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Commerces d'autrefois - Page 35

  • Gisclard, marchand de charbon

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    Le charbon est encore au début du XXe siècle l'énergie la plus utilisée. Elle est indispensable pour faire tourner les machines à vapeur. A Carcassonne, il y avait plusieurs fournisseurs: Clergues (route Minervoise), Graissessac (allées d'Iéna), J. Mons (Pont neuf), Oustric (bd du Tivoli) et Embry (Quai Riquet). L'entreprise de Raymond Embry fondée en 1799 fut reprise par sa veuve. Ses entrepots étaient au Quai Riquet sur la rive gauche du canal (derrière la gare), puis déménagèrent après 1904 sur le boulevard de la Préfecture (actuel J. Jaurès). Les cokes et les charbons de terre venaient des mines de Carmaux. Avant la guerre de 1914, c'est L. Gisclard qui reprit l'affaire.

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    L'immeuble de l'ancienne entreprise Gisclard sur l'actuel boulevard Jean Jaurès. Il servit plus tard d'entrée pour la clinique Saint-Vincent qui se trouvait juste à côté. Avec les changements de numéros, il n'y a que le coup d'oeil qui nous a permis de le retrouver.

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    Peut-être qu'en passant sur le boulevard Omer Sarraut, vous êtes-vous demandé comme moi qui était ce J. Oustric pour avoir un si bel immeuble. C'était un fournisseur de charbon, concessionnaire des mines d'Albi. Il vendait de la coke et de l'anthracite, des briquettes perforées, et du charbon grêle. Ce dernier servait pour les forges ou les hauts fourneaux.

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  • Le café du Musée

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    Non, Carcassonne n'a pas été bombardée par les forces alliées pendant la Seconde guerre mondiale! Je dis cela pour les nouveaux arrivants qui pourraient être surpris en passant par le square (j'ose même plus l'écrire) Gambetta. Cet immeuble de la Trésorerie générale dont on appréciera peut-être dans 100 ans la qualité architecturale, a écrasé un petit bijou de café de style Art nouveau. Il s'agissait du Café du musée qui jusqu'aux années 1950 faisait la fierté des carcassonnais. J'ai cherché pendant très longtemps des cartes postales de ce lieu, mais une seule représente l'établissement sur un dessin. J'ai mis la main récemment sur un très vieil album de famille et... Oh! surprise.

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    Un petit bijou de l'Art nouveau

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    Les clients attablés à la terrasse du Café du Musée, à la Belle époque. La grille donnait sur un jardin intérieur où l'on pouvait se rafraîchir à l'ombre. A droite, on reconnaît les arcades de la façade du Musée des Beaux arts.

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    Madame et monsieur Baptiste Mialhe, les propriétaires du café, à l'intérieur du jardin d'hiver. On remarquera les affiches de la liqueur "La Micheline" de la distillerie de l'Or-kina de Michel Sabatier. Cet elixir est encore en vente aujourd'hui chez Cabanel, allée d'Iéna.

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    On projetait des films muet au début du cinématographe, grâce à une toile que l'on tendait en terrasse entre deux platanes. Seuls les plus fortunés payaient leurs places; les autres, regardaient le film de l'autre côté et à l'envers.

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    Les clients à la terrasse du café avec l'ancien Square Gambetta en arrière plan. Hier lieu de vie, aujourd'hui endroit désertique et moche par la volonté d'élus irresponsables. Quand je pense que ceux qui ont rasé le square entre 2003 et 2008 vont se représenter devant les électeurs... Ils n'ont aucune vergogne à moins qu'ils espèrent que le carcassonnais ait la mémoire courte. Les amoureux du patrimoine n'oublieront pas eux!

