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Seconde guerre mondiale - Page 21

  • L'attaque sur le maquis des guérilleros espagnols à Roullens

    Quand on lit les ouvrages consacrés à la Seconde guerre mondiale dans l'Aude, on s'étonne sans doute de ne pas y voir figurer de renseignements sur le maquis de Roullens. Nous avons souhaité combler cette lacune en synthétisant l'ensemble des archives en notre possession, dont certaines ne sont pas conservées à Carcassonne. Oui ! Il y a eu un maquis de guérilleros espagnols dans les bois de la Malepère.

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    Les bois de la Maleperre à Michaud (Roullens)

    Le contexte

    Après leur internement dans les camps de concentration comme celui de Rivesaltes, les réfugiés espagnols ont été regroupés au sein des C.T.E (Compagnies de Travailleurs Etrangers). Elles seront ensuite transformées en G.T.E (Groupement de Travailleurs Etrangers), chargé d’occuper les étrangers arrivés en grand nombre dans le pays. Il s’agit surtout de fournir de la main d’œuvre à l’Etat Français et aux diverses entreprises qui en feraient la demande. Malgré leur dispersion, les Républicains espagnols réussissent à entrer en contact et à s’organiser.

    A Bram, Carmelo Ybanez est incorporé au 226e C.T.E dès le mois de juin 1940 dans une compagnie, constituée par des boulangers fabriquant du pain pour l’armée. Quand le C.T.E devient le G.T.E 318, un fort contingent d’Israélites s’ajoute aux Espagnols. En relation avec Tomas Martin du G.T.E 422 de Carcassonne, Ybanez qui a intégré depuis un poste administratif, réalise de faux papiers avec les cachets et les cartes d’identité à sa disposition. 

    A Montréal d’Aude, dans les bois du domaine du Majou, les Républicains espagnols travaillent comme bûcherons dans la propriété du Docteur Emile Delteil. Le charbonnage sert à la production de gazogène pour les véhicules. Dans ce groupe, il y a notamment Célestino Dominguez (Luis Sanchez) et Jesus Rios, tous deux membres du Parti Communiste Espagnol. On trouve également Julio Lucas et Pepe Luis Fernandez Albert qui occuperont de grandes fonctions dans la Résistance en France. L’ensemble de ces anciens combattants de la Guerre civile espagnole profite de ce travail légal pour préparer la lutte armée en France contre les nazis.

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    Le Majou à Montréal d'Aude, ancienne propriété du Dr Delteil

    Elle sera décidée chez Jesus Rios à Carcassonne, lors d’une réunion du P.C.E en décembre 1941. A la tête du XIVe groupe de guérilleros, il organise le 5 mai 1942 la Brigade des guérilleros de l’Aude, placée sous le commandement d’Antonio Molina. Elle s’étendra à toutes les parties montagneuses du département. 

    Le 6 septembre 1942, trois dirigeants du P.C.E de la zone occupée sont arrêtés à Toulouse chez le camarade Udabe. Dans la maison, la police trouve une bicyclette dont la plaque indiquait l’identité de Jesus Rios et son domicile, au domaine du Majou à Montréal d’Aude. Aussitôt, la gendarmerie prévient le Dr Delteil. Jesus Rios est contraint d’aller se réfugier clandestinement au hameau de Dalu, près de Varilhes dans l’Ariège ; le groupe de bûcherons quitte Montréal pour le maquis de Saissac (Saint-Pierre).

    Le maquis de Roullens

    Depuis le mois d’août 1943, le PC de la 5e brigade de guérilleros s’est établi dans les bois de Roullens sous le commandement d’Antonio Medina Vega, avec le 2e bataillon dirigé par Jesus Prats. Autour de la ferme de Michaud, l’Etat-Major de la 4e division de guérilléros fonde en janvier 1944, une école militaire et de tactique à l’intention des cadres et des recrues. Elle est d’abord dirigée par Bartolomé puis par Jose Luis Fernandez. Ce maquis fonctionne avec l’apparence légale d’un chantier de bûcherons géré par une entreprise forestière, sous la forme d’un Groupement de Travailleurs Etrangers. Au cours des semaines, la forêt de la Malepère devient le centre névralgique de l’action de lutte armée et des sabotages pour le département de l’Aude. Les deux autres maquis espagnols sont situés à Sainte-Colombe-sur-Guette et dans la vallée du Rébenty près de Joucou.

