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Portraits de carcassonnais - Page 46

  • Alfred Raucoules, c'est la mémoire vivante de Carcassonne

    Je voudrais saluer le travail d'un grand serviteur du patrimoine de la ville de Carcassonne dont le nom associé à bien des ouvrages historiques, reste trop souvent dans un injuste anonymat. À 93 ans, cet ancien commerçant de la rue de Verdun est la mémoire vivante du Carcassonne qui n'est plus, de ses anecdotes et de ses évènements passés. Chacun se presse chez lui dans la rue Bringer ou au téléphone pour lui soutirer une information ou un détail dans le cadre d'une étude sociologique sur la vie de Carcassonne ; nous lui devons beaucoup. Mais Alfred est un modeste qui fuit les lumières de la gloire, par pudeur. Cela donne de sacrées leçons à certains vaniteux, qui du haut de leurs trônes pailletés, s'efforcent à voix haute de revendiquer la paternité de leurs travaux. Or, nous sommes tous les héritiers d'une idée, d'un travail ou d'une pensée et ceux qui sèment les petits cailloux méritent autant les éloges qui ceux qui s'en servent pour structurer ou bâtir. Que serait l'architecte sans le maçon ? Et le maçon, sans le manoeuvre ?

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    Alfred Raucoules est l'auteur d'un immense travail sur l'histoire de l'aviation à Carcassonne. L'ouvrage s'étend en trois volumes depuis la construction du terrain d'aviation de Salvaza jusqu'à aujourd'hui. Malheureusement, cette trilogie imprimée en son temps par la Chambre de commerce et d'industrie de l'Aude est restée confidentielle. Le tirage n'a profité qu'à une poignée de privilègiés, alors même qu'il aurait du être à la disposition du plus grand nombre. Il nous paraît comme indispensable que cette mémoire aéronautique soit reprise et enfin éditée.

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    Il en est de même pour l'histoire de la rue de Verdun et de ses commerces qu'Alfred mit 7 ans à rédiger (achevé en 1995). Là aussi, ce fut confidentiel avec le soutien du GARAE et de l'Imprimerie municipale. En deux volumes, il s'agit d'une véritable bible sur cette artère commerçante et ses habitants. Nous nous sommes tous inspirés de son travail pour rédiger nos ouvrages publiés. Ne serait-il pas juste que ce travail puisse être mis en lumière ?

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    Devons-nous également évoquer ses ouvrages en 3 volumes sur l'histoire du Syndicat d'initiative de Carcassonne ?

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    Publié en 1984 en langue occitane par le Centre d'Etudes Occitanes. Dessins de Denis Bonnes.

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    Alfred Raucoules a également largement collaboré avec Luce et Francis Teisseire à l'ouvrage "Carcassonne, d'hier à aujourd'hui" signé J-L Bonnet. 

     Sachez que l'imprimerie municipale depuis le mandat de Raymond Chésa imprimait des travaux historiques d'auteurs Carcassonnais. Si la démarche est à saluer puisqu'elle permettait de les synthétiser dans une brochure, en revanche il était anormal que seule une poignée de privilégiés disposassent d'un exemplaire. Comment se fait-il que l'on puisse le trouver à la vente sur les sites d'enchères sur internet ou chez les bouquinistes, alors même que l'auteur n'a jamais été rétribué pour son travail ? Tout simplement, les ouvrages distribués gracieusement à des privilégiés ont été ensuite revendus par eux-mêmes. 

    Mise à jour 2017

    Alfred Raucoules vient de fêter ses 95 ans à la Maison de retraite Carmableu de Carcassonne. Nous devons cette initiative à son ami Jacques Blanco. Entre poutounéjades d'élus au milieu des photographes de la presse locale, espérons que la ville pensera à lui rendre l'hommage en faisant réimprimer ses livres.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • André Delmas alias Teddy Rambaud

    Teddy Rambaud alias André Delmas, outre son métier d'agent des postes, a animé pendant près de 50 ans les nuits de notre ville. Musicien autodidacte comme la majorité des jeunes dont les parents n'avaient pas les moyens de payer des cours de musique, il intègre le Hot Club de jazz de Carcassonne.

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    Pierre Alay, André Delmas et Raymond Buisan devant le Congo

    Il est dans cette formation contrebassiste mais son véritable amour c'est l'accordéon. Il crée au sortir des années 1950, son propre orchestre de bal où il fait danser dans le grand salon du Terminus, au Païcherou ou au Congo. Ce Congo (aujourd'hui, Le Conti), dont il sera le pianiste attitré jusqu'à sa fermeture en 1955 et où passera Jacques Brel et Johnny Hallyday.

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     On retrouvera André Delmas au Conti quand Manu Pena le reprendra en 1992. Teddy Rambaud restera comme un homme affable et charmeur qui connaissait sur le bout des doigts le répertoire des tangos de Carlos Gardel. Il nous a quitté en 1996 mais si vous passez au Conti, son âme y est encore quelque part...

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    En 1981, Teddy Rambaud au piano dans la Cav'conc' du Tonneau, rue du pont-vieux.

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  • Marius Authier et son fidèle destrier

    C'est d'abord l'histoire d'une famille de maraîchers qui cultivait deux ou trois hectares à la plaine Mayrevieille au début du vingtième siècle et que la grande guerre ne va pas épargner. Les Assens vivaient chichement mais heureux avant 1914; un hectare pour la production maraîchère et les autres pour l'alimentation des chevaux et autres cochons. Des trois garçons capables de travailler la terre, un seul reviendra de cette fichue guerre obligeant pendant et après le conflit  leurs soeurs à remplacer le labeur des hommes. Dans cette fratrie, seule Madeleine percera le coeur et trouvera l'amour d'un homme vaillant mais atypique: Marius Authier.

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    Marius Authier n'était pas destiné au jardinage car lui, c'était plutôt la pierre. En s'installant dans le quartier des capucins, il va néanmoins reprendre le flambeau de sa belle famille.

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    Entre 1950 et 1975, Marius Authier allait qu'il pleuve ou qu'il vente, vendre sa production sur le marché sur sa jardinière tirée par Pompon. Ce maraîcher poète commandait son cheval à la voix et il lui arrivait parfois de devoir dresser un constat à l'amiable, avec un automobiliste dans les rues de Carcassonne.

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    Après 1975, un incendie dans une grange de la ferme des capucins ravagea l'attelage nommé La jardinière. Marius Authier la remplaça par un camion qu'il fit tirer par son jument Marquise. Oui, car cet attelage s'appelle ainsi et donna le nom aux engins à moteur entourés de ferrailles que l'on trouve sur nos routes. A l'arrivée de Marius en ville, les policiers bloquaient le centre pour libérer la passage. L'attelage heurtant parfois les véhicules en stationnement, Marius dut se résoudre à l'abandonner au début des années 1980.

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    Madeleine Assens épouse Authier, vendait ses légumes sur le marché de la place Carnot

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    Pour élargir leurs revenus, Madeleine faisait venir des chrysanthèmes qu'elle vendait pour la toussaint. Marius s'en est allé à la fin des années 1980 et avec lui s'acheva l'épopée du maraîcher-poète....

    Crédit photos

    Albert Authier

    Cicérone

    Jacques Blanco

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