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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 98

  • L'Hostel "Le couvent", le renouveau de la Bastide Saint-Louis !

    Depuis un an, deux jeunes Carcassonnais entreprenants s’étaient mis en tête de créer une auberge de jeunesse à l’intérieur de la Bastide Saint-Louis. Après avoir trouvé le local dans un vieil immeuble délabré et abandonné de la rue du 4 septembre, nos deux jeunes héros ont démarché les banques.

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    31, rue du 4 septembre

    C’est du Crédit agricole qu’est venu leur salut, grâce aux garanties qu’ils allaient apporter dans la corbeille de la mariée. A savoir, un soutien financier de 100 000 € de la région Occitanie sous la forme d’une subvention et une avance remboursable de 200 000 €. La ville de Carcassonne mettait également la main au portefeuille dans le cadre de son opération « Cœur de ville », visant à réhabiliter la Bastide et favoriser l’installation de nouveau commerçants.

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    Tout ceci s’inscrivant parfaitement dans la rénovation des façades colorées que nous observons en centre-ville. Au total, ce sont près d’un million deux cent mille euros qu’il fallut pour concrétiser le rêve de ces jeunes entrepreneurs. Quel résultat !

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    Ce qui n’était que ruine devint par l’enchantement de l’architecte Jérôme Sarda et des nombreux talentueux artisans, appuyés par les Bâtiments de France, un vrai conte de fée. Ici, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe et volupté… comme l’a si bien écrit Baudelaire. Cinq chambres doubles, onze dortoirs soit 72 lits.

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    Sans compter, un espace restauration ouvert au public où l’on nous promet des soirées animées. Une peu de jeunesse dans cette Bastide qui en manquait tant ! Neuf emplois créés au cœur d’un centre-ville que ceux qui veulent sa perte, ne cessent de critiquer.

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    L’inauguration a eu lieu samedi dernier en présence de nombreux invités. Quand économie et préservation du patrimoine font un mariage, j’ai fortement envie d’embrasser les mariés. Il vécurent heureux et eurent beaucoup de clients du monde entier.

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    Là, où certains nous expliquent qu’il faut fermer les frontières, d’autres nous invitent à nous ouvrir aux étrangers. Là où certains démagogues prétendent que la Bastide se meurt, d'autres la font avancer.

    Bravo à Maxime Camus et à Jérémy Marti

    Hostel Le couvent

    Auberge de jeunesse

    31, rue du 4 septembre

    11000 Carcassonne

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2020

  • Je suis scandalisé ! Honte à Tf1

    En ce moment trop de choses négatives et souvent démagogiques sont écrites ou racontées sur la Bastide Saint-Louis. En qualité de défenseur du patrimoine de Carcassonne, je ne peux laisser passer cela sans réagir. Rassurez-vous, il n’est pas question en cette période électorale de sortir du cadre dans lequel j’entends bien rester sur ce blog. Toutefois, la manipulation télévisuelle de mercredi soir dernier sur un journal de grand audience, m’amène à réagir pour rappeler que nous avons l’un des plus grands centre historique du sud de la France. Notre Bastide Saint-Louis s’étend sur 36 hectares intra-muros, c’est-à-dire à l’intérieur de ses anciens remparts. Se servir de l’exposition de problèmes purement politiques autour de la supposée désertification des centre-ville, en détruisant au passage les qualités historiques et patrimoniales, c’est du suicide. Je dis que tous les coups ne sont pas bons, quand il s’agit de faire peser sur le tourisme de cette ville une grave menace en commandant un tel reportage à dix jours d’un scrutin. Ceux qui dénigrent actuellement la Bastide porteront une lourde responsabilité ; celle d’avoir fait fuir un tourisme déjà menacé par le terrorisme et maintenant, un virus chinois. Carcassonne a besoin d’une belle exposition médiatique ; le monde entier regarde cette ville Patrimoine mondial de l’humanité. Or, jouer sur les peurs pour tenter de faire gagner une élection par le truchement d’un reportage téléguidé avec des témoins bien choisis depuis Carcassonne, c’est non seulement démagogique mais cela détruit l’image de la ville. Si seulement cela avait été vu que par des Carcassonnais… Non pas, le journal de Tf1 ce sont des millions de téléspectateurs chaque soir. J’espère que vous comprendrez quel a été mon écœurement mercredi soir dernier lorsque j’ai vu ce reportage uniquement à charge et déséquilibré contre notre ville. Aucun trait positif n’a été retenu, contrairement à un journalisme qui hier pouvait compter sur de vrais professionnels. Dix secondes à peine pour montrer la place Carnot avec ses façades, c’est bien peu. Que les journalistes mondains parisiens regardent d'abord leur ville qui n'est pas bien reluisante ni propre, avant de donner des leçons chez nous.

    Vivat ! Semper vivat ! Carcassona !

