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Portraits de carcassonnais - Page 48

  • André Delmas alias Teddy Rambaud

    Teddy Rambaud alias André Delmas, outre son métier d'agent des postes, a animé pendant près de 50 ans les nuits de notre ville. Musicien autodidacte comme la majorité des jeunes dont les parents n'avaient pas les moyens de payer des cours de musique, il intègre le Hot Club de jazz de Carcassonne.

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    Pierre Alay, André Delmas et Raymond Buisan devant le Congo

    Il est dans cette formation contrebassiste mais son véritable amour c'est l'accordéon. Il crée au sortir des années 1950, son propre orchestre de bal où il fait danser dans le grand salon du Terminus, au Païcherou ou au Congo. Ce Congo (aujourd'hui, Le Conti), dont il sera le pianiste attitré jusqu'à sa fermeture en 1955 et où passera Jacques Brel et Johnny Hallyday.

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     On retrouvera André Delmas au Conti quand Manu Pena le reprendra en 1992. Teddy Rambaud restera comme un homme affable et charmeur qui connaissait sur le bout des doigts le répertoire des tangos de Carlos Gardel. Il nous a quitté en 1996 mais si vous passez au Conti, son âme y est encore quelque part...

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    En 1981, Teddy Rambaud au piano dans la Cav'conc' du Tonneau, rue du pont-vieux.

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  • Marius Authier et son fidèle destrier

    C'est d'abord l'histoire d'une famille de maraîchers qui cultivait deux ou trois hectares à la plaine Mayrevieille au début du vingtième siècle et que la grande guerre ne va pas épargner. Les Assens vivaient chichement mais heureux avant 1914; un hectare pour la production maraîchère et les autres pour l'alimentation des chevaux et autres cochons. Des trois garçons capables de travailler la terre, un seul reviendra de cette fichue guerre obligeant pendant et après le conflit  leurs soeurs à remplacer le labeur des hommes. Dans cette fratrie, seule Madeleine percera le coeur et trouvera l'amour d'un homme vaillant mais atypique: Marius Authier.

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    Marius Authier n'était pas destiné au jardinage car lui, c'était plutôt la pierre. En s'installant dans le quartier des capucins, il va néanmoins reprendre le flambeau de sa belle famille.

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    Entre 1950 et 1975, Marius Authier allait qu'il pleuve ou qu'il vente, vendre sa production sur le marché sur sa jardinière tirée par Pompon. Ce maraîcher poète commandait son cheval à la voix et il lui arrivait parfois de devoir dresser un constat à l'amiable, avec un automobiliste dans les rues de Carcassonne.

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    Après 1975, un incendie dans une grange de la ferme des capucins ravagea l'attelage nommé La jardinière. Marius Authier la remplaça par un camion qu'il fit tirer par son jument Marquise. Oui, car cet attelage s'appelle ainsi et donna le nom aux engins à moteur entourés de ferrailles que l'on trouve sur nos routes. A l'arrivée de Marius en ville, les policiers bloquaient le centre pour libérer la passage. L'attelage heurtant parfois les véhicules en stationnement, Marius dut se résoudre à l'abandonner au début des années 1980.

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    Madeleine Assens épouse Authier, vendait ses légumes sur le marché de la place Carnot

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    Pour élargir leurs revenus, Madeleine faisait venir des chrysanthèmes qu'elle vendait pour la toussaint. Marius s'en est allé à la fin des années 1980 et avec lui s'acheva l'épopée du maraîcher-poète....

    Crédit photos

    Albert Authier

    Cicérone

    Jacques Blanco

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  • Gustave Bocquet (1884-1973), un chef d'orchestre oublié...

    Bien avant la Fabrique des Arts et ses professeurs de musique, Carcassonne connut une vie intense d'un point de vue musical. Il est dommage que la nouvelle génération faute de curiosité ne porte pas d'intérêt à ce passé sans lequel nous ne serions que peu de choses. On ne peut certes pas vivre avec un rétroviseur, mais tourner le dos à ce point, à tout ce qui constitue la tradition musicale française, est-ce raisonnable ? N'avoir aucun regard vers nos illustres compositeurs régionaux et pour tout ce qui fait l'originalité de notre Languedoc, est-ce bien digne de la mission culturelle qui vous a été confiée ? A moins que vous n'ayez que dédain et mépris pour ceux qui vous ont précédé...

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    Gustave Bocquet est né en 1884 à Castelreng dans l'Aude. Après des études de musique, il obtient un premier prix de trompette du conservatoire de Toulouse. Par la suite, il est incorporé dans l'orchestre du théâtre municipal de Carcassonne qui accompagne tous les chanteurs de passage, les opéras, les opérettes et les revues. Cet ensemble est dirigé par Michel Mir qui est également le chef de l'harmonie municipale. Gustave Bocquet comme c'était l'usage à cette époque, en contrepartie de sa participation à l'orchestre se vit proposer une place d'employé à la mairie où il finit sa carrière comme chef du personnel. A la mort de Michel Mir en 1958, c'est lui qui prit la charge de lui succéder à la tête de l'harmonie municipale. Sa manière de diriger était précise, ses observations lui permettaient d'obtenir de ses musiciens d'excellents résultats. En 1968, soit dix années plus tard, Gustave Bocquet est dirigé vers la sortie, malgré ses états de service, en raison de son âge... C'est son élève, René Cadrès qui le remplace. Il finit sa vie à l'hôpital de Limoux, oublié de tous. Il est décédé le 16 mars 1973.

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