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  • Une explication rationnelle du sujet au dallage de couleur sur les remparts ?

    Nous relations dans notre article d'hier, la surprise et le mécontentement de la conférencière Fabienne Calvayrac sur son blog, au sujet de la récente restauration du rempart extérieur de la Cité. Photographie à l'appui, elle s'insurgeait contre la pose de carreaux de couleurs sur le chemin de ronde que le Centre des Monuments Nationaux doit ouvrir prochainement à la visite. Nous n'avions aucune raison pour ne pas mettre en doute la bonne foi de la conférencière, accusée par certains d'avoir retouché les clichés à l'avantage de son expertise. Or, elle n'a fait que prendre ces photographies après le passage de la pluie ; ceci a eu pour effet d'accentuer les couleurs. En fin de soirée, il m'est parvenu de la part d'un internaute un nouveau cliché réalisé le matin même par temps sec. 

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    Même si par temps sec l'effet "salle de bains" dénoncé par Fabienne Calvayrac à tendance à s'atténuer, il n'en demeure pas moins que l'apparence des carreaux de couleur demeure. L'ABF (Architecte des Bâtiments de France) a t-il pu ainsi modifier les restaurations de Violet-le-duc et mettre ainsi à mal le classement de la Cité à l'UNESCO ?

    Une explication rationnelle ?

    Selon un de mes amis que l'on ne peut accuser de complicité avec le Centre des Monuments Nationaux, puisqu'il est hôtelier, le nouveau dallage est en pierre de Roquetaillade. Les carrières sont situées près de  Couiza dans la Haute-vallée de l'Aude. Cette pierre a la particularité de donner des tons ocre et bleutés, comme nous pouvons le voir sur la photo ci-dessous. Le parvis de la Basilique Saint-Nazaire a été refait avec ces matériaux.

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    La pierre du Carcassès que l'on retrouve partout et avec laquelle la Cité a été bâtie, est très friable. Selon Stéphane Rives, la pierre de Roquetaillade était déjà utilisée par Violet-le-duc (à vérifier). Pour éviter l'effet de couleur, il aurait fallu trier les pierres afin de rendre la restauration uniforme. Ce n'est visiblement pas le choix qu'à retenu l'ABF... Je n'ai pas compétence pour juger ni du choix de la pierre, ni de l'opportunité de la trier, mais cette polémique ne serait pas née si l'ABF et le Centre des Monuments Nationaux ne travaillaient pas dans l'opacité totale en mettant les élus et les Carcassonnais à l'écart de leurs décisions. Si l'explication est rationnelle, les choix peuvent être considérés comme contestables.

    Près de la tour de la Justice, cette nouvelle restauration a été décidée par la Très sainte Inquisition pilotant depuis Paris la destinée de notre Cité médiévale. Depuis que les seigneurs du Languedoc ont prêté allégeance au Roi de France, la Cité ne nous appartient plus....

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    Lien permanent Catégories : La Cité
  • Le théâtre de la Cité défiguré pour les besoins de la culture marchande

    Le théâtre de la Cité

    Serions-nous à Carcassonne à une hérésie près? La ville pendant deux mille ans s'est toujours relevée et nous avons donc l'espoir que des hommes éclairés lutteront pour sa sauvegarde. Ce qui est important, c'est que l'héritage que nous léguerons aux générations futures ne soit pas marqué du seau de la médiocrité, du mauvais goût travestissant toute vérité historique. Je sais bien qu'aujourd'hui on bafoue les traditions, les vieux sont mis à l'hospice et l'on vend après leur mort les vieilles photographies de famille à des antiquaires. Ou mieux encore, elle partent dans un feu de joie avec la commode Henri II dont aucun marchand ne veut. On se fout de savoir combien il a fallu aux aïeuls d'heures d'épuisement à tailler la vigne pour se la payer. Comment voudriez-vous dans ces conditions que l'on attacha une quelconque importance à ce qui va suivre?

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    Le théâtre de la Cité en 1980

    Il était autrefois un admirable théâtre construit sur l'emplacement d'un ancien Palais épiscopal détruit en 1792. Le 16 juillet 1908, sous l'impulsion du Dr Sempé, résonnent les premières répliques de "La fille de Rolland" d'Henri de Bornier. Le décor naturel de ce théâtre se suffit de lui-même et son acoustique est des plus remarquables. Dans les années 1960, le comédien Jean Deschamps y créé un festival d'Art dramatique digne de celui d'Avignon avec les plus belles oeuvres du répertoire classique: Bérénice, Phèdre, Antigone... Avec Jean Alary comme directeur dans les années 1980, la programmation devient plus éclectique mais conserve la marque de la création culturelle. Cette impulsion suivra avec les directeurs qui lui succéderont: Jacques Miquel, Georges-François Hirsh, Paul Barrière et Georges Bacou. Toute pièce jouée dans le théâtre doit s'adapter à la configuration du lieu et les metteurs en scène s'en donnent à coeur joie. Batailles à l'épée dans les escaliers, sorties et entrées dans les tours, passages sur le haut du rempart avec une mise en lumière des plus épiques. On joue Cyrano de Bergerac avec la Cie "Le grand Roque", Samson et Dalila avec le Capitole de Toulouse, Faust avec L'opéra de Liège, Bérénice avec La Comédie française, "Hamlet" dont les murs résonnent encore "To be or not to be?"... etc

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    Le théâtre de la Cité en 2015