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  • L'église du Sacré-cœur a été construite par le frère de Jorge Semprun

    Nous sommes au mois de juin 1944 ; les forces alliées viennent de débarquer en Normandie. Dans la cathédrale Saint-Michel, l’évêque de l’Aude Mgr Pays fait un vœu. Il promet ce 16 juin  devant l’ensemble des fidèles, d’élever une église au Sacré-cœur si jamais Carcassonne venait à échapper aux bombardements. Une fois la guerre terminée, cet engagement sera tenu et confié à l’abbé Belloc au sein d’une commission d’art sacré dans laquelle se trouvait notamment le chanoine Gabriel Sarraute. Carcassonne échappera aux bombardements. 

    Le 28 octobre 1948, l’abbé Belloc dévoile les premiers plans de la future église qui devrait être située dans le quartier de la Pierre-Blanche. L’avis du chanoine Sarraute est sans appel : 

    Une sorte de hangar pour avion. Chapelle plus qu’église. Quelque chose de subtilement mauvais. Façade et chevet : deux grands murs de pierre nue. Entre les deux, du ciment armé. Prix très bas - trop bas. Ces deux murs sont comme les tartines d’un sandwich ; la garniture ne vaut rien. Ils sont cintrés : ceci est plausible pour la porte, mais insensé pour le chevet : l’autel devrait être contre une sorte de demi-tour. Et pour quoi faire, grand Dieu ? A côté une tour-mat, qui fait très bien sur le plan. Mais où est l’escalier ? Les cloches, comment fera t-on un jour pour les réparer au besoin ? En faisant un échafaudage… Et elles sont placés sous un demi-toit, comme un livre entr’ouvert. Le vent, un beau jour, arracherait le tout.  Le baptistère, prévu à droite de l’entrée, avec des fenêtres cintrées tout à fait différentes des fenêtres de l’église. L’intérieur, nul, avec trois autels. On ne voit pas comment le toit, le plafond s’agenceront.

    Gonzalo Semprun

    Abbé Paul Belloc

    L’abbé Belloc ayant pris note des objections de son collègue, l’informe de son intention de lancer un concours d’architectes. Le sculpteur Iché, malgré sa méconnaissance de l’architecture, veut essayer de faire un projet et même une maquette. Il consentira, dit-il, à réaliser ce travail pour la moitié du prix. Son insistance dérange… L’abbé Belloc se tourne alors vers un ancien séminariste de Montpellier, diplômé d’architecture. Les plans de M. Rodier présentés le 26 décembre 1949 n’arriveront pas à convaincre la Commission d’art sacré, ni M. Bourély. 

    On me montre les plans de mon église du Sacré-cœur. je suis profondément déçu… Je fais des remarques. Elle sont toutes acceptées avec une facilité qui fait peur. C’est un projet élastique. L’architecte ne défend aucune de ses positions (cela doit aboutir au rejet de ce plan qui a déplu à tous les membres de la commission d’art sacré et qui a reçu le coup de grâce par une lettre « exemplaire » du P. Régamey. (Chanoine Sarraute)

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    Gonzalo Semprun Maura

    C’est alors qu’un tout jeune diplômé d’architecture va enfin réussir à convaincre tout le monde. Gonzalo de Semprun n’a que 28 ans lorsque le 14 août 1950, il décroche son premier projet architectural : L’église du Sacré-cœur de Carcassonne. Chez l’abbé Belloc le 11 janvier 1951 en sa présence, les bases du futur édifice catholique de ce nouveau quartier de la ville sont posées. Or, Gonzalo de Semprun (1922-2011) n’est pas n’importe qui… C’est tout simplement le frère de l’écrivain espagnol Jorge Semprun Maura (1923-2011) dont chacun connaît l’histoire.

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    Jorge Semprun Maura

    La première impression n’est pas mauvaise, mais je garde le silence prudent. Je vais le montrer à M. Bourély. Il est favorablement impressionné. Cet homme sait son métier. La façade archi simple, le cube du baptistère, le profil avec les dents des vitraux en soufflets, l’intérieur à la voute simple. Il y a des objections, il y a des remarques à faire, mais ce ne sera pas le rejet pur et simple comme pour le malheureux architecte de Montpellier.

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    Le 30 novembre 1952, Mgr Pierre-Marie Puech posa la première pierre de l’église lors d’une bénédiction à laquelle ne put assister son prédécesseur. En effet, Mgr Pays venait de disparaître après une longue maladie. C’est le 9 mai 1954, après neuf ans de gestation, que le Sacré-coeur de Carcassonne est consacré. L’abbé Belloc restera le curé desservant de cette paroisse jusqu’à son décès. Gonzalo de Semprun connu surtout pour ses peintures, se retira vers Nice. Il est inhumé à Saint-Etienne-de-Tinée.

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    Mgr Puech pose la première pierre

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    Le Sacré-coeur

    Sources

    Archives manuscrites du chanoine Sarraute

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