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Patrimoine en danger - Page 32

  • Et pendant que David Guetta, la Cité sombra sous l'enfumage

    Vous avez pu voir dans le documentaire sur la Cité de Carcassonne diffusé sur France 5 dimanche dernier, l'administrateur du château comtal présenter une mosaïque romaine. Une mosaïque de l'époque d'Auguste, et non du IIIe siècle comme dit par erreur dans le commentaire. Monsieur Dedolin, l'administrateur du château, fait part de sa volonté d'ouvrir au public ce merveilleux vestige archéologique. Nous ne pouvons qu'aprouver ce projet pour lequel nous militons depuis longtemps sur ce blog, mais avec la mutation annoncée de M. Dedolin à St-Cloud, il risque fort d'être remis aux calandes grecques.

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    La mosaïque recoupée par les murs médiévaux

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    C'est dans la cour du château comtal (ici au premier plan) que l'on a découvert des vestiges archéologies de tout premier plan. Afin de les protéger, on a coulé une dalle de béton soutenue par les piliers.

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    Sur cet emplacement, on a découvert une maison du Ier siècle de notre ère avec une mosaïque et les fondations de l'église Sainte-Marie du XIIe siècle. Cette dernière fut rasée au XVIIIe siècle.

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    L'abside de la chapelle sous trouve sous la dalle de béton. Nous voyons à droite l'étayage de chantier pour la soutenir.

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    Un laboureur, détail de la mosaïque

    (Bull. Sesa/ Tome LXVII, 1967)

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    Mosaïque provenant de la villa Gallo-romaine de Gourgouli à Peyriac-Minervois, installée en 1967 en ce lieu par Claude Journet.

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    Nous nous sommes procurés une note interne signée de la main Patricia Corbett, l'administratrice qui a précédé M. Dedolin dans ses fonctions au sein du château comtal. Datée du 27 février 2006, voici ce qu'elle indique:

     « Le diagnostic réalisé par SOCOTEC [bureau de contrôle] sur la solidité de la dalle de la cour d'honneur couvrant la mosaïque soulève des problèmes d'ordre structurel important qui mettent en cause la solidité générale de cette partie de l'édifice. » En conséquence cette note de service interdit « l’accès au public et au personnel » de cette salle. Elle interdit aussi « l'organisation de toute manifestation ou rassemblement de groupes de visites sur la dalle de la cour d'honneur » et affirme que « la mise en place d'un étaiement est demandée à l'Architecte en chef des monuments historiques »

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    Aucun étai n'a été posé depuis cette date et la dalle continue à se dégrader. L'eau qui la traverse dépose un voile calcaire sur la mosaïque. Nous apercevons même une fissure sur le soutenement à droite.

    En attendant cette reconstruction indispensable nous apprenons qu’une sorte de croissanterie va être installée sur la dalle. Ce choix de cet emplacement a été dicté par des raisons commerciales : il est dans un point de passage obligé, à la fin du circuit sur les remparts donc à un moment de la visite où les touristes risquent d’être assoiffés et affamés. Cette installation va donc contribuer à créer des rassemblements de personnes sur la dalle, particulièrement aux moments de pics de fréquentation. Il est donc surprenant de constater l’autorisation de cette installation alors que la note de service interdit toute manifestation ou rassemblement sur cette dalle pour des raisons de sécurité !

    Ainsi va la vie à Carcassonne et que l'enfumage continue!

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013

  • La petite maison dans les pins

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    La colline de Grazaille était autrefois recouverte de vignes et seules 55 habitations y furent recensées en 1891. Depuis les années 60, de nombreuses contructions avec une vue imprenable sur la cité médiévale ont fait grossir le nombre d'habitants de ce quartier. Reconnaître les toutes premières constructions encore debout sur la colline est une véritable gageure... suivez le guide !

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    Sur ce plan du début du XXe siècle, on distingue à droite une petite maison dans les pins et à gauche, le moulin de Cantegril.

