libération. Quant aux américains, n’en parlons même pas. Etrange de lire dans les récits que les américains avaient été largués pour aider les F.T.P… En fait, le maquis communiste de Salvezines s’est arrangé pour détourner l’avion vers leur terrain. La preuve, c’est qu’il ne s’attendaient pas à réceptionner des hommes, mais des containers seulement. Les parachutistes ne devaient pas être largués sur un terrain si escarpé où plusieurs se blessèrent. Louis Bahi explique que le lieutenant Swank demandait à voir « Hibou » ; il avait un ordre de mission bien précis et personne bien entendu, ne fut en mesure de trouver ce pseudonyme. Alors pour quelle raison le commando US a t-il été parachuté sur un terrain F.T.P ? Lucien Maury, après le largage manqué du 8 août sur Picaussel avait donné les éléments au Commandant F.T.P Jean-Louis (Victor Meyer), mais celui-ci fit larguer sur le Clat près d’Axat. 

    Mission Platinium

    Le sol était mal choisi et était réservé à l'équipement. Les montagnes étaient si hautes de chaque côté de la zone de chute que l'avion ne pouvait pas descendre très bas et par conséquent les hommes ont atterri sur le sommet gauche de la montagne, qui était partiellement couvert de trois endroits où les formations rocheuses le permettaient. Le vol était bon sauf pour le fait que nous étions trop haut pour une bonne chute. 

    La réception était la mauvaise, et il était douze miles de l'endroit que la section était censée laisser tomber. Bilan : quatre blessés dont WJ Strauss (côte cassée), JP White (Blessé au dos), R. Amone (Traumatisme crânien), A.R Armentor (Vertèbres touchées, évacué)

    Le maquis était censé recevoir de l'équipement à l'endroit où nous avions atterri et l'avion qui apportait son équipement n'était pas à plus de cinq minutes derrière notre avion. Il y avait deux camions et aussi des voitures prêtes à transporter les conteneurs dans les montagnes près de Salvezines. Le maquis était très excité par l'arrivée inattendue des Américains et il a fallu un certain temps avant que nous puissions commencer à travailler.

    12 août 

    La section a travaillé ce matin jusqu'à midi en chargeant les conteneurs, avec l'aide du maquis, et en se déplaçant vers l'endroit caché dans les montagnes. Les blessés ont été placés dans des lits dans le village de Salvezines, bien protégé par le maquis, et soigné par un médecin civil qui travaillait avec le maquis. Deux des hommes se sont vite rétablis et ont rejoint la section. Il a ensuite été découvert qu'un autre homme avait des côtes cassées forment le saut. T / 5 Strauss a continué à travailler malgré son état pendant toute l'opération.

    13 août 

    Cette journée a été consacrée à ouvrir les conteneurs et à nettoyer les armes; tandis que les officiers et les sous-officiers faisaient la reconnaissance de la région. Cette nuit-là, un pont de chemin de fer a été détruit sur la ligne entre Carcassonne et Rivesaltes de manière à laisser le pont en marche, mais de telle sorte qu'il soit impossible de le réparer à moins qu'il ne soit démoli pour la première fois. pont construit. Le pont a été continuellement utilisé par les trains de ravitaillement allemands.

    14 août 

    Cette journée a été consacrée à enseigner au maquis comment tirer le fusil modèle 1903 de l'armée américaine, des mitrailleuses légères et d'autres armes. Cette nuit-là, la section a détruit trois ponts en pierre qui dépassaient complètement la route nationale 117 et une voie de contournement.

    Afin d'assurer la sécurité des transports disponibles sur cette route, des communications téléphoniques ont été établies le long de la route par des maquis qui vivaient dans les villes et les villages. Ils se rendaient au poste de commandement du village toutes les demi-heures par téléphone et nous tenaient au courant des activités ennemies.

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    © ADA 11

    Les américains à Salvezines 

    14-15 août 

    Cette journée a été consacrée au renforcement de la défense autour du petit village de Salvezines. Les routes ont été minées et les mitrailleuses ont été placées dans les positions les plus stratégiques. Cet après-midi-là, notre maquis apporta neuf soldats ennemis qu'ils capturèrent dans une savonnerie de Saint-Paul. Nous avons obtenu comme autant que possible des informations des prisonniers et essayé de renvoyer cette information au quartier général, mais notre radio n'était pas en état de fonctionner et nous n'avons pas eu de communication pendant toute l’opération.