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    © Tripadvisor

    La ferme de Michaud à Roullens

    Le 2 mai 1944, Antonio Medina, Aurito Maestro, Delicat et d’autres guérilleros s’apprêtent à faire sauter le pont menant de Conques-sur-Orbiel à Salsigne. Il s’agit de préparer l’attaque d’un camion allemand emportant de l’or extrait de la mine. Placés sous l’ouvrage en pierre, les maquisards surpris par une patrouille de gendarmerie font parler les armes. Au cours du combat, Montel est blessé et dans la panique, laisse ses vrais papiers d’identité entre les mains des gendarmes. Ceux-ci n’ont plus qu’à localiser l’adresse de cet espagnol employé comme bûcheron dans les bois de la ferme Michaud à Roullens. Cette affaire va avoir de lourdes conséquences… A Roullens, Angel Fuertes prend toutes les mesures préventives pour faire évacuer la direction du P.C.E de l’Aude et l’Etat-Major de la 4e division des guérilleros, des maquis de Roullens et de Saissac (Saint-Pierre). Le gros de la troupe se replie vers Chalabre.

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    Lieu de l'attaque, avant la métairie de Montplaisir vers Lastours

    Le 5 mai, la préfecture à Carcassonne et la gendarmerie de Montréal qui ont été alertées par leurs confrères de Conques-sur-Orbiel, envoient des équipes pour enquêter dans le secteur. La présence de l’Etat-major des guérilleros est signalée près de la ferme de Michaud. En l’absence de l’adjudant Malis, les gendarmes André Brunet et Boquiot se rendent sur place en vue de l’arrestation des résistants. Lorsque les gendarmes surgissent sur le chantier, Prats, qui n’avait pas de papiers, s’éloigne en emportant un fagot de bois sur le dos. Un des gendarmes l’appelle : « Hé, l’ami ! » Le chef du 2e bataillon disparaît et Luis Fernandez, qui avait la même corpulence, se présente à sa place avec un béret sur la tête. Il présente ses papiers en règle et s’excuse de n’avoir pas répondu. « Vous êtes arrêté ! », s’exclame alors le gendarme. A ces mots, les autres guérilleros cachés derrière des buissons tirent une rafale de mitraillette ; elle permet à Fernandez de se sauver et de faire détaler les gendarmes. Ces derniers n’abandonnent pas la partie ; ils font demander du renfort à Carcassonne et un quart d’heure environ après, le capitaine de gendarmerie Chapuis arrive en tête de sa compagnie et ordonne la fusillade.

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    © Un village français

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    A ce moment-là, survient le capitaine Fourcade, propriétaire à l'époque du domaine de La Boulbonne à Roullens, qui propose au capitaine Chapuis de lui servir de guide lors des opérations contre le maquis. Ce dernier refuse, mais les deux officiers ont tout de même un entretien au cours duquel certains renseignements sont donnés sur les personnalités de l’endroit. Après avoir camouflé leurs armes, les guérilleros se réfugient dans la nuit au 20, rue Fabre d’Eglantine à Carcassonne chez Mercedes Nunez.

