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Portraits de carcassonnais - Page 49

  • Une famille retrouvée 100 ans après sur une carte postale de la Cité

    A la fin du XIXe siècle paraissent les premières cartes postales sur la cité de Carcassonne. C'est ce qu'on appelle dans le jargon des collectionneurs: "des précurseurs". Elles se distinguent des autres par le fait qu'au verso, il n'y a la place que pour écrire l'adresse du destinataire. Il était interdit dans un premier temps d'écrire du texte, puis petit à petit on a pris la liberté de mettre les messages sur le recto de la carte. Ainsi, certaines d'entre elles sont surchargées à tel point qu'on ne voit plus de paysage. Vers 1910, le verso sera séparé en deux pour permettre l'insersion des messages et de l'adresse.

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    L'adresse était souvent succincte comme ci-dessus :

     "Mlle Amandine Sournies. Dans sa famille à Montlaur". 

    Si vous envoyez aujourd'hui une adresse aussi peu renseignée (même pour un petit village des Corbières), le facteur aura t-il le temps de faire le tour pour chercher la bonne boite à lettre? Avec le minutage imposé par sa direction sur des tournées de plus en plus longues, c'est plus difficile...

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    Les cartes postales carcassonnaises ressemblent à celle-ci. D'abord ce sont des éditeurs parisiens, puis les commerçants de la ville se lancent dans l'édition: Victorine Cals, Jordy, Piquemal, Abadie, Rouan, Editions du Paris-carcassonne, Roudière... Ci-dessus on voit un groupe de personnes dans une des rues, formées par les maisons ventouses qui occupaient encore les lices au début du XXe siècle. Cette carte, outre son aspect historique, a énormément de valeur. Pourquoi? Un homme au début du siècle dernier (M. Cousin) a pris soin de noter au verso, le nom des gens sur la photo. Nous avons donc retrouvé les visages d'une famille Carcassonnaise en 1903.

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    De gauche à droite:

    Henri Salatché, François Salatché, Adèle Salatché épouse d'Henri, Marie de Teulé, Mimi Haener, Mme Haener, Nenette Haener.

    Crédit photo

    Coll. David Scagliola

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • Jacques Ourtal (1868-1962), un artiste peintre oublié

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    Jacques Ourtal était né à Carcassonne le 8 octobre 1868, dans la rue Ernest Renan où son père avait un atelier de décorateur. A 18 ans il se fera déjà remarquer au concours de l'école des beaux-arts. Après son service militaire, il ne quittera plus Carcassonne et s'installera au 44 rue des Arts dans un immeuble ayant appartenu à un peintre verrier du nom de Dauriac. Un peintre, rue des Arts ? C'est un choix judicieux tout comme son atelier fixé au second étage baigné par la lumière réfléchie par une immense verrière.

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    L'oeuvre de Jacques Ourtal se reconnaît parmi des milliers en raison d'une personnalité bien affirmée et du choix de ses paysages surtout languedociens. On retrouve sa marque dans la cathédrale St-Michel, l'église St-Vincent, la chapelle de l'école Jeanne d'Arc, la chapelle des Capucins (aujourd'hui démolie). On lui doit les fresques de couvent des Capucins ; entièrement rasé en 2002, les oeuvres d'Oural ont été sauvées miraculeusement par Corinne Calvet et Marie-Chanral Ferriol. Elles partaient à la benne à ordures. D'importants tableaux ornent également depuis 1926 l'hôtel de la cité, mais la collection est aujourd'hui dispersée entre particuliers et hommes célèbres comme J-F Kennedy ou W. Churchill. 

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    Joséphine Terral, seconde épouse du peintre. Portrait de 1921.

    Jacques Ourtal restera une figure emblématique du quartier des capucins ou il laissa le souvenir d'une personne discrète, peu bavarde mais très gentille. Il est décédé le 23 septembre 1962 à 94 ans. La rue des Arts porte désormais son nom.
     
