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Portraits de carcassonnais - Page 53

  • Raymond Chésa (1937-2005), maire de Carcassonne

    L'année prochaine 10 ans se seront écoulés depuis le 11 janvier 2005, où disparaissait celui qui fit le plus long mandat de maire de Carcassonne depuis le Dr Tomey. Pendant près de 22 ans Raymond Chésa ce stratège politique, tant redouté mais aussi respecté par ses adversaires, présida à la destinée des carcassonnaises et des carcassonnais. A travers une maxime, il avait tracé sa ligne politique: "Le plus dur, c'est de durer" disait-il. Il aura défié l'usure du pouvoir avec une idée toute simple, celle d'occuper le terrain en allant toujours à la rencontre des habitants.

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    Raymond Chésa était né le 10 février 1937 à Carcassonne dans une famille d'immigrés espagnols. Afin de parodier la chanson d'André Dassary, nous pourrions chanter "Ramuntcho c'était le roi de la Trivalle". C'est de ce quartier populaire et cosmopolite de la ville où se côtoyaient gitans, espagnols et français qu'il s'est sûrement inspiré pour gérer plus tard sa ville. L'envie politique n'est pas venue de suite. Après ses études primaires puis secondaires, une licence et un CAPES de physique-chimie, il devint professeur au lycée agricole Charlemagne à partir de 1965. Isabelle, sa fille, naîtra le le 7 avril de cette année là.

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    Après un passage au PSU (parti socialiste unifié), Raymond Chésa se range très vite derrière le général de Gaulle. Il milite à l'UNR-UDT, mais ce n'est qu'en 1971 qu'il est candidat sur la liste Grossetête contre Antoine Gayraud. En 1976, il est battu de très peu aux élections cantonales contre le député-maire socialiste de Carcassonne. L'année suivante, la liste "Carcassonne demain" qu'il conduit pour les municipales est battue (46% contre 54%) face au maire sortant. Son unique tentative à la députation est un échec en 1978, contre Joseph Vidal (PS). Finalement, c'est le 21 mars 1982 qu'il remporte son premier scrutin en devenant le Conseiller général du canton centre contre le sortant Pierre Moffre (PCF). Un succès que le président du RPR audois, amplifie avec le basculement de Carcassonne de la gauche vers la droite en mars 1983. Contre toute attente, la liste PS-PC-MRG perd la préfecture de l'Aude à cause de ses divisions. Raymond Chésa est désormais incontournable.

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    Les années suivantes, Raymond Chésa devient Conseiller régional (1986) sous la présidence de Jacques Blanc. Sous sa direction, le RPR local enregistre plusieurs victoires aux cantonales. Si bien qu'en 1992, la droite compte un nombre de conseillers généraux (une dizaine) jamais atteint auparavant dans l'assemblée départementale. A Carcassonne, seul le canton ouest restera à gauche. En mars 1989, il est réélu comme maire au premier tour. Ceci, malgré un lac qui ne se remplit pas et l'affaire Orta qui plongea les finances de la ville dans le rouge. En 1993, c'est toute la droite locale qui est bénéfiaire de l'effet Chésa : La vague bleue déferle sur la France et Gérard Larrat est élu député de la 1ère circonscription de l'Aude. Quant au maire, on pense à lui à Paris pour occuper le secrétarait d'état à l'agriculture et à la pèche. Finalement, il sera élu comme Député européen jusqu'en 1999 avec sa fille, comme attachée parlementaire. La liste "Carcassonne avance" est réélue en 1995 pour un troisième mandat, malgré une liste DVD de Jacques Albarel portée par d'anciens colistiers devenus opposants.

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    LE COUP DE POKER DE CHÉSA

    En 1992, rien ne va plus dans la majorité municipale ! Les frondeurs amenés par Nicole Bertrou, Didier Jocteur-Monroziers, Charles Domas, Michel Sampietro, Jacques Albarel... dénoncent la dictature du maire et entendent bien le renverser au sein du Conseil municipal. Le mesures de retortions ne vont pas tarder. Chésa commence par enlever leurs délégations aux adjoints frondeurs avant de provoquer une nouvelle élection du maire au sein du conseil. Après avoir consulté et compté ses soutiens, il démissionne de son poste de maire et redevient pour quelques heures, simple conseiller municipal. Lors du conseil municipal du 12 mai 1992 particulièrement houleux, une nouvelle élection a lieu au cours de laquelle se présentent au poste de : Nicole Bertrou (UDF), Raymond Chésa (RPR) et Simon Peyras (PC). Chésa va t-il réunir sur son nom le nombre suffisant de suffrages ? Le suspense est à son comble. Le premier tour donne 24 voix à Chésa, 15 à Bertrou, 3 à Peyras et 1 blanc. Finalement, Chésa l'emporte ensuite au second tour ce qui lui permet de placer désormais les 7 frondeurs dans l'opposition municipale. Trois démissionneront : MM. Sampietro, Monrozier et Albael. Ces mêmes frondeurs présents sur une liste de droite menée Jacques Albarel, n'empèchera pas Chésa de se faire réélire pour un troisième mandat consécutif en mars 1995.

