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Commerces d'autrefois - Page 37

  • L'Union économique de Carcassonne

    Au début du XXe siècle apparaissent dans les villes de France, un certain nombre de groupements comme les Coopératives ouvrières ou Unions économiques visant à améliorer la vie des consommateurs par un système de mutualisation. Leur utilité a été reconnue par l'état en leur décernant la Médaille d'argent à l'Exposition de Lyon en 1914 et la Grand médaille d'or à celle de Marseille en 1922.

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    L'Union économique de Carcassonne est fondée en avril 1908 par un groupe important de commerçants carcassonnais. Son siège se trouve au 43 de la rue de la mairie (Rue A. Ramond) dans les bureaux de la banque Cabanier et Albert Sarraute. Les fondateurs se sont inspiré du principe que l'acheteur qui s'adresse à l'Union pour obtenir de grandes facilités de paiement, doit pouvoir jouir des mêmes avantages que l'acheteur qui paie au comptant. Il ne s'agit pas d'une maison de crédit mais d'un organisme prêteur, qui permet de réaliser des achats chez près de 200 commerçants du département de l'Aude au moyen de billets émis par lui. La confiance entre les parties est seulement établie sur la base de l'honorabilté du demandeur qui tire profit de ces facilités de paiement, tout comme elle garantie aux commerçants de meilleures ventes.

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    Voilà un système qui va permettre aux familles les moins aisées de pouvoir réaliser un certain nombre de projets, car l'Union économique avance n'importe quelle somme (300 francs pour un costume complet, 30 000 frs pour une automobile ou encore, 50 000 pour une maison). Les billets ont la même valeur légale que ceux émis par la banque de France et sont au porteur. Le client qui emprunte à l'Union économique verse une petite commission à l'ouverture du compte couvrant recouvrement et droit de timbre, qui lui est remboursée ensuite sous forme de primes lorsque le remboursement s'effectue avant 6 mois. Ces primes sont des objets de toutes sortes exposés au siège de l'Union.

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    Les clients ont plusieurs possibilités pour rembourser les avances: directement au siège de l'Union économique, par mandats-poste au nom du directeur Antoine Courtade, par chèques postaux, par paiements au domicile de l'abonné par des agents receveurs par semaine, quinzaine ou mois. Le directeur A. Courtade était également agent immobilier (1, bd Sarraut), il fondera l'Union immobilière dans le même immeuble.

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    L'un des grands magasins figurant sur la liste de l'Union économique

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    Les bureaux de l'Union économique au 43 rue de la mairie (porte verte) en 1908. Avec le changement des numéros de la rue (aujourd'hui Aimé Ramond), ils porteront le numéro 47 à la fin des années 1950. C'est là que probablement, s'est achevée la belle aventure de cette association des commerçants carcassonnais. C'était l'époque où ils arrivaient encore à s'entendre dans l'intérêt de tous...

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  • Vestiges des anciennes fonderies carcassonnaises

    Notre ville possédait plusieurs fonderies entre la seconde moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. Cette activité est directement liée à l'essor de la viticulture dans l'Aude pour laquelle il fallut construire une mécanisation nécessaire à son développement: pompes, charrues, sulfateuses...etc. Nous allons voir dans cette chronique qu'il existe encore en ville quelques vestiges discrets, précieux et méritant d'être sauvegardés malgré l'indifférence dont ils font l'objet. C'est à cet examen que j'ai procédé lors de mes déambulations pédestres dans Carcassonne.

    La fonderie Sicre-Arnaud

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    Sans un coup de chance, rien ne permettait de penser que cet immeuble situé au 63 rue d'Alsace était celui de l'ancienne fonderie Sicre-Arnaud. Elle fut reprise avant sa fermeture dans les années 1930 par A. Radigales, Ingénieur des Arts et Métiers. Fonderie et constructions mécaniques, elle produisait des pompes, moto-pompes, pressoirs, cuves, robinetterie...

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    En passant par le proche, rabattu sur le côté et visiblement inutilisé, l'ancien portail en bois de la fonderie. Le seul témoin de de l'existence de cette industrie à cet endroit. Les élements du puzzle grâce à cette découverte semblent s'assembler, car... La fonderie Sicre, selon mes annuaires, était située 15, boulevard de la Préfecture (Actuel Jean-Jaurès). A la fin du XIXe siècle, le numéro 1 commençait à l'immeuble faisant angle avec la rue Antoine Marty (laboratoire Blanc) ce qui permet bien de positionner cette fonderie à l'endroit du garage Métropole, construit vers 1930.

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    La fonderie Sicre occupait l'ensemble du terrain allant de la rue d'Alsace au garage Métropole.

    La fonderie Fafeur

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    Fondée en 1841 par Xavier Fafeur, ingénieur diplômé des Arts et Métiers, la fonderie était située au square Gambetta. Elle comprenait tout le corps de bâtiment allant du square à la rue Pierre Germain. A cette époque, l'immeuble moderne de l'EDF (actuelle Communauté d'agglomération) n'était pas construit.

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    Ce bel immeuble longeant le Square Gambetta est la demeure de Xavier Fafeur. Au dessus de la porte d'entrée, on peut lire Fafeur frères.

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    Une page extraite du catalogue de vente. Chez quelques anciens viticulteurs on doit bien retrouver dans un coin d'une grange, une pompe Fafeur.

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    Dans la rue de Verdun (Immeuble Cotte), une barre de seuil fabriquée par Fafeur.

    La fonderie Durand-Roger

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    Toujours au Square Gambetta, ce bel immeuble est celui de l'ancienne fonderie Marsal. qui deviendra ensuite par les alliances familiales, A.Roger et Durand-Roger.

