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Commerces d'autrefois - Page 37

  • Les marchands de bonbons

    Il est loin le temps où les jeunes carcassonnais se ravitaillaient à la bonbonnerie Marseillais de M. Raynaud sur le boulevard des tilleuls (Commandant Roumens). C'était au début du siècle dernier, à côté du Bazar du Bon marché et du café du Helder (café des platanes). Jusqu'à la libération et à la destruction du square gambetta par l'occupant, deux kiosques en pierres se tenaient parallèlement au jardin. Le premier, en face du musée était tenu par M. Andrieu. Le second, celui de Mlle Delphine, lui faisait concurrence en face de la maison Lacombe. Faut dire qu'il fallait du stock en réglisses, guimauves et autres sucettes pour les écoliers du groupe scolaire Jean Jaurès, inauguré en 1928. Ces kiosques ont été détruits comme celui qui à l'identique est resté quelques temps après place Davilla.

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    A partir du boulevard Barbès, en face le café du Midi (détruit), il y avait l'étal de madame Gillot surnommée "la japonaise" par les enfants, en raison de sa coupe de cheveux.

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    Comme elles étaient délicieuses les sucreries de madame Bourrel... Juste après la guerre, la marchande de bonbons avait posé son étal dans la rue de la gare en face du Continental, pour la grande joie des enfants. Elle vendait des cocos, des bonbons acidulés en forme d'ostie, de la croquande, des sucres d'orge et des cacahouettes qu'elle faisait griller chez le boulanger M. Deveze, 33 rue de Lorraine.

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    Plus bas, en face du portail des jacobins, qui n'a pas connu les bonbons de M. Coma puis de son beau-fils, M. Perez? Monsieur Pérez, ici avec son épouse faisaient aussi des crêpes et de la croquande (nougat caramélisé rougeâtre) pour les foires de la Sainte-Catherine (novembre) ou des comportes (mars). Avec son camion, on retrouvait aussi M. Perez pour les fêtes de la cité sur le jardin du Prado près de la porte narbonnaise. A sa suite, c'est leur employé depuis 23 ans, madame Quirant qui a repris l'affaire.

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    Madame Quirant et sa fille Nicole, ont installé leur camion plus haut en tournant le dos à la caserne Laperrine. Elles ont étoffé leur stock en vendant des frites, Hot-dog, sandwiches Américains... La plus grande partie de leurs clients étaient les militaires du 3e RPIMA. Ils laissaient leurs listes et venaient ensuite se ravitailler chez madame Quirant. Une affaire florissante à cette époque. Puis après la guerre du Golfe, les militaires ont obtenu le droit d'avoir un appartement en ville. L'arrivée des fast-food et des pizzerias à Carcassonne au début des années 1990, a sérieusement fait chuter le chiffre d'affaire de ce commerce ambulant. La construction du parking souterrain a achevé tout espoir de reprise. On a d'abord voulu exclure ce commerce de son emplacement, puis on l'a mis dans une guérite dont l'exiguité ne permettait pas la poursuite de l'activité. Madame Quirant a jeté l'éponge et ainsi disparut le dernier et emblèmatique marchand de bonbons de Carcassonne.

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  • L'Union économique de Carcassonne

    Au début du XXe siècle apparaissent dans les villes de France, un certain nombre de groupements comme les Coopératives ouvrières ou Unions économiques visant à améliorer la vie des consommateurs par un système de mutualisation. Leur utilité a été reconnue par l'état en leur décernant la Médaille d'argent à l'Exposition de Lyon en 1914 et la Grand médaille d'or à celle de Marseille en 1922.

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    L'Union économique de Carcassonne est fondée en avril 1908 par un groupe important de commerçants carcassonnais. Son siège se trouve au 43 de la rue de la mairie (Rue A. Ramond) dans les bureaux de la banque Cabanier et Albert Sarraute. Les fondateurs se sont inspiré du principe que l'acheteur qui s'adresse à l'Union pour obtenir de grandes facilités de paiement, doit pouvoir jouir des mêmes avantages que l'acheteur qui paie au comptant. Il ne s'agit pas d'une maison de crédit mais d'un organisme prêteur, qui permet de réaliser des achats chez près de 200 commerçants du département de l'Aude au moyen de billets émis par lui. La confiance entre les parties est seulement établie sur la base de l'honorabilté du demandeur qui tire profit de ces facilités de paiement, tout comme elle garantie aux commerçants de meilleures ventes.