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    © Un village français / FTV

    Photographie d'illustration

    Le lundi 8 mai à 7 heures, les inspecteurs Pech et Cotterel agissant sur Commission rogatoire arrivent au domaine de Michaud. Curieusement, ils sont suivis de très près par les Allemands. Qui les a prévenus ? Les policiers en sont eux-mêmes surpris. D’après les déclarations de René Bach, l’industriel M de Carcassonne qui avait un ami propriétaire d’un domaine à Roullens, aurait prévenu le capitaine Nordstern, commandant la 5e compagnie du régiment de l’air. En rapport avec la Gestapo, ce dernier n’aurait eu aucun mal à la convaincre de mener une action contre le maquis de Roullens. Tout ce monde se retrouve dans la cour de la ferme de Michaud au petit matin. Outre les deux inspecteurs français et Nordstern avec ses hommes, il y a les agents du S.D Oskar Schiffner, René Bach et Fernand Fau en imperméable beige. Ils sont invités à entrer dans la salle à manger par les époux Loreau, propriétaires du domaine, auxquels il est posé quelques questions. Après quoi, la Gestapo demande à ce que l’on aille chercher Juan Pijuan. afin de l’interroger sur l’endroit où se trouve le maquis. Cet espagnol qui travaille comme ouvrier agricole dans cette ferme, ne comprend pas bien le français ou fait mine de ne pas bien le comprendre. Toutefois, l’inspecteur de police Pech consent à faire office d’interprète ; de son côté, René Bach s’engage à verser 20 000 francs à Pijuan s’il révèle le lieu. A défaut, il entend bien le faire parler par tous les moyens. L’inspecteur Pech n’ignore pas les méthodes brutales de la Gestapo. Il incite fermement Pijuan à accepter de collaborer avec elle, mais l’homme s’enferme dans son mutisme.

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    Aussitôt, la patience de Bach s’ébranle. Saisissant Pijuan par le bras, lui et Schiffner, l’amènent dans la grange voisine : « Sitôt à l’intérieur, Bach m’a dit en m’appuyant le révolver sur la tête : « Je sais très bien que vous autres les espagnols, vous ne parlez pas. Toi, tu parleras sinon je te tirerai les neuf balles de révolver dans la tête. » Je n’ai pas voulu répondre aux questions posées et les deux civils m’ont fait ôter la veste. Le blond m’a fait courber le corps en avant et à placé et maintenu ma tête sur un tonneau et Bach m’a frappé sur le dos et les reins, à coup d’un instrument que j’ai appelé nerf de bœuf. J’ai réussi à me dégager, mais les deux sont venus me rejoindre et m’ont frappé l’un à coup de poing et Bach à coup de matraque sur la tête. »

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    © ADA 11

    René Bach, agent français du S.D

    Le calvaire de Pijuan va durer une vingtaine de longues minutes au bout desquelles les agents de la Gestapo, n’ayant pu rien obtenir de lui, décident de le pendre. Il faut toute la détermination de l’inspecteur Pech afin que la sentence ne soit pas mise à exécution. Devant des témoins gênants mandatés par l’autorité préfectorale, Bach et Schiffner consentent à remettre leur victime entre les mains de la police française à la condition de la faire interner. Pijuan sera d’abord incarcéré à la maison d’arrêt de Carcassonne, puis envoyé au camp du Vernet. Le 2 juillet 1944, en partance pour l’Allemagne dans un wagon, il réussira à s’évader avant Nancy.

    Les Allemands n’en ont pas fini. Les soldats de la 5e compagnie entourent la ferme de Sabram, pendant que la Gestapo perquisitionne dans l’immeuble. Elle y découvre des photographies et des documents. L’ouvrier Gonzales soupçonné d’avoir hébergé les espagnols est mis en état d’arrestation. Grâce à l’intervention du capitaine Fourcade, Gonzales est relâché. Un point d’interrogation est encore posé : Comment se fait-il que la Gestapo ait eu connaissance du passage des Espagnols avant son arrivée à Sabram ? Comment se fait-il, d’une part, que le capitaine Fourcade ait franchi le barrage établi par les Allemands et que, d’autre part, sa seule intervention ait suffi à faire libérer Gonzales sur le champ ?

    Sources

    Ce travail a nécessité plusieurs semaines de recherches et de synthèse. Afin de ne pas me faire piller, je ne donnerai pas mes sources. Elles proviennent d'archives non conservées à Carcassonne. Il est également proposé de laisser quelques commentaires pour encourager l'auteur dans son travail de mémoire et de vérité. Le domaine de Michaud est actuellement une superbe propriété qui propose des chambres et des salles pour les mariages à la location. Merci aux propriétaires actuels pour leur accueil très chaleureux.