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    Une publicité parue en 1902

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    Une pompe Durand-Roger devant le siège de la fonderie (Collection Claude Marquié)

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    Parmi mes découvertes, cette plaque de canalisation dans le hameau de Villalbe.

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    Toujours à Villalbe, cette colonne d'eau qui servait à remplir les comportes et les réservoirs des sulfateuses. Il s'agit d'un mobilier municipal historique qui est en train de rouiller et pour lequel un coup de peinture serait utile. Il y en a deux dans le hameau qui sont en fonction mais seul le cantonnier et le dernier viticulteur encore en activité en ont la clé.

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    Avec un peu de curiosité, on se rend compte du nom du fabriquant. Une preuve que la ville avait passé des marchés avec Durand-Roger.

    La fonderie Plancard

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    Une publicité de 1902

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    Avec l'autorisation de J. Blanco (Photo: Chroniques de Carcassonne)

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    C'est ici sur l'allée d'Iéna que se tenait la fonderie Plancard. On voit encore sur les murs les vestiges du bâtiment. Après sa fermeture, les matériaux Geynes ont occupé le local.

    La fonderie Matignon

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    Une publicité de 1904

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    Sur l'avenue Bunau Varilla, juste en face de la rue d'Isly, vous verrez encore les inscriptions de la fonderie Matignon sur cette façade.

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    La fonderie Martignon avait fabriqué l'ensemble des vespasiennes de Carcassonne.

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    C'était là, dans la rue de Chateaudun, l'usine de Jean Matignon

    La fonderie Martignon

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    Publicité de 1902

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    Type d'éolienne que l'on rencontre encore dans les champs par chez nous. Près de 2000 ont été posées pour l'irrigation des cultures en Languedoc. Marius Martignol fabriquait ces moteurs à vent.

    La fonderie Méridia

    Il s'agit de la toute dernière fonderie de Carcassonne encore en activité en 1953. Joseph Durand (famille Durand-Roger) avait repris les anciennes fonderies Guiraud(7, avenue du Pont neuf) en créant une nouvelle activité 11, boulevard du général Leclerc (Source: Claude Marquié)

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    A côté de la prison, l'entrée de la fonderie Méridia. C'est aujourd'hui, la société Chipie international qui occupe le local.

    La SAFA

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    La Société des Aciéries et Fonderies Audoises est créée par Charles Guibert, père du professeur de danse Françoise Bouichet. Cet ancien ingénieur des Arts et Métiers rachète la fonderie Durand-Roger (Méridia). Il possède alors trois usines qui emploient 120 personnes et fait construire les locaux de celle se trouvant dans la zone de la Bouriette, à l'angle du boulevard Denis Papin et de la rue Niepce.

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    C'est aujourd'hui l'entreprise Coq et Torrès qui occupe les locaux de la SAFA (photo: J. Blanco)

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    La fonderie fabriquait des fontes d'assainissement, des récupérateurs de chaleur, des plaques de cheminées dessinées par Charles Guibert. Ce dernier avait inventé à la fin de sa vie, des canisettes pour chiens. Malheureusement, son décès survenu trop tôt, il ne put voir leur commercialisation.

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    Ici, se trouvait l'emplacement du four

    Merci à Françoise Bouichet pour son témoignage

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  • Le quartier de la digue

    Charles Trénet dans sa très belle chanson, Coin de rue, chantait déjà: "Je m'souviens d'un coin de rue aujourd'hui disparu. Mon enfance jouait par là. Je m'souviens de cela". Ma chronique de ce jour prend à témoin la rue de la digue, pour dénoncer la disparation des commerces de proximité. Ces lieux de vie sont essentiels comme lien social entre des individus n'ayant pas les mêmes origines, la même religion, le même niveau de vie. Or, leur lente agonie et finalement leur mort a le plus souvent laissé place à l'indifférence, l'intolérance et même pire... à la déshumanisation. C'est à la boulangerie ou chez le boucher que l'on savait encore dire bonjour à la voisine, que l'on évoquait la prochaine fête du quartier. Peut-être suis-je un peu passéiste mais à force de vouloir être dans le vent, on devient une feuille morte...

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    Au début de la rue de la digue, il y avait le café du Nord qui était tenu par M. Mouton (aujourd'hui, café du Dôme). Un peu plus bas, la boucherie Espanol puis Respaud (Voir photo). A côté, la pâtisserie Cruchandeau et en face d'elle, l'épicerie Fôret. A côté de cette dernière, le magasin de cyles de M.Nicoli.

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    A l'emplacement de ce garage, à l'angle avec la rue Marceau, l'épicerie de Madame Cabrol puis de M. André. De l'autre côté de la rue, M. Tourain, marchand de vin. En face de lui et consécutivement, la boulangerie Ingres, Montclus puis Souza et la pâtisserie de Simon Bièche.

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    L'étoile du midi (ci-dessus), épicerie de Madame Yvonne Granouillet qui ferma en 1964. Quatre ans après c'est l'école de piano de Mlle Alay qui s'y installa jusqu'en 1996. En face au numéro 27, le vollailler Darnaude.

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    Ci-dessus au numéro 25, l'épicerie de Madame Lapasset avec derrière, l'atelier de tourneur de son mari. Au numéro 23, l'atelier de couture de Madame Alay qui louait également des appartements meublés.

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    L'entrée des deux laiteries de Madame Azéma et de Madame Coste.
    Cette liste prend en compte la seule rue de la digue mais dans les rues adjacentes, il y avait par exemple: L'épicerie Roudière (rue Marceau), le transporteur Sirven, l'usine de chaussures Pidoux, le garage automobile Casanova, Madame Saunière (sage femme)...
     
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