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    Voilà un système qui va permettre aux familles les moins aisées de pouvoir réaliser un certain nombre de projets, car l'Union économique avance n'importe quelle somme (300 francs pour un costume complet, 30 000 frs pour une automobile ou encore, 50 000 pour une maison). Les billets ont la même valeur légale que ceux émis par la banque de France et sont au porteur. Le client qui emprunte à l'Union économique verse une petite commission à l'ouverture du compte couvrant recouvrement et droit de timbre, qui lui est remboursée ensuite sous forme de primes lorsque le remboursement s'effectue avant 6 mois. Ces primes sont des objets de toutes sortes exposés au siège de l'Union.

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    Les clients ont plusieurs possibilités pour rembourser les avances: directement au siège de l'Union économique, par mandats-poste au nom du directeur Antoine Courtade, par chèques postaux, par paiements au domicile de l'abonné par des agents receveurs par semaine, quinzaine ou mois. Le directeur A. Courtade était également agent immobilier (1, bd Sarraut), il fondera l'Union immobilière dans le même immeuble.

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    L'un des grands magasins figurant sur la liste de l'Union économique

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    Les bureaux de l'Union économique au 43 rue de la mairie (porte verte) en 1908. Avec le changement des numéros de la rue (aujourd'hui Aimé Ramond), ils porteront le numéro 47 à la fin des années 1950. C'est là que probablement, s'est achevée la belle aventure de cette association des commerçants carcassonnais. C'était l'époque où ils arrivaient encore à s'entendre dans l'intérêt de tous...

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  • Vestiges des anciennes fonderies carcassonnaises

    Notre ville possédait plusieurs fonderies entre la seconde moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. Cette activité est directement liée à l'essor de la viticulture dans l'Aude pour laquelle il fallut construire une mécanisation nécessaire à son développement: pompes, charrues, sulfateuses...etc. Nous allons voir dans cette chronique qu'il existe encore en ville quelques vestiges discrets, précieux et méritant d'être sauvegardés malgré l'indifférence dont ils font l'objet. C'est à cet examen que j'ai procédé lors de mes déambulations pédestres dans Carcassonne.

    La fonderie Sicre-Arnaud

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    Sans un coup de chance, rien ne permettait de penser que cet immeuble situé au 63 rue d'Alsace était celui de l'ancienne fonderie Sicre-Arnaud. Elle fut reprise avant sa fermeture dans les années 1930 par A. Radigales, Ingénieur des Arts et Métiers. Fonderie et constructions mécaniques, elle produisait des pompes, moto-pompes, pressoirs, cuves, robinetterie...

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    En passant par le proche, rabattu sur le côté et visiblement inutilisé, l'ancien portail en bois de la fonderie. Le seul témoin de de l'existence de cette industrie à cet endroit. Les élements du puzzle grâce à cette découverte semblent s'assembler, car... La fonderie Sicre, selon mes annuaires, était située 15, boulevard de la Préfecture (Actuel Jean-Jaurès). A la fin du XIXe siècle, le numéro 1 commençait à l'immeuble faisant angle avec la rue Antoine Marty (laboratoire Blanc) ce qui permet bien de positionner cette fonderie à l'endroit du garage Métropole, construit vers 1930.

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    La fonderie Sicre occupait l'ensemble du terrain allant de la rue d'Alsace au garage Métropole.

    La fonderie Fafeur

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    Fondée en 1841 par Xavier Fafeur, ingénieur diplômé des Arts et Métiers, la fonderie était située au square Gambetta. Elle comprenait tout le corps de bâtiment allant du square à la rue Pierre Germain. A cette époque, l'immeuble moderne de l'EDF (actuelle Communauté d'agglomération) n'était pas construit.

