Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Portraits de carcassonnais - Page 48

  • Marius Authier et son fidèle destrier

    C'est d'abord l'histoire d'une famille de maraîchers qui cultivait deux ou trois hectares à la plaine Mayrevieille au début du vingtième siècle et que la grande guerre ne va pas épargner. Les Assens vivaient chichement mais heureux avant 1914; un hectare pour la production maraîchère et les autres pour l'alimentation des chevaux et autres cochons. Des trois garçons capables de travailler la terre, un seul reviendra de cette fichue guerre obligeant pendant et après le conflit  leurs soeurs à remplacer le labeur des hommes. Dans cette fratrie, seule Madeleine percera le coeur et trouvera l'amour d'un homme vaillant mais atypique: Marius Authier.

    2025693337.jpg

    Marius Authier n'était pas destiné au jardinage car lui, c'était plutôt la pierre. En s'installant dans le quartier des capucins, il va néanmoins reprendre le flambeau de sa belle famille.

    757832431 copie.jpg

    Entre 1950 et 1975, Marius Authier allait qu'il pleuve ou qu'il vente, vendre sa production sur le marché sur sa jardinière tirée par Pompon. Ce maraîcher poète commandait son cheval à la voix et il lui arrivait parfois de devoir dresser un constat à l'amiable, avec un automobiliste dans les rues de Carcassonne.

    273396575.jpg

    Après 1975, un incendie dans une grange de la ferme des capucins ravagea l'attelage nommé La jardinière. Marius Authier la remplaça par un camion qu'il fit tirer par son jument Marquise. Oui, car cet attelage s'appelle ainsi et donna le nom aux engins à moteur entourés de ferrailles que l'on trouve sur nos routes. A l'arrivée de Marius en ville, les policiers bloquaient le centre pour libérer la passage. L'attelage heurtant parfois les véhicules en stationnement, Marius dut se résoudre à l'abandonner au début des années 1980.

    2724949839 copie.jpg

    Madeleine Assens épouse Authier, vendait ses légumes sur le marché de la place Carnot

    2668316415.jpg

    Pour élargir leurs revenus, Madeleine faisait venir des chrysanthèmes qu'elle vendait pour la toussaint. Marius s'en est allé à la fin des années 1980 et avec lui s'acheva l'épopée du maraîcher-poète....

    Crédit photos

    Albert Authier

    Cicérone

    Jacques Blanco

    ________________________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • Gustave Bocquet (1884-1973), un chef d'orchestre oublié...

    Bien avant la Fabrique des Arts et ses professeurs de musique, Carcassonne connut une vie intense d'un point de vue musical. Il est dommage que la nouvelle génération faute de curiosité ne porte pas d'intérêt à ce passé sans lequel nous ne serions que peu de choses. On ne peut certes pas vivre avec un rétroviseur, mais tourner le dos à ce point, à tout ce qui constitue la tradition musicale française, est-ce raisonnable ? N'avoir aucun regard vers nos illustres compositeurs régionaux et pour tout ce qui fait l'originalité de notre Languedoc, est-ce bien digne de la mission culturelle qui vous a été confiée ? A moins que vous n'ayez que dédain et mépris pour ceux qui vous ont précédé...

    2029199337.jpg

     

    Gustave Bocquet est né en 1884 à Castelreng dans l'Aude. Après des études de musique, il obtient un premier prix de trompette du conservatoire de Toulouse. Par la suite, il est incorporé dans l'orchestre du théâtre municipal de Carcassonne qui accompagne tous les chanteurs de passage, les opéras, les opérettes et les revues. Cet ensemble est dirigé par Michel Mir qui est également le chef de l'harmonie municipale. Gustave Bocquet comme c'était l'usage à cette époque, en contrepartie de sa participation à l'orchestre se vit proposer une place d'employé à la mairie où il finit sa carrière comme chef du personnel. A la mort de Michel Mir en 1958, c'est lui qui prit la charge de lui succéder à la tête de l'harmonie municipale. Sa manière de diriger était précise, ses observations lui permettaient d'obtenir de ses musiciens d'excellents résultats. En 1968, soit dix années plus tard, Gustave Bocquet est dirigé vers la sortie, malgré ses états de service, en raison de son âge... C'est son élève, René Cadrès qui le remplace. Il finit sa vie à l'hôpital de Limoux, oublié de tous. Il est décédé le 16 mars 1973.

    _________________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • Une famille retrouvée 100 ans après sur une carte postale de la Cité

    A la fin du XIXe siècle paraissent les premières cartes postales sur la cité de Carcassonne. C'est ce qu'on appelle dans le jargon des collectionneurs: "des précurseurs". Elles se distinguent des autres par le fait qu'au verso, il n'y a la place que pour écrire l'adresse du destinataire. Il était interdit dans un premier temps d'écrire du texte, puis petit à petit on a pris la liberté de mettre les messages sur le recto de la carte. Ainsi, certaines d'entre elles sont surchargées à tel point qu'on ne voit plus de paysage. Vers 1910, le verso sera séparé en deux pour permettre l'insersion des messages et de l'adresse.

    2164374126.jpg

    L'adresse était souvent succincte comme ci-dessus :

     "Mlle Amandine Sournies. Dans sa famille à Montlaur". 

    Si vous envoyez aujourd'hui une adresse aussi peu renseignée (même pour un petit village des Corbières), le facteur aura t-il le temps de faire le tour pour chercher la bonne boite à lettre? Avec le minutage imposé par sa direction sur des tournées de plus en plus longues, c'est plus difficile...

    4223789326.jpg

    Les cartes postales carcassonnaises ressemblent à celle-ci. D'abord ce sont des éditeurs parisiens, puis les commerçants de la ville se lancent dans l'édition: Victorine Cals, Jordy, Piquemal, Abadie, Rouan, Editions du Paris-carcassonne, Roudière... Ci-dessus on voit un groupe de personnes dans une des rues, formées par les maisons ventouses qui occupaient encore les lices au début du XXe siècle. Cette carte, outre son aspect historique, a énormément de valeur. Pourquoi? Un homme au début du siècle dernier (M. Cousin) a pris soin de noter au verso, le nom des gens sur la photo. Nous avons donc retrouvé les visages d'une famille Carcassonnaise en 1903.

    3160511454.jpg

    De gauche à droite:

    Henri Salatché, François Salatché, Adèle Salatché épouse d'Henri, Marie de Teulé, Mimi Haener, Mme Haener, Nenette Haener.

    Crédit photo

    Coll. David Scagliola

    __________________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015