    À ce moment-là, nos forces de maquis avaient augmenté de 40 à 250 hommes avec des armes. Il y avait beaucoup d'autres hommes qui ont supplié de se joindre aux Américains et ont dû être refusés du manque d’armes.

    17 août 

    Nos forces se sont déplacées à Quillan et des plans ont été faits pour attaquer un entrepôt alimentaire ennemi à Couiza. Une force de maquis a été placée dans les collines couvrant toutes les routes pour empêcher l'ennemi de renforcer ou de retirer la garnison de 250 hommes. Lieutenant Swank avec quatre Américains et dix-huit maquis ont été envoyés pour aider la force de maquis au nord de la ville près d'Alet en détruisant un pont. Le lieutenant Swank, qui était un officier mécanicien, a décidé qu'après avoir examiné la situation, la meilleure façon de bloquer la route était de projeter de la roche depuis une falaise près de la route. 

    Il a été averti par le maquis local que l'ennemi venait de Couiza, mais il a précipitamment placé la démolition, l'a fusionnée, et a reculé pour couvrir. Plus tard, lui et le sergent Galley sont retournés le long de la route pour déterminer l'étendue des dégâts et ont trouvé que ce n'était pas assez pour arrêter la force ennemie qui s'approchait rapidement d'eux. Le lieutenant Swank savait que sa petite troupe de douze hommes (plusieurs maquis avaient disparu entre-temps) ne pouvait retenir une force de 250 soldats ennemis armés de mitrailleuses et de mortiers. Il ordonna à l'homme de se retirer dans les collines afin de s'échapper tandis que lui et le sergent Galley retardaient l'avance de l'ennemi en couvrant leur retraite avec des tirs d'armes automatiques.Pendant cette action, le lieutenant Swank a été touché quatre fois par des tirs de mitrailleuses ennemis avant de tomber au sol. Même après avoir été touché, il a fait un effort pour tirer son pistolet et continuer le combat tant qu'il restait une étincelle de vie dans son corps. Son action a été si courageuse qu'elle a gagné les éloges des officiers ennemis qui ont fait cette déclaration: "Nous n'avons jamais vu un homme se battre aussi dur que cet officier contre vents et marées". Cette remarque a été faite aux civils de Couiza. Le lieutenant Swank s'est battu même après qu'il ne pouvait plus se tenir debout jusqu'à ce qu'un officier allemand vida son pistolet dans sa gorge, la balle sortant derrière son oreille droite. C’est Frantz Dierkes qui a tué le lieutenant Swank ; il avait auparavant pris en otage le curé, le maire et le secrétaire de mairie de Couiza (Source : Archives de Justice militaire)

    Le sergent Galley a vu le lieutenant Swank tomber et l'a cru mort, mais il a continué à se battre seul jusqu'à ce que sa main droite soit si brisée par une balle explosive qu'il ne pouvait plus utiliser ses armes. Il a reçu une blessure par balle dans le pied gauche avant de remonter la colline sous le feu protecteur des autres hommes qui avaient été organisés par T / 5 Frickey. Ils ont choisi de bonnes positions derrière les rochers et ont pris le combat.

    L'ennemi se retourna avec la perte de dix-neuf tués et vingt-quatre blessés, contre la perte d'un Américain et de deux maquis tués et des Américains et de deux maquis blessés.

    18 août 

    Après la tombée de la nuit, les hommes retournèrent à Quillan pour rejoindre les autres hommes de la section. T/5 Veilleux se sépara des autres hommes et erra en les cherchant jusqu'au lendemain matin. Il a été viré sur les trois ennemis et vu qu'il était désespéré de se battre dans ces circonstances il est tombé sur le sol et roula dans un fossé comme s'il était mort. Quand les trois hommes se sont approchés de sa position et sont sortis à découvert, il a calmement pris la bonne direction et ne pas avoir allumé le feu de l'ennemi, il a pu les tuer tous les trois sans se blesser.