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    Perdue derrière un immeuble HLM de plusieurs étages de l'impasse Buffon, la maison est encore le témoin du passé de la colline de Grazaille.

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    De cet endroit, on a une vue superbe sur la ville

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    Sur l'emplacement de l'immeuble HLM se trouvait une vigne comme c'était le cas pour l'ensemble de la colline de Grazailles autrefois. A l'arrière de celui-ci un ilôt de verdure avec au milieu des pins parasol, vraisemblablement la plus ancienne maison de Grazailles. On l'appelle la petite maison dans les pins. C'est là qu'habitèrent les grands parents de M. Rivals, propriétaire au début du XXe siècle du domaine de St-Martin à Montredon. La petite maison est hélas, depuis des années à l'état d'abandon. Elle appartient à la co-propriété de l'immeuble dont nous venons de parler. Un certain nombre de propriétaires souhaiterait la sauver de la ruine mais l'argent est le nerf de la guerre. Un dossier est actuellement monté pour obtenir des subventions de part de la Communauté d'agglomération ou de la mairie. Il serait vraiment dommage que l'on laissât l'un dernier vestige historique de la colline de Grazailles, s'écrouler sous le poids des années.

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    Sur cette ancienne vigne, on aperçoit à la place un immeuble d'habitation. Il a été édifié par la Société de crédit immobilier en 1968, alors dirigée par M. Martinolle avec le concours de la SAAHLM (Société audoise et ariègeoise de logements HLM). L'architecte est M. Mercier de Narbonne. Ce bâtiment a été bâti à la condition que les ouvriers participant aux travaux, puissent profiter chacun des 63 logements que compte l'immeuble. La construction a été confiée à M. Mercier, architecte à Narbonne.

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    Le moulin de Cantegril lui, a visiblement été adopté par un propriétaire consciencieux de sa sauvegarde.

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  • Les plaques émaillées Michelin à Carcassonne

    L'aventure des plaques en lave émaillées débute dès 1910 grâce à André Michelin. Ce dernier en prenant soin d'apposer le nom de son entreprise, offre gratuitement ses panneaux de signalisation aux municipalités françaises. Rapidement fleurissent "bornes d'angles", "poteaux", "murs" et "panneaux muraux" et en 1931 ses signaux sont officiellement homologués. Vous trouverez encore au détour d'un chemin ou d'une route, sur un mur, près d'un pont quelques vestiges que la DDE n'a pas encore relevés. A titre d'exemples: à la sortie de Villepinte en direction de Toulouse, sur le pont de Trèbes, sur la route de Conques après le carrefour de Bezons mais aussi à Carcassonne...

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    Cette plaque en lave émaillée a été apposée contre une maison à l'entrée de l'avenue Arthur Mullot, la veille de la déclaration de guerre en 1939. Sa jumelle lui fait face de l'autre côté de l'avenue. Chaque plaque Michelin a dans le coin inférieur droit, sa date de fabrication.

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    A l'entrée de l'avenue Arthur Mullot... la cité c'est par là.

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    Voici le seul panneau directionnel de la ville encore debout, celui date de 1965. Il est planté dans le bitume de la route minervoise, à la sortie de la ville, près de la Maison de retraite du canal. C'était l'époque où la 118 était encore un route nationale avant que l'état ne transfère son entretien au département. C'est le témoin d'un savoir faire, de l'histoire routière française... alors conservons-le, car avouez que c'est plus sympa que les nouvelles signalétiques.

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    Sur cette image prise du film "Le corniaud" de Gérard Oury, tourné à Carcassonne en 1964, on aperçoit un panneau directionnel comme celui de l'avenue A. Mullot. Ce dernier était visiblement posé contre le mur du cimetière de la cité près de la porte Narbonnaise. Sur la gauche, pas encore de route vers Montlegun, ni de parking et encore moins d'hôtel. Quant au panneau, il a disparu et seules des traces sur le mur peuvent encore témoigner de son emplacement... pour ceux qui le savent. Si quelqu'un le trouve au parc municipal, qu'il veuille bien se manifester ici.

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