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Commerces d'autrefois - Page 35

  • Les bureaux de placement

    Il existait autrefois ce que l'on appelait des bureaux de placement chargés de recruter pour un tiers, des artisans ou le plus souvent des domestiques. C'était en quelque sorte l'ancêtre de nos agences d'intérim, quoique certaines sociétés sont encore spécialisées dans le recrutement de ce type de prestation. Le métier de bonne ou de gouvernante n'a pas disparu et il y a des familles qui en ont encore une ou plusieurs à leur service. Le décret du 16 juin 1857 a réglementé les conditions de fonctionnement de ces bureaux de placement: inscription sur un registre du nom des postulants, remise d'un bulletin d'inscription, interdiction d'augmenter ou de diminuer les droits à percevoir dus seulement en cas d'emploi procuré, interdiction d'annoncer des places que le bureau ne pourrait pas pourvoir. A Paris, on comptait en 1900 près de 300 bureaux autorisés qui avaient fait 450.000 placements. Le produit net de chacun variait de 3000 à 20.000 francs par an. Ils payaient une patente de 20 francs et un droit proportionnel au cinquantième de la valeur locative. Par exemple, pour l'emploi d'une nourrice (actuelle Baby-sitter), son maître devra 40 francs au bureau de placement puis 30 francs, pour le retour et le placement de l'enfant de la nourrice. Celle-ci devra s'acquitter de 5 francs de droits d'inscription et 3 francs de droit de logement. Après une visite médicale prescrite par loi de 1878, les nourrices étaient déclarées selon deux critères: Nourrices au sein ou nourrices au biberon. Les abus des bureaux de placements privés érigés en monopoles ont créé des troubles sociaux au cours du XIXe siècle. Les luttes ont favorisé l'abrogation du décret de 1852 et l'apparition des bureaux de Syndicats gratuits ou ceux gérés par la Bourse du travail. C'était le retour de l'ancien placement des ouvriers par la Corporation. Aujourd'hui encore nous avons Pôle emploi (public) et les agences d'intérim (privées)...

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    J'ai retrouvé en 1879, le bureau de placement de M. Parer à Carcassonne.

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    Nous voyons sur ces cartes postales qu'il y avait un bureau de placement à l'entrée du Portail des Jacobins. Il était tenu par M. Oustric en 1897. L'autre, se trouvait 31 rue de la mairie (rue Aimé Ramond) et appartenait à madame veuve Gleizes.

    Sources:

    Dubosc Georges, Les bureaux de placement, 1900.

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  • Gisclard, marchand de charbon

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    Le charbon est encore au début du XXe siècle l'énergie la plus utilisée. Elle est indispensable pour faire tourner les machines à vapeur. A Carcassonne, il y avait plusieurs fournisseurs: Clergues (route Minervoise), Graissessac (allées d'Iéna), J. Mons (Pont neuf), Oustric (bd du Tivoli) et Embry (Quai Riquet). L'entreprise de Raymond Embry fondée en 1799 fut reprise par sa veuve. Ses entrepots étaient au Quai Riquet sur la rive gauche du canal (derrière la gare), puis déménagèrent après 1904 sur le boulevard de la Préfecture (actuel J. Jaurès). Les cokes et les charbons de terre venaient des mines de Carmaux. Avant la guerre de 1914, c'est L. Gisclard qui reprit l'affaire.

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    L'immeuble de l'ancienne entreprise Gisclard sur l'actuel boulevard Jean Jaurès. Il servit plus tard d'entrée pour la clinique Saint-Vincent qui se trouvait juste à côté. Avec les changements de numéros, il n'y a que le coup d'oeil qui nous a permis de le retrouver.

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    Peut-être qu'en passant sur le boulevard Omer Sarraut, vous êtes-vous demandé comme moi qui était ce J. Oustric pour avoir un si bel immeuble. C'était un fournisseur de charbon, concessionnaire des mines d'Albi. Il vendait de la coke et de l'anthracite, des briquettes perforées, et du charbon grêle. Ce dernier servait pour les forges ou les hauts fourneaux.

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  • Le café du Musée

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    Non, Carcassonne n'a pas été bombardée par les forces alliées pendant la Seconde guerre mondiale! Je dis cela pour les nouveaux arrivants qui pourraient être surpris en passant par le square (j'ose même plus l'écrire) Gambetta. Cet immeuble de la Trésorerie générale dont on appréciera peut-être dans 100 ans la qualité architecturale, a écrasé un petit bijou de café de style Art nouveau. Il s'agissait du Café du musée qui jusqu'aux années 1950 faisait la fierté des carcassonnais. J'ai cherché pendant très longtemps des cartes postales de ce lieu, mais une seule représente l'établissement sur un dessin. J'ai mis la main récemment sur un très vieil album de famille et... Oh! surprise.

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    Un petit bijou de l'Art nouveau

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    Les clients attablés à la terrasse du Café du Musée, à la Belle époque. La grille donnait sur un jardin intérieur où l'on pouvait se rafraîchir à l'ombre. A droite, on reconnaît les arcades de la façade du Musée des Beaux arts.

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    Madame et monsieur Baptiste Mialhe, les propriétaires du café, à l'intérieur du jardin d'hiver. On remarquera les affiches de la liqueur "La Micheline" de la distillerie de l'Or-kina de Michel Sabatier. Cet elixir est encore en vente aujourd'hui chez Cabanel, allée d'Iéna.

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    On projetait des films muet au début du cinématographe, grâce à une toile que l'on tendait en terrasse entre deux platanes. Seuls les plus fortunés payaient leurs places; les autres, regardaient le film de l'autre côté et à l'envers.

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    Les clients à la terrasse du café avec l'ancien Square Gambetta en arrière plan. Hier lieu de vie, aujourd'hui endroit désertique et moche par la volonté d'élus irresponsables. Quand je pense que ceux qui ont rasé le square entre 2003 et 2008 vont se représenter devant les électeurs... Ils n'ont aucune vergogne à moins qu'ils espèrent que le carcassonnais ait la mémoire courte. Les amoureux du patrimoine n'oublieront pas eux!

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