    Cette journée fut consacrée à enterrer le lieutenant Swank et à prendre soin des blessés. Les habitants de la ville exprimèrent leur plus profonde sympathie en préparant un service funèbre qui ne pouvait être excellé dans aucune petite ville américaine. Il n'y avait pas assez d'espace sur le plus gros camion de la ville pour toutes les fleurs. Les rites funéraires ont également eu lieu pour les deux maquis qui ont été tués dans la même action, et le corps du lieutenant Swank a reçu la place d'honneur. Le service a eu lieu dans l'église et une sépulture militaire donnée par le maquis par la suite.

    Nous allions attaquer l'entrepôt ce jour-là, mais l'ennemi avait entendu dire qu'il y avait 500 Américains parachutistes à Quillan et quand nous sommes arrivés, les hommes qui avaient été laissés à la garde de l'entrepôt s'étaient rendus sans endommager l'entrepôt. La plus grande partie de la garnison, tous sauf 20 hommes, avaient été placés en otages dans leurs camions et brisés à travers notre garde de maquis. Il y avait assez de nourriture dans l'entrepôt pour nourrir un million d'hommes pendant une période de dix jours. Cette nourriture était utilisée par le maquis et distribuée à la population des villes et villages voisins. La scetion s'est déplacée à Limoux et est restée pendant trois jours pendant lesquels la reconnaissance a été faite pendant que les hommes étaient capables de laver des vêtements et de se reposer un peu. Au cours des trois jours, une équipe de Jedburgh sous le commandement d'un capitaine britannique Vendra un askef si nous les aidions à détruire un train de troupes qui quitterait Carcassonne en direction de Narbonne. La section avec 30 maquis est allé à un point à l'est de Carcassonne et a trouvé le tunnel. Nous étions et l'ennemi était incapable de le réparer à temps pour l'utiliser pour leur retraite.

    23 août 

    Notre garde de maquis à la périphérie de Limoux a été attaqué par un groupe de 32 Allemands qui tentaient de s'échapper vers l'Espagne et pensaient pouvoir facilement traverser la garde du maquis. Les Américains ont été les premiers à renforcer la garde, et par une excellente action de flanc et ont fait un travail exceptionnellement bon. Il faisait le travail d'un officier après la mort du lieutenant Swank et sa capacité à diriger les hommes a été clairement démontrée dans cette action. Après cette date, nous continuâmes à nous étendre vers le nord, à tendre des embuscades et à encourager les forces de la résistance à combattre toutes les bandes éparpillées de l'ennemi qui pourrait errer dans le pays en essayant de traverser la frontière espagnole. Nous nous sommes rendu compte qu'il n'y avait plus de travail à faire après une semaine de ce type d'opération. Finalement, nous sommes partis à l'est vers les forces alliées qui nous avaient repoussés au nord. Nous avons rencontré l'armée de Frech à Montpellier et les forces américaines à Avignon où Sergent Galley et Sergent Armentor ont été placés dans un hôpital américain. La section a continué à Grenoble, à faire rapport au quartier général.

     

    L’inhumation de Paul Swank

    Le brave officier américain est d’abord inhumé dans le caveau d’une famille à Quillan. A la fin du conflit mondial, son corps est rapatrié vers le cimetière US d’Aix-en-Provence. C’est là qu’on s’apercevra que Swank portait son testament dans la ceinture. Tous les américains avaient une ceinture dans laquelle ils dissimulaient leurs papiers et de l’argent. Dans la sienne, Swank avait mis son testament. Il stipulait entre autres, qu’il voulait être enterré sur les lieux mêmes de sa mort. Quelques années après, sa dépouille fut déposée dans le tombeau que l’on aperçoit en bordure de la route après Alet en direction de Quillan.

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    Tombe de P. Swank sur la route d'Alet-les-Bains

    On ne peut en vouloir au F.T.P d’avoir cherché à se procurer les armes dont ils étaient privés. Dans ce cas, pourquoi ne pas raconter qu’ils détournèrent des parachutages ? Certains, destinés aux terrains homologués de l’Aude se retrouvèrent dans les Pyrénées-Orientales.

    Sources

    Service Historique de la Défense

    Archives de Justice militaire

    Lettres de Lucien Maury / ADA 11

    A consulter

    Site internet du maquis FTP Jean Robert

    La Résistance audoise / T.2 / p.314

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