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  • La route minervoise, la belle ombragée (5)

    En 1911, le gouvernement américain créé la Standard Oil Company of New-York ou SOCONY. Cette dernière dépose en 1920 la marque Mobiloil. La SOCONY-VACUUM nait en 1931 de la fusion avec VACCUM OIL, puis devient le 10 octobre 1955 Socony Mobil Oil Corporation. C'est à ce moment là que Mobil décide d'implanter dans Carcassonne trois Stations services. La première sur l'avenue du général Leclerc, en face de la Roseraie, dont les gérants furent MM. Sautrai, Gironis et Gorlin (Carcassonne-Cité). La seconde, après le pont de la paix sur la route de Toulouse, gérée successivement par MM. Gay, Saez, Triay et Gorlin (Carcassonne-Pont de la paix). Enfin, la troisième fut celle de M. Jean Dousse (Carcassonne-Midi).

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    La Station Mobil de la route Minervoise est créée en 1956 sur les anciens chais des vins Pidoux-Vidal. A ces débuts seul un bureau et quelques pompes, concurrencées par M. Malacamp qui tenait juste derrière une Etoile du midi qui distribuait de l'essence sous la marque BP. Sur cette photo, on reconnaît de gauche à droite: Georges Garcia, Louis Lloret, Mme Dousse, Jean Dousse et Yves Storaï.

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    Madame Dousse au milieu des pompes dont la cuve contenait près de 70.000 litres de carburants. On servait uniquement dans cette station de l'essence et du Super, pas de gasoil. Le prix du litre était aux environ de 0,50 centimes de francs (anciens francs).

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    Chaque semaine les camions livraient le carburant produit par la raffinerie de Frontignan(Hérault). Elle produisait des gaz liquéfiés, du Kérosène, du fuel, de l'essence et du pétrole. La plus ancienne raffinerie de France (fondée le 19 juillet 1878) qui produisait jusqu'à 6 millions de tonnes par an, fermait le 12 décembre 1985. C'est maintenant un dépôt pétrolier.

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    Jean Dousse, cheville ouvrière de l'ASC cycliste, recevait en 1967 lors du Grand prix du Midi-Libre l'équipe BIC. On reconnaît de gauche à droite: Jean Dousse, Theillière, Milési, Campagnaro, Lemaileyer, Bolley, Grain et Guiot.

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    Dans les années 1960, la station service s'est agrandie avec un garage pour l'entretien des véhicules: vidanges, pneumatiques...etc. Le quartier était très fréquenté par les ouvriers des mines de Salsigne et de la Someca, des villages du Minervois, des touristes. Que de belles voitures s'arrêtèrent à la pompe: Cadillac, Caravelle, Frégate...etc. Les services de la préfecture étaient aussi clients de M. Dousse.

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    Une des plus belles: La Simca Chambord

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    Qui n'a pas connu ses bidons d'huile? Indispensables car les voitures faisaient de l'huile plus que maintenant et les moteurs chauffaient bien davantage. On vidangeait également tous les 2000 ou 5000 km. Ah! l'odeur de ces bidons, véritables fléaux écologiques.

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    L'entreprise Mobil distribuait des cadeaux aux clients les plus fidèles, mais c'était le gérant qui devait les payer. Au tout début, on donnait des bas puis des verres, des assiettes, des fauteuils, des montres, des chaises longues... Ci-dessus, un verre Mobil des années 1960 illustré par de vieux tacots. La station service vendait aussi des glaces qui venaient de chez Gelso, rue Antoine Marty.

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    En 1970, M. Dousse laissera la gérance à M. Conquet. Le premier choc pétrolier en 1974 réduira les marges de l'entreprise et sa rentabilité. Jean Dousse reprendra la station à partir de 1987: "Nous ouvrions la matin à 6 heures jusqu'au soir 22 heures." Puis tout s'arrêta définitivement en 1992; la station fut détruite, les pompes enlevées, la cuve remplie de sable. Un page de l'histoire de la route Minervoise venait de se tourner, laissant un grand vide sur un axe qui n'a plus que des souvenirs à offrir.

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