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Portraits de carcassonnais - Page 51

  • Achille Rouquet (1851-1928), poète et journaliste

    Passez dans les rues de Carcassonne et demandez aux passants si le nom d'Achille Rouquet leur dit quelque chose... Je vous parie — à moins que vous ne tombiez sur l'érudit du coin — que personne ne sera en mesure de répondre à votre question. C'est malheureusement le lot d'un ensemble d'illustres artistes, scientifiques ou écrivains de notre ville dont le nom s'arrête à une plaque de rue. Ne pourrait-on pas s'énorgueillir à travers des manifestations culturelles d'avoir eu des Paul Lacombe (compositeur), André Cayatte (réalisateur), Ferdinand Alquié (philosophe), Paul Sabatier (Chimiste), Gamelin (peintre)...? Pour ce qui concerne Achille Rouquet, Carcassonne a oublié que c'est grâce à lui, si chaque 14 juillet, la cité s'embrase en faisant rentrer un grand nombre de devises dans ses caisses. Qu'importe ! Au diable l'histoire et la culture ; puisqu'on a transformé la cité médiévale en un supermarché du mauvais goût, on peut bien se passer de ces futiles considérations qui ne feront pas grossir davantage les tiroirs-caisses. Car, c'est bien ainsi qu'on raisonne au pays de Joë Bousquet en terme de culture.

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    Achille Rouquet

    est né à Carcassonne le 8 janvier 1851, au numéro 3 de la rue Victor Hugo. Toute sa vie, il n'a eu de cesse de glorifier, de magnifier et d'aimer Carcassonne. Après ses études au lycée de Carcassonne, il devient pendant quelque temps clerc de notaire avant de se marier le 22 octobre 1878 avec Henriette Ramondenq, dont il aura quatre enfants. Son épouse tient un magasin d'ouvrages de dames avec sa sœur ; il s'installera avec elle dans la maison paternelle.

    Le poète

    Achille Rouquet écrit un grand nombre de poésies dont certaines seront mises en musique par Paul Lacombe. Citons "Dans la candeur des matins blonds", par exemple. À ce titre, il est lauréat des concours poétiques de Marseille, Béziers, Agen, Toulouse et Bordeaux et 1er grand prix et membre d'honneur de l'Alliance des poètes.

    En 1883, il fonde la première bibliothèque municipale de Carcassonne à travers la Société de lecture. En 1892, c'est l'Escolo Audenco (Ecole Audoise du Félibrige). En mai de l'année suivante, il organise les manifestations de la Sainte-Estelle. En août 1898, c'est la venue des "Cadets de Gascogne", troupe itinérante composée de poètes et de personnalités arts et de la politique. Parmi elles, Frédéric Mistral, Benjamin Constant, Mounet-Sully, Falguière... Cette année-là, il créé l'embrasement de la Cité qui encore aujourd'hui est le plus beau feu d'artifice de France.

    Le xylographe

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    Son œuvre "La ville du passé" est publiée dans "La revue méridionnale" en 1911. L'ouvrage est décoré de cent trois bois gravés et deux dessins d'Auguste, Jane et Achille Rouquet. 35 ont été tirés sur papier Japon et 300 sur Alfa. Ci-dessus une réédition de 1925, dont le tirage a été plus important.

    Le journaliste

    La Revue de l'Aude est le premier journal de la vie littéraire qu'il fonde en 1886. Il prendra ensuite treize ans plus tard, le nom de La Revue méridionnale. On peut y lire des texte de Frédéric Mistral, Achille Mir, Gaston Jourdanne...

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    La Revue méridionale s'arrêtera en plein conflit de la Grande Guerre, vers 1916.

    Sa fin de vie

    Achille Rouquet avait une petite maison "Castel Grazailles" sur la colline de Grazailles au milieu de ses vignes. C'était la campagne où les Carcassonnais se rendaient les dimanches à la belle saison. Peut-être non loin de la rue qui porte depuis 1955 son nom... Quant à sa maison de la rue Victor Hugo, il l'a vendu et a quitté la ville qu'il aimait tant pour rejoindre ses enfants.

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    C'est encore aujourd'hui une mercerie !

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    La maison d'Achille Rouquet, 3 rue Victor Hugo. Avouez encore une fois que la ville pour laquelle il a tant œuvré, le lui rend fort mal. Pas une plaque commémorative ! N'aurait-on pas pu donner le nom de la médiathèque à Achille Rouquet, qui fut le premier à la concevoir ? Dormez braves gens, les animateurs de fiestas veillent sur notre culture !

    Sources

    Jean Amiel / Six Ataciens célèbres / 1929

    Un grand merci à M. Alain Rouquet, petit-fils d'Achille Rouquet

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  • Il y a 30 ans disparaissait Jean Alary...