    LA CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE DE 1995

    Au moment de la cohabitation de 1993 qui porte Édouard Balladur, l'ami de 30 ans de Jacques Chirac, comme premier ministre, une large partie de la droite gaulliste amenée par Charles Pasqua et les centristes, choisit de soutenir le chef du gouvernement comme candidat à la présidentielle de 1995. Le fondateur du RPR après deux échecs (1981 et 1988) n'a plus la côte auprès d'une partie de ses "amis". Chacun s'accorde à penser que Balladur est le plus capable pour remporter l'élection. À cette époque, Chirac ne dépasse les 15% d'intentions de vote, mais entend se présenter quand même. Raymond Chésa, fidèle à sa sensibilité gaulliste et à son amitié, ne se laissera pas bercer par les appels de Pasqua à soutenir Balladur. D'emblée, il décide de faire campagne pour un Chirac au fond du trou. Soulignons tout de même que Chésa n'aimait guère les centristes qu'il jugeait incapables de se déterminer sur leurs positions ; toujours prêts à planter une épine dans le pied du RPR. Ce coup de Trafalgar de Balladur poussé par Sarkozy et Bayrou, le maire de Carcassonne l'avait senti en fin politique comme la revanche sur la défaite de Giscard, provoquée par Chirac lui-même en 1981. Le RPR audois fera campagne donc pour Chirac avec la suite que nous connaissons tous.

    LA DISSOLUTION DE 1997

    La gauche pense très fort en 2001 que son tour en venu, car le contexte politique national est propice. En effet, le gouvernement de Lionel Jospin se porte plutôt bien dans les sondages et Chirac, est isolé. Carcassonne restera à droite, contre toute attente et l'on sentira la frustration chez ses opposants. Cette élection ne sera que le reflet de la future défaite du PS le 21 avril 2002 aux élections présidentielles. Raymond Chésa est atteint par la maladie au cours de son quatrième mandat et tout en restant maire, il passe ses pouvoirs de signature à son premier adjoint Gérard Larrat. Emporté par le mal, il décède le 11 janvier 2005. La foule est immense à ses obsèques célébrées à la cathédrale St-Michel, puis Ramon de la Trivalla est inhumé au cimetière de la cité.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014

  • Achille Bertrand (1884-1960)

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    Achille Bertrand naît à Thézan-des-Corbières le 4 juillet 1884 et commence sa carrière dans l'enseignement comme professeur d'allemand au lycée de Carcassonne. Son ascension est fulgurante... En 1914, il rédige sa thèse de doctorat "Cervantès et le romantisme allemand" publiée chez F. Alcan. Il démontre l'influence de l'auteur de Don Quichotte sur les auteurs romantiques allemands. Dans les années 1920, il est nommé directeur de l'Institut français de Barcelone, puis directeur de l'Instruction publique en Indochine et enfin, Recteur de l'Université de Besançon en 1938. Durant la seconde guerre mondiale, il encourage les étudiants à fuir le S.T.O (Service du travail obligatoire). À la fin du conflit, on le retrouve comme Secrétaire général de l'éducation nationale jusqu'à sa retraite en 1946. Achille Bertrand s'éteint à Carcassonne le 14 décembre 1960 à l'âge de 76 ans. 

    Parmi ses écrits

    La littérature catalane contemporaine / Paris Belles lettres/ 1933

    Barcelone, cité d'art et de sciences/ Éditions françaises de Barcelone/ 1933

    Cervantes et le romantisme allemand/ Alcan/ 1914

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  • Rita Valli (1920-1999), une cantatrice Carcassonnaise.

    Nous connaissions Suzanne Sarroca, née dans le quartier de la Trivalle en 1927, qui fit une carrière de soprano sur les plus belles scènes du monde. Voilà maintenant que nous découvrons par un heureux hasard l'existence d'une autre cantatrice Carcassonnaise de sept ans son aînée:

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    Émilienne Gleizes naît à Carcassonne le 28 juillet 1920 et se prend de passion pour l'opéra. À cette époque, les phonographes résonnent des airs de Caruso et la musique d'opéra est au firmament de sa popularité. On s'habille d'une manière élégante pour entendre les grands opéra donnés lors des fêtes de Pâques au théâtre de Carcassonne. Dans l'ancien couvent des Jabobins, détruit au début des années 1930 pour construire l'actuel théâtre Jean Alary, on joue Le Trouvère (Verdi), Les huguenots (Meyerbeer), Guillaume Tell (Rossini)...

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    Rita Valli à l'opéra Garnier

    C'était une époque où même les plus modestes grâce uniquement à leurs dons et beaucoup de travail, pouvaient arriver au sommet de leur art. La classe de chant du conservatoire de Toulouse avait une réputation européenne et sortait de grandes voix de l'art lyrique. Dans cette institution à l'implacable rigueur technique, Émilienne Gleizes obtient un premier prix de chant. La petite Carcassonnaise prend alors un pseudonyme italien et devient Rita Valli, la cantatrice que l'on entendra désormais sur la scène de l'Opéra de Paris. Elle s'éteint à Carcassonne dans sa 79e année, le 19 octobre 1999.

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