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2019

  • 700 000 Francs et 30 Louis d'or dans un parachute de l'O.S.S

    Sous l’Occupation, le réseau de renseignements AKAK était un groupe de résistance travaillant pour l’O.S.S (Office of Strategic Service) près du Consulat américain à Barcelone. Son chef Camille Fort avait initié et créé ce mouvement en parvenant à l’étendre à la France entière. A Carcassonne, il peut compter sur quelques agents occasionnels parmi lesquels l’abbé Courtessole, Antoine Arnal (Pezens), Madame Larregaine et André Rigail.

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    Insigne de l'O.S.S

    Le 7 juin 1944, AKAK installe un campement près de Villeneuve-Minervois, précisément au hameau de Pujol-de-Bosc, dans lequel les hommes du réseau recherchés par les Allemands pourront se planquer et recevoir des parachutages pour la Montagne noire. Il y en aura cinq au total entre juillet et août 1944.

    Le 22 juin, Camille Fort se fait arrêter par la Gestapo à Toulouse dans l’une des chambres du réseau avec deux valises de documents sur lui. Les agents de la police secrète allemande avaient été avertis à l’avance, puisqu’ils eurent tout à loisir de mettre aussi la main sur les archives. Amené au siège du S.D, Camille Fort est alors interrogé selon les méthodes les plus violentes par l’équipe de choc de la police secrète allemande. En fait, que des français… Il y a là Georges Pujol, Jean-Marie Dedieu, André Carrera, Milher et Ladislas Raux. 

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    © Encyclopédie de l'Ordre nouveau

    Georges Pujol

    La tête du réseau étant décapitée, on prend la décision de tenter de faire libérer Camille Fort. Comment ? Attaquer les armes à la main la prison Saint-Michel de Toulouse serait une pure action suicidaire. Alors, on envoie Casa l’un des membres du réseau, négocier avec l’équipe de choc de la Gestapo. Le contact ayant été établi ; il leur est promis une rançon d’un montant de 700 000 francs plus 30 Louis d’or et leur exfiltration vers l’Espagne. Marché conclu !

    Au début du mois de juillet 1944, un opérateur radio saute en parachute au-dessus de Pujol-de-Bosc avec le montant de la rançon financée par l’O.S.S de Barcelone. Le sous-lieutenant André Blanc porte sur lui près de 100 000 euros d’aujourd’hui sur lui. 

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    Le siège de la Gestapo à Toulouse, 2 rue Maignac

    A Toulouse, informés de la réception du colis, les cinq anciens tortionnaires libèrent Camille Fort la veille de son exécution : « Le 6 août, extrait de ma cellule et menottes aux mains nous prenions tous ensemble la route de l’Espagne… qui bizarrement sur la volonté de Casa bifurquait vers notre maquis. Là, il fallut convenir que nous ne pourrions pas aller par nos propres moyens en Espagne ; un avion qui ne devait jamais venir fut demandé à Alger. Et Gestapo, et mon frère, et Jacqueline, et équipe de renseignements de combat nous vécûmes tous ensemble. » Tous ces alliés de circonstance seront hébergés chez des personnes n’appartenant pas au réseau mais lui rendant service, comme Caze à Villarzel-Cabardès et Azalbert à Pujol-de-Bosc qui les  approvisionne en vivres et veille sur les opérations de parachutages. Il y a également les membres AKAK pour le secteur : Dr Jourtau de Caunes-Minervois et Louis Raynaud (Rollet) de Villeneuve-Minervois.

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    Le hameau de Pujol-de-Bosc

    Les agents de la Gestapo resteront à Pujol-de-Bosc dans l’attente de passer en Espagne, jusqu’au 25 août 1944. Soit une vingtaine de jours avec les résistants du coin. Entre-temps, Miller et Raux qui avait tenté de fausser compagnie avec une part du gâteau seront exécutés par leur ancien copain Dedieu, d’une balle dans la tête. Ce dernier n’oublie pas prendre les 150 000 francs que Raux avait sur lui. A la Libération, les trois anciens gestapistes restant seront arrêtés puis traduits devant une Cour martiale et condamnés à mort le 8 septembre 1944. Le 13 septembre 1944, ils tomberont sous les balles d’un peloton d’exécution à la caserne Cafarelli.