    Il est de tristes anniversaires que l'on passe sous silence quand, dans le même temps deux ans plus tôt, on rend les honneurs mérités à Jean Deschamps au cours d'une très belle exposition sur le théâtre de la Cité. Pourquoi donc oublie t-on celui qui a tant fait pour la culture à Carcassonne lorsqu'il fut directeur du festival et du théâtre municipal ? Hélas, il semble que l'on ait la mémoire sélective dans cette ville. Cela ne fait que confirmer les nombreux oubliés dont nous relevons les noms depuis 5 ans sur ce blog : Paul Lacombe, André Cayatte, François-Paul Alibert, Ketty Dolbert, Ferdinand Alquié...

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    Il était 21h ce lundi 17 décembre 1984
    quand en plein dîner au milieu de ses amis,
     
    Jean Alary
     
    s'éffondra pris d'un malaise cardiaque. Parmi les convives, le comédien Jean Deschamps et trois médecins qui malgré leurs efforts ne purent le ramener à la vie. Jean Alary, directeur du festival et du théâtre municipal, âgé à peine de 57 ans venait de succomber. Cette nouvelle plongea dans l'effroi tout Carcassonne, car "Jeannot" c'était l'ami de tous. Ses parents tenaient le magasin de chaussures "Cendrillon" à l'angle des rues Clémenceau et de la liberté. Il avait d'ailleurs débuté comme VRP et foulé les pelouses des terrains de football comme joueur du COC. On le retrouve ensuite comme membre fondateur du festival de cinéma amateur programmé tous les ans en juin à Carcassonne. En 1955, il est nommé comme directeur de théâtre municipal en remplacement d'André Valette et en 1957, administrateur du festival de la cité jusqu'en 1973. Après les échecs de Jacques Echantillon puis de Gilles Durupt à la tête du festival, le maire Antoine Gayraud rappelle Jean Alary pour sauver ce qui peut l'être.

     

    Avec son talent et ses relations, il fait renaître le rendez-vous artistique de l'été avec une afluence de près de 50000 spectateurs. Dans la foulée, c'est lui qui crée "les choeurs de Carcassonne" et demande à Michel Roquebert une adaptation de "la chanson de la croisade". Les amis dans ce métier sont rares mais ceux de Jean Alary s'appelaient Brigitte Bardot, Jean le Poulain, Yves Montand, Gilbert Bécaud, Jean Deschamps, sans compter tous les anonymes...

     

    Aujourd'hui Jean Alary, c'est le nom du théâtre municipal de la ville mais surtout, le souvenir d'un homme de coeur pour tous ceux qui l'ont connu. Il aurait cette année 86 ans et sûrement des regrets de voir ce qu'est devenu son festival...
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  • Raymond Esparseil, architecte

    Raymond Esparseil

    né le 8 mars 1876 à Carcassonne, est le fils Marius Esparseil, inventeur de l'or de la mine de Salsigne. Après des études d'Ingénieur civil, il va suivre tout naturellement le même chemin que son père dans l'étude géologique et minérale du département de l'Aude.

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    Sur cette photo de 1896

    En haut de gauche à droite:

    M. Azibert (Vétérinaire à Trèbes), Raymond Esparseil, Jean Biau

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    Dans les pas de son père, Raymond entre à la

    Société d'études scientifiques de l'Aude

    en 1893 avant d'en prendre la vice-présidence en 1904, puis la présidence en 1905. Cette année là, il est élu en remplacement de C. Renoux (président sortant) avec 52 voix.

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    Il est mobilisé durant la grande guerre au 19e dragon de Castres. Il reprendra la présidence de la SESA en 1932, dernière année où il occupera cette charge.

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    La ville de Carcassonne doit à Raymond Esparseil la construction de l'actuel théâtre Jean Alary à partir de 1933. En collaboration avec un autre architecte nommé marcel Oudin, il est chargé de transformer l'ancienne église des Jacobins en salle de spectacle. L'ouvrage sera livré en 1935 dans un style Art déco; il est depuis 2002 inscrit à l'inventaire des Monuments historiques.

    Raymond Esparseil est décédé le 13 juillet 1966 à Carcassonne. Comme pour son père, pas une rue de la ville ne porte son nom...

    Parmi ses écrits:

    L'église des jacobins à Carcassonne, p 196-212. Etude sur l'ancien couvent des Dominicains, qui vient d'être complétement détruit pour faire place au nouveau théâtre. (Bulletin de la SESA, Tome XXXVIII, 1934)

    Recherches sur la présence de l'or dans les gîtes métallifères de la Montagne noire (extrait des compte- rendus de la Société de l'industrie minérale de St-Etienne), Juin 1915.

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