    Voilà désormais à quoi ressemble tous les étés la scène de notre théâtre depuis 2005 et l'arrivée d'un nouveau coordonnateur et d'une nouvelle programmation, dont la ville fête les 10 ans cette année. Comment voulez-vous faire de la mise en scène avec cet amas de tuyaux en aluminium? Des ventilateurs tournent sans arrêt pour refroidir les gélatines des lumières. Ils ont remplacé les souffleurs qui de leur trappe donnaient le texte aux comédiens. Ceux-ci risquent la rhinite théâtrale! Peut-on jouer avec le ronron assourdissant de cette climatisation? La pauvre Sarah Giraudeau, il y a huit ans, n'en a pas dormi de la nuit! Carcassonne, c'est pas les Francofollies de La Rochelle, ni "les Vieilles charrues" de Rennes. Elle est où notre personnalité? Dans notre tradition, notre langue, nos usages, notre histoire. Elle doit être épique et romantique! Que vont dire nos enfants en voyant ces tubes? "Papa, tu dis n'importe quoi! Il n'y a jamais eu de chevaliers dans ce théâtre" On ne propose plus de rêve, on vend de la musique de supermarché jouée par des mercenaires du show-bizz qui après le dernier accord, auront oublié Carcassonne! Nous avons un outil de travail que beaucoup d'autres villes nous envient et nous nous en servons comme les vitrines de souvenirs "Made in China" que l'on trouve dans la cité. C'est un tout, hélas... Nous aimerions savoir comment le Centre des Monuments Nationaux a t-il pu autoriser la pose de cette structure. Comment le concert assoudissant de "Motorhead" a t-il été permis, sans que l'on ne prenne le risque de mettre en péril les vitraux de la Basilique Saint-Nazaire à cause de la hauteur des décibels ? Cette structure immonde pour le patrimoine protège les artistes de variétés de la pluie. Ainsi, il n'y a plus d'annulations. Donc, le public n'a qu'un choix, soit se mouiller de la tête aux pieds, soit prendre le bénéfice de sa place (exemple, Vanessa Paradis). Comme il faut faire feu de tout bois, le Festival vend des ponchos les jours de pluie. Tout n'est que commerce et pas culture.

    Monsieur Jean-François de Miailhe, élu en charge de la Cité, a pris récemment des mesures impopulaires auprès des commerces afin de supprimer les vieilles enseignes et les jardinières sauvages. Pourrait-il demander en toute logique au maire, d'enlever cette structure qui défigure le théâtre de la Cité ? La ville devrait montrer l'exemple... 

    Si j'écris cet article qui ne servira à rien, sinon à me soulager d'une colère froide, c'est aussi parcequ'il existe dans Carcassonne une minorité cultivée qui n'ose rien dire, ou trop mal organisée pour s'exprimer. Elle fulmine, elle rouspète... mais pas asssez fort.

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  • Les parents de l'acteur Bruno Wolkowitch sauvés de la déportation par une famille d'Arzens

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    France 3 diffusera ce soir à 20h50 le téléfilm "Meurtres à Carcassonne", tourné en octobre 2014 dans la Cité, Rennes-le-château, Saint-Hilaire et dans la Montagne noire. J'aurais pu vous parler de l'intrigue, des acteurs et des secrets du tournage, mais ce ne serait que répéter des informations déjà largement évoquées dans la presse. Je préfère m'attarder sur un chapitre historique, qui lie à jamais l'acteur principal du téléfilm à notre département.

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    Bruno Wolkowitch et Rebecca Hampton à la Cité

    © Nathalie Amen-Vals

    Un Arzenais de coeur

    Ce n'est pas sans une grande émotion que l'acteur Bruno Wolkowitch a passé ces semaines de tournage dans l'Aude. Pendant la Seconde guerre mondiale, une famille de cinq personnes du village d'Arzens, situé à une quinzaine de kilomètres de Carcassonne, a caché sa mère, son oncle et sa grand-mère de confession juive, des griffes des nazis. Tout le village était au courant mais à gardé le terrible secret jusqu'à la fin de la guerre. Au péril de leurs vies...

    " C'est des héros, comme il y en a beaucoup dans la région par rapport à la Seconde guerre mondiale ou à la guerre d'Espagne. Une région où il y a pas mal de plaques sur les murs qui valent le coup. Ça m'intéresse plus que les Templiers..., commente l'acteur."

    (Interview France 3 Languedoc-Roussillon)

    Les faits

    En 1942, Marius et Henriette Dès vivent à Paris ; lui, occupe les fonctions de gardien de la paix. Dans leur immeuble il se sont liés d'amitié avec la famille Zlotnik. Déjà obligée de porter l'étoile jaune, Marius sait que l'immeuble va être raflé et que ses voisins sont sur la liste. Le policier va alors leur fournir de faux papiers pour les faire passer en zone libre vers Arzens, où demeurent son frère Étienne, viticulteur de son état, et sa belle-mère Marie Pech. Rachel Zlotnik et ses deux enfants Gaston et Liliane (mère de l'acteur Bruno Wolkowitch) vécurent pendant trois ans à Arzens à la barbe des Allemands. Rachel travailla la vigne et les enfants allèrent à l'école ; le dimanche à la messe comme tout le monde. Après la guerre, la famille juive et la famille catholique ne faisait plus qu'une et Bruno vint souvent passer ses vacances au village. 

    Justes parmi les Nations 

    Le 11 février 2010, le Mémorial de Yad Vashem remit à Arzens aux ayants droit de Marius et Philippine Dès, Ètienne et Henriette Dès, de Marie Pech, le diplôme de Juste parmi les Nations.

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    Marius Dès

    (1909 - 1977)

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    Philippine Dès

    (1911 - 1993)

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    Étienne Dès

    (1912 -1991)

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    Henriette Dès

    (1905 -1999)

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    Marie Pech

    (1881 - 1958)

     

    Le 8 mai 2010

    le Conseil municipal

    d'Arzens

    a inauguré

    l'Impasse des Justes

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