    L’histoire ne dit pas ce que sont devenus les 700 000 francs et les 30 Louis d’or… Gageons qu’ils ont dû être restitués aux Américains. Quant à un réseau travaillant pour les Yankees avec d’anciens gestapistes à côté d’un maquis communiste comme celui de Trassanel, au moment où ce dernier sera décimé le 8 août 1944 par une attaque Allemande. Cela fait désordre... Et Louis Raynaud qui appartenait aux deux formations, mais qui n’était pas à Trassanel le 8 août 1944.

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    René Bach, interprète du S.D à Carcassonne

    Pourquoi donc avoir gardé ces traitres à cet endroit jusqu’à la Libération ? L’abbé Courtessole raconte qu’on avait proposé de l’argent à Bach et la vie sauve s’il faisait libérer Jean Bringer, mais lorsqu’il apprit ce qu’on avait fait à l’équipe de la Gestapo toulousaine, il dit : « Il me feront le même coup. » Comment Bach a-t-il pu apprendre l’arrestation de ses collègues puisqu’elle est postérieure au massacre du Baudrigues le 19 août 1944 ?

    Après son départ de Carcassonne le 18 août 1944, Bach a été arrêté par la Gendarmerie dans le Vaucluse. Pourquoi donc est-ce Louis Raynaud qui est allé le chercher pour le ramener dans l’Aude ? Pourquoi donc l’a t-on amené directement à la mairie de Villeneuve-Minervois pour l’interroger et pas à Carcassonne où siégeait le Tribunal militaire ?

    Toutes ces questions restent encore en suspens…

    Sources

    Archives militaires / Vincennes

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  • La villa Odette, renferme un secret historique...

    Villa Odette
    Si vous prenez à la sortie de Carcassonne, la route minervoise en direction de Mazamet, regardez de l'autre côté du canal du midi. Au bord de celui-ci et au pied de la colline de Grazailles, se trouve depuis fort longtemps la Villa Odette. Elle est située juste en face de l'embranchement qui mène au lotissement de la Prade. Il s'agit d'une maison à la campagne, là où les carcassonnais allaient se rafraîchir les fins de semaine ou pour les vacances d'été. Un havre de paix jusqu'aux années 1950. On y retrouve le félibre et rédacteur de la Revue méridionale Achille Rouquet, qui avait une maison au milieu des vignes dans ce qu'il appelait Castelgrazailles.

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    Bien moins connu est son passé pendant la Seconde guerre mondiale... Dans cette petit maison vécurent Jesus Rios, sa femme et leur fille. Ce réfugié républicain espagnol, ancien commissaire de la 234e Brigade de guérilleros du XIVe Corps pendant la Guerre civile, y tint une réunion importante. Entre le 15 et le 20 décembre 1941, c'est là que le Parti Communiste Espagnol en exil décida d'engager la lutte armée en France contre l'Allemagne et le gouvernement de Vichy. Découlant de ce rendez-vous, la délégation du Comité Central du P.C.E créera la XIVe Corps de guérilleros espagnols. Chaque militant fut appelé à délivrer la France de l'envahisseur nazi et de ses suppôts. La villa Odette est donc un site historique ; l'acte fondateur de la lutte des Républicains espagnols pour la liberté. 

    Villa Odette

    Une photo de ma collection de plaques de verre, montre la Villa Odette au début du XXe siècle. D'après Alfred Raucoules, cette petite maison appartenait à deux soeurs de la famille Courtine qui vendait des sacs à mains en face Monoprix (24 rue de la gare)

    Sources

    Les brigadas internacionales / Josep Sanchez Cervello / 2015

    Maquis i Pireneos / Sanchez i Agusti Ferran / 2009

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