    Les tableaux d'Ourtal sont côtés chez Akoun. Les toiles de l'ancien couvent des Capucins désormais conservées à Notre-Dame de l'abbaye, sont classées. Suite à une vente aux enchères en 1981 à l'hôtel des ventes de Carcassonne de 106 toiles du maître dont "La muse du poète" et "l'intérieur de la Basilique Saint-Nazaire", le catalogue figura dans la Gazette de chez Drouot. Les tableaux furent dispersés en France et à l'étranger, confirmant la qualité artistique des oeuvres d'Ourtal.
     
    Il est regrettable qu'à Carcassonne pour des raisons qui m'échappent on s'obstine chez les élus à ne pas vouloir d'Ourtal dans la collection permanente du Musée des Beaux-arts. Madame la conservatrice a compétence en la matière, mais les Carcassonnais aimeraient que l'on ne regardât pas toujours vers Paris. Ils veulent bien prendre le risque de ne point passer pour des snobs, mais pour des incultes voire des paysans. L'oeuvre d'Ourtal c'est le Languedoc, cette culture tant picturale que musicale que Paris considère comme de la roupie de sansonnet avec l'approbation des édiles du pays. 
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  • Charles Lamarque (1925-1993), fondateur du quartier " Les castors"

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    Charles Lamarque naît à Saint-Sébastien (Espagne) le 8 novembre 1925. Ses parents sont français et enseignent à l'école française de St-Sébastien. Il viendra habiter dans les Landes en 1928, département dans lequel son père sera élu de 1945 à 1983: Député, Président du Conseil général et maire de Mont-de-Marsan.

    La résistance

    En 1940, Charles Lamarque n'a que 15 ans mais ne supporte pas la défaite française. Il va peu à peu rejoindre les mouvements de résistance qui commencent à s'organiser. Il entre chez les FFI (Forces françaises de l'intérieur) sous le pseudonyme de "Carlitos" et de septembre 1943 à septembre 1944, fait partie du maquis "Léon des Landes". Il sera promu lieutenant par le général Koenig à Londres; il n'a que 18 ans.

    Le 9 août 1944, il est arrêté par les allemands à Morcenx (Landes) puis interrogé sous la torture. Il ne livrera aucun de ses camarades, ni aucun renseignements, mais sera enfermé au fort du Hâ à Bordeaux et condamné à mort. Après son évasion en août 1944, il sera repris et ne devra son salut qu'à la libération du pays.

    Il poursuit les opérations contre les nazis, en s'engageant volontairement pour toute la durée de la guerre en octobre 1944 au 34e RI. Il redevient simple soldat et fait ses classes sous les ordres du Commandant Marcel Bigeard (promu général, plus tard). Charles Lamarque passera successivement entre octobre 1944 et avril 1945 de Sous-lieutenant à Commandant de Compagnie lors des campagnes de la pointe de la Grave, de Royan et d'Alsace.

    Distinctions

    Médaille des la résistance (1946), Croix de guerre avec étoile de bronze (août 1946) et vermeil (1951), Chevalier de la légion d'honneur (1959), Croix de combattant volontaire, Officier de la légion d'honneur (1974)

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    Charles Lamarque est fait Chevalier de la légion d'honneur en 1959, par son ancien chef de maquis "Léon des Landes"

    Un bâtisseur

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    À titre privé et dans un but non lucratif, Charles Lamarque fonde à Carcassonne la société coopérative de construction "Les Castors de l'Aude". Ce dernier mit tout en oeuvre afin de proposer à des familles, la possibilité d'acquérir une maison à moindre coût en participant aux travaux, à raison de 40 heures par mois.

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    Le lotissement fut construit sur les vignobles de la Reille; la coopérative se porta acquéreur des terrains grâce à un prêt engagé auprès d'une compagnie d'assurances. Entre 1954 et 1956, une centaine de logements "économiques et familiaux" sortiront de terre. En 1957, la société anonyme "Foyer Castor" qu'il fonde et dont il devient le PDG, construit 118 logements supplémentaires (Quartiers du Méridien et Beausoleil). Charles Lamarque quitte Carcassonne en 1964 et rejoint Mont-de-Marsan. Il est décédé le 23 février 1993 dans cette ville à l'âge de 67 ans.

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    Maquette d'une maison "Castor"

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    Une maison "Castor" aujourd'hui

    Un square porte désormais dans ce quartier le nom de Charles Lamarque.

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