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Commerces d'autrefois - Page 39

  • La maison Auter, le restaurant sélect du Carcassonne d'autrefois

    Fondée probablement en 1897, la maison Auter était fort réputée à Carcassonne. François Auter (1878-1936), restaurateur et traîteur, avait suivi les traces de son père Jules, Maître d'hôtel à Quillan. La famille possédait également un Hôtel-restaurant de classe à Moligt-les-Bains. François accueillait sa clientèle au 22 et 24 rue Courtejaire Carcassonne avec son épouse Germaine, née Lordat. 775526764.jpg

    Une facture de chez Auter en 1912. C'était l'époque où l'on trouvait encore des perdrix, faisans et autres gibiers au menu des restaurants. Monsieur Auter était un petit homme, courtois mais sec physiquement. Son Maître d'Hôtel, Joseph Ardelanot, appelé Monsieur Joseph pour les intimes, avait toutes les distinctions. Cet homme à la moustache gauloise, portant le smoking connaissait les goûts des habitués, le temps de cuisson de leurs plats de viande, leurs préférences pour les vins. Ce célèbre Maître d'Hôtel avait eu l'honneur, pendant quarante ans, de servir les grands de ce monde : le Président Doumergue, Tyrone Power, Annabella, Jean Murat, les Sarraut.

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    François, le Maître d'Hôtel

    Rue courtejaire, la Maison Auter, là où se trouve de nos jours le maroquinier Gérard Stalric. Au rez-de-chaussée, deux vitrines où étaient exposées les spécialités à emporter : croquettes maison, terrines de confit, foies gras, etc. A l'époque de la chasse, on pouvait acheter tous les gibiers de la région : lièvres, perdrix, alouettes et quartiers de sanglier. Les salles de restaurant étaient situées au premier étage, alors que les cuisines étaient en bas. Les plats étaient montés en salle, par des monte-charges aux grilles dorées.

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    Madame Vivein et MM. Albert Tomey, Descadeillas en juillet 1935

    Donnant sur la rue Courtejaire, deux fenêtres éclairaient la grande salle dont les murs étaient recouverts de tissu cramoisis. Plusieurs peintures de Jacques Ourtal complétaient le décor tandis qu'une desserte de style anglais, toujours chargée fleurs, était destinée par ses compartiments, à ranger l'argenterie et la vaisselle. La cristallerie était également rangée dans une vitrine de style britannique. Le sol recouvert d'une épaisse moquette écarlate, donnait un aspect feutré à l'ensemble de la pièce. D'autres salles plus petites donnant, pour certaines, dans la ruelle Rolland portaient un nom particulier : Salon jaune, Vert, à fleurs. Elles servaient à recevoir des repas d'affaires, des noces, des communions. 

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    La maison Auter avait une excellente réputation sur Carcassonne. Ce n'est pas tout le monde qui pouvait aller dîner chez Auter, si vous voyez ce que je veux dire... Cette maison avait préparé et servi le menu à la préfecture, pour la venue du général de Gaulle le 25 février 1960. Ensuite, ils ouvrirent un hôtel-restaurant avec trois étoiles, au 26 de la rue Antoine Marty.

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    Un autocollant publicitaire sur les bagages

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    L'ancienne Résidence est aujourd'hui occupée par la Maison de la région Languedoc-Roussillon

    Mis à jour le 27 novembre 2018

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013

  • La course des garçons de café

    Qui se souvient de cette tradition aujourd'hui disparue dans notre ville? Je veux parler de la course des garçons de café... Chaque année sur les boulevards se massait la foule, pour encourager les serveurs qui s'employaient à faire gagner le café pour lequel ils travaillaient. Au départ chaque garçon avait sur son plateau le même nombre de verres et de carafes remplis de liquide. Habillés à l'ancienne d'un pantalon, gilet et noeud noir avec une chemise blanche, ils devaient sans renverser leur plateau, arriver les premiers à l'arrivée. Les garçons des plus grands établissements concourraient souvent pour la gloire mais avec une telle ardeur que la compétition aurait pu figurer aux jeux olympiques! Les cafés Not, Lapasset, du nord, des colonies, continental, la rotonde... et j'en passe, tous étaient au rendez-vous. Cette fête populaire a disparu et c'est bien dommage. Pourquoi ne pas l'organiser à nouveau? Chiche pour l'année prochaine soutenue par Chérie FM, le Mag évasion, Tv Carcassonne... Vous ferez plaisir à bien des gens tout en défendant une belle et noble profession.

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    Le 6 juillet 1946, François Sanchez terminait en tête et remportait l'épreuve carcassonnaise.

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    Le ravitaillement au café Lapasset (aujourd'hui, le St-Germain) sur la place d'armes (place de Gaulle). Devant le serveur, on reconnaît René Lapasset, le patron de ce café.

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  • La manufacture de chaussures Fidel Perxachs

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    Fidel Pexachs né en 1855 à Ripoll en Catalogne, s'installe à Carcassonne à la fin du XIXe siècle avec son épouse Dolorès Fuste et fonde une manufacture d'espadrilles au n°30 de la rue du marché (actuelle rue Tomey). On retrouve cette entreprise dans le Guide de l'Aude de 1897 avec celles de Albouze (49, Grand rue), Audouy (67, Grand rue), Coux (16, place Carnot), Fontvieille (26, rue de la gare), Lalanne (9, rue du port), Larregola (24, rue de la préfecture), Madaule (46, rue du 4 septembre), Pastre (32, Grand rue) et Salles (17, rue V. Hugo).

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    En 1904, on retrouve la manufacture sur le boulevard Omer Sarraut au rez-de-chaussée de l'hôtel St-Jean Baptiste (Photo: J. Blanco). Les magasins faisaient face à l'actuelle Rotonde; précisément sur l'emplacement du cinéma le Colisée. Pour bien comprendre, sachez que cet hôtel a été détruit vers 1912 pour construire le Grand hôtel Terminus et par conséquent, le Colisée n'existait pas encore. C'est juste pour donner sa position.

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    A gauche, l'entrée de l'ancien hôtel St-Jean Baptiste. Dans son prolongement, on aperçoit le store tiré du magasin Perxachs. L'entreprise d'espadrilles compte une quinzaine d'ouvriers, mais il faut également compter avec des familles entières qui travaillent à leurs domiciles pour Perxachs. Ainsi par exemple, au hameau de Villalbe, j'en ai dénombré moins de cinq.

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    Au moment de la construction de l'hôtel Terminus, c'est à dire en 1914, Fidel Perxachs ira s'établir à l'angle de la rue Pinel et de la rue de Verdun. L'ancien hôtel particulier de St-Martin dont il prendra possession, devient lieu d'habitation, atelier et magasin. A la morte du père fondateur en 1922, l'hôtel est vendu. Il y aura désormais deux lieux de vente.

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    Le premier, dans l'actuelle Maison des mémoires 53 rue de Verdun est géré par la veuve et l'un de ses fils. Une espadrille de plus d'un mètre était accrochée à la façade pour attirer le client. Le second, au n°34 de la rue de Verdun est géré par l'autre fils, Louis Perxachs. Là, un atelier produit des espadrilles et des bottes de cuir pour les vignerons. L'ensemble de la production est arrêtée vers 1950 en raison d'une trop forte concurrence, mais la vente se poursuivit en faisant une affaire plus que centenaire.

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    Aujourd'hui, c'est Paul Appaix qui vend des chaussures sur l'emplacement du magasin Perxachs.

    Source

     Claude Marquié / La dépêche /17 septembre 2000.

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