Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Portraits de carcassonnais - Page 47

  • Gustave Bocquet (1884-1973), un chef d'orchestre oublié...

    Bien avant la Fabrique des Arts et ses professeurs de musique, Carcassonne connut une vie intense d'un point de vue musical. Il est dommage que la nouvelle génération faute de curiosité ne porte pas d'intérêt à ce passé sans lequel nous ne serions que peu de choses. On ne peut certes pas vivre avec un rétroviseur, mais tourner le dos à ce point, à tout ce qui constitue la tradition musicale française, est-ce raisonnable ? N'avoir aucun regard vers nos illustres compositeurs régionaux et pour tout ce qui fait l'originalité de notre Languedoc, est-ce bien digne de la mission culturelle qui vous a été confiée ? A moins que vous n'ayez que dédain et mépris pour ceux qui vous ont précédé...

    2029199337.jpg

     

    Gustave Bocquet est né en 1884 à Castelreng dans l'Aude. Après des études de musique, il obtient un premier prix de trompette du conservatoire de Toulouse. Par la suite, il est incorporé dans l'orchestre du théâtre municipal de Carcassonne qui accompagne tous les chanteurs de passage, les opéras, les opérettes et les revues. Cet ensemble est dirigé par Michel Mir qui est également le chef de l'harmonie municipale. Gustave Bocquet comme c'était l'usage à cette époque, en contrepartie de sa participation à l'orchestre se vit proposer une place d'employé à la mairie où il finit sa carrière comme chef du personnel. A la mort de Michel Mir en 1958, c'est lui qui prit la charge de lui succéder à la tête de l'harmonie municipale. Sa manière de diriger était précise, ses observations lui permettaient d'obtenir de ses musiciens d'excellents résultats. En 1968, soit dix années plus tard, Gustave Bocquet est dirigé vers la sortie, malgré ses états de service, en raison de son âge... C'est son élève, René Cadrès qui le remplace. Il finit sa vie à l'hôpital de Limoux, oublié de tous. Il est décédé le 16 mars 1973.

    _________________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • Une famille retrouvée 100 ans après sur une carte postale de la Cité

    A la fin du XIXe siècle paraissent les premières cartes postales sur la cité de Carcassonne. C'est ce qu'on appelle dans le jargon des collectionneurs: "des précurseurs". Elles se distinguent des autres par le fait qu'au verso, il n'y a la place que pour écrire l'adresse du destinataire. Il était interdit dans un premier temps d'écrire du texte, puis petit à petit on a pris la liberté de mettre les messages sur le recto de la carte. Ainsi, certaines d'entre elles sont surchargées à tel point qu'on ne voit plus de paysage. Vers 1910, le verso sera séparé en deux pour permettre l'insersion des messages et de l'adresse.

    2164374126.jpg

    L'adresse était souvent succincte comme ci-dessus :

     "Mlle Amandine Sournies. Dans sa famille à Montlaur". 

    Si vous envoyez aujourd'hui une adresse aussi peu renseignée (même pour un petit village des Corbières), le facteur aura t-il le temps de faire le tour pour chercher la bonne boite à lettre? Avec le minutage imposé par sa direction sur des tournées de plus en plus longues, c'est plus difficile...

    4223789326.jpg

    Les cartes postales carcassonnaises ressemblent à celle-ci. D'abord ce sont des éditeurs parisiens, puis les commerçants de la ville se lancent dans l'édition: Victorine Cals, Jordy, Piquemal, Abadie, Rouan, Editions du Paris-carcassonne, Roudière... Ci-dessus on voit un groupe de personnes dans une des rues, formées par les maisons ventouses qui occupaient encore les lices au début du XXe siècle. Cette carte, outre son aspect historique, a énormément de valeur. Pourquoi? Un homme au début du siècle dernier (M. Cousin) a pris soin de noter au verso, le nom des gens sur la photo. Nous avons donc retrouvé les visages d'une famille Carcassonnaise en 1903.

    3160511454.jpg

    De gauche à droite:

    Henri Salatché, François Salatché, Adèle Salatché épouse d'Henri, Marie de Teulé, Mimi Haener, Mme Haener, Nenette Haener.

    Crédit photo

    Coll. David Scagliola

    __________________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • Jacques Ourtal (1868-1962), un artiste peintre oublié

    914509983.jpg

    Jacques Ourtal était né à Carcassonne le 8 octobre 1868, dans la rue Ernest Renan où son père avait un atelier de décorateur. A 18 ans il se fera déjà remarquer au concours de l'école des beaux-arts. Après son service militaire, il ne quittera plus Carcassonne et s'installera au 44 rue des Arts dans un immeuble ayant appartenu à un peintre verrier du nom de Dauriac. Un peintre, rue des Arts ? C'est un choix judicieux tout comme son atelier fixé au second étage baigné par la lumière réfléchie par une immense verrière.

    382824831.jpg

    L'oeuvre de Jacques Ourtal se reconnaît parmi des milliers en raison d'une personnalité bien affirmée et du choix de ses paysages surtout languedociens. On retrouve sa marque dans la cathédrale St-Michel, l'église St-Vincent, la chapelle de l'école Jeanne d'Arc, la chapelle des Capucins (aujourd'hui démolie). On lui doit les fresques de couvent des Capucins ; entièrement rasé en 2002, les oeuvres d'Oural ont été sauvées miraculeusement par Corinne Calvet et Marie-Chanral Ferriol. Elles partaient à la benne à ordures. D'importants tableaux ornent également depuis 1926 l'hôtel de la cité, mais la collection est aujourd'hui dispersée entre particuliers et hommes célèbres comme J-F Kennedy ou W. Churchill. 

    Joséphine Ourtal. 1921.jpg

    Joséphine Terral, seconde épouse du peintre. Portrait de 1921.

    Jacques Ourtal restera une figure emblématique du quartier des capucins ou il laissa le souvenir d'une personne discrète, peu bavarde mais très gentille. Il est décédé le 23 septembre 1962 à 94 ans. La rue des Arts porte désormais son nom.
     
    Les tableaux d'Ourtal sont côtés chez Akoun. Les toiles de l'ancien couvent des Capucins désormais conservées à Notre-Dame de l'abbaye, sont classées. Suite à une vente aux enchères en 1981 à l'hôtel des ventes de Carcassonne de 106 toiles du maître dont "La muse du poète" et "l'intérieur de la Basilique Saint-Nazaire", le catalogue figura dans la Gazette de chez Drouot. Les tableaux furent dispersés en France et à l'étranger, confirmant la qualité artistique des oeuvres d'Ourtal.
     
    Il est regrettable qu'à Carcassonne pour des raisons qui m'échappent on s'obstine chez les élus à ne pas vouloir d'Ourtal dans la collection permanente du Musée des Beaux-arts. Madame la conservatrice a compétence en la matière, mais les Carcassonnais aimeraient que l'on ne regardât pas toujours vers Paris. Ils veulent bien prendre le risque de ne point passer pour des snobs, mais pour des incultes voire des paysans. L'oeuvre d'Ourtal c'est le Languedoc, cette culture tant picturale que musicale que Paris considère comme de la roupie de sansonnet avec l'approbation des édiles du pays. 
    _________________________________
     
    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015