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    Ce bel immeuble longeant le Square Gambetta est la demeure de Xavier Fafeur. Au dessus de la porte d'entrée, on peut lire Fafeur frères.

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    Une page extraite du catalogue de vente. Chez quelques anciens viticulteurs on doit bien retrouver dans un coin d'une grange, une pompe Fafeur.

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    Dans la rue de Verdun (Immeuble Cotte), une barre de seuil fabriquée par Fafeur.

    La fonderie Durand-Roger

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    Toujours au Square Gambetta, ce bel immeuble est celui de l'ancienne fonderie Marsal. qui deviendra ensuite par les alliances familiales, A.Roger et Durand-Roger.

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    Une publicité parue en 1902

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    Une pompe Durand-Roger devant le siège de la fonderie (Collection Claude Marquié)

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    Parmi mes découvertes, cette plaque de canalisation dans le hameau de Villalbe.

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    Toujours à Villalbe, cette colonne d'eau qui servait à remplir les comportes et les réservoirs des sulfateuses. Il s'agit d'un mobilier municipal historique qui est en train de rouiller et pour lequel un coup de peinture serait utile. Il y en a deux dans le hameau qui sont en fonction mais seul le cantonnier et le dernier viticulteur encore en activité en ont la clé.

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    Avec un peu de curiosité, on se rend compte du nom du fabriquant. Une preuve que la ville avait passé des marchés avec Durand-Roger.

    La fonderie Plancard

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    Une publicité de 1902

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    Avec l'autorisation de J. Blanco (Photo: Chroniques de Carcassonne)

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    C'est ici sur l'allée d'Iéna que se tenait la fonderie Plancard. On voit encore sur les murs les vestiges du bâtiment. Après sa fermeture, les matériaux Geynes ont occupé le local.

    La fonderie Matignon

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    Une publicité de 1904

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    Sur l'avenue Bunau Varilla, juste en face de la rue d'Isly, vous verrez encore les inscriptions de la fonderie Matignon sur cette façade.

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    La fonderie Martignon avait fabriqué l'ensemble des vespasiennes de Carcassonne.

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    C'était là, dans la rue de Chateaudun, l'usine de Jean Matignon

    La fonderie Martignon

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    Publicité de 1902

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    Type d'éolienne que l'on rencontre encore dans les champs par chez nous. Près de 2000 ont été posées pour l'irrigation des cultures en Languedoc. Marius Martignol fabriquait ces moteurs à vent.

    La fonderie Méridia

    Il s'agit de la toute dernière fonderie de Carcassonne encore en activité en 1953. Joseph Durand (famille Durand-Roger) avait repris les anciennes fonderies Guiraud(7, avenue du Pont neuf) en créant une nouvelle activité 11, boulevard du général Leclerc (Source: Claude Marquié)

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    A côté de la prison, l'entrée de la fonderie Méridia. C'est aujourd'hui, la société Chipie international qui occupe le local.

    La SAFA

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    La Société des Aciéries et Fonderies Audoises est créée par Charles Guibert, père du professeur de danse Françoise Bouichet. Cet ancien ingénieur des Arts et Métiers rachète la fonderie Durand-Roger (Méridia). Il possède alors trois usines qui emploient 120 personnes et fait construire les locaux de celle se trouvant dans la zone de la Bouriette, à l'angle du boulevard Denis Papin et de la rue Niepce.

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    C'est aujourd'hui l'entreprise Coq et Torrès qui occupe les locaux de la SAFA (photo: J. Blanco)

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    La fonderie fabriquait des fontes d'assainissement, des récupérateurs de chaleur, des plaques de cheminées dessinées par Charles Guibert. Ce dernier avait inventé à la fin de sa vie, des canisettes pour chiens. Malheureusement, son décès survenu trop tôt, il ne put voir leur commercialisation.

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    Ici, se trouvait l'emplacement du four

    Merci à Françoise Bouichet pour son témoignage

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